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E. do REGO

IL EXISTE MILLE MANIERES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VERITE.

Le Mensonge peut courir un an, la vérité le rattrape en un jour, dit le sage Haoussa .

Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur.










Tuesday, June 30, 2009

Facebook fait de la politique


Le web est devenu un outil de propagandeLe web est devenu un outil de propagande© DR

Les internautes africains deviennent accros des réseaux sociaux. Certains utilisent même le Web comme outil de propagande politique. Ainsi, le célèbre site est devenu un lieu privilégié pour faire campagne dans le cyberespace.

C’est « le livre des visages », celui où chacun peut exposer sa vie, qu’il soit inconnu ou très connu. Du bachelier de Ouaga à l’étudiante d’Ispahan, du commerçant de Katiola au chef de l’État américain, il est de bon ton d’avoir son « profil » en ligne. Aujourd’hui, plus de 200 millions de personnes ont investi ce réseau social et en ont fait le deuxième site le plus visité au monde derrière YouTube et devant Myspace.

Entièrement gratuit, Facebook repose sur un principe simple : la possibilité donnée à n’importe qui de créer un « espace personnel », le fameux « profil ». Ce dernier peut accueillir des commentaires, des photos, des vidéos, des carnets de voyages ou toute forme de documents téléchargeables sur la toile, offerts en partage à des millions d’autres internautes. Son but : rapprocher les gens, trop occupés à tapoter sur leur clavier d’ordinateur pour avoir le temps de se rencontrer dans le monde réel. L’accès est finalement assez simple : il faut d’abord maîtriser quelques mots nouveaux comme « bloguer » (écrire des textes), « chatter » (échanger en temps réel avec ses amis), « poker » (signaler sa présence). Ensuite, apprendre quelques gestes techniques pour mettre en ligne ses dernières photos ou une vidéo. Le site permet de constituer des groupes d’amis – réels ou virtuels – ou de rassembler des gens qui ont les mêmes centres d’intérêt.

Au-delà du fait d’abolir les frontières, ce réseau s’avère être un formidable outil de mobilisation, voire de propagande politique. Les groupes de fans partagent ainsi un intérêt pour une même cause ou se mobilisent autour d’une même personnalité. Du militant politique au défenseur des animaux en passant par les inconditionnels de la pelote basque, ils sont plus de 10 millions à avoir rallié ces espaces d’expression. « Obama a su utiliser très intelligemment Internet, particulièrement Facebook, pour remporter les élections aux États-Unis », estime le Béninois Ernest Coovi Adjovi, le fondateur des Kora All Africa Music Awards, qui possède son propre espace avec 400 participants. « Cet outil a été déterminant dans la mobilisation autour de sa candidature. »

En Afrique, le Web deviendrait-il également l’accompagnateur indispensable des campagnes présidentielles ? Sans avoir le même succès que celui du nouveau président américain, lequel, avec plus de 7 millions de fans, bat tous les records d’affluence, Facebook est, en tout cas, l’endroit où il faut être si l’on veut jouer la carte de la propagande dans le cyberespace.

Baromètre de popularité

Facebook donne un aperçu des débats en vigueur dans plusieurs pays tout en révélant la popularité de certaines personnalités. Les États qui affichent encore un faible taux de connexions, comme le Niger, le Burkina ou la Guinée (le président Moussa Dadis Camara ne compte qu’une poignée de supporteurs sur la Toile), sont peu visibles sur Facebook. En revanche, en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou au Bénin, ils sont de plus en plus nombreux, candidats déclarés ou non à un scrutin, à comprendre tout le potentiel de ce site.

D’où la nécessité d’y être présent, de mobiliser autour de son nom et d’utiliser sa vie privée comme une carte de visite potentiellement consultable par toute la planète. « Je ne suis absolument pas gêné d’étaler ma vie privée. Je revendique ainsi mon droit à la liberté de vivre comme tout un chacun », résume Ernest Coovi Adjovi, qui ne cache pas ses ambitions politiques dans son pays, le Bénin. Le dynamisme des diasporas fait de Facebook un site très prisé des Africains, particulièrement des jeunes et des élites, même si le continent ne compte que 2 millions d’inscrits, dont une majorité en Afrique du Sud.

L’approche d’un scrutin révèle un véritable engouement. Elle provoque même un formidable déchaînement. En ordre de bataille, les militants créent des « forums de discussion » ou des « groupes de fans » pour inviter telle ou telle personnalité à descendre dans l’arène politique. L’exemple le plus emblématique est celui du président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le Béninois Abdoulaye Bio Tchané. Près de 200 personnes ont rejoint le groupe de ses cyberpartisans, « Abdoulaye Bio Tchané pour un Bénin prospère en 2011 », créé par des jeunes intellectuels favorables à la candidature de l’ancien directeur Afrique au Fonds monétaire international (FMI) à la prochaine présidentielle au Bénin.

« Cela fait trois ans que Yayi Boni est au pouvoir et les espoirs que le peuple a placés en lui sont loin d’être satisfaits », estiment-ils. Ce lobbying déplaît d’autant moins à l’intéressé que celui-ci n’hésite pas à attaquer ouvertement le président Yayi sur sa page Facebook.

Chacun compte ses fans

Parmi les dirigeants africains, Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville, a cinq pages à son nom, Nelson Mandela en compte plusieurs dizaines, alors que Jacob Zuma est très discret sur le réseau. Au Togo, le président Faure Gnassingbé apparaît sur Facebook alors que l’opposant de toujours, Gilchrist Olympio, en est absent. Les morts ont parfois plus de succès que les vivants : ainsi l’ex-révolutionnaire Thomas Sankara (décédé en 1987) ne compte pas moins de sept « profils » à son nom, avec photo de lui en jeune capitaine, alors que le président Blaise Compaoré n’a, lui, pas encore de page. À noter cependant que n’importe qui peut ouvrir une page sous n’importe quel nom. Les utilisateurs ne sont pas toujours ceux que l’on attend. Un « jeune » de la politique comme Guillaume Soro, actuel Premier ministre ivoirien, n’a pas de page personnelle. Les candidats à la présidentielle, en revanche, ont tous leurs réseaux de soutien sur Facebook. Les multiples groupes de fans et les 740 « supporteurs » d’Alassane Dramane Ouattara (contre 600 pour le président Laurent Gbagbo et 437 pour Henri Konan Bédié) estiment que l’ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny est « le seul qui peut relever la Côte d’Ivoire au niveau qui est le sien ». À l’écart de la campagne, Charles Konan Banny conserve un réel capital de sympathie. Son fan-club compte 180 membres. L’un des outsiders de l’élection, l’ancien directeur des Douanes, Gnamien Konan, revendique 600 membres.

Au Sénégal, Facebook est devenu une vitrine de la culture démocratique. Le groupe « Idrissa Seck-Next President », qui soutient l’ancien Premier ministre, compte des dizaines de membres. Autre ancien locataire de la primature, Macky Sall peut, lui aussi, tester sa popularité. « L’heure est grave pour notre cher Sénégal ! Pincez tous vos koras et frappez les balafons, l’heure du combat pour un Sénégal libre et démocratique a sonné », lit-on en guise d’introduction de son groupe de fans « Macky Sall-Apr-Yaakaar 
Travail-Solidarité-Dignité-2012 », qui compte déjà 300 signatures.

Mais ce sont les débats autour d’une possible candidature de Karim Wade qui déchaînent le plus les passions sur Facebook. Si le fils d’Abdoulaye Wade possède des dizaines de soutiens (« Karim Wade, futur président », « Karim Wade 2012 », etc.), ses opposants sur le Web sont encore plus nombreux. À eux seuls, les groupes « Non à Karim Wade président » dénombrent plus de 1 300 membres.

Vitrine du militantisme, Facebook est également celle de l’actualité africaine. Les 1 600 supporteurs d’Omar Bongo Ondimba ont suivi avec attention l’évolution de l’état de santé du président gabonais au cours du mois de mai. Sur la page « Long Live Omar Bongo ! », les autorités gabonaises sont elles-mêmes montées au créneau pour dénoncer une « campagne de démolition » du doyen des chefs d’État africains jusqu’à son décès dans une clinique de Barcelone le 8 juin dernier. « Le Gabon, havre de paix, est très convoité par les colporteurs de zizanie », affirmait début juin l’une des membres.

Si on ignore encore l’influence réelle de Facebook sur le terrain en Afrique, l’important est de vivre avec son temps et d’être au diapason de son époque. « Personnellement, je ne pourrais plus voter pour un candidat africain qui ne comprendrait pas l’importance d’Internet. Pire : qui ne saurait pas s’en servir », conclut Adjovi.



