Pierre Gage, à la fois d’origine jamaïcaine et haïtienne, est né le 3 janvier 1977 à Montréal. Durant ses années lycéennes, il passa une audition pour une version amatrice Starmania où l’auteur célèbre du spectacle Luc Plamondon le remarqua. Il y décrocha le rôle de Johnny Roquefort.
Cette expérience lui fit découvrir ses qualités de chanteur. Plus tard, il rencontra Corneille et Gardy Martin qui ont formé le groupe O.N.E durant ses études en théâtre à l’Université Concordia. De cette façon, la carrière de Gage démarra. Sa collaboration avec O.N.E. dura trois ans où le tube Zoukin se classa dans les premières positions du palmarès canadien et lui permit d’établir une bonne réputation chez les amateurs de la soul ainsi que de la musique du monde. En sus, O.N.E. faisait les premières parties des notables Isabelle Boulay et Kelis (Virgin USA). Le groupe s’est séparé après car les membres souhaitaient mener une carrière solo. Corneille fit un tabac en France et Gage a joué à ses côtés au Casino de Paris. Suite à cela, il a effectué les premières parties de Corneille dans le cadre de la tournée québécoise et européenne, soit plus de 40 concerts. En 2004, Gage a sorti son premier single « Trop fresh » et a atteint un public de plus en plus large. En 2005, son album produit entièrement par Corneille « Soul Rebel » a été mis sur le marché. Des titres comme « Pense à moi » et « Je t’aime quand même » ont été bien accueillis par les médias et le public. Le CD « Soul Rebel » a séduit le public français. Il a été consacré disque d’or dans ce pays avec plus de 100 000 copies vendues. Gage est considéré entre autres comme l’un des pionniers du reggae francophone et redéfinit de cette façon le style musical sur la scène de la francophonie. En effet, on retrouve dans certains de ces tubes tels que « Demain » une saveur reggae. Le 30 juin 2008, Gage a sorti son deuxième CD « Changer le monde ». Des sujets personnels tels que l’absence de son père, l’amour et la rupture y sont évoqués. Le single « Tu peux choisir » a été l’un des tubes-phares de l’été dernier. Il importe de souligner également que l’artiste nous offre des vidéos très esthétiques tirés de ces deux albums. En automne 2008, Gage a entamé une tournée française. En spectacle, il dégage un excellent charisme. Il a une belle façon d’habiter la scène et de communiquer avec son public. Durant sa carrière, il a fait des prestations à des endroits prestigieux tels que le Bataclan et le Zénith de Paris. A Montréal, il a notamment chanté aux FrancoFolies et a fait une prestation au Club Soda. Nous avons rencontré le chanteur trilingue le printemps dernier à Montréal où il s’est livré. Dans le cadre de l’entrevue, on a découvert un artiste très généreux de sa personne qui assume son métissage culturel et qui n’a de cesse de regarder vers l’avant.
P.T. Quand votre passion pour la musique a-t-elle pris naissance?
G. Cela a commencé dès l’âge de 5 ans. Je suis issu d’une famille monoparentale avec ma mère et mes sœurs. J’ai été entouré de femmes et la musique a toujours fait partie de notre vie. Par conséquent, j’ai pratiquement toujours été empreint de cela. Depuis mon enfance, on écoutait souvent des vinyles antillais. J’aimais prendre une chaussette que j’utilisais comme un micro et je chantais devant un miroir (rires).
P.T. Parlez-nous des géants de la musique qui vous ont profondément inspiré tels que Marvin Gaye, Stevie Wonder (le chanteur à avoir gagné le plus de Grammy’s) et Michael Jackson.
G. Ces artistes à l’esprit très fécond et fertile ont eu une carrière mythique qui continuent pour ceux qui sont toujours vivants. J’adore les tubes de Marvin Gaye tels que « Distant lover » et « Sexual Healing ». Le caractère soul et le charisme que cet homme dégageait étaient extraordinaires. J’aimais beaucoup son côté gentleman également. Marvin Gaye était toujours bien habillé. Prince est un autre artiste que j’adore. Il s’agit d’un génie, il joue 27 instruments! L’époque de Purple Rain m’a influencé ainsi que Thriller devenu un classique. J’imitais à l’époque Michael Jackson avec ses gants en me plaçant devant un miroir (rires). J’adoptais un autre personnage parce qu’à cette période de ma vie, j’étais très timide et je n’approchais pas facilement les filles (rires). Ces chanteurs sont définitivement pour moi des légendes et ont établi un standard très élevé que tous les nouveaux artistes tendent à atteindre. Marvin Gaye, Stevie Wonder et Michael Jackson ont légué des chansons qui parlent aux autres générations et celles à venir. Ils ont créé des classiques ce qui témoigne de leur génie et de leur qualité indiscutable. Leurs tubes ciselés ont une puissance évocatrice, décapante et ont plusieurs courants qui se chevauchent. Ils sont devenus des références avec leurs talents d’instrumentiste, d’auteur, compositeur et interprète.
