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E. do REGO

IL EXISTE MILLE MANIERES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VERITE.

Le Mensonge peut courir un an, la vérité le rattrape en un jour, dit le sage Haoussa .

Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur.










Saturday, September 24, 2011

Affaire Karachi : si vous avez raté un épisode


LEMONDE.FR | 21.09.11 | 19h43 • Mis à jour le 23.09.11 | 18h04

Les investigations autour de l'affaire Karachi mènent au financement de la campagne d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.
estigations autour de l'affaire Karachi mènent au financement de la campagne d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.AFP/ERIC FEFERBERG
Après Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, la justice vient de faire un pas de plus en direction de Nicolas Sarkozy puisque c'est désormais Brice Hortefeux – politiquement le plus proche de lui – qui a été directement impliqué, vendredi 23 septembre. Pour bien comprendre les scénarios et les enjeux des affaires qui touchent actuellement les plus hautes sphères de l'Etat, il faut remonter à l'attentat de Karachi en 2002.
Le point de départ : l'affaire Karachi. Lorsque Edouard Balladur était premier ministre (1993-1995), il avait mis en place un système de commissions légales pour réussir à conclure des contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie saoudite. Des intermédiaires étaient payés pour faire du lobbying auprès de ces deux pays, dont le Libanais Ziad Takieddine. Jusqu'ici rien d'illégal. Mais les juges soupçonnent qu'une partie de l'argent reçu par ces intermédiaires est revenu à Edouard Balladur, via des sociétés écrans, afin de financer illégalement sa campagne pour l'élection de 1995. Ce sont les fameuses "rétrocommissions". Jacques Chirac accède à la présidence en 1995 et, rapidement, il fait stopper ce système de commissions, avant tout pour priver ses ennemis balladuriens de ces sommes.
Le 8 mai 2002, un attentat-suicide fait 14 morts à Karachi, au Pakistan, dont 11 employés français de la Direction des constructions navales. La justice pakistanaise a attribué l'attentat à un groupe terroriste, mais la justice française retient hypothèse d'une vengeance de responsables pakistanais n'ayant pas reçu les commissions qui leur avaient été promises.
Une information ayant été ouverte sur le volet financier de l'affaire, Ziad Takieddinea été mis en examen, le 14 septembre 2011, pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux".
L'affaire Karachi est devenue l'affaire Balladur. Aujourd'hui, la question n'est plus tellement de savoir si l'attentat a été motivé par la vengeance, mais de faire la lumière sur le financement de la campagne d'Edouard Balladur, qui paraît de plus en plus irrégulier. Si les comptes de campagne de l'ancien premier ministre ont été validés, à l'époque, par le Conseil constitutionnel, plusieurs témoins ont fait état d'irrégularités et, notamment, du dépôt de fortes sommes en liquide, dont la provenance reste incertaine. Au cœur de l'été, un témoin a permis d'écarter la piste d'un financement par les fonds secrets en liquide dont disposait alors Matignon. Cela accrédite la piste d'une autre source, qui pourrait être celle des rétrocommissions.
L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, le 14 septembre 2011 à Paris.
L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, le 14 septembre 2011 à Paris.AFP/THOMAS SAMSON