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Contrôles au faciès : scandaleux, mais aussi inefficaces

Liens:
[1] http://www.soros.org/
[2] http://www.rue89.com/tag/discriminations
[3] http://www.soros.org/
[4] http://www.soros.org/initiatives/osji/articles_publications/publications/profiling_20090526/french_20090609.pdf
[5] http://www.official-documents.gov.uk/document/cm67/6785/6785.pdf
[6] http://www.rue89.com/2007/12/19/a-rennes-la-justice-refuse-les-controles-au-facies
[7] http://police.unsa.org/
[8] http://www.rue89.com/2009/05/11/moussa-lyceen-etre-dorigine-etrangere-ne-veut-plus-rien-dire
[9] http://www.rue89.com/2007/12/19/a-rennes-la-justice-refuse-les-controles-au-facies
[10] http://www.soros.org/
[11] http://www.soros.org/initiatives/osji/articles_publications/publications/profiling_20090526/french_20090609.pdf
[12] http://www.official-documents.gov.uk/document/cm67/6785/6785.pdf
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Obama dirigeant le plus populaire du monde, selon un sondage


Le président américain, Barack Obama, est le dirigeant de la planète inspirant le plus confiance, selon un sondage international qui classe le chef d'Etat iranien Mahmoud Ahmadinejad et le Premier ministre russe Vladimir Poutine aux derniers rangs. Lire la suite l'article





Selon ce sondage réalisé dans vingt pays (1) représentant les deux tiers de la population mondiale, 62% des personnes interrogées approuvent l'action d'Obama. Nul autre dirigeant ne jouit d'une cote de confiance excédant les 40%.

L'Iranien Ahmadinejad, dont la réélection a déclenché un mouvement de contestation sans précédent depuis la révolution islamique de 1979, ferme la marche avec 28% d'opinions favorables. Ils sont à l'inverse 49% à dire ne pas avoir confiance en lui.

En Russie, Vladimir Poutine obtient la confiance de 34% des personnes interrogées, contre 50% d'un avis contraire.

"Pour l'heure, Obama occupe une position unique aux yeux du monde. Ses talents en matière de communication et le changement qu'il incarne lui ouvrent un boulevard pour rallier la population du monde entier", commente Stephen Weber, de WorldPublicOpinion.org qui a mené ce sondage.

La chancelière allemande Angela Merkel arrive à une lointaine deuxième place, avec une cote de confiance moyenne de 40%.

Le président français Nicolas Sarkozy inspire confiance auprès de 34% des personnes interrogées (+4 par rapport au précédent sondage de 2008) mais le solde reste négatif: 45% des personnes interrogées ne lui font pas confiance.

Le sondage a été mené auprès de 19.224 personnes entre le 4 avril et le 12 juin.


John Whitesides, version française Henri-Pierre André



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Top 10 Michael Jackson Songs

Friday, Jun. 26, 2009

"Beat It"

Jackson never got much credit for being a pioneer, but his melding of rock and R&B preceded the meeting of Run-D.M.C. and Aerosmith by four years. Besides featuring one of the best guitar solos in pop history (provided free of charge by Eddie Van Halen, in a move his accountant no doubt regrets) it's the best example of Jackson's ability to bridge moods and genres. It's tense and spooky, it rocks, and yet you can't help but to dance to it. It's Jackson's best.

Watch TIME's video "Appreciating Michael Jackson, the Musician."




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Monday, June 29, 2009

Michael Jackson et l'Afrique

Michael Jackson et l'Afrique

Michaël Jackson et Nelson MandelaMichaël Jackson et Nelson Mandela© DR

Michael Jackson s'est éteint jeudi à Los Angeles (Etats-Unis) à l'âge de 50 ans. Au cours de sa carrière, le roi de la pop avait développé des liens spéciaux avec l'Afrique.

La star internationale Michael Jackson vient de disparaitre subitement ce jeudi, au centre hospitalier universitaire de la ville de Los Angeles, à l’âge de 50 ans, provoquant l’émoi parmi des millions de fans du monde entier.

Avec Michael Jackson, disparait également un artiste qui avait développé des relations particulières avec l’Afrique. Par delà les différentes formes d’attraction et de relations particulières entre les fans africains et la star mondiale de la pop musique, c’est surtout l’impulsion de Michael Jackson dans la défense des causes africaines que l’on retiendra.

"We are the world"

En janvier 1985, au milieu d’une famine aiguë en Afrique, Michael Jackson prit la décision avec d’autres célébrités musicales de démarrer la campagne de collecte de fonds pour venir en soutien au continent d’où sont originaires ses ancêtres. Cette volonté prendra les formes d’une chanson devenue mythique intitulée “We are the world", "Nous sommes l’humanité”, en français .

Cet opus avait pour ambition d’une part de réunir des fonds pour lutter contre la famine en Afrique mais également de renforcer le sentiment d’urgence d’aider ceux qui souffrent à travers le monde, selon les mots de Quincy Jones, le producteur de cet album.

Cette chanson écrite par Michael Jackson et Lionel Richie et enregistrée en 1985 à Los Angeles avec la participation de célébrités comme Bruce Springsteen, Tina Turner, Steve Wonder, Diana Ross, Ray Charles, entre autres, restera comme une illustration de l’implication de Michael Jackson dans les causes africaines.

Tour d'Afrique

Au terme de cette aventure musicale, marquée par des concerts, plusieurs centaines de millions de dollars avaient été collectés au bénéfice de l’Afrique, malgré des controverses de tous ordres.

Par delà l’opération d’aide aux victimes de la famine en Afrique, Michael Jackson a également visité de nombreux pays africains, en compagnie de ses frères et sœurs comme le Sénégal, le Gabon, l’Égypte, la Côte d’Ivoire, la Tanzanie, notamment, au cours d’une tournée marathon au début des années 90.

Cette tournée aura légué à la postérité cette cérémonie au cours de laquelle, dans la bourgade de Krindjabo, le chef traditionnel des Agnis de Côte d’ivoire, avait decerné à un Michael Jackson, très ému, un titre de noblesse, sous l’arbre sacré des Agnis.

Lutte contre le sida en Afrique

En avril 2004, Michael Jackson se rend au Capitole, à Washington, pour tenter de remobiliser la communauté internationale et les législateurs américains dans la lute contre le SIDA en Afrique, malgré une polémique sur le timing de cette visite.

Au cours de cette visite, il avait reçu une distinction de la part de l’association des épouses des ambassadeurs africains accrédités à Washington. Michael Jackson restera certes un homme très controversé, mais également un artiste qui a restitué à la musique noire américaine ses lettres de noblesse durant de nombreuses décennies.

Vidéo de Michael Jackson en Afrique en 1992



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Sunday, June 28, 2009

1800 avant JC A la recherche des Hébreux

L'Histoire des Hébreux nous est essentiellement connue par la Bible.

AbrahamLa Bible est un ensemble d'épopées, d'annales royales, de récits mythologiques, de poèmes, de prières formulées par des prophètes ainsi que de textes juridiques. Elle a été rédigée par des érudits ou scribes juifs principalement entre l'an 500 et l'an 150 avant Jésus-Christ.

Les rédacteurs se sont appuyés sur des compilations de textes anciens, des archives de diverses origines et de différentes époques, mais probablement pas beaucoup plus haut que le VII e ou le VIII e siècle avant J.-C.

Ils ne cherchaient pas à retrouver l'histoire du peuple hébreu au sens des historiens modernes mais ils voulaient montrer que, depuis l'origine, ce peuple avait noué une alliance avec un Dieu unique et que celui-ci s'était manifesté à travers toutes sortes de signes et d'événements. Il s'agit d'un récit théologique dans lequel les historiens et les archéologues peuvent parfois trouver des informations historiques, surtout pour les périodes postérieures au Xe siècle.

La plupart des événements relatés dans la Bible sont censés se dérouler au IIe millénaire avant JC à moins qu'ils ne se perdent dans la nuit des temps.

Abraham, «père fondateur»

La Bible raconte l'histoire des Hébreux depuis l'alliance conclue par Dieu avec Abraham (en langue araméenne ou hébraïque, «père d'une multitude»). Ce chef de clan prospère serait né à Ur, en Chaldée (l'Irak actuel).

Quand la Bible était encore vue comme un récit historique précis, les spécialistes dataient cette épopée des environs de 1800 ans avant notre ère. Aujourd'hui, elle est considérée comme largement mythique, même si la mémoire d'un ou plusieurs personnages fondateurs a pu servir de modèle à Abraham.

Celui-ci a 99 ans quand Dieu lui apparaît en songe...

Abraham et Sarah visités par trois anges aux chênes de Mambré (enluminure du XIIIe siècle)Selon le premier livre de la Bible, la Genèse,Yahvé («Celui qui est») noue avec Abraham une alliance (en hébreu, Berîth, en grec,Testament). Il l'engage à quitter sa contrée et à partir vers la terre de Canaan, ainsi nommée d'après Cham, l'un des fils de Noé.

Dieu annonce aussi à Abraham qu'il aura un fils, Isaac, de son épouse Sara et qu'il sera le père d'une multitude de nations ! Abraham part donc avec son peuple, qu'on dénomme les Hébreux.

Après une longue errance, la petite troupe s'établit enfin dans le pays de Canaan, «où coulent le lait et le miel» sous la conduite d'Isaac et de son fils Jacob, surnommé Israël («Dieu s'est montré fort») en souvenir de son combat contre un ange relaté par la Bible.

Ce pays de Canaan, entre le Jourdain et la Méditerranée, correspond à l'actuelle Palestine (au sens géographique et non politique) et à une partie du Liban, voire de la Jordanie.

L'Exode selon la Bible

Une partie des Hébreux auraient émigré plus tard en Égypte, à la recherche d'un mieux-être.

Jacob reçoit ses frères en Egypte (Jacob Pontorno, 1518, National Gallery, Londres)

D'après la Bible, Joseph, fils de Jacob et petit-fils d'Isaac, serait devenu, du fait de sa grande sagesse, le Premier ministre du pharaon. Il aurait alors invité ses onze frères à le rejoindre.