P.T. En quoi votre triple culture (haïtienne, jamaïcaine et québécoise) a influencé votre musicalité? G. En tant que Québécois, je suis exposé à deux cultures ce qui me permet d’avoir une plus grande ouverture sur le monde. Cette vision particulière apporte un atout dans ma musicalité. Tout le métissage ethnique que je possède me donne l’opportunité d’avoir une perméabilité aux autres cultures. J’aime mettre en exergue la mosaïque de culture faisant partie de mon héritage. Je suis un adepte de l’éclectisme et je refuse les étiquettes.
J’estime avoir une vision critique sur le monde et j’aime aller à la rencontre de l’altérité. Il importe pour moi que mon métissage culturel se reflète dans mes tubes. La musique a le pouvoir de faire ressentir au public des émotions universelles, elle permet de briser les barrières et de rapprocher les gens. Mon parcours hybride me donne donc une inspiration plurielle et fait en sorte que je puisse rejoindre un public fédéré.
P.T. On ressent votre culture jamaïcaine dans votre musique. On la perçoit dans vos singles tels que « demain », « je t’aime quand même » et « te quiero ». Vous y prêtez un ton reggae ce qui est très novateur sur la scène musicale francophone. Nous savons que vous avez été grandement influencé par Bob Marley. Le reggae représente quoi pour vous?
G. Bob Marley était l’icône de la musique reggae. Il avait des messages importants à véhiculer. Sa musique était engagée et spirituelle. Il a su stimuler la critique sociale en utilisant des idiomes remarquables. Cet artiste nous a légué des albums puissants durant les années 70 comme « Catch a fire », « Natty Dread » et « Exodus » ou des tubes insignes comme « No woman no cry » et « One Love ». Pour moi, le reggae est un genre musical qui permet de véhiculer qui l’on est vraiment. En d’autres mots, ce style musical reflète une authenticité. Le reggae représente aussi le soleil et réchauffe le cœur des gens. Par conséquent, j’aime utiliser ce genre pour toucher les individus et les faire bouger. Il importe aussi pour moi de faire de la fusion avec d’autres styles musicaux tels que le Zouk, le compas haïtien et la Soul parce que je veux rejoindre tout le monde particulièrement lorsque je me retrouve sur scène. J’aime ainsi mettre en valeur l’hybridité de plusieurs genres musicaux. J’éprouve un plaisir fou à faire découvrir aux autres mes origines diverses. En voyageant, cela me donne l’opportunité de rejoindre beaucoup de gens et d’avoir une plus grande ouverture d’esprit. J’estime primordial de montrer ses racines. Certains artistes tels que Wyclef Jean l’ont bien compris. Il faut être vrai. On retrouve dans mon premier tube « Pense à moi » mes racines créoles. J’aime apporter également ma contribution au niveau de la francophonie par le biais de mes chansons. La Soul n’a pas encore à mon sens assez été exploitée sur la scène francophone.
P.T. L’opus « viens me voir » de votre premier album est très touchant. Voulez-vous nous en parler?
G. Il s’agit de l’histoire de ma vie notamment concernant l’histoire de mon père. Pendant plusieurs années, je me suis questionné en me demandant qui j’étais. Il est difficile d’avoir une identité bien ancrée lorsqu’on n’a pas de contacts avec son père. Au début, j’avais honte de dire aux gens que je n’avais pas de père. Je me sentais différent des autres. « Viens me voir » m’a permis d’exorciser ce qui m’assaillait à ce sujet. J’ai souhaité partager avec le public cet épisode de ma vie. L’opus de mon deuxième CD « T’étais où » représente mes propos en tant qu’homme s’adressant à son père. Avant, dans mon premier album c’était un garçon qui parlait à son père. C’est ma mère qui a toujours été présente dans ma vie et je crois beaucoup en elle. Ma mère m’a toujours soutenu et elle occupe une place très importante pour moi. Je suis béni de l’avoir dans ma vie, elle est extraordinaire. Elle m’a appris beaucoup de choses: le respect des autres, l’importance de travailler en se fixant des objectifs bien précis tout en prenant les moyens pour les accomplir, etc. Elle demeure un guide très précieux pour moi. C’est une bienveillance divine d’avoir une telle mère. Pour revenir plus précisément à mes tubes, j’aime évoquer mon passé et mon présent dans ma musicalité. Il importe ainsi pour moi dans mes chansons de me concentrer sur les questions de la vie et mes états d’âme que je choisis de partager avec mon public.
