Au président [Howard] Dean et à mon grand ami Dick Durbin, et à tous mes concitoyens de cette grande nation, avec un gratitude profonde et une grande humilité, j’accepte cette nomination pour la présidence des Etats-Unis d’Amérique.
Laissez-moi exprimer mes remerciements à l’ensemble des candidats qui m’ont accompagné dans ce voyage, et spécialement celle qui a fait le plus de chemin, une championne des travailleurs américains et une source s’inspiration pour mes filles et pour les vôtres, Hillary Clinton.
Au Président Clinton, au President Bill Clinton, qui a fait hier soir l’éloge du changement comme lui seul pouvait le faire…
… à Ted Kennedy, qui incarne l’esprit de l’intérêt général…
… et au prochain vice-président des Etats-Unis, Joe Biden : je vous remercie tous. Je suis très reconnaissant de terminer ce voyage en compagnie d’un des meilleurs hommes d’Etat de notre époque, un homme à l’aise avec tout le monde, aussi bien avec les dirigeants internationaux qu’avec les conducteurs du train Amtrack qu’il prend chaque soir pour rentrer chez lui.
A l’amour de ma vie, notre prochaine first lady, Michelle Obama…
… et à Malia et Sasha, je vous aime tant, et je suis si fier de vous.
"Maintenir le rêve"
Il y a quatre ans, je me tenais devant vous et je vous racontait mon histoire, celle d’une union brève entre un jeune homme du Kenya et une jeune femme du Kansas qui n’était ni fortunés, ni connus, mais qui partageaient la conviction qu’en Amérique, leur fils pourrait faire ce qu’il aurait en tête, quoi que ce soit.
Cela, c’est la promesse qui distingue ce pays des autres, le fait qu’avec du labeur et du sacrifice, chacun d’entre nous peut poursuivre son rêve individuel, tout en faisant partie d’une grande famille américaine qui assure à la génération suivante la possibilité de poursuivre, elle aussi, ses rêves.
C’est la raison pour laquelle je suis là ce soir. Parce que depuis 232 ans, chaque fois que cette promesse était en danger, des hommes et des femmes ordinaires, étudiants et soldats, fermiers et professeurs, infirmières et hommes à tout faire, ont trouvé le courage de la maintenir vivante.
"Nous valons mieux que ces huit années passées"
Nous nous rencontrons à un de ces moments clé, une époque où la nation est en guerre, notre économie est en difficulté, et la promesse américaine a été de nouveau menacée.
Ce soir, davantage d’Américains sont sans emploi, et davantage d’Américains travaillent plus dur pour gagner moins. Beaucoup, parmi vous, ont perdu leur logement, davantage encore ont vu la valeur de leur logement chuter. Beaucoup, parmi vous, ont des voitures qu’ils n’ont plus les moyens de conduire, des cartes de crédit, des factures qu’ils ne peuvent plus honorer, et des frais scolaires hors de portée de leur bourse.
A ces défis, la réponse n’est pas seulement du côté du gouvernement. Mais le fait que personne n’y réponde est le résultat d’un échec des politiques en panne de Washington, et des mauvaisses politiques de George W. Bush.
Amérique, nous valons mieux que ces huit années passées. Nous sommes un meilleur pays que cela ! Ce pays vaut mieux qu’un pays dans lequel une femme dans l’Ohio, au bord de la retraite, après une vie de dur labeur, risque le désastre à la moindre maladie.
Nous sommes un pays qui vaut mieux que celui où, un homme dans l’Indiana doit emballer les machines sur lesquelles il travaillait depuis 20 ans, et les voir partir en bâteau vers la Chine, et avoir la gorge serrée en expliquant combien il se sent en échec quand il revient chez lui raconter la nouvelle à sa famille.
"Ce soir, je dis au peuple américain : cela suffit !"
Nous avons plus de générosité qu’un gouvernement qui laisse ses vétérans dormir dans la rue et des familles s’enfoncer dans la pauvreté, qui ne lève pas le petit doigt, qui ne lève pas le petit doigt lorsqu’une des plus grandes villes américaine se noie sous nos yeux.
