Thursday, June 24, 2010
Nigéria:Un président au-dessus de tout soupçon
Le Nigeria, ce n’est pas seulement un des adversaires de l’équipe de France au Mondial en Afrique du Sud. C’est aussi le pays le plus peuplé d’Afrique et le 8e producteur mondial de pétrole. C’est probablement pourquoi Bernard Kouchner a rappelé les liens d’amitié entre la France et le Nigeria, qui envisage de réorganiser sa production pétrolière. L’argent n’a pas d’odeur, mais celui du pétrole sent bon.
Le Nigeria est aussi, tout le monde le sait, l’un des pays les plus instables, les plus dangereux et les plus corrompus du continent africain. Selon un rapport de l’ONG Global Financial Integrity, de 1970 à 2009, 90 milliards de dollars ont fui le Nigeria pour se cacher dans les banques en Angleterre, en France et en Suisse. 10 milliards par an ! Le pillage des caisses publiques, les pots de vin, le trafic de drogue, le racket, la contrefaçon, le trucage commercial et financier sont les principales pratiques criminelles. Décidément, la France choisit bien mal ses amis, en Afrique.
Abacha ? Le nom ne vous dit rien ? Dans le monde de la criminalité financière internationale, c’est une vraie star : l’ancien président du Nigeria, qui a détourné des milliards dans des comptes occultes, et son fils qui a aidé son père à vider les caisses de l’Etat.
Le général-président a dirigé le Nigeria de 1993 à 1998 en vrai dictateur. Pendant cinq ans, il a constamment violé les droits de l’homme, il a fait emprisonner et exécuter ses opposants, il a suspendu les institutions démocratiques et régné avec ses généraux. Sa politique a entraîné l’isolement diplomatique du Nigeria, qui a sombré dans la corruption et la misère. En cinq ans au pouvoir, il a pillé les caisses de l’Etat et planqué des milliards de dollars dans les banques suisses notamment. Des palettes de billets de banque étaient livrées au domicile du général, des dettes étaient rachetées, des rétro-commissions versées pour alimenter les comptes du président.
Plus de 600 millions de dollars ont atterri dans 17 banques suisses. L’affaire Abacha est emblématique de la cupidité et de l’aveuglement des banquiers suisses. Je me souviens d’un directeur du Crédit Suisse qui prétendait devant ma caméra, avec une mauvaise foi en granit, qu’il ignorait tout des fonds Abacha placés dans sa banque, alors que la presse publiait le numéro d’un des comptes du président du Nigeria. Après une procédure qui a duré sept ans, la Suisse a restitué au Nigeria les millions volés par le clan Abacha.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que le dernier acte de cette saga juridico-financière se joue actuellement devant le tribunal de police de Genève. Le tribunal de police, pour une affaire de détournement de fonds qui porterait sur 2 milliards de dollars ? Ce sont les délices de la procédure suisse ! Selon le quotidien suisse Le Temps, le principal accusé, qui n’est pas présent, est Abba Abacha, l’un des dix enfants du dictateur défunt. Il a été condamné en novembre dernier à 360 jours de prison avec sursis pour participation à une organisation criminelle. 350 millions de dollars déposés sur les comptes d’une dizaine de sociétés-écrans au Luxembourg et aux Bahamas ont été séquestrés par la justice suisse. Mais le fils Abacha a fait recours, qui est actuellement jugé par le tribunal de police. Selon l’acte d’accusation, cité par Le Temps, “pour sa défense, Abba Abacha a déclaré durant l’enquête qu’il avait agi à la demande de son frère qui faisait des affaires, sans penser à mal et sans savoir qu’il était interdit d’utiliser des noms d’emprunt.” Escroc, à son insu de son plein gré !
Une star du barreau genevois défend, contre des honoraires juteux, ce malheureux pion égaré dans le pillage concerté des finances du Nigeria. Un défilé de témoins est invité à comparaître, ceux qui ont été bernés, ceux qui ont fermé les yeux et ceux qui ont facilité le clan Abacha. Mais, face à la justice, les banquiers ne sont ni courageux ni téméraires. Ils ont préféré s’abstenir.
Et la France, dans tout ça, au-dessus de tout soupçon ? Pas vraiment. Elle hébergerait 90 millions de dollars détournés par le clan Abacha. Selon l’ONG Terre Solidaire, la justice française a bien ouvert quelques enquêtes et Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, a diligenté une enquête sur la Société bancaire arabe, détenue à 33% par la banque Worms, filiale d’Axa. Selon l’ancien procureur suisse Bernard Bertossa, 30 millions d’euros seraient gelés par la Tracfin. Ils n’auraient été ni confisqués ni restitués. Mais aucune enquête sur deux commissions de 1.8 million de dollars versés par le laboratoire Aventis Pasteur pour obtenir un contrat de vaccins de 45 millions. Ni Elf, qui a reconnu avoir versé 20 millions de dollars pour renouveler ses licences d’exploitation, ni Addax, qui a versé 10 millions de pot de vin pour décrocher un marché, n’ont été poursuivies. La justice française a quand même condamné pour corruption à 3 ans de prison et 300 000 euros d’amende l’ancien ministre nigérian du pétrole, Daniel Etete.
