Il y a près de dix ans, le gouvernement égyptien avait provoqué un tollé au niveau international lorsqu’il avait conditionné son adhésion à la reconduction du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à l’obligation pour Israël de le signer également et d’ouvrir ses installations nucléaires aux inspections internationales.
La position égyptienne avait été accueillie favorablement sur le plan international et arabe, car elle était logique et légitime. Mais cette position courageuse n’a pas été maintenue très longtemps. Les pressions israéliennes et américaines ont réussi à forcer le président Moubarak à changer d’attitude et à ordonner à son ministre des Affaires étrangères de signer le renouvellement du Traité de non-prolifération en abandonnant toutes les conditions relatives aux armes et installations nucléaires israéliennes.
Plus grave encore est le fait que tous les autres États arabes, sans exception, ont abandonné leur revendication pour que les installations nucléaires israéliennes soient soumises aux inspections internationales, même si au même moment ils exigeaient que l’ancien président irakien Saddam Hussein se soumette à la volonté internationale et permette aux inspecteurs internationaux de circuler librement en Irak pour rechercher et détruire des armes irakiennes de destruction massive.
Après qu’il ait été prouvé que le régime irakien ne disposait pas de ce type d’armements, qu’ils soient chimiques, biologiques ou nucléaires, les Etats arabes ont commencé à parler du programme nucléaire iranien comme étant le danger qui menace la sécurité et la stabilité de la région. Ils ont donc demandé à l’Iran de coopérer avec les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA], sans pointer du doigt le renforcement de l’arsenal nucléaire israélien.
Les États-Unis justifient leur opposition au programme nucléaire iranien au motif qu’il pourrait conduire à une course aux armements nucléaires dans la région. Mais la question est : pourquoi commencer à parler d’une course aux armements nucléaires au moment où il est apparu que l’Iran pourrait avoir des ambitions nucléaires, mais n’avoir rien dit à ce sujet au cours des 50 dernières années lorsque le programme nucléaire israélien produisait des centaines d’ogives nucléaires ?
Le gouvernement iranien a pris conscience de l’importance de lier son programme nucléaire à celui d’Israël. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hassan Qashqavi, a annoncé il y a quelques jours que l’Iran voulait faire un ensemble de propositions au G6 - les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne - concernant le programme nucléaire iranien, ajoutant que : « Nous ne pouvons pas parler de la question du dossier nucléaire [iranien], sans parler de désarmement nucléaire. Nous ne pouvons pas parler d’un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires sans soulever la question des plus de 200 ogives nucléaires du régime sioniste ».
Cette attitude iranienne est très intelligente et mérite l’appui de tous les pays arabes et islamiques, car elle est à la fois logique et responsable. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lié tout règlement pacifique du conflit israélo-arabe à la fin des ambitions nucléaires iraniennes, alors pourquoi l’Iran ne devrait-il pas avoir recours à la même idée et littéralement renvoyer la balle aux inquisiteurs israéliens et américains ?
L’Iran doit continuer à imposer ce lien et devrait résister à toutes les pressions pour qu’il fasse marche arrière... et nous pensons qu’il va le faire. Nous avons appris par expérience que l’Iran est le seul État musulman dont la prise de décision est autonome, et qui ne reçoit pas d’aide financière ou militaire de l’Occident.
http://www.bariatwan.com/index.asp?...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach
http://www.info-palestine.net
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