Ce soir, ce soir, je dis au peuple américain, aux Démocrates et aux Républicains, à travers ce pays : cela suffit ! Ce moment…Ce moment, ce moment, cette élection est notre chance pour garder vivante, au XXI° siècle, la promesse américaine.
Parce que la semaine prochaine, dans le Minnesota, le même parti qui vous a donné deux mandats de George Bush et Dick Cheney va vous demander un troisième mandat.
Et nous sommes ici, nous sommes ici parce que nous aimons trop ce pays pour laisser les quatre prochaines années ressembler aux huit précédentes. Le 4 novembre, le 4 novembre, nous devons nous lever et dire : huit, ça suffit.
"Le bilan est clair : McCain a voté dans 90% des cas avec George W. Bush"
Maintenant, qu’il n’y ait pas d’ambiguïté. Le candidat républicain, John McCain, a porté l’uniforme de ce pays avec courage et distinction, et nous lui devons pour cela gratitude et respect.
Et la semaine prochaine, nous entendrons parler de ces épisodes où il a pris ses distances avec son parti, présentés comme des preuve qu’il peut apporter le changement dont nous avons besoin.
Mais le bilan est clair : John McCain a voté dans 90% des cas avec George W. Bush. Le sénateur McCain aime parler de « jugement » mais, vraiment, qu’est-ce qu’un tel jugement quand vous estimez que George W. Bush a eu raison dans 90% des cas ?
Je ne sais pas si c’est votre cas, mais je ne suis pas prêt à parier sur le changement avec 10% de chances de gagner. La vérité, c’est que sur tous les problèmes qui pourraient avoir un impact sur nos vies, santé, éducation, économie, le sénateur McCain a été tout sauf indépendant.
"Une « nation de pleurnichards »"
Il a déclaré que l’économie avait fait de grands progrès sous ce président. Il a dit que les fondamentaux de l’économie étaient solides. Et quand un de ses principaux conseillers, l’homme qui a rédigé son programme économique, a déclaré à propos des les angoisses ressentis par les Américains, que ces derniers souffraient juste d’une récession mentale et que nous étions devenus, je le cite, une « nation de pleurnichards »
Une nation de pleurnichards ? Allez dire cela aux fiers ouvriers d’une usine automobile du Michigan qui continuaient à venir chaque jour et à travailler plus dur que jamais après l’annonce de la fermeture de l’usine, parce qu’ils savaient que d’autres gens comptaient sur les freins qu’ils fabriquaient.
Allez dire cela aux familles de militaires qui portent leur fardeau en silence, lorsqu’ils voient leurs êtres aimés partir pour leur troisième, quatrième, cinquième, mission. Ce ne sont pas des pleurnichards. Ils travaillent dur, ils tiennent leurs engagements, et ils continuent sans se plaindre. Ce sont les Américains que je connais.
"McCain n’est pas au courant"
Cela dit, je ne crois pas que le sénateur McCain soit indifférent à ce qui se passe dans la vie des américains. Je pense simplement qu’il n’est pas au courant.
Pourquoi, sinon, définirait-il une personne de la classe moyenne comme quelqu’un qui gagne moins de 5 millions de dollars par an ? Pourquoi proposerait-il aux grandes entreprises et autres compagnies pétrolières des centaines de milliards de dollars de cadeaux fiscaux, mais pas un penny de baisse d’impôts pour plus de 100 millions d’américains ?
Pourquoi, sinon, proposerait-il un plan santé qui en réalité va grever les prestations des gens ou un plan-éducation qui ne prévoit pas du tout d’aider les familles à payer les dépenses d’université, ou encore un plan qui privatiserait le système retraite et jouerait notre retraite à la loterie ?
Le problème n’est pas que John McCain s’en fiche ; c’est qu’il ne pige pas.
Pendant deux décennies il a souscrit à cette vieille philosophie républicaine complètement discréditée : donnez de plus en plus à ceux qui possèdent le plus, et priez pour que la prospérité s’ensuive et redescende vers tous les autres.
A Washington, ils appellent cela la « société de propriétaires », mais ce que cela signifie, c’est que vous devez vous débrouiller tout seul. Au chômage ? pas de chance, c’est dûr, débrouillez vous. Pas de couverture maladie ? Le marché s’en occupera, débrouillez vous. Né dans la pauvreté ? Prenez votre sort en main, débrouillez-vous.