Bientôt victimes de vexations, les Hébreux seraient revenus à Canaan après s'être libérés du joug égyptien, sous la conduite du prophète Moïse.

Aaron,  frère de Moïse, rallume le chandelier de la menorah (enluminure du XIIe siècle)Longtemps, on a situé l'arrivée des Hébreux en Égypte au temps de l'occupation du delta du Nil par les conquérants étrangers Hyksos et la sortie d'Égypte vers environ 1200 ans avant notre ère, sous le règne de Merenptah ou de son père Ramsès II.

La fuite d'Égypte nous est seulement connue par le deuxième livre de la Bible, l'Exode, rédigé plusieurs siècles plus tard.

D'après ce récit, après une longue errance dans le désert du Sinaï puis la conquête guerrière du territoire de Canaan, les Hébreux se partagent les riches terres de la «Terre promise».

Chacune des douze tribus issues de la descendance de Jacob reçoit son lot à l'exception des descendants de Lévi, auxquels Moïse, selon la Bible, a réservé l'exercice du culte.

Aujourd'hui, toutefois, en s'appuyant à la fois sur une analyse scientifique du texte et sur des études archéologiques, la majorité des biblistes et des historiens pensent que cette aventure n'est pas à prendre au pied de la lettre.

Beaucoup pensent que la fuite d'Égypte n'a même jamais eu lieu et que les Hébreux seraient issus d'un changement de religion chez une partie des Cananéens.


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Hébreux, juifs et sionistes : omissions de L'Histoire


Le mensuel L'Histoire (juin 2009) publie en couverture un titre qui ne laisse pas indifférent : «Enquête sur le peuple juif». Une page d'éditorial et 14 pages suivent, toutes centrées autour du livre de Shlomo Zand : Comment le peuple juif fut inventé (446 pages, Fayard, 2008, 23 €).

Alain Michel, historien israélien et rabbin, s’indigne du caractère partial et pseudo-scientifique de ce compte-rendu de L’Histoire. Son analyse ne laissera personne indifférent...

À lire, notre dossier : À la recherche des Hébreux

«D'Abraham à Ben Gourion, 2000 ans d'histoire canonique»

Ce premier sous-titre, en couverture du magazine, est déjà très problématique pour une revue historique à prétention scientifique.

En effet, si on admet que le personnage (sans doute mythique) d'Abraham a vécu dans - ou bien représente symboliquement - une période située globalement au milieu du deuxième millénaire avant notre ère, il aurait fallu écrire «3500» ans. Si on prenait pour point de départ «l'invention littéraire» d'Abraham (voir le livre d'Israël Finkelstein), il aurait fallu écrire «2800» ans. Enfin, si l'expression d'histoire «canonique» se rapporte à l'accusation de Shlomo Sand contre la «version historique» soi-disant construite par le sionisme, on devrait écrire «150 ans d'histoire canonique».

Dans tous les cas de figures, ce titre n'a aucun sens scientifique. Si on le combine avec les deux autres sous-titres qui ne sont ni informatifs, ni scientifiques, mais reprennent tout simplement certaines affirmations de Shlomo Sand, on voit à quel point «l'enquête sur le peuple juif», promise par le titre, apparaît aux yeux du lecteur un peu averti comme un simple décalque des thèses de Shlomo Sand et non une enquête sérieuse, qui s'efforcerait d'analyser objectivement les thèses de l'historien israélien.

L'éditorial (page 3)

Le deuxième paragraphe est absurde sur le plan historique : d'après ses affirmations, être juif jusqu'à l'ère de l'émancipation aurait été uniquement «être membre d'une religion», et le XIXe siècle aurait amené «bien des façons d'être juif en ignorant la synagogue». C'est exactement le contraire.

Jusqu'à la Révolution française, être Juif est une appartenance nationale, qui a une connotation religieuse certes, mais celle-ci est loin d'être primordiale dans le contenu global de l'identité juive.

Citons rapidement quelques éléments qui viennent corroborer ce fait : les très larges autonomies juridiques dont bénéficient les communautés juives, dont la plus extrême a été le «Conseil des 4 pays» en Pologne, au XVIe-XVIIe siècle, qui avait même obtenu le droit d'exécution de la peine de mort, droit régalien par excellence, et dont l'inquisition catholique elle-même, tribunal religieux, n'a jamais bénéficié ; le fait que les communautés juives étaient désignées couramment comme «nation juive» par les pouvoirs d'Ancien régime, comme par exemple, «la nation juive d'Alsace» ; le fameux discours de Clermont-Tonnerre à l'Assemblée Nationale qui contient toute l'idéologie de l'émancipation proposée par la Révolution française («tout leur donner comme individu, tout leur refuser comme Nation !») ; mais la meilleure preuve est sans doute fournie par l'un de ces juifs assimilés de la fin du XIXe «ignorant la synagogue» : Théodore Reinach, historien et archéologue, professeur à la Sorbonne et au Collège de France, écrit dans la préface de son «Histoire des Israélites» (je cite la 5e édition de 1914 chez Hachette, mais le texte date de 1884), p. XIII : «En échange de la liberté, du droit commun, Israël abandonne ses rêves de restauration politique ; il cesse d'être ou de vouloir redevenir une nation pour n'être plus qu'un groupement religieux».

Comme dans le cadre de la couverture, il semble que L'Histoire soit frappée d'aveuglement sous l'effet de la «lumière» qui brille des écrits de Shlomo Sand et qu'elle oublie que faire de l'histoire, c'est d'abord avoir un regard critique et distant sur l'objet que l'on étudie !
Tels les aveugles de la parabole, les rédacteurs de l'éditorial poursuivent leur route d'une manière identique en abordant le troisième paragraphe. Au lieu d'écrire : «voici les thèses de Shlomo Sand, petit a, petit b, petit c, et nous allons maintenant en discuter», le paragraphe déroule ces thèses concernant «l'histoire mythique» du peuple juif comme s'il s'agissait d'un consensus académique admis par tous, précisant à la fin «c'est cette histoire mythique que Shlomo Sand, après quelques autres, remet aujourd'hui en cause».

La manœuvre est claire : le débat est déjà réglé, et ce qui sera discuté est non pas le sérieux ou non des thèses de Shlomo Sand, mais quelques points de détails de ces thèses afin que le lecteur puisse mieux les comprendre et les apprécier. On reste confondu de voir ce que l'éditorial ose écrire dans le dernier paragraphe : «la question est complexe et nous n'avons pas la prétention de trancher», alors que tout l'éditorial n'est que parti pris et affirmations «incontestables». Sur le fond de ces affirmations, nous reviendrons plus loin en analysant les propos de Shlomo Sand.

Le débat, pages 8 à 21 de L'Histoire
Le «chapeau» (page 8)

Premier problème - posant les principales thèses de Shlomo Sand, sur lesquelles nous reviendrons, L'Histoire utilise le verbe «démontre» pour parler du livre de Shlomo Sand. Or, si l'intention du magazine était d'ouvrir un véritable débat, il se devait d'utiliser un autre verbe, comme par exemple «affirme» ou bien «soutient». En utilisant le verbe «démontrer», L'Histoire vient confirmer ce que nous avions subodoré dans l'éditorial : le débat est faussé dès le départ, puisqu'il est admis que les thèses de l'historien israélien sont vraies. Faire un dossier sur le livre de Shlomo Sand était, a priori, une bonne idée. Mais celle-ci est dévoyée par la partialité et le manque de rigueur adoptés par la revue.

Deuxième problème : L'Histoire affirme que l'ouvrage a «été finalement bien reçu en Israël». C'est une affirmation absolument gratuite et qui ne repose sur aucun fait. On tente de nous faire croire, par cette phrase, que le succès du livre a été le même en Israël qu'en France. Or, non seulement l'ouvrage de Shlomo Sand est resté très peu de temps dans la liste des «best seller» israélien, mais de plus il a été accueilli par une série de critiques extrêmement négatives venues de tous les horizons des commentateurs et des spécialistes qui ont pris la peine de réagir à l'ouvrage de Sand, y compris chez les propres amis idéologiques de l'auteur !

La première intervention de Michel Winock (page 8)

On reste pantois devant l'affirmation de Michel Winock concernant l'enseignement de l'histoire en Israël, qui ne serait pas passé au «crible de la critique scientifique» !

A-t-il étudié les programmes du ministère israélien ? Non. A-t-il passé au crible les manuels d'enseignement utilisés en Israël ? Non. A-t-il cherché à vérifier quelles formations permanentes suivaient les enseignants israéliens ? Non. Michel Winock, qui à notre connaissance ne lit pas l'hébreu et n'a jamais réalisé aucune recherche sur l'enseignement de l'histoire en Israël ni, bien entendu, enseigné lui-même dans ce pays, affirme cela avec une morgue d'autant plus étonnante que s'il y a bien un pays dans lequel un enseignant peut enseigner le même cours pendant 30 ans sans se remettre en cause, c'est la France où il n'existe aucune formation permanente exigée par le ministère ou les académies.

En Israël, la formation est obligatoire et la plupart des enseignants d'histoire suivent des séminaires organisés par les grands instituts de recherche. L'affirmation méprisante de Winock ne repose que sur une unique source : les affirmations de Shlomo Sand ! On retrouve encore une fois le même principe : la question est déjà jugée, dès le départ, Israël est coupable et Shlomo Sand en est ontologiquement la démonstration !