Ce qui intrigue un avocat suisse chargé par son gouvernement de démêler ces ténébreux montages financiers, c’est que “sur les 2,2 milliards de dollars retrouvés, pas un dollar ne correspondait à des commissions pétrolières, alors que le pétrole représente 98% des exportations du Nigeria.” Finalement, Abba Abacha a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Ses avoirs planqués dans des paradis fiscaux, 400 millions de dollars, ont été confisqués.
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Friday, October 23, 2009
Faut-il restituer les butins des expéditions coloniales ?
Au long de sa première année d’existence, le Musée du quai Branly – ou musée des arts et civilisations non occidentales d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques – a connu un véritable succès : un million sept cent mille visiteurs et des centaines de chercheurs s’y sont pressés. Le 20 juin 2006, les festivités entourant son inauguration avaient marqué l’apothéose d’un processus qui, à des degrés divers, affecte la plupart des musées d’art et de civilisation non occidentaux des anciennes puissances coloniales. La fête fut belle, les intentions louables, et il fallait se pincer pour ne pas succomber à la tentation de croire à l’idée que la France renouait avec son rôle de messager universel de la paix, à l’aune des principes humanistes dont elle se targue si souvent.
De fait, le passé resurgit dans l’actualité de manière surprenante : alors que la conquête, le travail forcé et l’administration coloniale sont remis à l’ordre du jour par nombre d’associations et de mouvements militants dans le but d’instruire le procès de la colonisation, les objets collectés durant cette période suscitent simultanément un enthousiasme sans précédent.
Accompagnant ce phénomène, les musées occidentaux se refont une beauté. Ce processus affecte à des degrés divers la quasi-totalité des musées en question : alors que depuis 2000 le British Museum consacre de nouveaux espaces aux collections ethnographiques, que le Dahlem Museum de Berlin développe un projet inédit permettant de redécouvrir des collections que la guerre froide avait disséminées, la France inaugure, on l’a vu, le Musée du quai Branly...
On s’attend logiquement à ce que les musées concernés, rénovés et remis à l’heure des pendules du monde d’aujourd’hui, se conçoivent comme un espace de discussion, comme une « zone de contact (1) », se donnant activement les moyens d’un débat qui implique les sociétés dont sont issus les objets conservés, dans l’espoir d’affronter sans complexe le dilemme postcolonial. On s’attend ainsi à ce que la « toilette » à laquelle sont en train de procéder les musées en question invite, dans un monde alarmé par le fantasme du « choc des civilisations (2) », à esquisser une manière nouvelle d’envisager le lien qui unit les nations contemporaines, notamment le Nord et le Sud, au-delà de la mascarade ethnotouristique de la diversité culturelle.
La nature des objets conservés par les musées, et notamment le contexte de leur collecte, offre une occasion unique à l’ouverture de ces discussions qui devront donner lieu à des développements concrets et pratiques. Car – faut-il le rappeler ? – la grande majorité des objets conservés par ces musées a été collectée entre 1870 et la première guerre mondiale, période recouvrant aussi celle de la conquête coloniale. Alors qu’en 1880 les Européens ne contrôlaient que 35 % de la superficie de la planète, cette proportion s’élevait à plus de 84,4 % en 1914. Plus important encore : bon nombre d’objets ont été saisis au cours des campagnes militaires. Ils ne parlent donc pas seulement de la culture des Autres, mais aussi d’un chapitre complexe de l’histoire de l’humanité dont ils sont les traces.
Le signal fort de cette volonté de coopération pourrait être la reconnaissance symbolique du caractère aujourd’hui problématique de la présence de butins des guerres coloniales dans les collections des musées des anciennes métropoles.
La rétrocession,
présentée de manière
polémique, mérite
un traitement raisonné
Ces butins demeurent vivants dans la mémoire des peuples jadis colonisés, comme en témoigne la créativité notamment artistique à laquelle ils donnent lieu encore aujourd’hui. Et il coule de source que les sociétés qui ont fabriqué ces objets souhaitent y avoir accès, de manière à redécouvrir leur propre histoire. Le préambule de la résolution 42-7 votée par l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1987 précise justement : « Le retour des biens culturels de valeur spirituelle et culturelle fondamentale à leur pays d’origine est d’une importance capitale pour les peuples concernés en vue de constituer des collections représentatives de leur patrimoine culturel (3). »
Conscientes du caractère explosif de la problématique, des initiatives se font jour ; la chape de plomb commence à se soulever. Timidement, mais certainement, les mêmes musées qui ont signé la « Déclaration sur l’importance et la valeur des musées universels » organisent des rencontres, colloques, expositions qui permettront progressivement de dessiner les contours du différend.