"Comment nous voyons les choses"
Bon, il est temps qu’ils deviennent « propriétaires » de leurs propres échecs. Il est temps pour nous de changer l’Amérique. Et c’est la raison pour laquelle je me présente à l’élection du président des Etats-Unis.
Vous voyez, nous, les démocrates nous mesurons de façon très différente ce qui constitue le progrès dans ce pays. Nous le mesurons en regardant combien de personnes peuvent trouver un boulot pour rembourser leurs prêts immobiliers, en regardant si vous pouvez épargner un peu d’argent chaque mois afin que vous puissiez un jour assister à la remise d’un diplôme universitaire à votre enfant.
Nous mesurons le progrès en constatant les 23 millions d’emplois créés lorsque Bill Clinton était président. Une époque pendant laquelle une famille moyenne américaine avait vu son revenu grimper de 7500 dollars, alors qu’il a baissé de 2000 dollars sous George W. Bush.
Nous mesurons la force de l’économie non pas en comptant les milliardaires ou les profits du classement de Fortune, mais en regardant si quelqu’un, avec une bonne idée, peut prendre un risque et lancer une nouvelle entreprise, ou si une serveuse qui vit de pourboires peut prendre une journée pour s’occuper de son enfant malade sans perdre son emploi ; une économie qui honore la dignité du travail.
Les « fondamentaux » que nous utilisons pour mesurer la solidité de l’économie, c’est de déterminer si nous pouvons faire vivre cette promesse fondamentale qui a fait des Etats-Unis un grand pays, cette promesse pour laquelle je suis ici ce soir.
Parce que, sur les visages de ces jeunes vétérans qui reviennent d’Irak ou d’Afghanistan, je vois mon grand-père, qui s’était enrôlé après Pearl Harbour, avait marché dans l’armée de Patton, et avait été récompensé par une nation pleine de gratitude qui lui avait donné la chance d’étudier à l’université, grâce au financement de la loi sur les GI.
Sur le visage de ce jeune étudiant, qui dort trois petite heures avant son travail de nuit, je pense à ma mère, qui a élevé, seule, ma soeur et moi, alors qu’elle travaillait et étudiait pour avoir un diplôme, qui a dû à une occasion revenir aux bons alimentaires, mais qui a quand même réussi à nous envoyer dans les meilleures écoles du pays grâce à l’aide des prêts scolaires et des bourses.
Quand j’écoute un autre travailleur qui me dit que son usine a fermé, je me souviens de tous ces hommes et ces femmes dans le sud de Chicago, que j’ai soutenu et pour lesquels je me suis battu il y a 20 ans après la fermeture de l’aciérie locale.
Et, lorsque j’entends une femme me parler de ses difficultés à démarrer sa propre affaire, ou à trouver sa voie dans le monde, je pense à ma propre grand-mère qui s’est hissée toute seule du rang de secrétaire à celui de cadre moyen, malgré le handicap d’avoir été une femme qui lui a fait rater plusieurs fois le train des promotions.
C’est elle qui m’a enseigné le fait de travailler dur. C’est elle qui a reporté l’achat d’une nouvelle voiture ou d’une nouvelle robe pour elle afin de me permettre d’avoir une vie meilleure. Elle a misé tout ce qu’elle avait sur moi. Et, bien qu’elle ne soit plus en mesure de voyager, je sais qu’elle regarde ce soir, et cette nuit est aussi la sienne.
Je ne sais pas quel type de vie John McCain imagine que les célébrités mènent, mais c’est cette vie que j’ai connue.
Ce sont mes héros et ce sont leurs histoires qui ont façonné ma vie. Et c’est en leur nom que j’ai l’intention de gagner cette élection et de garder notre promesse vivante en tant que président des Etats-Unis.
"La promesse que nous devons conserver intacte"
Quelle est cette promesse de l’Amérique ? C’est une promesse qui dit que chacun d’entre nous a la liberté de choisir la vie qu’il veut mener, mais que nous avons aussi l’obligation de traiter les autres avec dignité et respect.