Les premières affirmations de Shlomo Sand (page 9)

- «À l'école primaire on enseigne la Bible comme de l'Histoire» :
Faux. Dans le site officiel du ministère, concernant l'enseignement de la Bible dans les écoles primaires générales, il est écrit que parmi les buts à atteindre il faut : «créer une conscience de la caractéristique de la Bible comme contenant une diversité de croyances et d'opinions rattachées à l'héritage du peuple d'Israël» et qu'il faut «développer la capacité de se confronter avec la multiplicité des différentes opinions et avec les valeurs changeantes dans la Bible». Pour cela il faut, par exemple : «comprendre le lien qui existe entre les opinions et les valeurs, et d'autre part les circonstances historiques dans lesquelles elles se sont formées». On voit ainsi que dès le primaire la Bible, qui joue un rôle central dans la culture judéo-israélienne, est cependant relativisée et remise en contexte.

- «Au cours de la scolarité, les deux-tiers de l'enseignement de l'histoire des juifs sont consacrés à l'époque du premier puis du second temple» :
Faux et archi-faux. À partir de la classe de 5e, au cours de laquelle commence vraiment l'enseignement de l'histoire, et jusqu'à la terminale, les programmes d'histoire déroulent en parallèle l'histoire des peuples et l'histoire des Juifs. La quasi-totalité du programme se déroule chronologiquement à partir du 5e siècle (fin de la rédaction du Talmud). Là encore, le programme est disponible sur le site du ministère de l'éducation, et il aurait suffit que Shlomo Sand, qui sait, lui, lire l'hébreu, aille visiter le site au lieu d'affirmer des faits qui n'ont pas de prise dans la réalité.

- «Qu'apprend-on? Que le "peuple juif" commence à vivre comme un groupe national, étatique et territorial, à l'époque biblique, jusqu'en 70 de notre ère, date à laquelle il a été exilé hors de son État national par les Romains et s'est "dispersé" tout autour du monde : c'est la diaspora» :
Faux, archi-faux et archi-archi-faux ! Le programme, là encore toujours disponible sur internet, montre comment la diaspora est née de la destruction du premier temple (en l'an 587 avant JC) et qu'elle était déjà largement développée avant la destruction du second temple. Le même programme étudie la vie des Juifs sur la terre d'Israël non seulement après 70, mais également après la révolte de Bar Kokhba, terminée dans le sang en 135. N'importe quel élève israélien sait d'ailleurs que le Talmud est composé de deux parties, la plus connue rédigée en Babylonie, mais également l'autre, le Talmud dit de Jérusalem, rédigé au 3e et 4e siècle à Tibériade en Galilée, donc bien après 70.

Mon plus jeune fils, en classe de première dans un lycée «sioniste religieux», m'a expliqué comment il y avait appris que la présence juive sur la terre d'Israël avait cessé d'être significative uniquement après le tremblement de terre de 1034. De même, inscrit dans une filière de Bac spécialisée sur l'étude de la terre d'Israël, il m'a montré comment l'un de ses livres présentait la version biblique de la conquête de Canaan par Josué, puis toutes les critiques archéologiques scientifiques qui ont remis en cause cette approche biblique. Alors, où se trouve l'enseignement de l'histoire «canonique» dénoncé par l'Histoire ?

Conclusion provisoire : nous ne sommes arrivés qu'à la fin de la page 9, (deuxième page du débat), et nous voyons déjà comment Shlomo Sand invente, transforme les faits et en affirme d'autres qui n'ont jamais existé que dans son imagination. Comme l'affirmait le titre de la critique virulente et sans concession que l'historien, le professeur Israël Bartal, lui a consacré dans le journal de gauche Haaretz en mai 2008, nous sommes bien, avec le livre de Shlomo Sand, en présence de «l'invention d'une invention».

Arrivé à ce point, nous sommes obligés de changer de méthode, puisqu'il nous reste encore les 4/5e des pages consacrées par L'Histoire au livre de Sand, et que continuer nos notes de lectures systématiques nous amènerait à écrire un véritable ouvrage et dépasserait le cadre d'un simple article. Nous allons donc nous contenter de poursuivre en traitant seulement de certains des nombreux points problématiques, mais suffisamment caractéristiques pour montrer le caractère erroné de l'écho donné aux thèses de Sand. Nous tenterons ensuite de tirer une double conclusion : qu'est-ce qui fait «courir» Shlomo Sand, et surtout, qu'est-ce qui explique un tel succès en France autour d'un livre qui est une fiction idéologique remplie d'erreurs, d'omissions et de ce qu'il faut bien appeler des affirmations mensongères ?

Historiographie juive

Résumons la thèse de Zand : il n'y a pas de peuple juif mais seulement une «civilisation religieuse» (page 11), et des historiens du XIXe siècle, principalement allemands, ont transformé cette histoire religieuse en une histoire nationale, reprise par le sionisme pour justifier la création d'un État juif. Nous avons déjà montré plus haut que c'est la Révolution française qui a inventé le statut de «religion juive».

C'est que l'idée nationale existe déjà avant les nationalismes du XIXe siècle. Il suffit de lire de nombreux passages du Talmud ou d'autres textes de la culture juive pour voir que leurs auteurs ne se sont pas posés seulement des questions théologiques, mais bien des questions de peuple, de gouvernement et d'autres attributs nationaux, et même, souvent, des questions d'histoire ! Prenons un seul exemple.

Dans la dernière partie de son code de loi, Maïmonide (1135-1204) se préoccupe des lois concernant le gouvernement du peuple juif (les lois sur les Rois). Si le peuple juif n'existe pas au Moyen Âge, et qu'il ne s'agit que d'un groupe religieux, pourquoi ce grand décisionnaire perdrait-il son temps à expliquer comment on nomme les juges, quel est le pouvoir des rois, et dans quel cas déclare-t-on la guerre, préoccupations d'ordre national, et non d'ordre religieux. C'est bien que les Juifs du XIIe siècle se voient comme un groupe national ! De plus, l'historiographie nationale juive ne naît pas au XIXe siècle, mais elle a des précédents. Le plus connu est, sans aucun doute, David Gans (1541-1613) qui écrit dès le 16e siècle son «Zemah David» à propos duquel André Neher, qui a consacré un ouvrage à David Gans (Strasbourg, 1974), écrit : «cette chronique historique a fait l'objet de notes érudites chez tous les historiens juifs du XIXe siècle, qui voient, avec raison d'ailleurs, en David Gans un précurseur et un pionnier» (page 84).

On constate donc que ce peuple juif aux origines bibliques n'est pas une invention du XIXe siècle. Les historiens de cette période vont simplement reformuler en termes et concepts modernes des vues historiques qui existent depuis fort longtemps. Soit Shlomo Sand le dissimule volontairement, soit il est tout simplement ignorant. Il est vrai qu'il est un spécialiste d'histoire politique moderne et d'histoire du cinéma, et qu'avant d'écrire l'ouvrage autour duquel nous polémiquons, il n'a jamais fait aucune recherche dans le domaine de l'histoire du Judaïsme.

Esther Benbassa, bien que fort prudemment, le montre très bien (page 18) : Shlomo Sand n'a aucune notion, ou presque, de l'histoire des Juifs au Moyen Âge. En faisant confiance aveuglément aux affirmations de Shlomo Sand, il semble que L'Histoire, dans son cas en tout cas, considère qu'une «grâce historique» peut descendre du ciel sur un «élu», qui tout d'un coup devient un spécialiste de ce qu'il n'a jamais étudié ! En réalité, l'ouvrage de Shlomo Sand n'est pas un livre de recherche historique, mais un livre de publiciste.

Dans l'article d'Haaretz cité plus haut, le professeur Israël Bartal fait des gorges chaudes de toute une série d'erreurs et de confusions commises par Shlomo Sand, et conclut par l'interrogation suivante : «Est-ce que ce manque de sérieux provient du lien établit par le chercheur (Shlomo Sand) avec l'objet de sa recherche? Ou bien du fait que tout est inventé, et de toute manière cela ne change rien que l'objet imaginaire soit blanc ou noir ?»

Le mythe de l'exil

Notons en passant qu'une fois encore, parce qu'il adopte aveuglément les thèses de Sand, Michel Winock affirme des contre-vérités. L'exil, ce n'est pas «d'abord la dispersion des Juifs hors de la Palestine romaine, en 70 et 135 de notre ère» (au passage, signalons une erreur de langage regrettable pour un historien : on ne peut pas parler de Palestine romaine en 70 puisque le mot Palestine n'est forgé qu'en 135, pour «effacer» la Judée - et donc les Juifs - de la carte. L'Histoire a d'ailleurs publié un article sur ce sujet dans les années 80, repris quelques années plus tard dans un numéro spécial. Mais il semble que le «conseiller de la direction» se souvienne moins bien que moi de ce que sa revue publie !)