Il paraît de plus en plus urgent d’aborder la question de la propriété des biens culturels détenus par les musées du Nord et la question épineuse de la restitution. M. Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, affirmait ainsi que « la question de la restitution, souvent présentée de manière polémique, mérite un traitement raisonné, comme le souhaite d’ailleurs la résolution “retour ou restitution des biens culturels à leur pays d’origine”, adoptée par l’ONU, en décembre 2002 (4) ».
En Afrique, le mouvement œuvrant en faveur de la réparation et de la restitution des biens culturels spoliés s’est développé à la fin des années 1980. Il a ensuite été relancé au début des années 1990, quand l’Organisation de l’unité africaine (OUA) adopta le principe de « réparation », notamment sous forme d’indemnités, pour l’esclavage et le colonialisme. Au cours du sommet de 1992, les chefs d’Etat africains créent un groupe d’experts, chargé d’étudier la question, coprésidé par Moshood Abiola (5) et l’ancien directeur général de l’Unesco, M. Amadou Mahtar M’Bow. Cette initiative débouche en avril 1993 sur la proclamation d’Abuja. Celle-ci se réfère « à la “dette morale” et à la “dette compensatoire” dues à l’Afrique par les pays engagés dans la traite négrière, le colonialisme et le néocolonialisme. Elle exige le retour des “biens spoliés” et des trésors traditionnels (...). Pleinement convaincue que les dommages subis par les peuples africains ne sont pas une “affaire du passé” (...). Convaincue que de nombreux pillages, vols et appropriations ont été perpétrés sur les peuples africains, la proclamation en appelle à ceux qui sont en possession de ces biens spoliés de les restituer à leur propriétaires légitimes. [La proclamation] en appelle à la communauté internationale pour que soit reconnue la dette morale sans précédent qui est due aux peuples africains (6) ».
La question de la restitution des biens culturels africains a en outre été inscrite au plan stratégique de la commission de l’Union africaine pour 2004-2007. Depuis les années 1980, les demandes de restitution connaissent une croissance importante. Et il semble raisonnable de pronostiquer qu’elles augmenteront parallèlement à la visibilité gagnée dans les musées. On se souvient que le Nigeria demande depuis vingt ans la restitution par le Royaume-Uni des centaines de plaques en bronze évoquant l’histoire du royaume d’Edo (Nigeria actuel) saisies durant l’expédition punitive de 1897. L’Ethiopie réclame au même pays les objets saisis en 1868 durant le siège de Magdala. Les descendants de Béhanzin, « dernier » roi d’Abomey (République du Bénin) renversé par les Français en 1892, demandent, par l’intermédiaire d’une question écrite au gouvernement formulée le 18 novembre 2005 par la députée française Christiane Taubira, la restitution du trésor royal, aujourd’hui conservé au Musée du quai Branly.
Plusieurs objets,
tel le sceau du dey d’Alger,
ont déjà été rendus
à leur pays d’origine
Une association internationale réclame à l’Autriche le retour de la couronne du roi aztèque Moctezuma (Mexique), emportée par les soldats de Hernán Cortés en 1519 et aujourd’hui conservée au Museum für Völkerkunde de Vienne. L’Egypte exige de l’Allemagne le retour du buste de Néfertiti. La Chine demande le retour des objets pillés durant le sac du Palais d’été opéré conjointement par les troupes anglaises et françaises, durant la seconde guerre de l’opium, en 1860. La Corée du Sud réclame la restitution des deux cent quatre-vingt-dix-sept volumes de manuscrits saisis en 1866 par les militaires français au sein d’archives royales, aujourd’hui déposés à la Bibliothèque nationale de France. Dans les décombres d’un autre empire, le Japon doit aussi faire face à de nombreuses requêtes émises par les gouvernements de ses anciennes colonies, dont la Corée. Tokyo a ainsi restitué en 2005 à la Corée du Nord, via la Corée du Sud, le « monument à la grande victoire » de Bukgwan emporté par les Japonais lors de la guerre russo-japonaise de 1905 dans la péninsule.