C’est une promesse qui dit que le marché doit récompenser l’effort et l’innovation et produire de la croissance, mais que les affaires doivent respecter leurs responsabilités, qui sont de créer du travail pour les Américains, de prendre soin des travailleurs américains, et de respecter le code de la route.
C’est une promesse qui dit que le gouvernement ne peut pas résoudre tous nos problèmes, mais qu’il doit faire ce que nous ne pouvons pas assurer nous-mêmes : nous protéger du mal et fournir à chaque enfant une éducation décente ; conserver une eau propre et nos jouets en sécurité ; investir dans de nouvelles écoles, de nouvelles routes, la science et la technologie.
Notre gouvernement devrait travailler pour nous, pas contre nous. Il devrait nous aider, pas nous faire du mal. Il devrait garantir que les opportunités n’existent pas seulement pour ceux qui disposent de l’argent et de l’influence, mais pour tout Américain disposé à travailler.
C’est ça la promesse de l’Amérique, l’idée que nous sommes responsables de nous-mêmes, mais aussi que nous progressons ou nous reculons comme une nation unie, la croyance fondamentale dans le fait que je suis le protecteur de mon frère, le protecteur de ma soeur.
C’est cela la promesse que nous devons conserver intacte. Voilà le changement qu’il faut introduire immédiatement.
"Ce que je vais faire si je deviens président"
Alors laissez moi vous expliquer ce que signifierait ce changement si je devenais Président.
Le changement, ça signifie que le code des impôts ne récompense pas les lobbyistes qui l’ont rédigé, mais les travailleurs américains et les petites entreprises qui le méritent. Vous savez, contrairement à John McCain, je vais cesser d’accorder des exonérations fiscales aux entreprises qui délocalisent les emplois à l’étranger, et je vais commencer à les accorder à celles qui créent des emplois ici, en Amérique.
J’éliminerai l’impôt sur les plus-values pour les petites entreprises et les start-ups qui créent les employés qualifiés et bien payés de demain. Ecoutez bien : je vais réduire les impôts –oui, réduire les impôts- pour 95% des familles laborieuses parce que, dans une économie comme celle-ci, la dernière chose à faire est d’augmenter les impôts pour la classe moyenne.
"Aujourd’hui, nous importons trois fois plus de pétrole que lorsque le sénateur McCain a été élu la première fois"
Et, pour le bien de notre économie, de notre sécurité, et l’avenir de notre planète, je me donnerai un objectif clair en tant que Président : en dix ans, je mettrai fin à notre dépendance vis-à-vis du pétrole du Moyen Orient.
Nous ferons tout cela. Washington parle depuis 30 ans de notre dépendance vis-à-vis du pétrole. Et, à ce propos, John McCain a fait partie de 26 de ces années-là. Et, pendant cette période, il a dit non à des voitures moins gourmandes en énergie, non aux investissements dans les énergies renouvelables, no aux carburants renouvelables. Aujourd’hui, nous importons trois fois plus de pétrole que lorsque le Sénateur McCain a été élu la première fois.
Il est temps de mettre fin à cette dépendance et de considérer que l’exploration [pétrolière] n’est qu’une mesure transitoire, pas une solution à long terme, pas même l’ébauche d’une solution.
En tant que Président, je puiserai dans nos réserves de gaz naturel, j’investirai dans les technologies de charbon propre, et je trouverai les moyens de contrôler en toute sécurité l’énergie nucléaire. J’aiderai notre industrie automobile à se rééquiper, de telle manière que des voitures économes en énergie puissent être construites ici, en Amérique.
Et j’investirai 150 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie dans les sources d’énergie renouvelables accessibles – l’éolien, le solaire, la prochaine génération de biocarburants, un investissement qui créera de nouvelles industries et 5 millions d’emplois bien payés et qui ne pourront pas être délocalisés.
"L’heure n’est plus aux plans modestes"
A l’Amérique, je dis que l’heure n’est pas aux plans modestes. Il est temps de tenir notre obligation morale de garantir à chaque enfant une éducation de niveau mondial, car c’est ce qu’il faut pour faire partie de la compétition de l’économie globale.