L'exil, c'est d'abord et avant tout l'exil de 587 avant JC, comme nous l'avons déjà indiqué plus haut. Depuis cette date, la majorité des Juifs a toujours habité en dehors d'Israël, ce jusqu'aujourd'hui ! Ce qui fait d'ailleurs que les conversions massives au christianisme et à l'islam dont parle Shlomo Zand n'ont pas vraiment d'influence sur la démographie du peuple juif. L'exil de 70 est d'abord et avant tout un exil spirituel, l'exil de la «Shéchina», la présence divine. N'importe quel étudiant de Yéshiva ultra-orthodoxe, qui n'a jamais fait d'histoire de sa vie mais étudie le Talmud, sait parfaitement que la plupart des maîtres du judaïsme (et donc la population, car il n'y a pas de vie intellectuelle sans existence d'une large population qui peut soutenir économiquement les intellectuels - ce fait est précisé dans le Talmud sous le nom de «amé haaretz») sont restés sur la terre d'Israël jusqu'au moins l'an 200 (fin de la période de la Mishna), puis qu'une partie de leurs successeurs sont encore restés près de 300 ans supplémentaires en Galilée, les autres étant installés dans les Académies de Babylone.

Il n'y a pas donc de «mythe de l'exil» au sens où l'entend Shlomo Sand. Par contre, effectivement, la diminution démographique, mais également la baisse du rayonnement spirituel, de la Judée-Palestine pendant plusieurs centaines d'année, sont vues comme une conséquence, lente mais inexorable, de la catastrophe de 70, la destruction du Temple et de Jérusalem. Les juifs traditionalistes comme les historiens modernes du Judaïsme n'ont jamais adopté le mythe théologique de l'exil développé par le monde chrétien. Au contraire, les historiens sionistes ont essayé de montrer qu'il y avait une continuité de la présence juive en Terre sainte, quelle que soit les époques. Enfin, signalons deux abus de Shlomo Sand dans les pages de l'Histoire. Le premier c'est lorsqu'il parle, de la part des Romains en 70 et 135, de «répression religieuse» (page 13). Il n'y a pas de répression religieuse, mais destruction des éléments nationaux les plus importants, comme le Temple, par exemple, puis l'interdiction aux Juifs de venir résider à Jérusalem. Mais les synagogues et les maisons d'études prospèrent et se développent pendant toute la période romaine. La seule exception est la période 135-138, juste après la deuxième révolte, et cette répression est liée au caractère particulier de l'empereur Hadrien. Dès qu'il meurt, les mesures sont rapportées.

Deuxième abus, c'est l'affirmation, directe ou par allusion, que les tenants de l'existence historique du peuple juif considéreraient celui-ci comme exclusivement ou en grande majorité descendant des Juifs présents en Judée en 70. Ni l'enseignement religieux traditionnel, ni l'enseignement historique scolaire, ne prétendent cela, mais ceci nous amène à un troisième point important.

Un peuple racialement pur ?

L'idée d'un peuple «racialement pur» est fondamentalement étrangère au Judaïsme traditionnel comme également à l'histoire enseignée dans les écoles en Israël. Tout d'abord parce qu'elle est radicalement opposée à l'idée d'unité du genre humain qui est aux sources du monothéisme juif. Ensuite, parce que le peuple juif a suffisamment souffert du racisme pour s'abstenir de son emploi. Enfin et surtout parce que les sources, traditionnelles comme historiques, passent leurs temps à nous rappeler les origines composites du peuple juif.

De ce point de vue, le cas des Khazars, dont Shlomo Sand se gargarise tant pour prouver la mauvaise foi des «inventeurs du peuple juif», vient prouver à quelle point la mauvaise foi se trouve justement dans le camp de Sand. Signalons tout d'abord que, comme pour la présence juive en terre d'Israël après 70, n'importe quel jeune juif religieux connaît l'histoire de la conversion des Khazars. Le livre de Rabbi Judah Halévi (environ 1075-1141), «le kuzari», est un des classiques de la pensée juive et peu de gens n'en ont pas étudié quelques passages. Or le livre est basé sur l'histoire de la conversion des Khazars. En ce qui concerne «l'approche sioniste de l'histoire», je me permettrais, là aussi, de faire référence à la critique du professeur Bartal. Celui-ci montre que l'encyclopédie «Miklal», parue à la fin des années cinquante, contient un article détaillé et presque dithyrambique sur les Khazars. Or il s'agit de l'encyclopédie classique de l'enseignement «sioniste» de ces années là, période qui est pourtant décrite par Sand dans son livre comme une période où, pour des raisons politiques, l'éducation sioniste tente de garder dans l'ombre l'histoire des Khazars, de peur de nuire à la légitimité de l'entreprise sioniste (pages 225-226 de l'édition hébraïque).

La question de la langue

Je ne peux parler de tous les sujets abordés de manières erronées ou fausses en quelques pages de «débat». Il faudrait montrer, par exemple, comment Jérusalem est centrale dans le peuple juif dès le premier exil. Contrairement à ce qu'affirme Shlomo Sand, non seulement il faut plus que trois jours à dos de chameau pour aller de Babylonie en Judée mais, au temps du Temple, tous les Juifs de Diaspora payent chaque année l'impôt au Temple (le demi-shekels), et de plus ils sont des centaines de milliers à venir 3 fois par an des confins de l'empire pour passer les fêtes à Jérusalem. Il y a donc un très fort lien à Jérusalem dès cette époque, et l'on n'a pas besoin d'attendre les sionistes du XIXe pour l'inventer.

Avant de conclure, je voudrais encore souligner deux exemples concernant l'usage de la langue hébraïque. Page 12, Shlomo Sand affirme : «le vocabulaire reste totalement imprégné de ces mythes. Encore aujourd'hui on ne dit pas "émigration vers Israël", mais montée, Alya, qui est un terme d'origine religieuse».

En fait, l'utilisation du mot «Alyah» comme émigration date, d'après les dictionnaires, du XVIIIe et XIXe siècle. C'est une reprise du terme qui était utilisé dans la période talmudique et au Moyen Âge pour désigner «la montée en pèlerinage». Le développement du langage est là, on le voit, tout à fait naturel, et n'a rien à voir avec un choix idéologique, contrairement à ce que prétend Shlomo Sand. Pour montrer le ridicule de son affirmation, il nous suffit d'un simple parallèle : proposons de supprimer les expressions «dire des gauloiseries» ou «fumer des gauloises» car cela encourage l'histoire mythique de «Nos ancêtres les Gaulois» telle que développée par l'Histoire nationale française du début du XIXe !

Je n'ai pas pris cet exemple par hasard. L'utilisation du mot «Alyah» et l'enrichissement de ses significations montrent à quel point l'hébreu n'a jamais été une langue morte ! Jusqu'au début du XIXe, elle reste au contraire une langue de communication courante entre Juifs vivants dans des cadres géopolitiques très différents, et pas seulement chez les Rabbins. J'ai par exemple sous les yeux un livre publié à Vienne en 1809, dont le but est d'apprendre l'hébreu. Non seulement on amène des exemples de lecture à partir de textes traditionnels, mais toute une partie est consacrée aux «hachmé Yavan», c'est-à-dire au philosophes grecs, que l'on peut donc étudier en hébreu au début du XIXe ! L'affirmation de Sand selon laquelle il n'y a pas de communications véritables entre les communautés juives est erronée, mais de plus l'encadré du regretté Jean-Marie Delmaire (page 18) sur l'«hébreu : la langue ressuscitée» est profondément inexact. L'hébreu n'était pas une langue morte, mais une langue vieillie, qui n'était pas suffisamment adaptée au besoin de la société moderne.

Eliezer Ben Yehuda a compris le rôle que la langue pouvait jouer dans le processus national (en s'appuyant d'ailleurs sur l'exemple français lorsqu'il séjournait à Paris), et a réalisé deux choses fondamentales : il a renouvelé la langue pour l'adapter aux besoins modernes, et ce faisant, il l'a imposée comme langue de l'entreprise sioniste. Mais c'est parce que la base linguistique sur laquelle il s'appuyait était encore assez dynamique que cela a pu fonctionner.

En conclusion : pourquoi un tel succès?

À travers les quelques exemples que nous avons pu traiter, nous constatons donc que le livre de Shlomo Sand est couvert d'erreurs, de contresens, ou encore ouvre des portes qui étaient enfoncées depuis longtemps. Ainsi que nous l'avons dit, il s'agit avant tout d'un essai publiciste dans lequel les affirmations remplacent les démonstrations. Quant à ses motivations, elles ne sont pas très difficiles à comprendre. Ancien du «Matspen» des années 70, le seul parti israélien dont des membres ont fait de l'espionnage pour le compte de la Syrie, rattaché depuis longtemps aux milieux de l'ultragauche, «nouvel historien» post-sioniste, il fait partie de ces historiens pour lesquels les affirmations idéologiques sont plus importantes que les faits objectifs, d'où cette facilité d'écrire pour des sujets que l'on ne connaît que superficiellement.

Laissons une fois de plus la parole à Israël Bartal : «l'union navrante, et très israélienne, de l'idéologique unidimensionnel agressif et du mépris affiché pour les détails (union caractéristique de ceux qui écrivent à partir des deux extrêmes de l'éventail politique) satisfera sans doute les commerciaux des chaînes électroniques parmi les médias. Mais pour nous, les historiens sceptiques, qui s'enterrent entre les piles de livres et les montagnes de dossiers d'archives, il ne nous reste qu'à continuer et lire ce qui s'est vraiment passé, et écrire ce que nous avons vraiment lu».

Mais il nous reste à comprendre les causes d'un tel succès dans l'Hexagone au point qu'un jury sérieux décerne un prix prestigieux à un ouvrage médiocre, et qu'une revue d'histoire réputée qui a pris sur elle, le plus souvent avec succès, de tenter le pari du jumelage de la qualité scientifique et de la diffusion de masse, peut ainsi suivre aveuglément toute une série d'affirmations sans aller vérifier leur exactitude ! Une première explication est sans doute tout simplement factuelle. Elle tient à l'ignorance très répandue qui touche, en France, tant la connaissance de l'histoire juive que celle de l'État d'Israël en particulier, et du conflit du Moyen-Orient en général. L'erreur grossière dans la légende de la photographie de la page 19 en est une parfaite démonstration.