Malgré la complexité juridique qui accompagne le transfert d’un objet inaliénable d’un patrimoine à un autre, la restitution est possible. Elle s’est déjà produite à plusieurs reprises et certains objets de la polémique ont connu le chemin du « retour ». Le sceau du dey d’Alger saisi par l’armée française, au cours de la prise d’Alger en 1830, est donné au président Abdelaziz Bouteflika par M. Jacques Chirac le 2 mars 2003. Dès 1954 est retourné en Tanzanie le crâne du sultan Mkwaka, qui tint tête à un bataillon de l’armée allemande, et qui fut rapportée comme trophée en 1898 : le traité de Versailles de 1918 prévoyait sa restitution. Une partie du trésor de l’île de Lombok, sur laquelle régnaient les familles princières de Bali, saisi en 1893, a été restitué à l’Indonésie par les Pays-Bas en 1977.
La réponse des musées occidentaux à la multiplication des demandes est toutefois sans équivoque. La « Déclaration sur l’importance et la valeur des musées universels », rédigée en décembre 2002 et signée par dix-neuf directeurs de quelques-uns des principaux musées du monde (notamment le British Museum, le Louvre, le Metropolitan Museum of Art de New York, le Prado de Madrid, le Rijksmuseum d’Amsterdam, l’Hermitage à Saint-Pétersbourg), est édifiante. Les signataires vont même jusqu’à ne mettre l’accent que sur « la nature essentiellement destructrice de la restitution des objets », en rajoutant ensuite que « les musées sont les agents du développement culturel, dont la mission est d’encourager la production de la connaissance en entretenant un processus permanent de réinterprétation. Ils ne sont pas seulement au service des citoyens d’une nation, mais au service des peuples de toutes les nations ». Il s’agit d’affirmer l’irrecevabilité des demandes de restitution en rappelant toutefois la responsabilité qu’appelle le principe d’universalité, d’inspiration humaniste, qui fonde les musées.
Les demandes de restitution trouvent toutefois un écho plus favorable auprès des institutions transnationales. Dès 1907, la convention de La Haye concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre stipule dans son article 28 qu’« il est interdit de livrer au pillage une ville ou localité même prise d’assaut ». La convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, ratifiée en 1954 toujours à La Haye, à la suite des destructions massives infligées au patrimoine culturel au cours de la seconde guerre mondiale, fut le premier instrument international à vocation universelle qui soit exclusivement axé sur la protection du patrimoine culturel. Plus récemment, le code de déontologie du Conseil international des musées (International Council of Museums, ICOM) comporte une déclaration sans équivoque, dont l’article 6.1 stipule que, « si une nation ou une communauté d’origine demande la restitution d’un objet ou spécimen qui s’avère avoir été exporté ou transféré en violation des principes des conventions internationales et nationales, et qu’il s’avère faire partie du patrimoine culturel ou naturel de ce pays ou de cette communauté, le musée concerné doit, s’il en a la possibilité légale, prendre rapidement les mesures nécessaires pour favoriser son retour (7) ».
Et l’on se demande si la communauté internationale abordera un jour avec la même fermeté les spoliations coloniales que les spoliations des biens culturels juifs (8). Pour cela, il faudrait que soit juridiquement admis que la conquête fut une guerre et non une succession d’expéditions punitives visant à la « pacification ».
Pourquoi alors ne pas rendre ces objets à ceux qui les demandent ? Ce geste aurait certainement un incroyable effet de détente et serait compris comme l’expression d’une authentique volonté de coopération universelle, véritablement humaniste. La reconnaissance du principe de la restitution s’inscrit dans un processus visant à admettre une évidente responsabilité morale et historique. Il apparaît toutefois que ce travail de mémoire ne doit pas se contenter de feindre une repentance de bon ton, mais impliquer activement tous les acteurs de l’exploitation coloniale. Par ailleurs, s’il est impossible de nier la légitimité morale des demandes de restitution des prises de guerre, le fait que « le colonialisme fut une perversion qui s’est paré des oripeaux des Lumières pour justifier ses conquêtes (9) » n’étant en effet plus à démontrer, les mouvements qui s’en font aujourd’hui les porte-parole sont-ils pour autant habilités à jouer ce rôle ?
Pour faire sens, le retour sur le passé que permet le débat sur la restitution des butins ne doit pas seulement venir des pays occidentaux, mais aussi des relais locaux de la mécanique d’exploitation coloniale, dont les avatars sont bien souvent à la tête de dictatures d’aujourd’hui... Il serait donc déplacé de formuler des excuses ou de restituer des butins à des dirigeants d’Etats sanguinaires et obscurantistes !
Des commissions
internationales pourraient
étudier tous les contentieux
au cas par cas
Si ces derniers ne sont pas représentatifs des populations, cela ne remet pas en question la légitimité des demandes. Dès lors, que faire ? Comment sortir de ce double lien, sinon en affirmant l’universalité de ce patrimoine ? Ne faudrait-il pas inscrire les objets de la polémique sur la liste du patrimoine universel, de manière que juridiquement ils n’appartiennent plus à personne ? Cette liste serait gérée par des commissions internationales incluant bien évidemment les représentants des mandants, les conservateurs des musées des anciennes colonies et surtout des acteurs de la scène culturelle des pays concernés.
