En ce mois de septembre 2009, nous commémorons le soixante-dixième anniversaire du début de la guerre 1939-1945.
D’abord européenne, puis mondiale, elle aura fait quelque 50 millions de morts et modifié durablement l’équilibre du monde.
Cette guerre n’est pas tout à fait terminée, et je voudrais vous parler aujourd’hui de son prolongement le plus grave : l’armement nucléaire.
Il est né de cette Seconde Guerre mondiale, car c’est elle qui a conduit l’un des principaux belligérants, les États-Unis d’Amérique, à mettre au point la première bombe atomique de l’Histoire.
Et à l’utiliser par deux fois, en août 1945, contre le Japon, le contraignant ainsi à une capitulation plus rapide – et sans condition.
Au cours des soixante dernières années, huit autres pays se sont engouffrés dans la brèche : brisant le monopole américain, ils se sont dotés, l’un après l’autre, de l’arme nucléaire.
Ils constituent, aujourd’hui, une espèce de « premier collège », celui des puissances dites nucléaires et qui prétendent interdire à tous les autres pays de les rejoindre dans ce club fermé.
Mais les neuf pays nucléaires ne sont pas égaux, cinq d’entre eux étant « plus égaux » que les quatre autres : les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la Chine et la France, qui sont tous membres titulaires du Club ; chacun d’eux est agréé par les quatre autres et les cinq membres de ce cercle ont fait en sorte que leur statut soit reconnu par l’ONU.
Quant aux quatre autres membres du Club, ils sont… rapportés, et l’on ne sait pas trop comment les traiter, ni quel statut leur donner.
L’Inde est la plus proche de la titularisation ; Israël est tout simplement un membre clandestin, puisqu’il a choisi de nier sa qualité de puissance nucléaire tout en refusant de signer le Traité de non-prolifération (TNP) ; le Pakistan n’a pas encore reçu sa carte d’adhésion.
Reste la Corée du Nord : elle frappe à la porte du Club depuis plusieurs années, mais ses membres font tout pour qu’elle retourne à son statut de pays du « deuxième collège ».
Nous en étions là jusqu’à ce qu’on se mette, il y a trois ou quatre ans, à suspecter l’Iran de vouloir forcer à son tour la porte d’entrée du Club. Et c’est Israël, le membre clandestin de cet aréopage, qui menace d’utiliser tous les moyens, y compris militaires, pour empêcher son rival de devenir son égal…
Si j’ai rappelé ci-dessus l’étrange chemin emprunté depuis soixante ans par la prolifération nucléaire, c’est pour attirer votre attention sur l’incroyable cynisme avec lequel elle a été conduite.
Jugez-en :
On a voulu nous faire croire que l’on se battait pour la non-prolifération, alors qu’on ne faisait que freiner la prolifération et… la moduler.
Sans l’avouer ni même se l’avouer, sans jamais l’écrire en tout cas, les pays membres de ce fameux premier collège ont en fait permis une certaine prolifération. Mieux, si je puis dire : ils l’ont organisée… et dosée.
Ce faisant, et c’est le plus grave, ils ont pris en compte des critères religieux et raciaux : une manière comme une autre d’instaurer un équilibre de la terreur qui leur convient…
Je pense que vous serez choqués, comme je l’ai été, d’apprendre – que dis-je, de constater – que la prolifération nucléaire a, en fait, depuis 1945, suivi une filière religieuse et raciale : la bombe a d’abord été protestante (anglo-saxonne, c’est-à-dire américano-britannique), puis chrétienne (lorsque l’URSS, orthodoxe, et la France, catholique, l’ont eue) ; elle a été ensuite judéo-chrétienne (lorsque la France a transmis la technologie nucléaire à Israël).
Mais elle est restée blanche (Israël, « tribu blanche », passant la technique à l’autre tribu blanche qui régnait alors sur l’Afrique du Sud).
Ayant sorti, par ses propres moyens, « la bombe » de ce cercle fermé de pays blancs, la Chine communiste (et confucéenne) l’a fait passer en Asie et l’a donnée à la race jaune. Pour faire contrepoids à l’Inde, elle aidera une autre puissance asiatique, le Pakistan (dont elle a dit que c’était son Israël), à l’acquérir.
Et c’est enfin ce Pakistan, République islamique, qui aidera à son tour l’Iran, autre République islamique, à construire la sienne.
Mon interlocuteur – blanc, chrétien et politiquement très haut placé –, qui a décortiqué pour moi ce processus et lui a donné la coloration décrite ci-dessus, a complété sa démonstration par cette phrase d’une actualité brûlante : « Comme vous pouvez le voir, la prolifération nucléaire a été en fait contrôlée et dirigée. Il en sera toujours ainsi et, sachez-le : nous ne permettrons en aucun cas à l’Iran de devenir une puissance nucléaire militaire, car deux bombes islamiques, même si elles sont petites, ce serait trop. » (sic)
Mais, à la tête des États-Unis, il y a fort heureusement un nouveau président, Barack Obama.
Avec une évidente sincérité, il dit que les cinq membres titulaires du Club nucléaire doivent donner l’exemple en s’engageant, enfin, dans la voie du désarmement nucléaire.
S’il parvenait à inverser la course vers « toujours plus de nucléaire », il mériterait de l’Humanité tout entière.