Que l'année où l'on célèbre les 100 ans de la création de Tel-Aviv, la rédaction de L'Histoire ait pu laisser passer un commentaire dans lequel à la fois la date (1919 au lieu de 1909), le lieu (non pas le désert mais les dunes de la côte au nord de Jaffa) et les circonstances (non pas un rassemblement sioniste mais le tirage au sort des terrains de la future Tel-Aviv) soient erronés est tout simplement inconcevable.

Cependant, cette explication factuelle nous paraît insuffisante à expliquer un tel engouement, un enthousiasme si important. La seule interprétation que nous pouvons trouver à ce phénomène se rattache à ce que Jean-Claude Milner nous décrit dans son livre, «Les penchants criminels de l'Europe démocratique». De même que pendant 150 ans l'Europe a eu «un problème juif», et lui a cherché une solution définitive, l'Europe du début du XXIe siècle a «un problème israélien» et lui cherche également une solution. En témoigne cette obsession du conflit du Moyen-Orient, ces exagérations dans les attitudes, les réactions et les condamnations dès que quelque chose se passe dans le cadre du conflit.

De même qu'il fut un temps ou, consciemment ou inconsciemment, l'on pensait que tout ce qui se produisait de mal dans le monde était de la faute des Juifs, de nos jours, tout ce qui retarde la route pour la paix universelle semble être le conflit israélo-palestinien et, avant tout, l'entêtement des Israéliens. Or voici que tout à coup se présente Shlomo Sand et son livre avec l'annonce de «la bonne nouvelle» : il n'y a pas de peuple juif. S'il n'y a pas de peuple juif, il n'y a pas de conflit, puisqu'il n'y a plus de justification à l'existence de l'État d'Israël. De plus il s'agit d'une solution finale qui n'a pas besoin de violence, une solution douce et définitive du problème israélien ! J'ose espérer que je me trompe, et que c'est seulement ma vieille paranoïa juive qui reprend le dessus. Mais je n'en suis pas si sûr.

Alain Michel, historien israélien et rabbin


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Saturday, June 27, 2009

Working Together for Immigration Reform

THU, JUNE 25, 7:45 PM EST


Posted by Katherine Brandon



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The President and Vice President met with a bipartisan group of Congressional leaders today to discuss one of today's most contentious issues – immigration – and how to go about reforming the broken immigration system. The President stated that the Administration is fully behind comprehensive immigration reform, and that they will be working with House and Senate leaders to have an honest conversation about the issues and come up with practical solutions:
We have members of Congress from both chambers, from parties, who have participated in the meeting and shared a range of ideas. I think the consensus is that despite our inability to get this passed over the last several years, the American people still want to see a solution in which we are tightening up our borders, or cracking down on employers who are using illegal workers in order to drive down wages -- and oftentimes mistreat those workers. And we need a effective way to recognize and legalize the status of undocumented workers who are here.
While Congressional leaders are working to tackle the complexities of immigration reform, the Administration has already taken steps to improve the system. The FBI has cleared much of the backlog of immigration background checks, the Department of Homeland Security is speeding up citizenship petitions and in conjunction with the Department of Labor, they are working to crack down on employers who are exploiting illegal workers. The President also announced a new collaborative effort that will utilize technology to improve legal immigration:
Today I'm pleased to announce a new collaboration between my Chief Information Officer, my Chief Performance Officer, my Chief Technologies Officer and the U.S. Citizenship and Immigration Services Office to make the agency much more efficient, much more transparent, much more user-friendly than it has been in the past.
In the next 90 days, USCIS will launch a vastly improved Web site that will, for the first time ever, allow applicants to get updates on their status of their applications via e-mail and text message and online. And anybody who's dealt with families who are trying to deal with -- navigate the immigration system, this is going to save them huge amounts of time standing in line, waiting around, making phone calls, being put on hold. It's an example of some things that we can do administratively even as we're working through difficult issues surrounding comprehensive immigration.
And the idea is very simple here: We're going to leverage cutting-edge technology to reduce the unnecessary paperwork, backlogs, and the lack of transparency that's caused so many people so much heartache.
Immigration meeting
(President Barack Obama talks with members of Congress to discuss immigration, Thursday, June 25, 2009,
in the State Dinning Room of the White House. From left; Rep. Silvestre Reyes, D-Texas, Rep. Luis Guitierrez,
D-Ill., Rep. Nydia Velazquez, D-N.Y., Rep. James Clyburn, D - S.C. the president, Vice President Joe Biden,
Sen. John McCain, R-Ariz., and Sen. Patrick Leahy, D-Vt. Official White House Photo by Pete Souza)


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United We Serve: The President, the First Lady, and 15,000 Backpacks


Posted by Katherine Brandon



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As part of United We Serve, The President and First Lady went to Fort McNair today to pack backpacks for children of our servicemen and women. The First Family was joined by several members of Congress and their families, with the goal of packing 15,000 backpacks for the children to bring with them to camp. The backpacks were filled with letters, healthy snacks, Frisbees, and completed with a Bo baseball card!
The President thanked the troops, and noted that when one person serves in the Armed Forces, the whole family is serving. That is why the First Lady has taken extraordinary interest in helping military families. The President and First Lady brought their own children to the service event, and the President touched on the importance of getting kids involved in service:
On Monday, we launched "United We Serve," our summer service initiative. It's going to run all the way through our National Day of Service on September 11th. We want to ask every American to take some time out this summer to do something for others. Parents, take your kids -- they're going to have fun, they're going to be in sports camps, they're going to be watching TV and playing video games. Once a week, take them down -- whether it's to a soup kitchen or to volunteer on a community project -- teach them what it means to be a real citizen. You'll find that actually the kids love it, and it's going to make a lasting impression on them. And if all of us are doing that this summer, then we're going to make this country stronger. We're working hard, and members of Congress are working really hard right now, to make our government work for people, but government can only do so much. Ultimately the strength of America doesn't come from Capitol Hill, it doesn't come from the White House. It comes from the grassroots, and that's what all of you are about
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The President Dunks His Senior Staff

FRIDAY, JUNE 26TH, 2009 AT 5:50 PM


Posted by Jesse Lee
At the annual White House Congressional Picnic, the President graciously invited guests to dunk Robert Gibbs, Rahm Emanuel and Peter Orszag. The President couldn't resist getting in on the fun himself though:





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Blacks, beurs et diplômés, les nouveaux expatriés

Enquête

LE MONDE 2 | 26.06.09 | 17h50
De notre envoyée spéciale à Montréal

eur réussite a un petit goût de revanche. Sûr qu'elles n'auraient jamais obtenu ça en France. Cette vie aisée à l'américaine. Du " vu dans les séries télé " devenu réalité. Tailleur chic, brushing et manucure, club de gym trois fois par semaine, verre d'après boulot dans des cafés branchés, escapades régulières à New York, appartement confortable et bien situé… En France, Tania Théodose et son amie Karine Andenas, 27 et 34 ans, étaient des Antillaises à la recherche désespérée d'un emploi correct. Montréal, en deux ans, les a transformées en " jeunes cadres dynamiques ". Employées par des cabinets de recrutement spécialisés dans l'informatique, elles ne boudent pas leur plaisir lorsqu'il s'agit d'évaluer leur revenu annuel (autour de 50 000 dollars), ou d'évoquer leur échappée belle loin d'une France qu'elles jugent " bloquée ".


Cette ascension sociale, bien des jeunes diplômés français appartenant aux " minorités visibles " viennent désormais la chercher au Canada. En France, elle leur semble hors de portée. Nous retrouvons Tania et Karine pour un café dans le quartier montréalais des affaires, petit New York propret alternant façades de verre et restaurants design. Elles sortent de leurs bureaux respectifs, très executive women, encore affairées.

A son arrivée, Tania, née en Guadeloupe, avait une maîtrise de psychologie et un master en ressources humaines. Karine, Martiniquaise, un diplôme (bac+5) d'école de commerce. " Quand j'ai cherché un stage, c'était frappant, se souvient la première. J'avais de l'expérience, la personne était très agréable au téléphone. Mais une fois dans la salle d'attente, je notais des regards surpris, puis je sentais un ton particulier lors des entretiens… "

Karine, elle, s'était vu conseiller par le bureau des stages de son école de commerce de retirer la photo de son CV, puisqu'elle avait " la chance d'avoir un nom qui sonnait français ". " La semaine suivante, j'ai eu cinq rendez-vous. Ça fait réfléchir… Cela dit, j'avais pas mal d'entretiens, mais ensuite ça s'arrêtait. Etait-ce parce qu'il y avait un candidat meilleur que moi ? Ou parce que j'étais noire ? C'était lourd, ce questionnement. Ici, dans ma vie professionnelle, je ne me suis jamais posé la question. Je ne suis plus dans le soupçon. "

Toutes deux ont trouvé rapidement un emploi, se sont senties jugées sur leurs compétences et leur personnalité, quand, en France, elles avaient le sentiment d'être perçues comme des personnes noires, antillaises, " avec des origines ". Bref, pas totalement françaises. " Et ça, ça donne sacrément envie de s'en aller !, lance Karine. Vous savez, parmi mes amis d'enfance, qui ont tous des bac+5 et des MBA, aucun n'est en métropole, ils sont tous à l'étranger. Voilà ce que la France perd. "

Impossible de savoir, faute de statistiques ethniques, combien les entreprises françaises " perdent " de Karine et de Tania, chaque année, au profit de l'économie canadienne. Combien de jeunes Français diplômés du supérieur, bac+2, bac+4, bac+6, dont les parents sont originaires du Maghreb, d'Afrique, des Antilles, qui se sentent pleinement français mais ont l'impression de ne pas avoir tout à fait leur place dans l'Hexagone, sont recrutés ici. " Les employeurs canadiens les trouvent plus motivés, plus décoiffants que les autres. Peut-être parce qu'ils ont une revanche à prendre… ", nous avait, en France, confié Jalil Erik Sadiki, à la tête du Pôle emploi international – le réseau public français de placement à l'étranger.