Cette (ou ces) commission devrait alors envisager certaines restitutions au cas par cas, et surtout organiser des expositions itinérantes permettant de faire circuler les objets, à l’instar de la récente exposition « Béhanzin, roi d’Abomey » coorganisée (du 16 décembre 2006 au 16 mars 2007) par le Musée du quai Branly et la fondation Zinsou (10) à Cotonou (République du Bénin), simultanément à la commémoration du centenaire de la mort du souverain. Ou encore l’exposition « Benin : kings and rituals. Court arts from Nigeria (11) » (du 9 mai au 3 septembre 2007, Museum für Völkerkunde de Vienne), qui réunit plus de trois cents objets provenant de la cour du roi d’Edo pillée par les Anglais en 1897 et dont on espère qu’elle ira aussi en Afrique. Cette exposition ne tente pas d’éluder le contexte colonial dans lequel les objets ont été collectés.
Pour atteindre l’objectif d’une véritable « restitution », en l’occurrence symbolique et sous forme de connaissance, ces expositions devront être accompagnées de projets pédagogiques. Cette démarche implique que l’utilité des musées du Sud soit reconnue et accompagnée par des financements adéquats, dont une partie pourrait provenir d’une taxe sur les bénéfices réalisés sur le marché des arts non européens. Elle devra accorder une grande importance à la diffusion des informations inhérentes à l’objet : archives, bases de données, publications, etc., qui restent trop souvent inaccessibles.
Il est fondamental que les jeunes générations du Nord et du Sud accèdent aux fruits de la recherche et de la conservation réalisés par les musées du Nord. Les « musées universels », pour rester crédibles, doivent ainsi se donner véritablement les moyens de la circulation de leurs projets muséographiques. Cette circulation est d’autant plus urgente que l’intérêt des jeunes générations risque de s’émousser complètement, le vide laissé, dans la mémoire collective, par l’absence de ces objets n’en devenant que plus béant !
L’important est de sortir ces objets de leur engourdissement muséal, de leur carcan autant ethnologique qu’esthétique, en rendant possibles des réappropriations diverses et contradictoires, en encourageant la multitude des angles de vue. Il est essentiel de remettre ces objets en jeu, par le moyen d’un débat constructif reposant davantage sur un esprit de réconciliation que sur le principe moral de la réparation – de manière à éviter que les butins des guerres coloniales et plus largement les objets des Autres ne deviennent des armes d’affrontements, au risque de transformer le « musée universel » en espace de confrontation généralisée.
Il faut, comme l’écrit l’écrivain nigérian Wole Soyinka, « trouver des réponses permettant d’atteindre les trois objectifs incontournables pour qu’un semblant de paix puisse s’installer dans ce XXIe siècle multiculturel : l’établissement de la Vérité, la Réparation et la Réconciliation (12) »...
Bernard Müller.
Bernard Müller
Chercheur et commissaire d’exposition indépendant. Il coordonne le projet Broken Memory et a publié La Tradition mise en jeu, une anthropologie du théâtre yoruba, Aux lieux d’être, La Courneuve, 2006.
(1) James Clifford, Routes : Travel and Translation in the Late Twentieth Century, Harvard University Press, Cambridge, 1997.
(2) Samuel Huntington, Le Choc des civilisations, Odile Jacob, Paris, 2000.
(3) ONU, résolution 42-7 : « Retour ou restitution des biens culturels à leur pays d’origine », 42e session, 21 septembre-21 décembre 1987, communiqué de presse GA-7612 du 29 janvier 1988.
(4) Actes du colloque organisé au Sénat le 28 mars 2003.
(5) Moshood Abiola fut l’éphémère président du Nigeria, qu’il dirigea du 6 au 31 juillet 1993.
(6) http://www.awrrtc.org/the -accra-dec...
(7) Le code de déontologie a été adopté à l’unanimité par la 15e assemblée générale de l’ICOM, réunie à Buenos Aires (Argentine), le 4 novembre 1986, modifié par la 20e Assemblée générale à Barcelone (Espagne) le 6 juillet 2001 et révisé par la 21e assemblée générale à Séoul (Corée du Sud) le 8 octobre 2004 ; http://icom.museum/ethics _fr.html#debut
(8) http://icom.museum/spolia tion_fr.ht...
(9) Tzvetan Todorov, « L’esprit des Lumières a encore beaucoup à faire dans le monde d’aujourd’hui », Le Monde, 4 mars 2006.
(10) http://www.fondation-zinsou.lescors...
(11) http://www.ethno-museum.ac.at/en/fr.. .
(12) Wole Soyinka, The Burden of Memory, the Muse of Forgiveness, Oxford University Press, 1999.
