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Friday, October 17, 2008

Projection des voix au Collège électoral, au 16 octobre 2008

CETTE SEMAINE :
• Barack Obama consolide son avance dans les sondages et dans les États-clés.
• Le troisième et dernier débat présidentiel fut le plus intéressant mais il ne marque pas un tournant dans la campagne.
• Barack Obama dispose de trois atouts majeurs dans sa course vers la Maison-Blanche.
• L'État-clé de la semaine : la Pennsylvanie.

SI LES AMÉRICAINS VOTAIENT AUJOURD'HUI[1]

Projection des voix au Collège électoral, au 16 octobre 2008 :
BARACK OBAMA : 286 - John MCCAIN : 158 – INDÉCIS : 94
(270 voix sont nécessaires pour remporter la victoire)

L'ANALYSE DE LA SEMAINE

À moins de trois semaines de l'élection, le dernier débat présidentiel constituait pour John McCain une des dernières occasions pour déstabiliser Barack Obama dans une course à la Maison-Blanche qui apparaît de plus en plus jouée. Même si le format (les deux candidats étaient assis autour d'une table) a favorisé des échanges plus substantiels et dynamiques, ce dernier face-à-face n'aura cependant pas altéré la tendance qui se dégage depuis la mi-septembre et l'amplification de la crise financière. Barack Obama vogue sur les éléments favorables aux Démocrates[2], tandis que John McCain est proche d'être submergé par la vague économique, devenue le seul enjeu d'importance aux yeux des électeurs.

Barack Obama a actuellement trois solides atouts en main. Premièrement, il est imperturbable et impossible à déstabiliser.
Ce trait de caractère a certes pu lui valoir d'être qualifié d'arrogant ou d'élitiste, mais il s'est révélé un atout redoutable depuis l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle en février 2007, tant au cours des primaires démocrates que lors des débats avec John McCain. Ainsi, alors que ce dernier a essayé de l'attaquer sur ses relations avec Bill Ayers, fondateur d'un groupuscule aux tendances terroristes, le Weather Underground, actif dans les années 1960, Barack Obama a répondu avec flegme et précision, parvenant même à retourner l'argument contre le candidat républicain. Il a en effet mentionné que le comité sur lequel il avait siégé avec M. Ayers avait été fondé par un ancien conseiller de Ronald Reagan. En période de crise sévère aux Etats-Unis, ce sang-froid combiné à une certaine assurance renforce très nettement la stature de présidentiable de Barack Obama. Il bénéficie par exemple d'un avantage de respectivement 14, 3 et 7 points dans des questions de sondages telles que qui est le meilleur leader, qui peut gérer une crise majeure soudaine et qui a le meilleur jugement[3]. Même si celui-ci, tout comme John McCain, est toujours incapable de présenter un plan précis de sortie de crise.

Le deuxième atout dont dispose Barack Obama est la domination quasi-exclusive de l'économie comme enjeu de l'élection. Il bénéficie en la matière de la bonne réputation des Démocrates pour gérer ce type de questions, que ce soit du souvenir du New Deal de Franklin D. Roosevelt ou plus récemment des années heureuses de la présidence Clinton. Obama capitalise également sur le fait que la majorité des Américains considère les Républicains et l'administration Bush en particulier comme responsables de la crise économique actuelle et de la dégradation de la situation générale des États-Unis. Le fait que le parti Républicain soit largement perçu comme l'allié de Wall Street, bénéficiaire de ses largesses et sauveur de ses errements, renforce la volonté de sanctionner le parti au pouvoir.

Troisièmement, Barack Obama peut s'appuyer sur une manne financière considérable et dont les effets se font pleinement sentir.
La campagne d'Obama inonde ainsi en ce moment les États-clés tels que la Virginie, l'Ohio, le Colorado ou encore la Floride de milliers de spots publicitaires et y emploie des armées d'organisateurs bien rémunérés dont la mission est de veiller à ce que les électeurs démocrates votent le 4 novembre. Par exemple, dans la seule région du nord de la Virginie, Obama a diffusé au cours des trois dernières semaines de septembre pas moins de 1342 publicités. Sur la même période et dans la même région, John McCain en a diffusé seulement 8 ! A niveau national, Barack Obama dépense huit fois plus que John McCain et le parti Républicain réunis en publicités[4]. Cette puissance financière sans précédent du candidat démocrate lui permet d'être compétitif et même en avance dans des États traditionnellement favorables aux Républicains, comme la Virginie qui n'a pas voté pour un démocrate à l'élection présidentielle depuis 1964.

Saviez-vous que …

Barack Obama a à ce jour amassé plus de 454 millions de dollars pour mener sa campagne, John McCain se contentant d'un peu plus de 230 millions. Une grande partie, environ 50 %, de ces sommes est utilisée pour financer des publicités télévisées. Obama a ainsi dépensé près de 200 millions pour diffuser 394 828 spots et McCain un peu plus de 96 millions pour 231 204 spots. La diffusion de ces publicités se concentre dans les États-clés pour remporter la Maison-Blanche, tout particulièrement le New Hampshire, la Pennsylvanie, l'Ohio, le Michigan, le Colorado, la Virginie et la Floride[5].

