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Le Mensonge peut courir un an, la vérité le rattrape en un jour, dit le sage Haoussa .

Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur.










Tuesday, February 03, 2009

Barack Obama (né en 1961), 44ème président des Etats-Unis d’Amérique (1/2)


26/01/2009

Né d’un père kenyan et d’une mère américaine, élevé à Hawaii et en Indonésie, travailleur social, avocat devenu sénateur des Etats-Unis, Barack Hussein Obama est officiellement devenu le premier président noir des Etats-Unis le 20 janvier 2009. Un accomplissement qui le place d’ores et déjà à une place d’exception dans l’histoire. Ce premier volet d'une série de deux retrace la constitution de l'identité du futur président
Par Paul Yange


L'enfance et l'environnement familial


Barack Obama lycéen
Barack Obama lycéen





Barack Hussein Obama naît le 4 août 1961 à Hawaii. Il est le fils de Stanley Ann Dunham, une étudiante blanche âgée de 18 ans, dont les parents sont originaires du Kansas, et de Barack Obama Sr, un étudiant africain de 23 ans, originaire du Kenya d’où il est arrivé via une bourse. Le petit Barack n’est pas le premier fils de Barack senior qui a déjà deux enfants et une femme au Kenya lorsque naît son fils à Hawaii. Il a néanmoins épousé Ann Dunham le 2 février 1961. A la fin de ses études à Hawaii, deux nouvelles bourses lui sont attribuées :

une prend en charge sa scolarité et sa famille, mais provient d’une université moins prestigieuse que la seconde, qui lui est offerte par Harvard. La bourse de Harvard a l'inconvénient de ne pas prendre en charge Ann et Barack. Barack Obama sr choisit pourtant Harvard et quitte Hawaii laissant derrière lui Stanley Ann qu’il avait pourtant épousée, et le petit Barack. Au bout de deux ans, les liens se distendent et en 1964, c’est le divorce. Le petit Barack ne reverra que de façon très épisodique son père, notamment à l’âge de 10 ans lorsque ce dernier viendra passer un séjour d’un mois à Hawaii. Barack Obama confessera plus tard que le temps cumulé qu’il a passé avec son père ne dépasse pas un an.

Ce gars parle comme s'il est déjà président du pays. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui pouvait laisser une telle impression après cinq minutes
John Owens, 1990, dans le Botson Globe après l'élection d'Obama à la tête de la Harvard Law Review


Barack Sr qui a des nouvelles de son fils via sa mère est néanmoins fier de lui, car celui-ci obtient d’excellents résultats à l’école. Charismatique, brillant, fier, ambitieux et orgueilleux, Barack Sr de retour au Kenya travaille dans une compagnie pétrolière, puis y sera ministre. Mais ne pratiquant pas la langue de bois, il critique souvent les collègues qu’ils jugent incompétents ("comment peux tu être mon supérieur alors que c'est moi qui t'apprends à faire ton boulot dit-il à un ministre"), s'insurge contre le tribalilsme et le népotisme.

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Barack Obama Senior
Barack Obama Senior





Il finit par être blacklisté par le président kenyan Jomo Kenyatta qui empêche même les firmes étrangères de le recruter. Contacté par la Banque Africaine de Développement (BAD) il ne peut pas saisir cette opportunité qui se présente à l’étranger car son passport a été confisqué. C’est ainsi qu’il devient alcoolique, se contentant d’essayer de sauver les apparences auprès de ses proches. Il ne retrouvera un poste à la hauteur de ses qualifications que suite au décès de Kenyatta. Il mourra lui-même en 1982 à la suite d’un accident de circulation.

Barack Senior aura huit enfants de quatre femmes différentes : Keziah Obama, Stanley Ann Dunham, Ruth Niedesand (une américaine rencontrée à Harvard) et une femme prénommée Jael qui résiderait actuellement à Atlanta aux Etats-Unis. Auma, Malik, Abo, Bernard sont les enfants de Keziah. Barack Junior est le fils de Stanley Ann, Mark et David Ndesanjo (décédé dans un accident de moto) sont les fils de Ruth. George Onyango est le 8ème enfant de Barack Senior, qu’il a eu avec Jael.