Vous savez, Michelle et moi sommes ici ce soir car nous avons eu la chance d’avoir reçu cette éducation. Et je ne permettrai pas de compromis sur ce point, qui priverait certains enfants de cette chance-là.
J’investirai dans l’éducation au plus jeune age. Je recruterai une armée de nouveaux enseignants et leur fournirai des salaires élevés et leur accorderai plus de soutien. En échange, j’attendrai d’eux des niveaux élevés et qu’ils aient plus de comptes à rendre.
Et nous tiendrons notre promesse envers chaque jeune Américain : si vous vous engagez à servir votre communauté ou votre pays, nous ferons en sorte que vous puissiez vous permettre l’accès à l’université.
C’est aujourd’hui l’heure de tenir notre promesse d’offrir une couverture médicale accessible et bon marché pour tout Américain.
J’ai vu ma mère se débattre avec les compagnies d’assurance alors qu’elle était alitée en train de mourir d’un cancer. Je ferai en sorte que ces sociétés cessent d’imposer des discriminations à ceux qui sont souffrants et ont le plus besoin de soins.
C’est aujourd’hui qu’il faut aider les familles en introduisant des journées de congé maladie, et de meilleurs congés familiaux, car personne, en Amérique, ne devrait avoir à choisir entre garder son emploi et s’occuper d’un enfant malade ou d’un parent souffrant.
C’est aussi aujourd’hui qu’il nous fait changer les lois sur la faillitte, afin de protéger les retraites des bonus des PDG, et qu’il faut protéger la Sécurité sociale des générations futures.
C’est aujourd’hui qu’il faut tenir la promesse d’un travail égal pour une journée de travail équivalente, car je veux que mes filles aient les mêmes opportunités que vos fils.
"Comment nous financerons ce programme"
Une partie de ces projets coûteront de l’argent, c’est pourquoi j’ai expliqué comment j’allais les financer jusqu’au dernier centime. En supprimant les niches des entreprises et les paradis fiscaux qui n’aident pas l’Amérique à croître.
Mais je vais également passer le budget fédéral au peigne fin, ligne par ligne, éliminer les programmes qui ne fonctionnent plus, et rendre plus efficaces et moins coûteux ce dont nous avons encore besoin, car nous ne pouvons pas faire face aux défis du XXI° siècle avec la bureaucratie du XX° siècle.
Et, en tant que Démocrates, nous devons admettre que pour réaliser la promesse de l’Amérique, il faudra plus que de l’argent. Il faudra un sens des responsabilité renouvelé de la part de chacun d’entre nous, retrouver ce que John F. Kennedy appelait notre force intellectuelle et morale. Oui, le gouvernement doit montrer la voie sur l’indépendance énergétique, mais chacun d’entre nous doit apporter sa contribution, rendre sa maison ou son entreprise plus efficace.
Oui, nous devons fournir plus d’échelles vers le succès pour nos jeunes hommes qui sont tombés dans le crime et le désespoir. Mais nous devons reconnaître que les meilleurs programmes ne remplaceront pas des parents, que ce n’est pas le gouvernement qui peut éteindre la télévision et faire en sorte que les enfants fassent leurs devoir, que les pères assument leurs responsabilités pour offrir amour et conseils à leurs enfants.
La responsabilité individuelle, et la responsabilité collective, c’est l’essence même de la promesse de l’Amérique. Et de la même manière que nous tiendrons cette promesse vis-à-vis de la prochaine génération chez nous, nous devons aussi tenir la promesse de l’Amrique à l’étranger.
"Commandant en chef ? Je suis prêt"
Si John McCain veut avoir un débat pour savoir lequel d’entre nous a le caractère et le jugement nécessaires pour être le prochain Commandant en chef, j’y suis prêt
Car, alors que le Sénateur McCain tournait le regard vers l’Irak quelques jours après le 11 septembre, je me suis levé et je me suis opposé à cette guerre, sachant quelle détournerait l’attention des véritables menaces auxquelles nous faisons face.