Voir aussi le courrier des lecteurs dans notre édition de septembre 2007.
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Monday, July 27, 2009
Nigerian Islamist attacks spread
Many people were arrested after Sunday's violence in Bauchi |
Dozens of people have been killed after Islamist militants staged three attacks in northern Nigeria, taking the total killed in two days of violence to 150.
A BBC reporter has counted 100 bodies, mostly of militants, near the police headquarters in Maiduguri, Borno State, where hundreds are fleeing their homes.
Witnesses told the BBC a gun battle raged for hours in Potiskum, Yobe State and a police station was set on fire.
Some of the militants follow a preacher who campaigns against Western schools.
ANALYSIS By Caroline Duffield, BBC News, Nigeria Tensions are never far from the surface in northern Nigeria. Poverty and competition for scarce resources, along with ethnic, cultural and religious differences have all fuelled sudden violence. But the latest violence is not between communities, it involves young men from religious groups, arming themselves and attacking local police. Fringe religious groups in Nigeria have claimed links to the Taliban before - individuals have also been accused of links to al-Qaeda. But Nigeria is very different to countries like Mali or Algeria, where groups such as al-Qaeda in the Islamic Maghreb operate. The idea of radical Islamist militants gaining a serious foothold in Nigeria is usually dismissed, because of the strength of local identities and traditions. |
The preacher, Mohammed Yusuf, says Western education is against Islamic teaching.
There has also been an attack in Wudil, some 20km (12 miles) from Kano, the largest city in northern Nigeria.
A curfew is in force in Bauchi, the scene of Sunday's violence.
Sharia law is in place across northern Nigeria, but there is no history of al-Qaeda-linked violence in the country.
Nigeria's 150 million people are split almost equally between Muslims and Christians and the two groups generally live peacefully side by side, despite occasional outbreaks of communal violence.
Militants chanting "God is great" attacked the Potiskum police station at about 0215 local time (0115 GMT) - the same time as the raid was launched in Maiduguri.
The police station and neighbouring buildings in Potiskum have been razed to the ground, eyewitnesses say.
Two people have been confirmed dead and the police have made 23 arrests.
Fringe group
The corpses of civilians are scattered around the streets of Maiduguri, after being pulled from their cars and shot, eyewitnesses say.
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The police and army are patrolling, firing into the air, apparently trying to clear civilians from the area.
There are unconfirmed reports of a jailbreak in the town.
In Wudil, three people have been killed and more than 33 arrested. The senior police officer in Wudil has been wounded.
Security is said to have been beefed up in Plateau State, to the south of Bauchi, where hundreds were killed in clashes between Muslims and Christians last year.
Mr Yusuf's followers in Bauchi are known as Boko Haram, which means "Education is prohibited".
They attacked a police station on Sunday after some of their leaders were arrested.
Correspondents say the group is seen locally as a fringe group and has aroused suspicion for its recruitment of young men, and its belief that Western education, Western culture and science are sinful.
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Sunday, July 26, 2009
Continental divide separates Africans, African-Americans
- Story Highlights
- Senegalese woman says of two cultures: We are "taught different values"
- African, African-American teenagers had myriad misconceptions of each other
- Nigerian says he tried to act like African-Americans to fit in, was still confused
- Key to dispelling myths about both cultures is education, dialogue, immigrants say
CNN
ATLANTA, Georgia (CNN) -- Africa is not a country, and Africans generally do not live in trees or hunt game with spears. Nor do they all walk around in the nude among lions and zebras.
African immigrants to the United States say cartoonish caricatures and a Western media penchant for reporting on Africa's disease, hunger and war -- rather than the continent's successes -- trivialize their cultures. They complain they have trouble dispelling the stereotypes once they arrive in the States.
They concede, though, the myths run both ways and some say they were surprised to find their values more often aligned with those of white Americans than African-Americans.
"I have been laughed at because of my accent and asked all the ignorant questions," said iReporter Ajah-Aminata N'daw, 25, of Fall River, Massachusetts. "Questions like: Did I live on a tree? Roam the jungles naked? Have wild animals at home?"
N'daw emigrated from Dakar, Senegal, in 2001. She works in a hair-braiding salon and has met African-Americans who share her values of hard work and family, but in most cases, "we are raised differently, taught different values and held up to a different moral code." iReport: Read why N'daw is not African-American
Gaddafi Nkosi, 18, recently graduated from The Piney Woods School, a historically African-American boarding school about 22 miles southeast of Jackson, Mississippi. He has since returned to Pretoria, South Africa, but recalled well the misnomers he faced in the U.S.
"I came down from South Africa and so many people thought that maybe that's a jungle or maybe I'd go out chasing lions or something like that," he said. African, black students find common ground at Mississippi school »
Nkosi's American classmates acknowledge their misconceptions. Cydney Smith, 17, of Nashville, Tennessee, said she once believed Africa was populated with "uncivilized tribes."