    Pourquoi l'affaire rebondit-elle maintenant ? Parce que le juge Renaud VanRuymbeke a décidé de lancer une série de mises en examen, sur la base de nouveaux témoignages. M. Takieddine a donc été le premier à être inculpé, le 14 septembre. Le 21, le juge a inculpé Thierry Gaubert, ancien collaborateur de M. Sarkozy à la mairie de Neuilly et au ministère du budget, pour recel d'abus de biens sociaux. Et, le 22 septembre, un troisième homme a été inculpé pour complicité d'abus de biens sociaux : Nicolas Bazire, ancien directeur du cabinet de M. Balladur.
    La justice se rapproche de l'Elysée. Non seulement MM. Bazire et Gaubert sont ou ont été très proches de Nicolas Sarkozy, mais l'actuel chef de l'Etat était en outre, à l'époque, le porte-parole de M. Balladur. Il est difficile de croire qu'il ait tout ignoré d'éventuels financement occultes. Pour l'avocat des familles de victimes de l'affaire Karachi, Me Morice, "il va de soi et il est certain que si Nicolas Sarkozy n'était pas actuellement président de la République, il serait entendu parce que les pistes mènent vers sa responsabilité".
    Nicolas Bazire dirige actuellement la holding privée du groupe LVMH et siège à son conseil d'administration. Il fut le témoin de mariage de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni. Avant cela, il était surtout connu comme ancien directeur du cabinet d'Edouard Balladur et directeur de de sa campagne présidentielle en 1995.
    Nicolas Bazire et Edouard Balladur sur le plateau de l'émission "L'heure de vérité", en 1995.
    Nicolas Bazire et Edouard Balladur sur le plateau de l'émission "L'heure de vérité", en 1995.Reuters/CHARLES PLATIAU
    Un reportage de France 2 de 1995 présente Nicolas Sarkozy et Nicolas Bazire comme faisant partie de l''"Etat major" de campagne d'Edouard Balladur :
    Thierry Gaubert a été chef adjoint du cabinet de M. Sarkozy lorsque celui-ci était ministre du budget, entre 1993 et 1995. Il fut également l'un de ses principaux collaborateurs à la mairie de Neuilly. Eloigné de Nicolas Sarkozy depuis la fin des années 1990, il reste très proche de Brice Hortefeux. Selon le Nouvel Observateur, son ex-femme, la princesse Hélène de Yougoslavie, figure mondaine, aurait raconté aux enquêteurs que M. Gaubert avait accompagné, en Suisse, l'intermédiaire libanais Ziad Takieddine pour aller chercher des valises"volumineuses de billets", durant la période 94-95.
    L'Elysée dément et se prend les pieds dans le tapis. L'Elysée a vivement et rapidement réagi après la mise en examen de ces deux hommes, en dénonçant"calomnie et manipulation politicienne" et en assurant que le nom de M. Sarkozy"n'apparaît dans aucun des éléments du dossier" et qu'il "n'a été cité par aucun témoin ou acteur du dossier" judiciaire. Mais comment l'Elysée peut-il affirmer cela sans avoir eu accès au dossier ? Le chef de l'Etat ou la présidence ne sont pas parties civiles et n'ont donc aucune raison d'avoir pu consulter un dossier d'instruction en cours. La question du respect de la séparation des pouvoirs est posée. Au surplus, le communiqué de l'Elysée contient des affirmations factuellement fausses : le nom de M. Sarkozy apparaît bien dans le dossier et il est même cité à plusieurs reprises dans l'affaire.
    Un nouveau protagoniste entre en scène : Brice Hortefeux. Selon des informations révélées vendredi 23 septembre par Le Monde, Brice Hortefeux a appelé au téléphone, le 14 septembre, Thierry Gaubert et lui a dit que sa femme Hélène "balan[çait] beaucoup" devant le juge chargé de l'enquête sur l'affaire Karachi. Le juge Van Ruymbeke avait tenu à ce que cette déposition reste confidentielle le plus longtemps possible, mais M. Hortefeux, lui, en savait déjà beaucoup. C'est ainsi que l'ex-ministre de l'intérieur, au mépris du secret de l'instruction, a décidé d'appeler son ami pour le prévenir que sa femme avait été entendue par les enquêteurs.