Face à ces atouts du candidat démocrate, John McCain apparaît fort dépourvu. Incapable de déstabiliser Barack Obama lors des trois débats présidentiels, l'écart de 7 points en moyenne qui le sépare de Barack Obama dans les sondages nationaux depuis deux semaines apparaît de plus en plus difficile à combler. En fait, depuis le début des sondages pour l'élection présidentielle en 1936 par la société Gallup, un seul candidat est parvenu à combler un tel déficit si peu de temps avant le scrutin. Le 26 octobre 1980, Ronald Reagan était crédité de 39 % des intentions de vote contre 47 % pour Jimmy Carter[6]. Or, l'unique débat présidentiel qui avait permis à Reagan de renverser cette situation avait eu lieu le 28 octobre. John McCain ne dispose plus aujourd'hui d'une telle occasion et il semble devoir compter sur une erreur majeure de son adversaire (qui n'en a pas commis une en 20 mois de campagne) ou sur une crise internationale grave pour pouvoir espérer inverser la tendance qui le conduit vers la défaite.

Il n'est donc guère surprenant de constater que les partisans et stratèges républicains soient inquiets, pessimistes et dans une large part résignés. 80 % considèrent en effet comme très probable une victoire de Barack Obama[7]. Beaucoup appellent à un changement radical de stratégie de campagne de John McCain. Ils militent soit pour une campagne plus agressive (en particulier sur les liens d'Obama avec le révérend Jeremy Wright), ou au contraire pour un retour du « vrai » McCain, l'imprévisible (le « maverick ») qui attiraient les indépendants. Quoiqu'il en soit, l'objectif pour nombre de Républicains est maintenant d'éviter que le scrutin du 4 novembre ne ressemble à un écrasement. C'est pourquoi John McCain devrait concentrer les dernières semaines et les quelques ressources financières dont il dispose à essayer de conserver des États traditionnellement républicains pour prévenir un raz-de-marée démocrate.

L'économie est sans conteste l'enjeu déterminant de cette élection présidentielle[8]. Le prochain président n'aura cependant pas uniquement la lourde tâche de redresser le système financier et l'économie américaine. Il devra en outre :


• Définir une stratégie de retrait de l'Irak qui ne fragilise pas les récents et fragiles acquis en matière de sécurité ;
• Élaborer une nouvelle stratégie pour le conflit afghan ;
• Préparer un budget de l'État fédéral pour 2010 dans un contexte économique et fiscal délicat (le déficit du budget fédéral pour 2009 pourrait atteindre 914 milliards de dollars) ;
• Réformer le système d'assurance-maladie et de protection sociale;
• Gérer l'explosion des coûts et le déséquilibre budgétaire du système de santé pour les aînés, le Medicare[9].
Les quatre années du prochain mandat présidentiel seront donc à la fois très longues, très chargées et trop courtes pour relever de tels défis.

L'État-clé de la semaine : le Michigan[10].

Population : 12,4 millions

Nombre de voies au Collège électoral : 21

La Pennsylvanie a été remportée par le candidat démocrate lors des quatre dernières élections présidentielles. Barack Obama y a été en difficulté lors des primaires démocrates, perdant face à Hillary Clinton par une marge de 10 points. John McCain avait alors beaucoup d'espoir d'être compétitif dans cet État où il pensait pouvoir compter sur le scepticisme des électeurs blancs de la classe moyenne et des Reagan Democrats vis-à-vis de Barack Obama. Or, l'explosion des inscriptions d'électeurs démocrates sur les listes électorales place ce dernier en excellente position pour remporter l'État. À surveiller le 4 novembre : le vote dans les banlieues périphériques de Philadelphie où les Reagan Democrats sont très nombreux. Philadelphie et Pittsburgh devraient massivement voter pour Obama.



Pour aller plus loin :

- Gail Collins, « Three Guys and a Table », The New York Times, 16 octobre 2008.

- Martin Kady, « Democrats' plan : New Deal 2.0 ? » , Politico.com, 14 octobre 2008.

- Harold Meyerson, « Gods That Failed », Washington Post, 15 octobre 2008.

- John Harwood, « History Suggests McCain Faces an Uphill Battle », The New York Times, 13 octobre 2008.


Ce bulletin est réalisé par Julien Tourreille, Chercheur à l'Observatoire sur les États-Unis de la
Chaire Raoul-Dandurand (tourreille.julien@uqam.ca)

Pour tout savoir sur les élections américaines, consultez le
http://www.dandurand.uqam.ca/electionsusa2008

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Source : [1]RealClearPolitics.com, http://www.realclearpolitics.com/epolls/maps/obama_vs_mccain/
[2]Peter Wallsten, David Zucchino et Bob Drogin, « Obama rides a wave of bad economic news », Los Angeles Times, 12 octobre 2008.
[3]Jay Cost, « To the Public, Obama Looking Like a President », RealClearPolitics.com, 14 octobre 2008.
[4]Jeanne Cummings, « Obama drowning out McCain in TV ads », Politico.com, 15 octobre 2008.
[5]Source :
http://www.cnn.com/ELECTION/2008/map/ad.spending/
[6]John Harwood, « History Suggests McCain Faces an Uphill Battle », The New York Times, 13 octobre 2008.
[7]Walter Shapiro, « How John McCain could still win », Salon.com, 13 octobre 2008.
[8]Michael Gerson, « Ambushed by History », Washington Post, 15 octobre 2008.
[9]Susan Page, « Next president confronts staggering to-do list », USA Today, 14 octobre 2008.
[10]Sources : Washington Post,
http://projects.washingtonpost.com/2008/elections/co/president/ ; The New York Times, http://elections.nytimes.com/2008/president/whos-ahead/key-states/map.html ; CBS News, http://www.cbsnews.com/stories/2008/07/24/politics/main4290416.shtml ; Politico.com http://www.politico.com/convention/swingstate.html

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