Quoi qu’en dise mon père, il était maintenant trop tard pour prétendre me réclamer de l’Afrique. Et si j’avais fini par me considérer comme un Noir américain, et si j’étais regardé comme tel, je n’avais encore jeté l’ancre nulle part.
Barack Obama, les rêves de mon père


Barack Obama compte donc six demi-frères ou demi-sœurs encore vivants du côté paternel. Du côté maternel, il a une demi-sœur, Maya Soetero NG (prénommée Maya en hommage à l’écrivain Maya Angelou ndlr) qui est la fille de Stanley Ann Dunham et de son second mari Lolo Soetero. Lorsque cette dernière se remarie avec cet indonésien qu’elle a rencontré à Hawaii, elle et Barack qui a alors six ans vont s’installer en Indonésie où Barack grandit de 1967 à 1971. Sa mère le réveille à quatre heures du matin pour lui donner des cours d’anglais.



Ann Dunham et son fils Barack Obama
Ann Dunham et son fils Barack Obama





Barack racontera plus tard dans son autobiographie "Les rêves de mon père" comment les différences criardes d’inégalité en matière de répartition de richesses dans la société indonésienne l’ont marqué. Il évoquera aussi un numéro du magazine "Life" dans lequel pour la première fois, il prendra conscience du fait que la couleur de peau n’est pas anodine (il s’agissait d’un article sur un noir qui essayait de se blanchir la peau). Sa mère estimant que l’environnement américain serait meilleur pour ses études décide de le renvoyer à Hawaii à l’âge de 10 ans où ses grands-parents maternels s’occupent de lui avant qu’elle ne revienne l’année suivante. Barack Jr qui sera surnommé "Barry" suit une scolarité sans encombre, entre au lycée de Punahou (un des plus prestigieux lycées privés de Hawaii).

Essayant de se conformer à l’image de ce que doit être un jeune Noir Il commet quelques bêtises (essaye un peu de marijuana, goûte à la cocaïne), mais se reprend rapidement et va poursuivre ses études supérieurs à l’Occidental College de Los Angeles. Il se lie rapidement d’amitié avec plusieurs étudiants afro-américains. Au menu des discussions il y a notamment des débats sur la place des Noirs en Amérique, le racisme, le nationalisme noir etc Désireux de changer d’environnement, Barack Obama demande à effectuer sa troisième année à l’université de Columbia qui est basée à New York. Il explique ce changement dans "les rêves de mon père"

J'appris à zigzaguer entre mes mondes, le noir et le blanc, car j'avais compris que chacun d'eux possédait son propre langage, ses propres coutumes et ses propres structures et m'étais convaincu qu'avec un minimum de traduction de ma part les deux mondes finiraient par devenir cohérents
Barack Obama


: "Quoi qu’en dise mon père, il était maintenant trop tard pour prétendre me réclamer de l’Afrique. Et si j’avais fini par me considérer comme un Noir américain, et si j’étais regardé comme tel, je n’avais encore jeté l’encre nulle part. Je compris que ce qu’il me fallait était une communauté, une communauté qui irait plus loin que le désespoir partagé avec quelques amis noirs à la lecture des dernières statistiques de la criminalité (...) un endroit où je pourrais me poser et tester mon engagement. Aussi quand j’appris qu’Occidental avait organisé un programme de transfert avec l’université de Columbia, je me dépêchai de poser ma candidature. Je me disais que même s’il n’y avait pas plus d’étudiants noirs à Columbia qu’à Oxy, je serais là au cœur d’une vraie ville avec des quartiers noirs à proximité."

Travailleur social en tant qu'organisateur de communautés à Chicago


Barack Obama et son père en 1972
Barack Obama et son père en 1972





C’est à New York qu’il rencontre pour la première fois sa demi-sœur Auma, qui effectue ses études en Allemagne. De passage aux Etats-Unis elle est venue lui rendre visite et ils s'entendent immédiatement très bien. C’est elle qui lui fera découvrir certains aspects de la vie de Barack Senior qu’il avait jusque là toujours idéalisé et qu’il ne connaissait qu’à travers les récits de sa mère, de ses grands-parents maternels et des lettres échangées. Auma l'encouragera également à faire le voyage au Kenya qu'il avait envisagé, afin d'aller à la découverte de ses racines paternelles.

