BIENVENUE SUR MON BLOGUE-WELCOME TO MY BLOG

THIS BLOG's GOAL IS TO OBJECTIVELY INFORM.EVERYONE IS WELCOME TO COMMENT

CE BLOGUE A POUR BUT D'INFORMER DE MANIÈRE OBJECTIVE

E. do REGO

IL EXISTE MILLE MANIERES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VERITE.

Le Mensonge peut courir un an, la vérité le rattrape en un jour, dit le sage Haoussa .

Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur.










Friday, March 06, 2009

Pseudo retour de l’antisémitisme: un rituel au dîner annuel du Crif


Le 2 mars avait lieu le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Constatant une forte hausse des actes antisémites au début de l’année 2009, son président a déclaré que "l'antisémitisme est de retour" et que "aujourd'hui beaucoup de juifs en France ont peur".

Une fois de plus, l’on joue ainsi à effrayer l’opinion publique en agitant le fantasme d’un "retour" des horreurs du passé. Ceci est pourtant facilement critiquable et l’on voudrait rapidement expliquer pourquoi.

Il existe en France un organisme public qui collecte les données statistiques et études diverses relatives à l’évolution du racisme et de l’antisémitisme : la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) qui publie depuis 1990 un rapport annuel. Il existe en outre des travaux de science politique qui analysent l’évolution des opinions racistes et antisémites (lire le document à télécharger).

Le pic d’actes antisémites constaté en janvier 2009 s’explique par une raison conjoncturelle : la guerre de Gaza

La version longue du texte de Laurent MucchielliLa forte augmentation du nombre d’actes antisémites recensés au mois de janvier 2009 est un fait qui ne traduit pas un "retour de l’antisémitisme". Elle a une explication conjoncturelle précise: la Guerre de Gaza. Et ceci n’est pas nouveau, le même phénomène ayant déjà été observé, par exemple au cours la deuxième Intifada. Le rapport de la CNCDH de l’année 2000 écrivait déjà:

"Quant à la violence qui a marqué le dernier trimestre, elle est à mettre essentiellement à l’actif de milieux issus de l’immigration qui ont trouvé là un exutoire à leur mal-être et à leur sentiment d’exclusion. Rapidement retombée pour devenir résiduelle dans les derniers jours de l’année, cette flambée d’agressions contre les membres et les biens de la communauté juive est de nature à se développer à nouveau au gré de l’évolution de la situation au Proche Orient."

Il n’y a pas d’augmentation tendancielle de l’antisémitisme en France, c’est le contraire qui est vrai et c’est ailleurs que se situe une évolution préoccupante

Il y a maintenant dix ans que les politologues ont montré que:

Des opinions antisémites existent encore mais elles ne cessent de diminuer depuis la Seconde Guerre mondiale, la tendance n’est donc pas au retour mais au contraire à la disparition de l‘antisémitisme.

Ces opinions sont devenues très minoritaires. A titre d’exemple, pour évoquer la triste actualité de l’affaire de l'évêque négationniste Richard Williamson, le sentiment qu’on "parlerait trop" de l’extermination des Juifs par les nazis (manière détournée de banaliser voire de nier la Shoah) ne concerne que 17 % des personnes sondées, 80 % estimant au contraire qu’on en parle "ce qu’il faut" voire "pas assez". Il est incontestable que les opinions antisémites sont plus élevées chez les Français "issus de l‘immigration", surtout ceux qui se déclarent musulmans pratiquants. Mais il n’en reste pas moins que, chez les personnes "issues de l’immigration" également, l’opinion antisémite demeure minoritaire et décroît avec les générations (les plus antisémites sont les plus récemment arrivés en France).

L’hypothèse d’une "nouvelle judéophobie" qui permettrait un retour de l’antisémitisme sous couvert de critique de la politique israélienne, et qui traduirait un déplacement de l’antisémitisme de l’extrême droite vers l’extrême gauche, est invalidée également par les travaux scientifiques. Ces derniers montrent en effet que, dans les opinions d’extrême droite, on observe bien une conjonction ou un amalgame entre antisémitisme et anti-israélisme, mais que c’est le contraire dans les opinions de gauche et d’extrême gauche: les plus hostiles à la politique de l’Etat d’Israël sont souvent en même temps les moins antisémites.

L’antisémitisme est déjà puni très sévèrement

La stratégie du Crif consiste à entretenir le plus possible une pression sur le gouvernement français. C’est ainsi que le Premier ministre vient à nouveau de déclarer que "une des premières manières de mener cette lutte, c’est de durcir la répression des actes racistes et antisémites".

De tels propos font partie du rituel, mais ils peuvent laisser penser que la répression des actes racistes et antisémites ne serait pas déjà "dure", voire que l’on n’aurait pas fait grand chose à ce sujet. Or, au cours des dernières années, la France s’est dotée d’un arsenal juridique sans précédent pour sanctionner les actes ou les propos racistes ou antisémites (loi du 3 février 2003 et du 9 mars 2004). Sait-on que l’insulte "sale Juif" est aujourd’hui passible de 6 mois de prison et de 22 500 euros d’amende?

Ces discours masquent une incapacité à prendre un minimum de distance vis-à-vis de la politique israélienne

Il est clair que les auteurs d’actes ou de propos antisémites amalgament la politique de l’Etat d’Israël vis-à-vis des Palestiniens avec les opinions de l’ensemble de la communauté juive et "font payer" à leurs compatriotes français de confession juive le prix de la politique israélienne.

Mais il est tout aussi clair que la plupart des institutions juives ne font rien pour les en dissuader. Ainsi, dans le journal Le Monde du 1er février 2009, en pleine guerre de Gaza, le nouveau Grand rabbin de France appelait à la solidarité totale avec le peuple et avec le gouvernement israéliens.

Comment en sortir? La seule attitude responsable, visant à faire baisser l’intolérance et le racisme entre les communautés juive et musulmane de France, consiste à renvoyer dos-à-dos leurs identifications mythiques et émotionnelles, et à inviter leurs représentants à travailler ensemble pour lutter contre les préjugés et les amalgames, et pour aider la cause de la paix entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre des résolutions de l’ONU consacrant le droit inaliénable de ces deux peuples à avoir chacun leur terre et leur Etat souverain.

No comments:

FAITES UN DON SI VOUS AIMEZ LE CONTENU DE CE BLOGUE