par Jean-Pierre Boris
Article publié le 06/11/2008 Dernière mise à jour le 07/11/2008 à 08:30 TU
Valerie Jarrett (au second plan), une amie proche de Barack Obama, membre de l'équipe chargée de la transition.
(Photo : AFP)
Le président élu Barack H.Obama dispose dorénavant de nouveaux locaux au cœur de Washington. Ils ont été mis à sa disposition - comme c’est la coutume pour toute phase de transition entre deux administrations - par le président George Bush.
C’est de là qu’il pilotera les travaux de préparation de son arrivée réelle au pouvoir. Alors qu’il doit gérer deux guerres et une crise économique majeure, comme les Etats-Unis n’en n’ont peut-être jamais connue, Barack Obama ne peut se permettre de prendre des vacances et de commencer à travailler le 20 janvier, lors de son entrée à la Maison Blanche. En 1992, Bill Clinton avait fait cette erreur. Les six premiers mois de son administration avaient été calamiteux.
Un trio pour une transition
Barack Obama ne veut pas renouveler cette faute et a révélé, dès hier, le nom des trois personnes qui dirigent d'ores et déjà son équipe de transition. Ce n’est pas une surprise. Ce dispositif était prêt depuis des mois, au cas où Barack Obama remporte l'élection.
Ce trio est composé de John Podesta, ancien secrétaire général de la Maison Blanche entre 1998 et 2001, à l'époque de Bill Clinton. John Podesta dirige aujourd'hui un centre de réflexion, de centre gauche. Autres nominations, celle de Valérie Jarrett, une proche du président élu et Peter Rouse, qui était le chef de cabinet d'Obama au Sénat.
L'une des principales tâches de ce trio est de contribuer au processus de sélection des principaux collaborateurs du nouveau président à la Maison Blanche ou au sein du gouvernement. C’est une tâche très lourde. Le « système des dépouilles », en vigueur aux Etats-Unis, prévoit en effet des démissions en chaîne, des plus hauts niveaux de l’administration jusqu’aux niveaux médians. Au total, environ 7 000 postes sont donc à pourvoir.
Le trio choisi par Barack Obama - une autre équipe travaille avec le vice-président élu Joe Biden - devra donc s’assurer des compétences des candidats aux postes de responsabilités ainsi que de leurs qualités morales.
Gates pourrait rester
Il y a toutefois un poste pour lequel John Podesta, Valérie Jarrett et Peter Rouse n’auront peut-être pas beaucoup de travail. Il s’agit du secrétaire à la Défense. Robert Gates pourrait en effet rester en place. Nommé par George Bush, il s’est montré particulièrement modéré dans son approche du casse-tête irakien et partisan d’un retrait à terme. Ce qui coïncide avec la vision de Barack Obama, un adversaire de toujours de l’engagement militaire américain dans ce pays.
Par ailleurs, en temps de guerre, si le nouveau pouvoir veut montrer sa volonté d’unité nationale, le maintien à son poste du ministre de la Défense est un signe important. C’est probablement dans cette perspective que Robert Gates vient d’interroger 250 hauts responsables du Pentagone en leur demandant lesquels d’entre eux seraient susceptibles de rester en fonction sous la nouvelle présidence.
Le Pentagone - le ministère de la Défense - se met d’ailleurs en quatre pour accueillir les conseillers de Barack Obama. Des bureaux qui peuvent accueillir 50 personnes ont été libérés. Quant aux services de renseignement, ils rendront compte dès aujourd'hui à Barack Obama des principaux dossiers. Le directeur de la CIA a fait savoir à ses services que leurs notes auraient désormais deux destinataires, l’adminstration Bush et la future administration.
Rahm Emanuel à la Maison Blanche
La principale nomination dans les tuyaux est celle du futur secrétaire général de la Maison Blanche, un poste clé. Barack Obama a sollicité l'un de ses proches amis, Ramh Emanuel, numéro quatre du groupe démocrate à la Chambre des représentants et qui était aussi à la Maison Blanche à l'époque Clinton. Ramh Emanuel a longuement hésité - il tenait à son poste de parlementaire, briguait la présidence de la Chambre des représentants et hésitait à sacrifier sa vie familiale - avant de donner son accord, jeudi soir.
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« Son surnom sous Bill Clinton était Rahm-bo... Il connaît toutes les arcanes de la politique de Washington...»
Dès demain, Barack Obama devrait annoncer, au cours d'une conférence de presse, le nom du secrétaire au Trésor. On parle de Larry Summers, qui a déjà occupé cette fonction pendant la présidence Clinton, ou de l'actuel patron de la réserve fédérale à New York, Timothy Geithner. Les deux hommes sont des quadragénaires. Mais on cite également le nom de Paul Volcker. Cette nomination est évidemment vitale en pleine crise économique. Il s'agit en effet de rassurer les marchés.
John Kerry, secrétaire d’Etat ?
Au secrétariat d’Etat, le ministère des Affaires étrangères, on évoque le nom de John Kerry, le candidat malheureux à la présidence de 2004. Mais il pourrait être coiffé sur le poteau par Susan Rice, ancienne conseillère de Bill Clinton qui pourrait se rabattre, en cas d’échec, sur le poste de conseiller à la sécurité nationale, occupé dans le passé par des gens comme Henry Kissinger ou plus récemment Condoleezza Rice, les deux noms circulent.
Mais deux autres noms sont cités pour ce poste. On parle de Gregory Craig et de James Steinberg, eux aussi deux anciens de l'administration Clinton. Derrière ces noms, se cache une politique et c’est à cela que s’attachera essentiellement le nouveau président américain.
Celui-ci a prévu d’essayer de faire passer, avant même son entrée à la Maison Blanche, une loi débloquant 100 milliards de dollars pour lancer des grands travaux et venir en aide aux victimes de la crise économique et financière. Bien que les Démocrates soient majoritaires au Congrès, cette tentative va se révéler périlleuse.
George Bush est toujours président et pourrait compliquer le processus législatif, mettant en péril la réussite des premiers jours de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis. La phase de transition exigera de Barack Obama beaucoup de doigté. Il ne semble pas en manquer.
Benjamin Carton
Economiste au CEPII, Centre d'Etudes Prospectives et d'Informations Internationales
Il n'y a aucun doute sur le fait que la question de la situation économique a joué sur la campagne à partir du mois de septembre. Et au moment de la faillite de Lehman Brothers, l'économie est devenue la chose importante.
http://my.barackobama.com/page/dashboard/public/gGWdjc
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