A la fin de ses études, il a l’opportunité de travailler dans une firme financière dans laquelle il effectue un stage de fin d’études, mais décide de travailler dans le domaine social en devenant "organisateur de communautés" : "le changement ne viendra pas d’en haut il viendra de la base. Voilà pourquoi il faut la mobiliser (...) je vais travailler à organiser la base, les Noirs, pour le changement" écrit-il dans les "rêves de mon père".

je doutais que tout le bla bla sur l’estime de soi des Noirs pût être la pièce maîtresse d’une politique efficace en faveur des Noirs
Barack Obama, les rêves de mon père


Cette ambition de travailler pour améliorer le sort de membres de sa communauté n’est pas toujours bien comprise. Ainsi, Ike, un vigile noir travaillant dans l’immeuble où est installée la firme financière dans laquelle Obama, 22 ans, effectue un stage lui conseille "d’oublier cette histoire d’organisation et de faire quelque chose qui pourra lui rapporter de l’argent". Un coup de fil reçu de la part de Gerard Kelman, qui dirige une organisation opérant dans le social à Chicago et à la recherche d’un collaborateur noir enverra Barack Obama travailler à Chicago. Une ville où Harold Washington vient tout juste d’être élu premier maire noir de la ville.



Une photo prise au Kenya à la fin des années 80 : on reconnait notamment assises de gauche à droite : Auma, Keziah et Sarah Obama. Debout en 3è position en partant de la gauche, Malik Obama
Une photo prise au Kenya à la fin des années 80 : on reconnait notamment assises de gauche à droite : Auma, Keziah et Sarah Obama. Debout en 3è position en partant de la gauche, Malik Obama





Pendant trois ans, Barack Obama s’investit dans le social, dans les quartiers pauvres, rencontre des acteurs influents des quartiers noirs pauvres, va dans les églises, organise des réunions avec les services municipaux pour améliorer la vie des habitants. Au fil de ses expériences, il s’interroge sur des problématiques telles que l’estime de soi des noirs : "je doutais que tout le bla bla sur l’estime de soi des Noirs pût être la pièce maîtresse d’une politique efficace en faveur des Noirs (...) je me disais qu’avec plus d’estime de soi il y aurait peut être moins de Noirs pauvres, mais qu’il était évident que la pauvreté ne faisait rien pour notre estime de nous-mêmes. Mieux valait se concentrer sur les choses recueillant un consensus général. Donnez à ce Noir pauvre des qualifications tangibles et du travail. Apprenez à cet enfant noir la lecture et l’arithmétique dans une école où il sera en sécurité et qui dispose des moyens nécessaires. Donnez-nous d’abord de bonnes bases, et ensuite nous nous mettrons en quête de ce que nous valons à nos propres yeux".

Rafiq était moins intéressé à changer les règles du pouvoir qu’à changer la couleur de ceux qui le détenaient
Barack Obama, les rêves de mon père


Il est également sceptique en ce qui concerne le nationalisme noir prôné par la Nation de l’Islam. "Tant que le nationalisme restait une malédiction cathartique lancée contre la race blanche, il pouvait recueillir les applaudissements, aussi bien de l’adolescent au chômage (...) que de l’homme d’affaires (...) Mais la pente qui partait de cette ferveur unificatrice pour aboutir aux choix pratiques auxquels étaient confrontés quotidiennement les Noirs était rude à avaler. Partout, il fallait faire des compromis. Le comptable noir demandait : comment voulez-vous que j’ouvre un compte dans cette banque appartenant à des Noirs si elle me facture des frais supplémentaires pour la tenue des comptes et si elle ne veut pas assumer le risque ? L’infirmière noire disait : Les Blancs avec qui je travaille ne sont pas si mauvais, et même s’ils l’étaient, je ne peux pas quitter mon travail...Qui va payer mon loyer demain, donner à manger à mes enfants aujourd’hui ? Rafiq -un membre de la nation de l’islam NDLR- n’avait pas de réponses toutes prêtes à ce genre de questions ; il était moins intéressé à changer les règles du pouvoir qu’à changer la couleur de ceux qui le détenaient et qui, de ce fait, profitaient de ses bienfaits."