D’abord européenne, puis mondiale, elle aura fait quelque 50 millions de morts et modifié durablement l’équilibre du monde.
Cette guerre n’est pas tout à fait terminée, et je voudrais vous parler aujourd’hui de son prolongement le plus grave : l’armement nucléaire.
Il est né de cette Seconde Guerre mondiale, car c’est elle qui a conduit l’un des principaux belligérants, les États-Unis d’Amérique, à mettre au point la première bombe atomique de l’Histoire.
Et à l’utiliser par deux fois, en août 1945, contre le Japon, le contraignant ainsi à une capitulation plus rapide – et sans condition.
Au cours des soixante dernières années, huit autres pays se sont engouffrés dans la brèche : brisant le monopole américain, ils se sont dotés, l’un après l’autre, de l’arme nucléaire.
Ils constituent, aujourd’hui, une espèce de « premier collège », celui des puissances dites nucléaires et qui prétendent interdire à tous les autres pays de les rejoindre dans ce club fermé.
Mais les neuf pays nucléaires ne sont pas égaux, cinq d’entre eux étant « plus égaux » que les quatre autres : les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la Chine et la France, qui sont tous membres titulaires du Club ; chacun d’eux est agréé par les quatre autres et les cinq membres de ce cercle ont fait en sorte que leur statut soit reconnu par l’ONU.
Quant aux quatre autres membres du Club, ils sont… rapportés, et l’on ne sait pas trop comment les traiter, ni quel statut leur donner.
L’Inde est la plus proche de la titularisation ; Israël est tout simplement un membre clandestin, puisqu’il a choisi de nier sa qualité de puissance nucléaire tout en refusant de signer le Traité de non-prolifération (TNP) ; le Pakistan n’a pas encore reçu sa carte d’adhésion.
Reste la Corée du Nord : elle frappe à la porte du Club depuis plusieurs années, mais ses membres font tout pour qu’elle retourne à son statut de pays du « deuxième collège ».
Nous en étions là jusqu’à ce qu’on se mette, il y a trois ou quatre ans, à suspecter l’Iran de vouloir forcer à son tour la porte d’entrée du Club. Et c’est Israël, le membre clandestin de cet aréopage, qui menace d’utiliser tous les moyens, y compris militaires, pour empêcher son rival de devenir son égal…
Si j’ai rappelé ci-dessus l’étrange chemin emprunté depuis soixante ans par la prolifération nucléaire, c’est pour attirer votre attention sur l’incroyable cynisme avec lequel elle a été conduite.
Jugez-en :
On a voulu nous faire croire que l’on se battait pour la non-prolifération, alors qu’on ne faisait que freiner la prolifération et… la moduler.
Sans l’avouer ni même se l’avouer, sans jamais l’écrire en tout cas, les pays membres de ce fameux premier collège ont en fait permis une certaine prolifération. Mieux, si je puis dire : ils l’ont organisée… et dosée.
Ce faisant, et c’est le plus grave, ils ont pris en compte des critères religieux et raciaux : une manière comme une autre d’instaurer un équilibre de la terreur qui leur convient…
Je pense que vous serez choqués, comme je l’ai été, d’apprendre – que dis-je, de constater – que la prolifération nucléaire a, en fait, depuis 1945, suivi une filière religieuse et raciale : la bombe a d’abord été protestante (anglo-saxonne, c’est-à-dire américano-britannique), puis chrétienne (lorsque l’URSS, orthodoxe, et la France, catholique, l’ont eue) ; elle a été ensuite judéo-chrétienne (lorsque la France a transmis la technologie nucléaire à Israël).
Mais elle est restée blanche (Israël, « tribu blanche », passant la technique à l’autre tribu blanche qui régnait alors sur l’Afrique du Sud).
Ayant sorti, par ses propres moyens, « la bombe » de ce cercle fermé de pays blancs, la Chine communiste (et confucéenne) l’a fait passer en Asie et l’a donnée à la race jaune. Pour faire contrepoids à l’Inde, elle aidera une autre puissance asiatique, le Pakistan (dont elle a dit que c’était son Israël), à l’acquérir.
Et c’est enfin ce Pakistan, République islamique, qui aidera à son tour l’Iran, autre République islamique, à construire la sienne.
Mon interlocuteur – blanc, chrétien et politiquement très haut placé –, qui a décortiqué pour moi ce processus et lui a donné la coloration décrite ci-dessus, a complété sa démonstration par cette phrase d’une actualité brûlante : « Comme vous pouvez le voir, la prolifération nucléaire a été en fait contrôlée et dirigée. Il en sera toujours ainsi et, sachez-le : nous ne permettrons en aucun cas à l’Iran de devenir une puissance nucléaire militaire, car deux bombes islamiques, même si elles sont petites, ce serait trop. » (sic)
Mais, à la tête des États-Unis, il y a fort heureusement un nouveau président, Barack Obama.
Avec une évidente sincérité, il dit que les cinq membres titulaires du Club nucléaire doivent donner l’exemple en s’engageant, enfin, dans la voie du désarmement nucléaire.
S’il parvenait à inverser la course vers « toujours plus de nucléaire », il mériterait de l’Humanité tout entière.
Wikio
No comments:
Post a Comment