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    Libya: Rebels Create Humanitarian Disaster, Then Blame it on Qaddafi - BlackListedNews.com


    Libya: Rebels Create Humanitarian Disaster, Then Blame it on Qaddafi

    September 23, 2011

    By Tony Cartalucci - BLN Contributing Writer

    Despite desperate attempts by Wall Street and London to proclaim their intervention in Libya a success, even going as far as sending their political proxies Nicolas Sarkozy of France and David Cameron of the United Kingdom for a quick photo opportunity at the rebel held airport in contested Tripoli, vast swaths of the nation are still fiercely resisting NATO and their proxy rebel forces. This includes entire cities still standing in defiance against rebel attempts to "starve them out" and dozens of daily NATO airstrikes (NATO report for September 22) aimed at breaking the population's will to fight on.

    Weeks ago, the rebel forces, led by US State Department and UK Home Office listed terrorists from the Libyan Islamic Fighting Group (LIFG), a subsidiary of Al Qaeda, boldly announced plans to starve out cities resisting their unelected, foreign backed seizure of the North African nation. The London Telegraph reported in an article aptly titled, "Libya crisis: Rebel leaders hoping to starve Gaddafi stronghold of Sirte into submission," that under the cover of heavy NATO bombing rebel leaders hoped "to starve Col Gaddafi's home town of Sirte into submission, laying siege to his last remaining stronghold in an attempt to avoid mass bloodshed, according to the man spearheading efforts for a peaceful takeover."


    Fox News would relay an AP report on September 2, 2011, that rebel commanders declared, "we want to save our fighters and not lose a single one in battles with Qaddafi's forces. In the end, we will get Sirte, even if we have to cut water and electricity and let NATO pound it with airstrikes." AP cited Mohammed al-Rajali, a spokesman for the rebel leadership in the eastern city of Benghazi. Ironically, the article was titled, "UN Warns Libya is Short of Water, Fuel, Medicine," a crisis admittedly being caused by the premeditated denial for entire cities of critical supplies for their civilian populations, enabled by NATO bombing and under the cover of UN recognition of the terrorist rebels - a move that has soundly resigned the UN's legitimacy and stated purpose to the scrapheap of history.


    This is also a verifiable war crime. As reported earlier, according to the International Committee of the Red Cross, the denial of humanitarian assistance is a crime under international law. The Red Cross adds that "a massacre is not necessarily committed only with knives." While many will attempt to portray the premeditated creation of a humanitarian disaster as "more humane" than taking the Libya's cities by force - rebels have in fact already tried force, for now over a month, and have been soundly repelled.


    Now, after weeks of attempting to encircle and starve into submission cities rejecting NATO-backed, UN sanctioned rebel control of Libya, including the southern city of Bani Walid, the "National Transitional Council" is claiming the resulting humanitarian disaster is of Libyan leader Qaddafi's own creation. CNN, in a bout of selective amnesia after reporting earlier that "anti-Gadhafi forces on the outskirts of Sirte and Bani Walid have cut off supplies into the cities and amassed weaponry for heavy battle," has now reported in another article titled, "NTC claims humanitarian disaster in Gadhafi stronghold," that "that Gadhafi forces are robbing food stores, leaving civilian residents to starve." This is just the latest in a long litany of conflicting stories and verified lies spread by the now notoriously deceptive rebels, theirequally duplicitous "international" backers, and shamelessly relayed without hesitation by the complicit and clearly compromised mainstream media.


    A real crime against humanity is being committed in Libya, perpetrated by NATO on behalf of Wall Street and London. As reported earlier, NATO's entire support network and public partners consist of Fortune 500 corporations via the Atlantic Council, which claims to be a preeminent, non partisan institution devoted to promoting transatlantic cooperation and international security. Its sponsors include many of the big oil interests poised to reap a whirlwind of profits over NATO-backed regime change in Libya, namely BP, Chevron, Exxon, and Shell. It also includes defense contractors already enriched by the protracted bloodshed in Northern Africa including Raytheon, BAE, SAAB Technologies, Lockheed Martin, Boeing, General Dynamics, and Northrop Grumman.


    Additional support comes from the world's largest banks and equity firms, including Goldman Sachs, JP Morgan, Deutsche Bank, Barclays Capital, the Blackstone Group, Citigroup, and Credit Suisse Bank, who are set to benefit not from the liberation of the Libyan people, but the "liberation" of Libya's markets. There is also a tremendous amount of foundation support for the Atlantic Council and thus NATO, each with a nefarious back-story worthy of their own thorough examination, including the Carnegie Corporation of New York , the Ford Foundation, and billionaire bankster George Soros' Open Society Institute.



    Photos: (Top) Northrup Grumman's MQ-8 Fire Scout, which made headlines as it was shot down over Libya. (Below) a Raytheon Tomahawk cruise missile, employed during the opening phases of NATO's military intervention in Libya beginning in March of 2011. Both Northrup Grumman and Raytheon, amongst many other defense contractors are financial sponsors of the Atlantic Council, an epicenter providing political and rhetorical support for NATO's ongoing operations in Libya - exposing an astronomical conflict of interest.
    ....