Quand John McCain disait qu’on pouvait se débrouiller en Afghanistan, je disais qu’il fallait plus de moyens et plus de troupes pour terminer le combat contre ces terroristes qui nous ont attaqué le 11 septembre, et montrer clairement à Oussama Ben Laden et à ses lieutenants que c’est eux qui sont dans notre collimateur. Vous savez, John McCain aime répéter qu’il suivra Ben Laden jusqu’aux portes de l’enfer, mais il ne va même pas le suivre jusqu’aux caves dans lesquelles il vit.
Et aujourd’hui, aujourd’hui, alors que mon appel pour un calendrier en vue de retirer nos troupes d’Irak a été repris en écho par le gouvernement irakien et même par l’administration Bush, et après avoir appris que l’Irak a un surplus de 79 milliards de dollars tandis que nous nous vautrons dans le déficit, John McCain s’isole dans son refus obstiné d’en finir avec une guerre erronée.
Ce n’est pas de cette sagesse dont nous avons besoin ; cela ne protégera pas les Etats-Unis. Nous avons besoin d’un président qui puisse faire face aux menaces du futur, qui ne continue pas de reprendre les idées du passé.
Vous ne provoquez pas la défaite d’un réseau terroriste actif dans 80 pays en occupant l’Irak. Vous ne protégez pas Israël et dissuadez l’Iran simplement en utilisant des mots durs à Washington. Vous ne pouvez pas vraiment aider la Géorgie lorsque que vous avez mis à rude épreuve vos anciennes alliances.
Si John McCain veut suivre George Bush avec encore plus de discours ferme et de stratégie mauvaise, c’est son choix, mais ce n’est pas ce dont l’Amérique a besoin.
"Nous sommes le parti de Roosevelt et de Kennedy"
Nous sommes le parti de Roosevelt. Nous sommes le parti de Kennedy. Alors ne me dites pas que les Démocrates ne défendront pas le pays. Ne me dites pas que les Démocrates ne nous protégeront pas.
La politique étrangère Bush-McCain a gaspillé l’héritage que plusieurs générations d’Américains, démocrates et républicains, ont construit, et nous sommes ici pour rétablir cet héritage.
Comme commandant en chef, je n’hésiterai jamais à défendre cette nation, mais je n’enverrai nos troupes qu’avec une mission claire et un engagement sacré de leur fournir l’équipement dont elles ont besoin pour se battre et la protection et les soins qu’elles méritent quand elles reviennent.
Je finirai la guerre en Irak avec responsabilité et je finirai la lutte contre Al Qaeda et les taliban en Afghanistan. Je reconstruirai notre force militaire pour affronter les conflits futurs mais je renouvellerai aussi la diplomatie directe, ferme, qui peut empêcher l’Iran d’obtenir des armes nucléaires et réfréner l’agression russe.
Je construirai de nouveaux partenariats pour vaincre les menaces du XXIe siècle : le terrorisme et la prolifération nucléaire, la pauvreté et le génocide, le changement climatique et la maladie.
Et je rétablirai notre réputation morale pour que l’Amérique redevienne le dernier, le meilleur espoir pour tous ceux qui veulent la liberté, qui veulent des vies en paix et qui aspirent à un futur meilleur.
Telles sont les politiques que j’appliquerai. Et ces prochaines semaines, je me prépare à en débattre avec John McCain.
"Le patriotisme n’a pas de parti"
Mais ce que je ne ferai pas serait de suggérer au sénateur qu’il utilise ses positions pour des motifs politiques, parce qu’une des choses que nous devons changer dans la politique est l’idée que les gens ne peuvent être en désaccord sans s’en prendre au caractère ou au patriotisme de l’autre.
Les temps sont trop sérieux, les enjeux trop importants pour cette rangaine partisane. Alors accordons-nous sur le fait que le patriotisme n’a pas de parti. J’aime ce pays, et vous aussi, John McCain aussi.
Les hommes et les femmes qui servent sur nos champs de bataille peuvent être démocrates, républicains et indépendants, mais ils se sont battus ensemble, ils ont versé leur sang ensemble et certains sont morts ensemble sous le même drapeau. Ils n’ont pas servi une Amérique rouge (républicaine, ndt) ou une Amérique bleue (démocrate, ndt) ; ils ont servi les Etats-Unis d’Amérique.
