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Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur.










Monday, March 16, 2009

Michelle Obama : de son salaire aux chaussettes de Barack


Pourquoi Michelle Obama parle-t-elle de la mauvaise haleine de son mari ? Pourquoi dit-elle du mal du monde des affaires alors qu'elle a gagné tant d'argent ? Pourquoi a t-elle autant de détracteurs ? Liza Mundy, auteure de "Michelle Obama First Lady" a répondu à nos questions sur la prochaine première dame.

Michelle et Barack Obama à Honolulu le 24 décembre (Hugh Gentry/Reuters)

Si elle a ses fans, les sondages montrent aussi que Michelle Obama recueille beaucoup plus d’opinions négatives que son mari. Comment l’expliquez-vous ?

Pendant les primaires, il arrivait qu’elle donne des discours dans lesquels elle critiquait vertement l’Amérique à qui elle reprochait d’être trop isolée et divisée. Elle avait un message très fort et parfois très négatif, et ça lui a été reproché.

Son humour n’est pas toujours bien passé. Au début de le campagne, quand elle se moquait de son mari qui laissait traîner ses chaussettes chez eux, certains trouvaient ça hilarants, d’autres trouvaient qu’elle le diminuait.

Les femmes dans l’arène politique inspirent des réactions plus fortes que les hommes, surtout quand elles n’hésitent pas à donner leur avis.

Vous écrivez dans votre biographie que, politiquement, Barack Obama incarne l’espoir tandis que Michelle incarne la colère…

Justement, par exemple elle parle des divisions du pays tandis que lui préfère parler de son unité. Il préfère parler des choses d’une manière positive. Cela tient sans doute aux différences de leurs passés. Elle a grandi dans une ville encore très ségréguée, pas lui.

Elle dit souvent qu’elle a eu de la chance d’arriver là où elle est, que c’était une sorte d’accident. Elle considère sincèrement qu’elle n’a pas eu droit à un environnement encourageant, que les profs ne croyaient pas en elle, qu’elle s’est battue pour aller à l’université puis à Harvard. C’était peut-être en partie dû au fait d’être une femme, mais bien plus à celui d’être noir.

Elle raconte souvent l’histoire d’une petite fille de 10 ans en Caroline du sud. Elle a l’air de s’identifier à elle quand elle dit que son école n’est pas aussi équipée qu’elle ne le devrait. C’est un autre exemple de la façon dont elle diffère de son mari : elle voit le manque d’opportunités dont souffre cette petite fille tandis que lui souligne les opportunités, le fait que tout est toujours possible.

Quand, dans ses discours, elle parle de Barack comme de quelqu’un qui ne remet pas le beurre dans le frigo ou qui fait peur à ses filles le matin parce qu’il a mauvaise haleine, pour vous c’est un truc de campagne pour rendre son mari plus humain ou c’est sincère ?

Elle est en tout cas comme ça avec lui en privé. Elle vient d’une famille où on s’asticote beaucoup. Dans son livre de fin d’études d’Harvard, là où les parents laissent toujours des petits compliments mielleux à leurs enfants, les siens avaient écrit "on était sûr que t’irais loin puisqu’on arrivait jamais à te faire taire..."

En plus, elle est authentiquement stupéfaite par la façon dont Barack Obama est mis sur un piédestal. Quand elle l’a suivi dans son voyage en Afrique et qu’elle a vu les foules l’acclamer, scander son nom, qu’elle l’a vu devenir une icône… elle n’en revenait pas et ses remarques sont celles d’une femme qui rappelle qu’elle vit avec la vraie personne.

Michelle Obama semble avoir un rapport curieux à l’argent. D’un côté, elle a fait des grandes tirades contre le monde des affaires, d’un autre côté, elle a aussi gagné beaucoup d’argent…

Elle a toujours été tiraillée sur le sujet, elle a toujours hésité entre une carrière dans le monde du business ou à s’impliquer dans le monde associatif. Finalement, elle a réussi à faire les deux en étant très bien payée (son dernier salaire à plein temps en 2005 était de 300 000 dollars par an pour s’occuper des relations extérieures de l’hôpital de l’université de Chicago, en particulier auprès de la communauté noire du quartier, ndlr).

Le paradoxe, c’est que malgré ses discours anti monde du business, dès le début de sa carrière politique, les supporters stratégiques de Barack Obama sont dans le milieu des affaires. Sa campagne doit beaucoup à ce milieu.

Et puis les tests marketing ont montré que lorsque Michelle Obama parle de son activité sociale, du quartier modeste dans lequel elle a grandi à Chicago, ça résonne bien auprès de l’électorat noir, et lorsqu’elle parle de Princeton et d’Harvard, elle marque des points auprès de l’électorat blanc. En fonction du public, elle fait référence à l’un ou à l’autre.

Dans les discours ou en interview, c’est elle qui mentionne les problèmes d’argent le plus souvent, qui souligne que ce n’est que récemment qu’ils ont réussi à rembourser leurs emprunts étudiants. De la même manière chez eux, c’est elle qui a dû faire attention à l’état de leur compte en banque.

Quand il s’est présenté au Congrès en 2000, Barack Obama s’est beaucoup endetté. Elle est plus attachée à la sécurité financière que lui. C’est seulement avec le succès de ses deux livres qu’ils ont réussi à rembourser leurs dettes.

Quand Hillary Clinton s’est installée à la Maison Blanche, les féministes étaient en colère à l’idée qu’elle abandonne sa grande carrière de juriste pour celle de son mari. On n’entend pas les mêmes regrets pour Michelle Obama. Pourquoi ?

Ces dernières années, elle ne parlait d’elle qu’en tant que mère, elle ne mentionnait pas sa vie professionnelle. C’était à la demande de son équipe de campagne qui trouvait qu’elle avait besoin d’arrondir ses angles, de s’adoucir.

Elle a été critiquée pour son renoncement à sa vie professionnelle. Par exemple sur Salon, Debra Dickerson en a parlé dès 2007 quand Michelle Obama a quitté l’université de Chicago. Mais si cela a provoqué moins d’émoi chez les féministes, c’est que Michelle Obama déjà n’a jamais été franchement passionnée par son métier –comme l’est par exemple la femme de Joe Biden qui renonce à son activité d’enseignante.

Michelle Obama a enchaîné plusieurs professions : avocate, du travail dans le milieu associatif politique, puis à l’hôpital de Chicago. Première dame, pour elle ce sera un défi professionnel de plus. Elle décidera de ce qu’elle voudra en faire, s’y consacrera avec toute l’énergie dont elle est capable, et quand elle quittera la Maison blanche, elle retrouvera du travail où elle voudra. Ca ne ressemble pas vraiment à un sacrifice.

"Michelle Obama First Lady", Liza Mundy (Editions Plon, 2009)

Photo : Michelle et Barack Obama à Honolulu le 24 décembre (Hugh Gentry/Reuters)

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