Ces jeunes se fondent dans la masse grandissante des Français qui gagnent le Canada, et toujours prioritairement le Québec. La plus grosse vague d'immigration française depuis les années 1960, nous assure-t-on. L'opération " Destination Canada ", menée depuis trois ans par des recruteurs canadiens en France, attire facilement 15 000 candidats à l'expatriation en quête de nature et de grands espaces, d'une économie moins engluée dans la crise, où l'esprit d'entreprise est valorisé.

En 1998, au Québec, on dénombrait 6 400 travailleurs résidents, temporaires ou permanents. Ils sont aujourd'hui plus de 15 000. Et le Programme vacances-travail (PVT), qui permet aux 18-35 ans de se passer pendant un an de permis de travail, fait chaque année davantage d'émules : 7 000 jeunes en 2007, 12 000 en 2009, un nombre de places limité et épuisé quelques mois à peine après l'ouverture des inscriptions. Parmi les jeunes, très diplômés pour la plupart, qui sautent le pas, beaucoup sont issus de la diversité, remarque-t-on de toutes parts.

UN MIROIR PEU FLATTEUR

Pourquoi quittent-ils leur pays alors même qu'ils sont armés pour affronter le marché du travail ? Quels espoirs placent-ils dans cette nouvelle vie en Amérique du Nord, qui ne pourraient être entretenus en France ? Le discours de ceux que nous avons retrouvés à Montréal est comme un miroir tendu à la société française. L'image qu'il reflète s'avère peu flatteuse. Que d'amertume chez ces jeunes Français de la diversité, qui nous disent être partis dans le " ras-le-bol ", le " rejet ". Le " dégoût ", même, de leur pays ! Ils " étouffaient ", ont fui les discriminations au travail et dans la vie de tous les jours, tous ces " stéréotypes " qui leur collaient à la peau, un sentiment désagréable de passer pour " responsables de tous les maux de la société ", voire les " boucs émissaires de Sarkozy "

Il y a six mois tout juste, Lotfi Mahfoudhi a débarqué de sa cité des Minguettes à Vénissieux près de Lyon pour échapper, dit-il, à l'intérim à vie en usine, seul débouché trouvé à son bac+2. Et rejoindre sa sœur, bac+5 en marketing, qui avait traversé l'Atlantique quelques années auparavant. Quand il se promène dans les rues de Montréal, il lui arrive de tomber sur des vieux copains de lycée, originaires d'Afrique du nord comme lui, que leur DUT ou BTS ne menaient nulle part en France. " Ici, j'ai plusieurs fois passé des entretiens avec des recruteurs maghrébins. Déjà, ça change… J'ai trouvé en un mois un emploi de commercial chez un loueur de voitures. Mais surtout, il n'y a plus cette impression d'être pointé du doigt, cette suspicion. Quand je veux sortir, je choisis la boîte où je veux aller ! Chez moi, il n'y en avait qu'une de possible. Je ne suis plus contrôlé quatre fois par semaine dans la rue. Je me sens soulagé, libre. En France, il y avait toujours des barrières, dans tous les domaines de la vie. "

Dans les bureaux spacieux de KPMG, une grosse société de conseil dont il est l'un des dirigeants, Mohammed, la trentaine, nous reçoit, mais ne tient pas à ce que son nom soit cité. Parce que justement, s'il est au Québec, c'est pour être lui-même, " le consultant. Pas la personne d'origine maghrébine, le beur qui a réussi ". Costume bleu marine, lunettes transparentes et montre spectaculaire de businessman, Mohammed raconte avoir quitté Dugny, en Seine-Saint-Denis, pour compléter sa formation à HEC Montréal. " En France, j'ai été un temps consultant dans le domaine financier. Quand je me présentais au nom de ma boîte quelque part, il y avait toujours une minute d'étonnement. On regardait mon nom sur le badge, et c'était comme si quelque chose ne collait pas… Les mentalités ont un siècle de retard ! On parle encore des gens d'origine ceci ou cela, sans accepter le fait qu'ils sont français. Ici, on vous traite pour ce que vous êtes, ce que vous valez. "

Ce qu'elle vaut vraiment, Karine Tchana, la trentaine, bac+5 en développement du médicament, est tout autant décidée à le savoir. Pas le genre à se laisser brider par une histoire de couleur de peau. Ni par un régime d'ailleurs. C'est dans un salon de thé, devant un gâteau plutôt dense en chocolat, que la chef de projet de chez Schering-Plough (" une firme anglophone dans laquelle on n'a pas l'impression qu'en grimpant vers le sommet, tout le monde devient blanc ") se confie : " Ici, tout est possible. Sky is the limit. C'est à moi de décider quelles sont mes limites, pas aux autres. " Sa carrière, à Montréal, connaît une trajectoire fulgurante. " En France, il y a tellement d'a priori qu'à partir du moment où on vous a vu, on n'attend plus grand-chose de vous. En fac, au niveau maîtrise, on s'étonnait même que je m'exprime bien ! Le Canada est une terre d'immigration. On est tous des immigrants, d'hier ou d'aujourd'hui. Dans ma tête, ça fait une différence. "

Repartir de zéro dans une méritocratie, dans une société multiculturelle où la couleur de la peau ne compromet pas les chances de faire ses preuves. Voilà ce que ces jeunes semblent être venus chercher au Canada – dont la gouverneure générale est noire. Rachida Azdouz, vice-doyenne à la faculté de l'éducation permanente de l'université de Montréal, connaît bien ces nouveaux arrivants. " Ils sont dans une espèce de lassitude par rapport à cette société française qui ne se régénère pas, qui est un peu bloquée dans ses stratifications sociales. Ils viennent en Amérique du nord prendre l'ascenseur social. Se délester du poids de leurs origines, qu'ils traînent comme un boulet en France. De cette image d'une immigration qui serait incompatible avec la modernité. On dit que c'est parce qu'ils ne se sentent pas français qu'ils partent ? Faux ! C'est au contraire parce qu'ils se sentent français et veulent l'être pleinement ailleurs, là où cette francité n'est pas niée. "

Problème. Ces origines, actuellement, les rattrapent, note la chercheuse. " Jusque dans les années 1980, ils étaient amalgamés aux Français de souche. Mais depuis le 11-Septembre, depuis notre crise du foulard islamique qui resurgit régulièrement, depuis les émeutes de 2005 en France et l'importante vague d'immigration d'Africains et de Maghrébins, conséquence de la politique québécoise favorisant la francophonie, voilà que ces jeunes Français de la diversité sont de nouveau associés à leur pays d'origine ! On recommence, ici, à les percevoir comme des maghrébins, des musulmans, pas seulement comme de “maudits français”. On recommence à hiérarchiser les francophones, il y aurait les plus intégrables et les autres. Naissent des problèmes de discriminations, même s'ils sont sans commune mesure avec ce qui peut s'observer en France. "

Confirmation à l'Union française de Montréal, ou à l'Ampe-Citi, deux associations qui œuvrent pour l'intégration des Français. Depuis deux ans, en même temps qu'une forte arrivée de jeunes de la diversité, elles observent leurs difficultés croissantes d'insertion sur le marché du travail montréalais. De fortes déceptions. Et pas mal de retours. Ironie de l'histoire : ces enfants d'immigrés souffrent non seulement de préjugés liés à leurs origines, mais aussi de la réputation faite aux Français en général – arrogants, geignards, ayant une formation trop académique et manquant de sens des affaires. Le contexte économique se dégrade. Le Québec fait face à un taux de chômage important – près de 10 % à Montréal.

Bref, ce n'est pas l'eldorado, nous répète-t-on à l'envi. Pourquoi restent-ils, alors, et continuent-ils de conseiller à leurs amis, frères et sœurs, d'emprunter la même voie ? Parce que ici, finit-on par saisir, ils peuvent s'imaginer un avenir. Parce qu'ils ont le sentiment qu'à force de volonté, les portes s'ouvriront. Certes il faut adapter ses techniques de recherche d'emploi, son CV, apprendre à " réseauter ", accepter un premier emploi déqualifié et harassant payé 7 dollars canadiens net de l'heure (4,50 euros) pour justifier d'une première expérience canadienne, s'accommoder d'un marché du travail hyperflexible, des deux semaines de vacances réglementaires… Et souvent compléter ses études par une formation locale, très appréciée des employeurs.

