Les manifestants entendaient dénoncer une éventuelle candidature du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, à l'élection présidentielle de janvier en Guinée. Des jeunes avaient commencé à se rassembler, avec des pancartes où on pouvait lire "non à Dadis" et "à bas l'armée au pouvoir". Ils s'étaient rassemblés devant le plus grand stade de la ville. La junte avait interdit, dimanche, ce rassemblement pour ne pas troubler l'ordre public avant la fête de l'indépendance le 2 octobre, mais les "forces vives" (partis politiques, syndicats et société civile) avaient maintenu le mot d'ordre.
Selon un médecin du centre hospitalier universitaire de Donka, des dizaines de corps seraient arrivés à la morgue de l'hôpital. Au moins une dizaine portaient des traces de balles. D'autres journalistes ont affirmé avoir vu au moins 27 cadavres. Une trentaine de personnes ont été arrêtées et emmenées dans des fourgons vers une destination inconnue.
PRESSIONS INTERNATIONALES
En fin de matinée, des échauffourées ont par ailleurs éclaté entre les forces de l'ordre et des manifestants, au niveau de l'université de Conakry. Dans le quartier populaire de Belle-vue, toujours à Conakry, des manifestants ont incendié un commissariat ainsi qu'une voiture de police, selon des témoignages d'habitants.
Ces violences interviennent au moment où la communauté internationale fait pression sur le chef des putschistes, au pouvoir depuis le coup d'Etat du 23 décembre 2008, pour qu'il respecte ses engagements de ne pas se présenter au scrutin et laisser ainsi le pouvoir aux civils.
Samedi, le chef de la junte s'était rendu à l'intérieur du pays pour la première fois depuis le coup d'Etat l'ayant porté au pouvoir. Il avait défié ses "détracteurs" en se rendant par la route à Labé, deuxième ville du pays et fief de l'opposition, déclarée "ville morte" par les partis politiques et les syndicats. Cette visite intervenait dans un climat tendu, quelque 20 000 personnes ayant manifesté jeudi à Labé contre sa venue et son éventuelle candidature à l'élection présidentielle.
Wikio
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