Alors j’ai des nouvelles pour vous, John McCain : nous mettons tous notre pays au premier plan.
Sur les armes, les homosexuels, l’immigration...
Amérique, notre travail ne sera pas facile. Les défis auxquels nous faisons face réclament des choix difficiles. Et les démocrates, comme les républicains, devront exclure les idées usées et les politiques du passé. Ce qui a été perdu ces huit dernières années ne se mesure pas uniquement en salaires supprimés ou en déficits commerciaux plus grands. Ce qui a aussi été perdu est notre sens du bien commun et c’est ce que nous devons rétablir.
Nous ne sommes peut-être pas d’accord sur l’avortement, mais nous pouvons certainement nous rejoindre sur la réduction du nombre de grossesses non désirées dans ce pays.
La réalité de la possession d’armes peut être différente pour des chasseurs dans l’Ohio rurale et pour ceux qui subissent la violence des gangs à Cleveland, mais ne me dites pas que nous ne pouvons pas faire respecter le Deuxième Amendement tout en retirant les AK-47 des mains des criminels.
Je sais qu’il y a des différences sur le mariage homosexuel, mais nous pouvons certainement nous rejoindre pour que nos frères et nos soeurs homosexuels puissent rendre visite à une personne qu’ils aiment dans un hôpital et vivre des vies libérées de la discrimination.
Vous savez, les passions peuvent s’échauffer sur l’immigration, mais je ne connais personne qui soit gagnant lorsqu’une mère est séparée de son jeune enfant ou lorsqu’un employeur réduit les salaires américains en employant des travailleurs clandestins. Mais cela, aussi, fait partie de la promesse de l’Amérique, la promesse d’une démocratie où nous pouvons trouver la force et la grâce de réduire les divisions et de nous rassembler dans un effort commun.
Je sais que certains ne partagent pas de telles convictions, un tel optimisme. Ils disent que notre volonté de faire de notre vie publique quelque chose de plus grand, de plus solide, de plus honnête n’est qu’un cheval de troie pour des impôts plus élevés et l’abandon des valeurs traditionnelles.
Il faut s’attendre à cette critique, parce que si vous n’avez pas d’idée nouvelle, vous ne pouvez qu’utiliser que des tactiques éculées pour faire peur à l’électeur.
Si vous n’avez pas de bon bilan que vous pouvez défendre, alors vous n’avez plus qu’à dépeindre votre adversaire comme quelqu’un à fuir. Vous abordez une grande élection avec des mesquineries.
Et vous savez quoi ? Cela a déjà marché, parce que ce discours se nourrit de la méfiance que nous avons tous vis-à-vis du gouvernement. Quand Washington ne fonctionne pas, toute la promesse qu’il pourrait porter semble vide. Si vos espoirs ont été déçus et déçus encore, alors mieux vaut cesser d’espérer et se contenter de ce que vous connaissez déjà.
Je comprends cela. J’ai conscience que je ne suis pas le candidat le plus probable pour cette position. Je n’ai pas le profil typique, et je n’ai pas passé ma carrière dans les allées de Washington.
"Le vrai changement ne vient pas de Washington, il va à Washington"
Mais je suis devant vous ce soir parce que partout, de part et d’autre de l’Amérique, quelque chose bouge. Ce que les défaitistes ne comprennent pas, c’est que cette élection n’a jamais tourné autour de moi : elle tourne autour de vous.
Depuis 18 mois, vous vous êtes levés, un par un, pour dire : « Assez ! » à la politique du passé. Vous comprenez que, dans cette élection, la chose la plus risquée à faire serait d’essayer de suivre la même vieille politique avec les même vieux acteurs, tout en espérant un résultat différent.
Vous avez montré ce que l’histoire nous apprend, c’est qu’à des moments clé comme celui ci, le changement dont nous avons besoin ne vient pas de Washington. Le changement va à Washington.
Le changement survient parce que le peuple américain le demande, parce qu’il se dresse et prône de nouvelles idées et de nouveaux dirigeants, une nouvelle politique pour une nouvelle ère.
Amérique, nous sommes à un de ces moments.