Président de la Harvard Law Review


© boston.com





Un de ses plus grand succès est obtenu lorsqu’il arrive à mobiliser les habitants d’un quartier pauvre afin qu’ils aillent demander à des responsables de la Chicago Housing Authority (l’organisme qui s’occupe du logement à Chicago NDLR) d’effectuer toutes les vérifications nécessaires et certifier que les cités ne comportaient pas d’amiante. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance du pasteur Jeremiah Wright qui célèbrera son mariage et baptisera ses deux filles.

Après les trois années passées à Chicago à sa sortie de Columbia, Obama postule dans des universités prestigieuses (Harvard, Stanford, Yale) pour étudier le droit. Une fois son dossier accepté, il quitte Chicago pour Boston. Perçu comme à gauche par ses camarades de promotion, il participe à certaines manifestations qui ont lieu sur le campus, notamment une manifestation contre l’apartheid. C’est une époque politiquement agitée aux Etats-Unis et sur le campus. En février 1990, Barack Obama est élu président de la "Harvard Law Review", la revue juridique de la fac de droit de l’université de Harvard. Etant le premier noir à présider la revue, les médias s’intéressent à lui :

Vanity Fair, le Los Angeles Times, le Boston Globe, le New York Times et l'Associated Press publient des articles sur le jeune Barack, alors âgé de 28 ans. Au Los Angeles Times, Obama confie : "l’un des privilèges de fréquenter la faculté de droit de Harvard c’est que vous pouvez prendre des risques dans votre vie. Vous pouvez essayer de faire des choses pour améliorer la société et toujours retomber sur vos pieds." Selon le journal, Obama est venu à Harvard pour apprendre comment utiliser le système politique en vue d’effectuer le changement social. Racontant que son grand-père paternel avait été cuisinier pour les Britanniques, le Los Angeles Times écrit : "deux générations plus tard, au sein de la revue juridique la plus respectée du pays, le petit fils du cuisiner donne les ordres".



© vanity fair





Vanity Fair souligne que le titre du New York Times a mentionné qu’Obama était le premier noir président de la revue, et que ce ne sera probablement pas la dernière fois que le qualificatif de "premier noir" à réussir quelque chose sera accolé au nom de Barack Obama...Une prédiction quasi visionnaire ! Dans le New York Times, Barack Obama déclare que le fait qu’il ait été élu est un "signe de progrès" mais ajoute que des histoires comme la sienne ne doivent pas être utilisées pour dire que tout va bien pour les Noirs. "Vous devez vous rappeler que pour un Barack Obama, il ya des centaines de milliers d’étudiants noirs au talent au moins égal qui n’ont pas la même chance".

Les histoires comme la mienne ne doivent pas être utilisées pour dire que tout va bien pour les Noirs. Il faut se rappeler que pour un Barack Obama, il y a des centaines voire des milliers d'étudiants noirs qui à talent au moins égal ne se voient pas offrir une chance
Barack Obama, 1990, NY Times


Un des professeurs de Barack Obama déclare à propos de son élection à la tête de la revue : "pour le meilleur ou pour le pire, les gens perçoivent cet événement comme significatif." Cette victoire peut également être analysée comme la capacité d’Obama à rassembler au-delà de son camp, une qualité qu’il montrera lors de son duel face à John McCain. En effet, les étudiants conservateurs ont voté pour lui car ils lui ont confiance en sa capacité à prendre en compte les points de vue qu’il ne partage pas forcément. A Harvard, Obama laisse aussi l’image d’un étudiant extrêmement brillant. Laurence Tribe, un de ses professeurs à l'époque dira des années plus tard dans une émission de télévision en 2008, diffusée sur la chaîne ABC : "J’avais déjà eu 5000 étudiants en droit à l’époque où j’ai eu Barack Obama comme étudiant. C’était l’étudiant le plus impressionnant avec lequel j’ai jamais travaillé. Et maintenant que j’ai eu 5000 étudiants supplémentaires, cela reste vrai. J’avais même écrit son nom dans mon agenda, chose que je faisais assez rarement".

