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Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur.










Wednesday, September 02, 2009

3 septembre 1928 Alexander Fleming découvre la pénicilline


Le 3 septembre 1928, le docteur Alexander Fleming, 47 ans, de retour de vacances, retrouve son laboratoire de Saint-Mary's Hospital, à Londres.

Il constate que les boîtes de Petri, où il faisait pousser des staphylocoques, ont été envahies par des colonies cotonneuses d'un blanc verdâtre. C'est qu'elles ont été contaminées par les souches d'un champignon microcospique, le penicillium notatum, qu'utilise son voisin de paillasse.

Avant de les jeter, Fleming y jette un coup d'oeil et s'aperçoit qu'autour des colonies, le staphylocoque ne pousse pas ! Il émet alors l'hypothèse qu'une substance sécrétée par le champignon en est responsable. Il l'appelle aussitôt «pénicilline».

L'année suivante, Fleming publie le compte-rendu de sa découverte mais sans en mesurer la portée. Pendant une dizaine d'années, la pénicilline ne va servir qu'à isoler en laboratoire la bactérie B. influenzae, qui seule résiste à son action.

Un miracle

En 1936, Howard Walter Florey, 48 ans, professeur de pathologie à Oxford, originaire d'Australie, engage un biochimiste allemand de 30 ans qui a fui le nazisme, Ernst Boris Chain. Ce dernier saisit l'intérêt de la pénicilline pour la santé humaine.

Avec Florey et deux bactériologistes, Edward P. Abraham et Norman Heatley, il entreprend de purifier la pénicilline en vue de l'utiliser au mieux de ses possibilités. En mars 1940, l'équipe réussit à en produire... 100 milligrammes !

Le 25 mai 1940, Florey injecte une dose mortelle de streptocoques à huit souris. Il en traite deux avec une injection de pénicilline et deux autres avec plusieurs injections répétées de pénicilline. Au bout de dix heures, ces dernières survivent ainsi que l'une de celles qui ont reçu une seule dose. À 3h 45 du matin, le jeune savant note fébrilement en marge de son cahier de laboratoire : «It looks like a miracle !» (Ça a l'air d'un miracle !).

En toute hâte, l'équipe publie ses résultats dans la revue Lancet le 24 août 1940... et comme l'on peut s'y attendre, leur article tombe à plat. L'Angleterre est bombardée par l'aviation allemande et menace d'être envahie d'un moment à l'autre. Autant dire que le public a d'autres sujets de préoccupations que les vertus de la pénicilline. Qu'à cela ne tienne, les chercheurs guérissent un adolescent de 15 ans présentant une suppuration du col du fémur, mais leurs progrès se heurtent à la difficulté de produire la pénicilline en quantité suffisante... et, du fait de la guerre, ils ne peuvent guère compter sur l'appui des pouvoirs publics et des industriels.

Le hasard fait bien les choses

Florey, tenace, s'embarque pour les États-Unis et entre en relation avec une usine chimique de Peoria, dans l'Illinois, spécialisée dans l'épuration biologique des eaux usées grâce à des bactéries spécialisées.

Un jour, une femme apporte au laboratoire de l'usine un melon recouvert d'une moisissure à l'aspect inhabituel.

Les chercheurs identifient la moisissure : elle a nom penicillium chrysogenum. Et ils découvrent qu'elle a la faculté de produire 200 fois plus de pénicilline que la penicillium notatum ! Il devient dès lors possible de produire la pénicilline à l'échelle industrielle. Les laboratoires américains Merck, Pfizer et Squibb se lancent les premiers dans l'aventure.

Très vite, la pénicilline est mise à profit pour guérir les malades victimes de maladies microbiennes et d'infections.

Première d'une nouvelle famille de médicaments qualifiés d'antibiotiques, elle participe au sauvetage de nombreux blessés sur le front. Elle ouvre aussi la voie à la guérison de nombreuses maladies comme la tuberculose ou la syphilis.

On estime que les antibiotiques, découverts par inadvertance par Alexander Fleming, ont permis de prolonger d'une dizaine d'années l'espérance de vie des hommes. Le savant a été anobli et, en 1945, a reçu le prix Nobel de physiologie-médecine avec Chain et Florey.

Jeanne Lafont, d'après un texte des laboratoires Merck (MSD)


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