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Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur.










Saturday, November 07, 2009

La face cachée des banques

6 novembre 2009



Quand on ouvre un livre de l'auteur Éric Laurent, on sait qu'il sera question de complot. Ce journaliste fait de l'enquête depuis des décennies, se balade un peu partout dans le monde, aime bien aller aux États-Unis et a publié plusieurs livres-chocs, où il débusque les « faces cachées » de l'économie et de grands événements. Après les magouilles du pétrole et les dessous du 11 septembre 2001, il s'attaque aujourd'hui à « une communauté à l'influence disproportionnée qui agit avec un mépris absolu de l'intérêt général », c'est-à-dire le monde de la finance.

La face cachée des banques est une charge au vitriol, détaillée et argumentée contre ceux qui ont provoqué la crise financière. Ça se lit comme un roman, c'est bien écrit, et Éric Laurent s'assure de susciter notre indignation. Est-ce le montage qu'il fait des événements ou sont-ce les faits qui sont tout simplement accablants quand on met le casse-tête en place?

Oubliez Bernard Madoff, nous dit-il d'entrée de jeu, cette affaire n'est là que pour faire du brouillard sur le vrai scandale: les façons de faire à Wall Street et la complicité de Washington, de Ronald Reagan à... Barack Obama.

Le contrôle des milieux financiers

D'abord, des chiffres: le monde financier a acquis au fil des décennies un pouvoir exceptionnel. Selon Éric Laurent, de 1973 à 1985, le secteur financier représentait 16 % de tous les profits dégagés dans le monde. En 1986, 19 %. Dans les années 1990, on a connu des années à plus de 30 %. Au début des années 2000, le monde financier représentait plus de 40 % des profits de la planète. Cette croissance exceptionnelle s'explique par le fait que les banques sont devenues « des marchands de dettes ».

Marchands de dettes, les banques ont vendu sur le marché des titres de dettes, ce qui leur permettait de se débarrasser de créances encombrantes et leur donnait plus d'espace pour manoeuvrer, spéculer et échafauder d'autres schémas financiers complexes et payants.

Marchands de dettes aussi, selon Éric Laurent, au sens où le système a rendu l'Américain moyen dépendant du crédit, en le poussant à s'endetter pour vivre. « Cette frénésie d'emprunt reflète, au fil des ans, non pas l'insouciance des Américains, mais au contraire leur inquiétude face à la diminution de leur pouvoir d'achat. »

Si les banques ont pu aller aussi loin, c'est grâce à la complicité des agences de notation, « à l'origine de la crise », selon Éric Laurent. La Réserve fédérale a autorisé les banques à réduire leur niveau de capital en réserves, « si elles pouvaient prouver que le risque de défaut de paiement était « vraiment négligeable » et si leurs produits étaient notés AAA. » Rien de plus simple. Docilement, les agences de notation ont donné du AAA sur une tonne de produits dérivés, délestant ainsi les banques d'obligations qui les empêchaient d'emprunter et d'investir davantage.

Le secteur des dérivés atteignait 600 000 milliards de dollars en valeur en 2007. « Le montant des dérivés reposant sur des emprunts immobiliers était de 35 milliards en 1994, ajoute l'auteur. Il atteint 625 milliards de dollars en 2005. »

Wall Street et Washington

Cela dit, Éric Laurent établit des liens serrés entre Wall Street et Washington. On a souvent dit que Ronald Reagan avait ouvert la voie à la libéralisation des marchés. Mais, selon Éric Laurent, c'est Bill Clinton et les gens de finance qui l'entouraient qui ont mené à la déréglementation des marchés financiers et aux possibilités exceptionnelles d'enrichissement pour les banques. « Clinton, le politicien désargenté, était littéralement fasciné par les responsables des grands établissements financiers. »

C'est Robert Rubin, secrétaire au Trésor de Bill Clinton, qui va faire adopter à la fin des années 90 le Financial Services Modernisation Act et qui en profitera un peu plus tard en devenant le patron de Citigroup. Cette loi est venue autoriser « la concurrence entre banques de dépôt, banques d'investissement et compagnies d'assurances. Elle favorise les surenchères et les excès qui déboucheront neuf ans plus tard sur la crise actuelle. Cette loi autorise également les fusions entre établissements différents. »

En fait, selon Éric Laurent, c'est tout le système qui a permis aux banques d'agir comme bon leur semblait, de favoriser leur croissance par n'importe quel moyen et de le faire en sachant que leurs alliés, qui contrôlent les finances à Washington, allaient les sauver si une crise éclatait. L'auteur affirme que c'est exactement ce qu'a fait Hank Paulson, l'homme des finances de George W. Bush, ancien patron de Goldman Sachs, et Tim Geithner, ex-président de la Réserve fédérale de New York et aujourd'hui secrétaire au Trésor de Barack Obama.

Éric Laurent va plus loin encore: « Paulson aurait pu sauver Lehman, mais l'ancien président de Goldman Sachs avait pris encore une fois le pas sur le ministre des Finances et voyait dans les difficultés rencontrées par son rival une formidable opportunité pour l'effacer définitivement de la carte financière. »

Ironie du sort, selon Éric Laurent, « grâce à Henry Paulson, le secteur financier découvrait les joies d'un socialisme idéal pour lui: l'État volait à son secours et mettait l'argent public à sa disposition, sans contrepartie. »

Et puis, une révélation: « Le plan de sauvetage (de plus de 180 milliards de dollars) d'AIG est un trompe-l'oeil. Une partie de ces sommes a transité par AIG pour être reversée discrètement à plusieurs établissements bancaires », dont Goldman Sachs, UBS, BNP Paribas et Crédit Agricole. « Ce sont 52 milliards de dollars provenant du sauvetage qui seront reversés, via AIG, à des banques américaines et étrangères. »

Donc, vaste complot selon Éric Laurent. « Je demeure convaincu, écrit-il, que le secteur financier touché par cette crise, passé le premier moment d'inquiétude, n'a jamais été aux abois. » Pendant ce temps, plus de 7,3 millions d'Américains ont perdu leur emploi depuis le début de la récession, du jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale.


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