Avocat et directeur du "project vote" à Chicago


Barack et Michelle Obama au début des années 90
Barack et Michelle Obama au début des années 90





En 91, Obama retourne définitivement à Chicago où il a effectué des stages dans des cabinets d’avocats. Il a notamment rencontré en 1989 sa future épouse Michelle chez Sydley Austin, une prestigieuse firme de la ville de Chicago où cette dernière travaille. Alors qu’il y est arrivé comme stagiaire, Michelle est chargée de l’encadrer. D’abord réticente lorsque Barack la courtise, elle accepte une invitation au bout d’un mois. Ils vont voir le film de Spike Lee "Do the right thing".

Michelle présente Barack à son frère Craig, et au reste de sa famille. Ils se marient en 1992 et leur première fille Malia Ann nait en 1998. Sasha naît en 2001. Michelle Obama a grandi à Chicago et permettra à son mari d’étendre son réseau dans la ville. Michelle est par exemple une amie d'enfance de Santita Jackson, fille du révérend Jesse Jackson. Marty Nesbitt, qui deviendra un des meilleurs amis d’Obama, et qui servira de lien avec lui et la communauté noire des affaires de Chicago, joue fréquemment au basket avec Craig, le frère de Michelle, qui est diplômé de Princeton, tout comme John Rogers, président d’Ariel Capital Fund, lui aussi résident de Chicago et futur ami d’Obama.

Cette campagne d'enregistrement des électeurs issus des minorités fut la campagne la plus efficace que j'ai vue en 20 ans de politique. A la tête de cette opération, un avocat afro-américain peu connu de 31 ans, du nom de Barack Obama
S Burell, Chicago Magazine, janvier 1993


En 1992, Obama conduit le "project vote" qui est la déclinaison à Chicago d'une opération nationale visant à pousser de nouveaux électeurs, principalement issus des minorités, à aller s’enregistrer sur les listes électorales. L’opération est un énorme succès (Plus de 150 000 personnes, majoritairement des afro-américains, s’enregistrent sur les listes électorales) et permet à Obama de se faire remarquer. Il est ainsi désigné comme un des "40 jeunes de moins de 40 ans les plus prometteurs de la ville de Chicago". Le Chicago Magazine affirme à l’époque que cette opération a fait de lui à 31 ans, une nouvelle star de la politique à Chicago. Il tisse des liens avec les leaders de la communauté afro-américaine, et des blancs de gauche comme Bettylu Saltzman. C’est cette dernière qui l’invitera en octobre 2002 à un meeting contre la guerre en Irak, au cours duquel il dira dans un discours "ne pas être contre toutes les guerres, mais contre les guerres idiotes". A l’époque où il le prononcera, Obama ne sait pas encore que ce discours va constituer quelques années plus tard un gros avantage politique.



© boston globe





Barack Obama travaille comme avocat pour le cabinet Davis, Miner, Barnhill & Gallard où il s’occupe principalement de dossiers portant sur les droits civiques, donne des cours de droit constitutionnel à l’université de Chicago de 1993 à 2004. Il arrêtera de travailler à plein temps en cabinet après son entrée au sénat local. En 1995, il publie son autobiographie, "les rêves de mon père". Un éditeur a en effet montré de l’intérêt pour son parcours qui apparait déjà atypique. Il participe aussi à la "One million march" organisée par Louis Farrakhan, le leader de la Nation de l’Islam qui rassemble plus d’un million d’hommes afro-américains. Dans une interview intitulée "qu’est ce qui fait courir Obama" accordée au Chicago Reader, Barack Obama se montre circonspect quant à ce genre de manifestations :

"C’était une puissante démonstration du besoin pour les hommes afro-américains de se rassembler et d’affirmer leurs places dans la société. Mais ce qui manquait chez les organisateurs de la marche, c’était un agenda pour le changement. Sans cet agenda, une grande partie de cette énergie va se dissiper. Se tenir la main et chanter " we shall overcome"] ne va pas changer les choses. Exhorter les jeunes à être fiers d’être noir, d’abandonner la drogue et le crime ne changera rien si nous ne pouvons pas trouver des emplois et un futur pour les 50% de jeunes noirs qui sont sans emploi, sous employés ou plein d’amertume et de rage. Les exhortations ne suffiront pas, pas plus que la notion selon laquelle nous pouvons créer une économie noire aux Etats-Unis qui serait hermétiquement séparée du reste de l’économie et nous attaquer aux problèmes majeurs qui nous affectent".