Anticipant les problèmes d'intégration professionnelle, les Français de la diversité débarquent d'ailleurs de plus en plus jeunes à Montréal, pour y faire leurs études, ou les parachever. L'un des fils de Philomène Fowo, que nous croisons, est à l'Ecole d'administration publique, l'autre à Polytechnique. Elle travaille à Paris dans une antenne d'information pour l'emploi des jeunes. Voit de près les difficultés pour les jeunes issus de l'immigration. Et veut quoi qu'il en coûte au budget familial " protéger " ses enfants de tout cela. Son obsession de chaque jour. " Cela me hante. Et me rend amère. Quand j'observe ce qui se passe au Canada, je me dis que je n'en serais pas là si j'avais choisi ce pays plutôt que la France, lorsque j'ai émigré du Cameroun. Là-bas, au Québec, nos enfants sont mieux regardés que dans leur propre pays ! "

DES CV SANS PHOTO

Au Canada, les CV ont le mérite de ne comporter ni photo ni mention de nationalité (même si le parcours étudiant donne des indications). L'entretien se focalise davantage sur la compétence et l'expérience que sur les diplômes. La capacité d'adaptation est valorisée, dont témoignent petits boulots et engagements associatifs. " Les Français des minorités visibles ne sont clairement pas ceux qui trouvent le plus facilement du travail. Cela prend plus de temps que pour les autres Français. Néanmoins ceux qui se battent finissent par y arriver, c'est sans doute la différence avec la France. Il y a bien un peu de discriminations mais pas de rejet massif ", analyse Maëlle Bourguignat, une jeune Française conseillère emploi chez Ampe-Citi.

Pas une question de " politiquement correct ", juste d'efficacité économique, dans cette société qui parle français mais fonctionne, côté business notamment, à l'américaine. Les postulants " minorités visibles " l'emportent dès lors qu'ils paraissent les mieux à même de s'insérer dans l'équipe. Qu'ils semblent avoir le plus à offrir à l'entreprise. Et ceux qui ont le culot de forcer un peu la porte ne se font pas forcément jeter par la fenêtre.

Stéphanie Kitembo a osé. Elle nous reçoit dans son bureau, au quinzième étage de l'immense tour de Radio-Canada, où elle est désormais reporter culture et société. 34 ans, un peps et un look d'enfer – cheveux rasés sauf une houppette décolorée –, une maison, des voyages, un bon salaire… " En France, avec ma maîtrise de communication, on ne prenait même pas la peine de répondre négativement à mes lettres de candidature. Je perdais l'estime de moi. J'ai préféré prendre la fuite. Mon parcours a été sans faute, j'ai fait tout ce qu'on m'avait dit, mes parents se sont sacrifiés pour moi, pourquoi je galérerais ? Je ne voulais pas me rendre malade, rentrer dans cette logique de victime. Finir par avoir ma couleur dans la tête."

A Montréal, elle a redécouvert qu'elle " valait quelque chose " : " Je travaillais dans l'édition, et j'ai fini par décrocher un café avec un rédacteur en chef. Ici, on vous écoute plus facilement si vous insistez, si vous avez un projet. Et on vous donne une chance. Qu'est-ce que tu peux m'apporter ? C'est excitant, valorisant, ça vous transforme le rapport au travail ! " Elle a commencé par préparer des émissions culturelles, puis a été promue journaliste, " après beaucoup de travail ". Au-delà de cette trajectoire, qu'elle estime impossible en France, c'est toute l'ambiance du Montréal multiculturel qu'elle apprécie. Une société plus harmonieuse, bien moins densément peuplée, où un tiers de la population est né à l'étranger, où l'on ressent moins de tensions dans les rapports entre communautés. Où l'on croise des noirs et des maghrébins dans tous les quartiers, y compris ceux d'affaires. A tous les postes. Où l'on peut porter dreadlocks et cheveux crépus même lorsque l'on est cadre. Bref, où il n'est pas besoin de perdre une partie de soi-même pour être accepté.

" C'est ici que j'ai pris conscience de la richesse de mon métissage, que je me suis réellement intéressée à mes racines congolaises. En France, je ne voulais même pas sortir avec un homme de couleur, à cause des préjugés ! " Stéphanie s'est mariée avec un journaliste d'origine rwandaise. Elle a un petit garçon et aurait appréhendé de l'élever en France : " Trop peur des méchancetés. " Il y a peu, elle a obtenu la nationalité canadienne. Le chemin, c'est sûr, elle ne le refera pas à l'envers.


Pascale Krémer

Pap Ndiaye : le choix de sauver sa peau
Maître de conférences d'histoire à l'EHESS, Pap Ndiaye est l'auteur de La Condition noire (Calmann-Lévy, 2008) : " Il s'agit d'une stratégie de défection. Ces jeunes diplômés choisissent de sauver leur peau, de ne pas être une génération sacrifiée. Dans l'espace court d'une vie, et surtout d'un début de carrière, impossible d'attendre. Après les émeutes de 2005, ils avaient pour la première fois assisté à une “visibilisation” de la question des discriminations : avec retard, le monde politique français se saisissait du problème. Des espoirs ont été soulevés. Mais le soufflé est retombé, disent les jeunes, qui ont constaté peu d'évolutions. D'où une frustration, une grande désillusion chez ceux qui ont obtenu des diplômes censés garantir une entrée relativement facile sur le marché du travail. Ils ont un peu le sentiment d'avoir été trompés par leur pays. Ce qui est une expérience très violente ! C'est tout le discours que leur tenaient leurs parents et les institutions qui est invalidé. "


Patrick Lozès : il faut stopper le gâchis !
Le président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) : " Le pays se vide de sa sève ! On ne chiffre pas l'ampleur faute de statistiques ethniques, qu'il est temps d'autoriser : la société française est profondément égalitaire, mais on ne se mobilise pas contre un phénomène qu'on ne voit pas ! Ces jeunes très dynamiques sont des dizaines de milliers à partir. Tout cela s'est accéléré depuis un an et demi, avant même la crise. Il faut d'urgence sortir des discours tarte à la crème et mettre en place des politiques publiques fortes contre les discriminations. Pour stopper le gâchis monumental en redonnant confiance dans des évolutions possibles à court terme. Je suis sidéré de voir que les politiques n'en parlent pas ! La France se prive pour l'avenir des talents qu'elle a elle-même formés, et qui sont pourtant très demandeurs d'aider ce pays qu'ils considèrent comme le leur, qui a su les éduquer, où ils se sont enracinés bien plus que ne le croient nos responsables, qui continuent, quelle violence !, à leur demander de s'intégrer. "

Article paru dans l'édition du 27.06.09

Wikio

Friday, June 26, 2009

Africa cries for Michael Jackson


Nelson Mandela (left) and Michael Jackson (right)
Nelson Mandela presented the pop king with a lifetime achievement award

News of pop star Michael Jackson's death has been greeted with a mixture of disbelief and sadness across Africa.

In Nigeria, a presenter on Radio Continental broke down live on air and could not continue her programme.

A woman in Ghana burst into tears in the capital, Accra, when told by a BBC reporter about the musician's death.

In 1999, he was presented with a lifetime achievement award by South African icon Nelson Mandela at the Kora All Africa Music Awards.

Michael Jackson first visited the continent at the age of 14 as the lead singer of the Jackson Five.

Emerging from the plane in Senegal, he responded to a welcome of drummers and dancers by screaming: ''This is where I come from."

'Spectacular disappointment'

He returned for an African tour 19 years later, when the king of pop was crowned chief of several African villages.

But the trip quickly turned into a public relations nightmare amid allegations that police had beaten the crowds who went to see him and complaints in the local media that the pop star had been seen holding his nose, as if to keep out a bad smell.

It's not true, no it's not true
Ghanaian fan

Ghanaian journalist Ofeibea Quist-Arcton, who says she was a huge Jackson Five fan as a girl, covered the visit.

She said he spent most of his time locked away in his plush hotel or hidden in his limousine when out.

When his car window wound down for a brief minute for him to greet fans, she asked him about his trip to Africa, and he replied limply: "Beautiful, I love it."

It was "a spectacular disappointment in many ways", Ms Quist-Arcton told the BBC's Network Africa programme.

But the crowds who lined Abidjan's streets during his visit were testament to his huge popularity across the continent where fans have been expressing their shock at his death.

The BBC's Tom Oladipo in Nigeria's commercial capital Lagos said the Radio Continental presenter broke down sobbing live on air after hearing the news and her co-presenter had to take over.

Jackson Five in 1979
The Jackson Five first visited Africa in the 1970s

One of Michael Jackson's brothers, Marlon, is planning to develop a controversial luxury resort, a mixture of a slave history theme park and a museum dedicated to the Jackson Five in Nigeria.

He also had passionate fans in Ghana.

"It's not true, no it's not true," a woman in Accra wailed as her companion accused our correspondent of lying about the news of Jackson's death.


"He's a legend, he's not supposed to die," a woman in the Kenyan capital told the BBC.

But others expressed concern about his obsession with his appearance.

"He was not proud to a black American, he wasn't, he wanted very much to be white," a man in Nairobi said.

The BBC's Jonah Fisher in Johannesburg says Michael Jackson's most tangible contribution to Africa came at the peak of his career in the mid-1980s, when he co-wrote the charity song We are the World with Lionel Ritchie.

Sung by a group of leading artists, the single topped charts around the world raising awareness and more than $50m for famine relief in Ethiopia and the Horn of Africa.


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