P.T. Votre deuxième album révèle une plus grande maturité avec votre conscience sociale et écologique empreinte de philanthropie. On aimerait que vous partagiez avec nous les principaux messages que vous souhaitez livrer dans votre CD.
G. Je suis dans la trentaine actuellement. Je souhaitais dans mon deuxième album véhiculer des messages sociaux. Le titre « Changer le monde » fait effectivement référence à la philanthropie. Je tenais à faire un clin d’œil à Marvin Gaye qui s’intéressait aux questions humanitaires. La conscience sociale est un thème crucial à aborder dans mes simples. Le changement commence au fait par soi et je voulais chanter des tubes authentiques. La question de l’écologie était aussi importante à traiter pour moi. Il s’agit d’une thématique très forte surtout avec tout ce qui passe au niveau planétaire particulièrement au niveau des effets de serre. Concernant le recyclage, nous sommes plus avancés ici qu’en Europe. Je tenais également à aborder d’autres sujets importants dans mon album comme la famille, l’amour (par exemple, « Tu peux choisir » avec Vitaa), l’amitié, en d’autres mots les relations humaines. Les tubes médiocres et vides sont à proscrire à mon sens. Je veux parler de mes aspirations, m’adresser à ma douce moitié, et ainsi de suite toujours en gardant mon côté soul.
P.T. Parlez-nous du tube « Je veux être libre » dont les paroles sont vraiment émouvantes et ne laissent personne indifférent.
G. Ce tube représente un arrêt dans le temps. On a besoin d’espace en tant qu’artiste pour être inspiré et ainsi de suite. Le thème de la liberté est important pour moi car ce n’est pas tout le monde qui embrasse le métier d’artiste. Certains diront qu’il est préférable d’opter pour quelque chose de plus stable. Mais, il importe pour moi de vivre de ce que j’aime, de ce qui me passionne. La liberté représente aussi pour moi le fait de pouvoir livrer ses états d’âme sans être influencé par des critiques extérieures qu’il faut d’ailleurs savoir mettre en sourdine. Ma musique est en partie autobiographique. Comme je l’ai mentionné, plusieurs thèmes sont traités dans mon album, l’absence de mon père, etc. Le domaine artistique me permet donc de m’exprimer librement. Cette sphère représente ma passion et un oasis me procurant un bien-être, l’espoir et la joie de vivre. Il est certain que ce n’est pas toujours facile. J’ai dû faire des sacrifices en me consacrant à la chanson. Mais, je ne regrette rien et ce que j’ai étudié me sert beaucoup aujourd’hui.
P.T. Vous avez déjà déclaré aux médias que chanter n’est pas un choix mais une nécessité. Pouvez-vous élaborer là-dessus?
G. Effectivement, je crois qu’il faut avoir des idées à défendre. Il est important pour moi que le public soit attaché à mes paroles. La scène m’a permis de couvrir divers sujets. Je fais toujours en sorte que mes thèmes ne soient pas insipides. Je suis un homme de scène qui tient à véhiculer des messages essentiels. Je ne peux imaginer qu’un artiste soit un spectateur indifférent et qui transmet des messages manquant de substance. Le feu Aimé Césaire parlait de l’importance de l’engagement en tant qu’artiste. Il disait : « Être engagé, cela signifie, pour l’artiste, être inséré dans son contexte social, être la chair du peuple, vivre les problèmes de son pays avec intensité, et en rendre témoignage ». J’endosse entièrement ce maxime. Césaire menait un combat au nom de ses origines. Sa lutte allait du particulier à l’universel et je me considère comme un citoyen du monde. La musique pour moi représente une communion universelle qui dépasse les frontières. On ne peut en faire sans son cœur et sans passion.
P.T. Vous avez été mis dernièrement en nomination dans deux catégories (artiste R&B/Soul francophone de l’année et album francophone de l’année) lors du gala Soba[1] le 1er mars 2009. Cela a représenté quoi pour vous?
G. J’aurais souhaité gagné au gala Soba (rires). Mais sérieusement, j’étais content, touché et honoré de ma nomination. Il s’agit d’un signal important pour moi et d’une reconnaissance. Cela m’encourage à aller de l’avant, à continuer dans la sphère artistique tout en explorant d’autres domaines comme le cinéma.
P.T. Vous avez fait du théâtre ce qui à mon sens constitue une excellente base pour être acteur.