Cette année 95 est également marquée par le décès de Ann Dunham, la mère de Barack, d'un cancer des ovaires. Docteur en anthropologie, elle partageait son temps entre Hawaii et l'Indonésie. Tout au cours de ses études, le jeune homme brillant qu'est Obama a songé à entrer un jour en politique et briguer un mandat électif. Il s'est fait les dents en tant qu'animateur social, a fréquenté l'université la plus prestigieuse des Etats-Unis, et commence à se faire un nom à Chicago. En 1996, l'occasion de briguer un mandat électif se présentera, lui permettant de faire le premier pas d'un voyage qui le mènera à la Maison-Blanche en 12 ans seulement, non sans difficultés et incidents de parcours.

Citations


Au lycée de Punahou. Barack Obama est tout à droite, sur la 2ème rangée
Au lycée de Punahou. Barack Obama est tout à droite, sur la 2ème rangée





Je me suis dit : Ce gars parle comme s'il est déjà président du pays. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui pouvait laisser une telle impression après cinq minutes, John Owens, ex-collègue de Barack Obama interrogé en 1990 par le Botson Globe après l'élection de ce dernier à la tête de la Harvard Law Review

Ayant eu accès au système, à un "langage" qui est parfois étranger aux Noirs, j'ai une mission certaine de faire en sorte que les dons que j'ai reçus soient redistribués dans la communauté, Barack Obama, Boston Globe, 1990

Mon élection symbolise un progrès, mais je ne veux pas que les gens oublient qu'il y a encore beaucoup de travail à faire, Barack Obama, Los Angeles Times, 1990 au sujet de son élection comme premier noir à diriger la Havard Law Review

Ironiquement, il a été le plus critiqué par ses camarades noirs qui estiment qu'il est trop conciliant envers les conservateurs et qu'il n'a pas placé assez de Noirs dans les postes importants de la revue. Los Angeles Times, 1990

Ce sont des gens qui sous une forme ou une autre dirigeront le pays quand ils seront diplômés. Si je discute avec un blanc conservateur qui veut démanteler l'aide sociale, il doit m'écouter et réciproquement. C'est ce qui a le plus de valeur dans la Harvard Law Review. Les idées s'échangent et il n'y a pas de ligne partisane à suivre. Barack Obama, Los Angeles Times, 1990

Une forte participation des électeurs afro-américains aux élections de novembre 1992 a changé le paysage électoral et propulsé sur le devant de la scène une nouvelle star politique : un avocat de 31 ans nommé Barack Obama, Chicago Magazine, janvier 1993

Au niveau de ses exigences techniques, une opération d'enregistrement d'électeurs ressemble à une mini-campagne électorale. Barack l'a dirigée de façon superbe. Je n'ai aucun doute qu'il pourrait de la même façon diriger une campagne politique tout aussi bonne si c'est ce qu'il décide de faire après John Schmidt, conseiller du maire de Chicago cité par le Chicago Magazine en 1993

"Des politiciens noirs moins doués que Harold Washington (1er maire noir de Chicago NDLR) découvrirent ce que les politiciens blancs savaient depuis très longtemps, à savoir que l’incitation à la haine raciale pouvait compenser une foule de limites (...) comme le sexe à la télé ou la violence, la fureur noire trouvait toujours une colère disponible" Barack Obama, les rêves de mon père (1995)

"Aux Etats-Unis, nous avons ce fort penchant pour l’action individuelle. Nous idolâtrons le héros du type John Wayne qui arrive et change les choses avec ses deux pistolets étincellants. Mais les actions individuelles, les rêves individuels ne sont pas suffisants. Nous devons nous unir dans l’action collective, construire des institutions collectives et des organisations" Barack Obama, Chicago Reader (1995)





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