"J’ai vu le changement"
Je crois que, aussi dur que cela puisse être, le changement est en route, parce que je l’ai vu, je l’ai vécu. Parce que je j’ai vu dans l’Illinois, quand nous avons apporté des soins à davantage d’enfants et fait passer davantage de familles de l’assurance chômage au monde du travail.
Je l’ai vu à Washington, lorsque nous avons dépassé les clivages des partis pour améliorer le gouvernement, renforcer les règles de responsabilité des lobbyistes, améliorer le traitement des vétérans et empêcher les terroristes de mettre la main sur des armes nucléaires.
Et je l’ai vu lors de cette campagne, à travers les jeunes qui votaient pour la première fois, mais aussi à travers les jeunes de coeur, tous ceux qui se sont engagés de nouveau, après une longue période sans le faire ; à travers ces républicains qui n’avaient jusque là jamais pensé qu’ils pourraient un jour prendre un bulletin de vote démocrate, mais qui l’ont pourtant fait.
Je l’ai vu, à travers ces travailleurs qui ont préféré réduire de trois heures par jour leur temps de travail, alors même qu’ils ne peuvent se l’offrir, simplement pour permettre à leurs amis garder leur emploi ; à travers les soldats qui retournent dans l’armée après avoir perdu un bras où une jambe ; dans les bons voisins qui accueillent un étranger lorsqu’un ouragan frappe et que les eaux montent.
Vous savez, ce pays, notre pays a plus de richesse que n’importe quelle nation, mais ce n’est pas ce qui nous rend riche. Nous avons l’armée la plus puissante de la terre, mais ce n’est pas ce qui nous rend forts. Nos universités et notre culture sont jalousés partout dans le monde, mais ce n’est pas la raison pour laquelle le monde vient vers nos rivages.
La raison, c’est l’esprit américain, la promesse américaine, qui nous fait avancer même quand le sentier est difficile ; qui nous lie en dépit de nos différences ; qui nous fait porter le regard non pas vers ce qui est visible, mais vers ce qui est invisible, un endroit un peu fou.
Cette promesse est le plus grand héritage que nous ayions reçu. C’est la promesse que je fais à mes filles quand je les borde le soir, et une promesse que vous faites aux vôtres, une promesse qui a permis aux immigrants de franchir les océans et aux pionniers de voyager vers l’ouest, une promesse qui a conduit les travailleurs à manifester et aux femmes à exiger le droit de vote.
Et c’est la promesse qui, il y a 45 ans, a amené des américains de tous les horizons de ce pays à se réunir sur le Mall de Washington, devant le mémorial de Lincoln, et à écouter un jeune prédicateur de Georgie parler de son rêve.
"Nous ne pouvons pas marcher seuls"
Les hommes et les femmes qui se sont retrouvés là pouvaient à l’époque entendre de nombreuses choses. Ils pouvaient entendre des mots de colère et de discorde. On pouvait leur avoir dit de céder à la peur et aux frustrations liées à tant de rêves non réalisés. Mais ce que ces gens ont préféré écouter -des gens de diverses couleur et croyances, de tous horizons- c’est qu’en Amérique, nos destins sont inextricablement liés, et nos différents rêves peuvent n’en faire qu’un.
« Nous ne pouvons pas marcher seuls, " avait lancé le prêcheur. " Et en marchant, nous devons faire le serment que nous iront toujours de l’avant. Nous ne pouvons rebrousser chemin ».
Amerique, nous ne pouvons rebrousser chemin…
… car il reste tant de travail à accomplir ; tant d’enfants à recevoir une éducation, tant de vétérans dont il faut prendre soin ; une économie à remettre sur pied ; des villes à reconstruire ; des fermes à sauver ; tant de familles à protéger, tant de sorts à améliorer.
Amerique, nous ne pouvons rebrousser chemin ; nous ne pouvons marcher seuls.
A cet instant, cette élection, nous devons promettre, de nouveau, de marcher vers l’avenir. Respectons cette promesse, cette promesse américaine, et pour reprendre les mots des écritures, tenons ferme, sans vaciller, la déclaration publique de notre espérance.
Merci. Que Dieu vous bénisse. Et que Dieu bénisse les Etats-Unis d’Amérique.
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