G. J’adore étudier la dynamique et la psychologie des personnages. Le théâtre et le cinéma permettent de faire cela. J’aime avoir la possibilité de m’approprier différentes personnalités en jouant divers rôles. Le théâtre et le cinéma donnent l’opportunité d’exploiter d’autres dimensions artistiques.
[1] Sounds of Blackness Awards. Pour plus d’informations, aller à www.galasoba.ca
P.T. Avez-vous de nouveaux projets que vous pouvez partager avec nous?
G. Je ferai partie du spectacle bénéfice organisé par le festival Juste pour Rire de Montréal sur le site de la Place des Arts afin d’amasser des fonds pour des organismes du Québec et d’Afrique. Je partagerai la scène avec Gregory Charles, Florence K, Linda Thalie, Stephy Sock et plusieurs autres. Cet événement aura lieu le 26 juillet prochain dans le cadre du téléthon « Juste pour aider ». Je ferai également partie de la revue musicale « Esquire Show Bar » au Théâtre Corona de Montréal pendant tout le mois d’août et septembre.
P.T. Quels conseils avez-vous à donner aux jeunes qui souhaitent faire carrière dans l’industrie de la musique?
G.Concernant les chanteurs spécifiquement, il faut qu’ils travaillent leurs voix en prenant des cours. Ils ne doivent surtout pas la dissimuler derrière des beats. En d’autres mots, ils doivent être en mesure de chanter a cappella. C’est la meilleure façon de sortir du lot. La médiocrité est donc à bannir. Il faut toujours rechercher l’excellence et avoir le désir de se dépasser. Les artistes qui ont une carrière durable tels que Stevie Wonder sont ceux qui maintiennent un standard de haut niveau. A mon sens, ce sont des modèles à suivre. Lorsque l’on a du talent, on nous remarque. Je pense qu’il s’agit d’un grand atout d’être musicien actuellement. On n’entend plus dans la musique populaire comme avant des cuivres, du violon, etc. Ceci permet de faire des arrangements de grande qualité et crée un répertoire haut en couleurs. Les artistes doivent aussi faire le tour des clubs pour se faire connaître. Cela permet de se découvrir, de développer les relations humaines en étant en contact avec le public. J’ai appris au cours de ma carrière qu’il faut savoir reculer pour mieux sauter. On doit ainsi savoir renaître et se reconstruire. Il ne faut pas être pressé dans la vie et la patience s’apprivoise. On ne doit pas être impatient pour réaliser des choses. L’importance est d’être prêt pour pouvoir saisir les opportunités qui se présentent. J’ajouterais qu’en tant qu’artiste, on ne peut se permettre d’être parcimonieux de son temps. On doit exercer ce métier pour les bonnes raisons et pas uniquement pour faire de l’argent car il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Avoir la passion pour l’art est un incontournable. Il faut être prêt à donner le meilleur de soi-même pour réaliser ses rêves. Il n’existe pas de secret pour le succès. Le talent ne suffit pas, il faut beaucoup travailler et avoir confiance en soi.
P.T. On entend parfois certains jeunes dire qu’ils souhaitent devenir une star uniquement pour la notoriété mais ils n’ont pas un objectif de carrière précis. Ils ne savent pas s’ils veulent être acteurs, chanteurs ou autres.
G. Tout à fait. On ne peut pratiquer ce métier uniquement pour la célébrité, il s’agit d’une vocation. Il y a beaucoup de travail et de sacrifices à faire par conséquent, on doit vraiment aimer cela. Un autre conseil que je peux donner : il faut se méfier des requins dans le milieu. N’importe qui par exemple peut s’improviser agent d’artistes car il n’existe pas un ordre professionnel régissant leur pratique. Par conséquent, il faut vraiment s’informer sur les actes passés et actuels de l’agent. On doit faire attention à ne pas signer n’importe quel contrat de disques. Il faut être entouré de personnes chevronnées et expérimentées. Avant de signer un contrat, il est conseillé de le faire vérifier par un juriste. Personnellement, je suis très croyant et on le sent dans ma musique. Je crois en une force supérieure, en d’autres mots en Dieu. Cela m’aide dans mes choix et dans ma carrière. Je dois ma réussite au Grand Maître qui me donne beaucoup de sérénité et l’énergie dont j’ai besoin. Ma spiritualité me permet d’être en harmonie avec moi-même et les gens qui m’entourent. Cela me ressource. J’ajouterais (comme autres conseils) que si l’on veut avoir une carrière durable, on doit être prudent et vigilant par rapport aux projets auxquels on décide de s’associer en tant qu’artiste. Je dirais aussi qu’il importe pour les jeunes chanteurs de parler de ce qu’ils connaissent et non de tenter d’imiter les autres pour avoir de la notoriété. De toute façon, cela se sent lorsqu’on se comporte en personne double. Sans avoir l’air moralisateur, je crois qu’il faut s’associer à des projets de qualité et ne pas vendre son âme. On doit être dans son élément et ne pas adopter un style qui ne nous convient pas; d’ailleurs le public n’est pas crédule et sent la duplicité.
