(Photo : S.Bonijol/RFI)
L’Afrique, naturellement, se sent concernée, d’autant que le père de Barack venait du Kenya. Cette histoire est belle, assurément ! Si tout le monde prend, aujourd’hui, sa part à cette victoire historique, très peu y croyaient, au départ. Au fil des meetings et des débats, l’Amérique, Etat après Etat, a découvert, apprécié et adopté ce sénateur de 46 ans.
Mais, même quand il avait le vent en poupe, il s’est trouvé des gens pour dire que Obama ne gagnerait pas, parce qu’il était noir, et que les Américains n’étaient soi-disant pas prêts à élire un président de couleur. Maintenant qu’il a remporté ce qu’il faut pour recevoir l’investiture démocrate, il y en a qui suggèrent encore que les Américains ne sont pas prêts, et que, d’une certaine manière, c’est déjà une victoire d’être arrivé là.
Mais comment expliquer à tous ces gens que Obama est de cette génération de Noirs qui ne se résignent pas à l’idée que la couleur de leur peau puisse constituer une limite à leurs ambitions ? Qu’a-t-il répondu à Hillary, qui lui proposait de devenir son vice-président ? « J’ai remporté le plus d’Etats, le plus de délégués, et la personne qui vient en deuxième position, après moi, me propose de devenir son second. Je ne me bats pas pour devenir vice-président, mais président des Etats-Unis ! ».
Quant aux racistes, à qui l’on prête la capacité de contrarier l’élection d’Obama, ils sont une espèce fatalement en voie d’extinction, simplement parce que l’ignorance recule, et que le racisme est d’abord et avant tout une affaire d’ignorance.
La vraie histoire ne fait que commencer. Il reste aux Noirs à ne pas faire comme le révérend Wright, l’ex-pasteur d’Obama. Il leur reste à ne pas conforter cette blague, pas gentille, des Noirs sur les Noirs :
Un nouveau venu au paradis s’aperçoit que les âmes des Blancs sont dans une jarre, bien fermée, avec de lourdes pierres, alors qu’à côté, celle des Noirs est laissée ouverte. Il veut comprendre. Alors, Dieu lui explique : « Même avec le couvercle, les Blancs sont tellement malins qu’ils arrivent à le soulever et, de temps à autre, il y en a un qui s’échappe, pour monter plus haut que ciel. Tandis qu’avec les Noirs, si l’un tente de s’élever, les autres se chargent de le tirer vers le bas, pour le ramener dans la jarre».
par Jean-Baptiste Placca
No comments:
Post a Comment