Les Antilles se révoltent contre la « pwofitazyon », c’est à dire l’exploitation économique des populations, mais Nicolas Sarkozy s’en moque, préférant se promener dans les pays du Golfe persique. Qui a dit que les départements d’Outre-Mer faisaient partie intégrante de la France ? En tout cas, pour le locataire de l’Elysée les choses sont claires : les Nègres de la république n’ont pas le droit de revendiquer leurs droits.Jugez plutôt.
D’abord, au commencement des grèves générales contre la « vie chère », voilà déjà 3 semaines, le monarque élyséen attend 10 jours avant d’envoyer son consul général, Yves Jégo, sur ces terres « lointaines et hostiles » qui défient la République.
Ensuite, alors qu’il fait son auto- promotion pendant 90 minutes sur les chaînes de télévision, jeudi dernier, devant des pseudos journalistes de TF1 et France 2, il n’évoque en aucun moment les manifestations et les grèves générales qui paralysent la Guadeloupe et la Martinique. Est-ce la peur d’une contamination à la métropole qui explique une pareille attitude ? Faut-il en déduire que ce qui se passe loin du pouvoir central, excepté en Corse, n’a pas d’importance pour le gouvernement UMP ?
Enfin, comme un ultime bras d’honneur adressé à ces « sauvages » et descendants d’Africains exploités pendant 4 siècles de barbarie esclavagiste et négrière, Nicolas Sarkozy ne trouve rien de mieux que de rappeler son « envoyé spécial » alors qu’un compromis était en cours d’élaboration. Quel foutage de gueule !
A l’évidence, la révolte des Nègres inquiète au plus haut point, d’où la stratégie de mépris affichée au sommet de l’Etat. Et pour cause, il y a bien de quoi s’inquiéter, d’autant plus que les Français rejettent désormais massivement la politique arbitraire du pouvoir, et que les Antilles sont souvent à la pointe des mouvements insurrectionnels ( soulèvements anti-esclavagiste en 1802 et 1848, résistance face au nazisme en 1939, révoltes sociales en 1967….) C’est dire si le « malaise Noir » terrorise plus que jamais l’omniprésident.
Au delà de cette réalité, ce qu’il faut surtout retenir de l’attitude scandaleuse de Nicolas Sarkozy et ses petits copains, c’est qu’il existe un réel déni de citoyenneté à l’égard des Noirs de la République, n’en déplaise à tous ceux qui parlent de la « diversité » pour atténuer « l’effet Obama ». Autrement dit, les idéaux de la révolution française « Liberté, Egalité, Fraternité » ne s’appliquent pleinement qu’aux blancs, et exceptionnellement à ceux qui rapportent les médailles pour « l’amère patrie ». C’est bien le constat qu’il faut faire devant l’indifférence institutionnelle qui entoure les revendications légitimes des populations ultramarines, notamment en Guadeloupe, Martinique…..et prochainement la Guyane. Et Nicolas Sarkozy ne pouvait pas mieux le démontrer.
Qu’on ne s’y trompe pas, les actes posés valent mieux que tous les beaux discours faussement républicains. Si les soulèvements contre la « pwofitazyon », plus particulièrement l’ordre post-esclavagiste dans les colonies d’Outre-Mer, n’ont pas eu l’écho qu’il fallait dans les médias et au sein de la classe politique, toutes tendances confondues, c’est parce que la République n’a pas soldé le racisme institutionnel qu’elle a hérité du commerce du bois d’ébène, codifié par le Code Noir 1685, et qui faisait de l’esclavage des Nègres un monopole d’Etat, en l’occurrence du royaume de France. On ne peut pas comprendre ce qui prévaut toujours sur ses « terres lointaines » sans revisiter l’histoire de France. Si l’esclavage a été aboli en 1848, il reste à supprimer les privilèges octroyés aux descendants des esclavagistes, c’est à dire les békés, qui gèrent l’économie ultramarine à la manière de leurs parents dans les plantations de canne de sucre.
A2N
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