En tant qu’artiste, on a une équipe qui nous entoure et il faut en être conscient. Cela nécessite une excellente coordination, communication et engagement avec l’ensemble des gens impliqués dans la production d’un album ou d’un spectacle par exemple. L’artiste doit donc apprendre à composer avec tous ces individus.
Je crois qu’il est aussi important d’élargir ses horizons en étant prêt à aller partout. J’ai été par exemple au Maroc, dans les Antilles, etc. J’aime aller à la découverte des autres peuples. Il s’agit d’un excellent moyen de se faire connaître. Je dirais également aux jeunes qu’il faut se trouver un excellent gérant capable de les rassurer, les épauler, les accompagner et faire le lien entre eux et le public. Ce gérant doit être en mesure de présenter un plan de carrière très clair et précis avec des échéanciers. Il faut s’assurer d’être entouré d’une excellente équipe permettant entre autres une belle mise en scène pour les spectacles.
On doit avoir une vision large dans le domaine du divertissement. . On peut être auteur, compositeur, gérant, chorégraphe, directeur artistique, promoteur de spectacles, ingénieur au niveau du son, etc. Il appartient à chacun de voir ce qui l’intéresse le plus et de réfléchir sur le domaine pour lequel on a le plus de talent à maximiser. Tous ces paramètres permettent de jalonner une solide carrière.
Pour terminer, les qualités d’un bon artiste se résument de cette façon :
- Savoir tirer des leçons dans notre parcours ce qui donne l’opportunité d’accroître son taux de réussite. On apprend en observant quotidiennement.
- Se fixer des objectifs très précis et éviter de se disperser
- S’arranger pour avoir plusieurs cordes à son arc, en d’autres mots avoir un profil éclectique (apprendre par exemple à diriger un groupe de musiciens, maîtriser plusieurs instruments, apprendre à lire et composer la musique, etc)
- Être assidu, diligent et ponctuel (être à l’heure pour les répétions par exemple)
- Savoir travailler en équipe car plusieurs personnes font partie du cheminement professionnel d’un artiste pour la production de son album ou de son spectacle, par exemple
- On doit apprendre à maîtriser en tant qu’artiste sa présence sur scène, la prise de parole, le soin de son image, la communication avec le public, la démarche, etc. Le contact avec les autres permet de grandir en tant qu’artiste.
- Se familiariser avec l’utilisation du visionnement des vidéos pour travailler sa présence sur scène, etc. Le caractère interactif avec le public est très important et il faut le maîtriser.
- - S’informer sur ce qui se passe dans l’industrie de la musique et dans le monde. De cette façon, on se nourrit et cela nous permet de continuellement apporter de la nouveauté dans le domaine artistique
P.T Avez-vous un message pour vos fans qui vous lisent?
G. J’aimerais qu’ils sachent que leurs ovations me touchent beaucoup. De façon générale, le grand public joue toujours un grand rôle dans la réussite d’un événement. J’apprécie énormément son support, sa présence et son côté festif. Cela réchauffe mon cœur d’avoir chanté par exemple devant 200 000 personnes en France, dans les Antilles et au Maroc. Cela a été spécial aussi pour moi de faire des prestations au Club Soda et aux FrancoFolies devant un large public à Montréal. C’est grâce aux fans qu’un artiste existe. Plusieurs souvenirs concernant mes fans restent gravés dans ma mémoire. Je consulte régulièrement leur forum: Fresh Crew. J’ai des pensées très positives pour mes fans. Je retiens d’eux leur intensité et leur chaleur très palpables durant mes spectacles. Tout cela m’a beaucoup apporté sur le plan humain. J’adore aller à la rencontre de mes fans. Cela stimule encore plus mon dynamisme. Pour moi, la musique permet de donner du bonheur aux autres et d’oublier les vicissitudes de la vie. J’apprécie avoir un public sans frontière de race et de culture. J’ai des belles pensées aussi pour les médias qui m’ont soutenu.
Merci Gage pour cette belle entrevue!
SIKA INFO - 8 septembre 2009
Propos recueillis par Patricia Turnier ( pturnier@hotmail.comCet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir ), journaliste indépendante et légiste (détentrice d’une maîtrise en droit, LL.M).
Site officiel de Gage : http://www.gage.mu/
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