Raphael Craig, 17, of Hyattsville, Maryland, said the television misinformed him as well.
Before Craig visited the continent in 2005 and 2006, he thought of Africans as "half-naked, running around with tigers in the jungle," Craig said, confessing he was unaware tigers roam only Asia.
But in Ghana and Nigeria, Craig saw children playing the same games he and his siblings played. He saw many signs of modernity, including Mercedes and other brands of cars found in the United States.
"OK, this country is running how we're running, just two different schools," Craig recalled thinking. "It really opened my eyes to the point that everything you see on TV is not always the actual thing."
If the Western media are doing Africans no favors, then the African media are also a disservice to African-Americans because it portrays them as criminals, some immigrants say.
Sandi Litia, 19, a Piney Woods graduate from Limulunga, Zambia, said she was initially scared of African-Americans because the African media show them "wearing clothes like gangsters and killing each other."
Nkosi concurred that African media "made it seem as if they were these aggressive people that did nothing constructive with their lives except occupy prison space."
Trying to fit in
Chinedu Ezeamuzie, 21, of Athens, Georgia, arrived in 2003. He had spent the majority of his life in Jabriya, Kuwait, and came to the U.S. to pursue his education.
The recent Georgia Tech graduate said he considers himself Nigerian because his parents -- both from the village of Uga -- instilled in their four children strong Nigerian values of family, community, spirituality and self-betterment. Test your Africa knowledge with a quiz »
In Athens, Ezeamuzie found his ideals at odds with those who shared his skin color at Clarke Central High School, his first stint in a public school.
On his first day, he donned khakis, a button-down dress shirt and nice leather shoes. He caught the African-Americans' attention upon stepping into the cafeteria, he said.
"They give me the look," he said. "Why is this guy dressed like the white folks, like the preppy guys?"
Ezeamuzie didn't understand why so few black students were in his advanced-placement classes. He didn't understand the de facto lunchroom segregation or the accusing glances he got for eating with white classmates. One classmate called him a traitor and asked, "Do you not like black people?"
"My whole life I had reaped benefits from being in different circles and bridging them," so he wanted to fit in, he said. iReport: What are the unique struggles of being African in America?
He found clothes akin to what he saw many African-Americans wearing --- baggy pants and an oversized T-shirt. He relaxed his British-trained tongue and tried out for the basketball team, the 6-foot-5 Ezeamuzie said.
Ezeamuzie recalled finding himself more confused by his experience with some African-Americans: Why were they so cliquish? Why did they mock students for being intelligent? Why were they homophobic and bent on using the n-word? Why did every conversation seem to involve drugs, girls or materialism?
"They kind of accepted me. They saw me a little differently, but I was thinking this is a very narrow mindset," Ezeamuzie said.
Ezeamuzie and other Africans say they feel African-Americans too often dwell on slavery and the racism that has persisted for more than a century since the Emancipation Proclamation.
"We have all been tortured," said iReporter Vera Ezimora, 24, a Nigerian student living in Baltimore, Maryland. "Now that we are free, holding on to the sins of white men who have long died and gone to meet their maker is more torture than anything we have suffered." iReport: Read about questions Ezimora faced when she came to the U.S.
Values at core of misunderstanding?
Martin Mohammed, president of the U.S. African Chamber of Commerce, estimates there are 3 million African immigrants in the U.S. -- about twice the U.S. Census Bureau estimate. He has heard from numerous immigrants struggling to find commonalities with Americans who share their skin color.
Mohammed emigrated from Somalia in 1998 and is now naturalized. He considers himself African-American, but "it does not mean that I have already assimilated into the culture."
Values and upbringings may lie at the center of the cultures' misunderstanding of each other, he said.
Many Africans come to the U.S. to escape dire conditions such as poverty or civil war. Their objectives are often advancing their education or finding good jobs, Mohammed said.
They also strive to reunite their families, or at least support them back home. Remittances from the U.S. to Africa total about $20 billion annually, according to the World Bank.
However, African immigrants find that education and good jobs elude their African-American brethren, and there is a perception that many African-American men aren't committed to supporting their families, Mohammed said.
The two cultures have much to teach each other -- especially politically and economically -- but they must accept they have something to learn.
"Honestly, what we need to do is realize both cultures are important," Mohammed said.
Myths thrive on ignorance
iReporter Emeka Aniukwu, 35, hails from Ebenebe, Nigeria, and said he has heard all the American misperceptions about Africa, but the cure to ignorance is communication.
He began dating Sonya Roberts, 25, of Austin, Texas, shortly after he arrived in the U.S. in March 2005. She taught him about African-American culture, and he taught her about Nigeria. The couple married two years ago.
"Talk to people, stop showing ugly face and don't be shy about your accent," he advised African immigrants. "Most of the media coverage about Africa is all about hunger, diseases and war, so what do you expect? People are curious and just want to know, so calm down and educate them as much as you can." iReport: Read why Aniukwu loves Africa-Americans
At Piney Woods, where about 35 of the 200 students emigrate from Africa, the school's president, Reginald Nichols, concurs that education is integral to understanding.
He's heard Africans say the African-Americans are aggressive, while the African-Americans accuse Africans of being reserved -- but the more they mingle the more they mesh, he said.
"You have the African students tell me that they have learned so much about standing up from the African-American students, and the African-American students said they've learned how to simmer down, so it's a wonderful thing," Nichols said.
Mohammed, too, said he'd like to see more African-Americans dispelling myths about Africa, which is increasingly important as Africans in the U.S. begin wielding more economic influence.
The chamber estimates African immigrants have about $50 billion in annual purchasing power. Numbers from the University of Georgia's Selig Center of Economic Growth indicate the number is just behind the nation's Native American community, which had $61.8 billion in buying power last year. The entire African-American market was estimated at $913 billion and the Hispanic market at $951 billion.
History dictates that economic power precedes political power. Mohammed said Africans can learn much about politics from African-Americans because of their "level of influence in Washington."
"I'm also interested to the extent that the black population can play a role in solving global conflict. We can help these discussions around the globe, but we must begin here in the U.S.A.," he said.
iReporter Faraji Goredenna, 53, of Layton, Utah, said he encourages African-Americans to learn more about Africa and lend a hand to Africans so they know "America's institutions and opportunities are open to them, too." iReport: Read how Goredenna embraces both cultures
But he'd like a symbiotic relationship, he said, explaining, "We African-Americans want to learn more about our history and culture as it exists in Africa, but we have also created a culture for ourselves here that we ask our brothers and sisters from Africa to respect."
CNN's Jackie Adams contributed to this report.
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Friday, July 24, 2009
La compagnie Pfizer est astreinte à payer des dizaines de millions pour la mort d’enfants nigérians lors d’essais de médicaments
Natural News, David Gutierrez, 24 juillet 2009
Le géant pharmaceutique Pfizer a accepté de payer 75 millions de dollars pour régler une action collective en justice, intentée contre lui par des parents nigérians qui affirment que la compagnie a fait du tort à leurs enfants en les utilisant comme des cobayes lors d’un essai de médicament non consensuel et illégal.
L'affaire commença en 1996, quand Pfizer eut besoin d'un test humain pour obtenir l'approbation de son nouvel antibiotique, le Trovan. Au moment où éclata une épidémie de méningite, de choléra et de rougeole à Kano, au Nigeria, la compagnie constitua rapidement une équipe de recherche et l’envoya dans ce pays. Pfizer installa une tente à proximité du poste médical où Médecins Sans Frontières fournissait des soins gratuits, et recruta 200 enfants pour les faire participer à un test de médicament illégal.
Les parents affirment qu'on ne leur a pas dit que des remèdes éprouvés étaient distribués à quelques mètres de là, que leurs enfants étaient engagés dans un essai de médicament, ni que les études sur animaux avaient suggéré que le Trovan pouvait provoquer des dommages au foie et aux articulations.
Onze des 200 enfants de l'étude sont morts, et les parents affirment que les autres ont eu des lésions cérébrales, un dysfonctionnement des organes et d'autres effets secondaires graves.
L'affaire éclata quand Juan Walterspiel, un chercheur de Pfizer dont la participation à l’étude avait été prévue, mais qui avait été oublié, écrivit une lettre à William Steere, chef de direction chez Pfizer à l’époque, disant que l’étude de Kano « violait les règles éthiques. »
« Certains des enfants étaient dans un état critique et la plupart d'entre eux étaient mal nourris, ce qui rendait l'absorption orale encore plus imprévisible, » écrit-il. « Au moins un est mort après une seule dose par voie orale. »
Une action collective en justice contre la compagnie fut déposée auprès de diverses juridictions du Kenya et des États-Unis, tandis que certaines strates du gouvernement nigérian intentaient également leurs propres actions en justice contre la compagnie.
Le règlement actuel vient du recours collectif en justice intenté au Nigeria. En plus de l’action collective en instance intentée aux États-Unis, Pfizer pourrait avoir à affronter d’autres poursuites judiciaires au Nigeria. En janvier 2008, un juge nigérian a délivré des mandats d'arrêt à l’encontre de plusieurs hauts responsables de la compagnie, après qu’ils aient omis de comparaître devant le tribunal.
Original : www.naturalnews.com/026685_Pfizer_Nigeria_United_States.html
Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info
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