    But perhaps most alarming is NATO's support via the Atlantic Council by "reputable" news and media agency sponsors, including Thomson Reuters, News Desk Media, Bloomberg (which includes BusinessWeek), and Google. This explains the almost schizophrenic reporting emerging from Libya spinning and obfuscating the truth in a consistently pro-NATO light and goes a long way to explain why rebels are allowed by the "international community" to purposefully starve civilian populations, break Libya's resistance with NATO airstrikes, and somehow manage to place the blame on the civilian populations by merely labeling them as "pro-Qaddafi" and that such atrocities are self-imposed.


    Logically, one should conclude, if they are indeed repulsed by what is transpiring in Libya at the hands of Wall Street and London, that the corporations, banks, and institutions involved should be exposed,boycotted, and promptly replaced.


    For other atrocities committed in the wake of NATO's attempt, now over a month ago, to seize Tripoli and declare their mission a success please see "Libya: V-day + 3 Weeks." 
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    Troy Davis: Black Reaction Explained


    Why We Care So Much About Troy Davis

    Why We Care So Much About Troy Davis

    Thursday, September 22, 2011

    Mise à mort aux Etats-Unis


    jeudi 22 septembre 2011


    Emprisonné depuis vingt-deux ans en Géorgie, dans le sud-est des Etats-Unis, Troy Davis a été exécuté par injection létale le 21 septembre 2011. Cet Afro-américain des quartiers pauvres de Savannah, condamné pour le meurtre d’un policier blanc en 1989, n’a jamais cessé de clamer son innocence, et ses avocats de pointer les faiblesses de l’accusation : l’arme du crime n’a pas été retrouvée ; aucune empreinte digitale ou ADN n’a été relevée ; sept des neufs témoins sont revenus sur leur déclaration, certains désignant même un autre tireur. Mais Troy Davis « avait la mauvaise couleur de peau, au mauvais endroit, au mauvais moment, avec le mauvais compte en banque et la mauvaise équipe d’avocats », comme l’écrit Dave Zirin, journaliste à l’hebdomadaireThe Nation.
    Malgré le soutien de nombreuses personnalités et associations humanitaires et religieuses, qui ont fait de cette affaire le symbole de la lutte contre la peine de mort et du racisme du système pénal américain, les recours en grâce déposés par ses avocats ont été rejetés. M. Barack Obama — qui n’avait pas les moyens légaux de s’opposer à la sentence — est resté, comme à son habitude sur ce sujet, très silencieux, tandis que le gouverneur du Texas James Richard Perry (234 exécutions depuis sa prise de fonction), l’un des principaux prétendants à l’investiture républicaine, a réaffirmé sa confiance dans le système judiciaire du pays.
    Troy Davis est le 52e mis à mort en Géorgie depuis le rétablissement de la peine capitale en 1976, la 4e en 2011. En trente-cinq ans, 1 268 personnes ont été exécutées aux Etats-Unis. Seuls la Chine, l’Iran, l’Irak et l’Arabie Saoudite ont fait pire.

    Dans « Le Monde diplomatique » :

    • « Les lents progrès du mouvement abolitionniste »
      par Philippe Rekacewicz, Visions cartographiques, 10 mars 2011.
      Le 10 mars 2011, l’Etat de l’Illinois, aux Etats-Unis, a officiellement aboli la peine de mort et commué en détention à vie la condamnation à la peine capitale de quinze prisonniers. Il devient le seizième Etat abolitionniste après le Nouveau Mexique (2009).
    • « Aux Etats-Unis, une double peine pour les délinquants sexuels »
      par Jérémie Droy, mars 2010.
      L’enfermement est à la mode. Pour les malades mentaux ou les délinquants ordinaires, c’est en tout cas une option répandue, tant aux Etats-Unis qu’en Europe. L’idéal de réhabilitation a presque partout laissé place à la mise à l’écart pure et simple.
    • « Pas de nouveau procès pour Mumia Abu-Jamal »
      par Marie-Agnès Combesque, La valise diplomatique, 31 mars 2008.
      La décision rendue par la Cour d’appel du troisième circuit de Pennsylvanie ne met pas un terme à la campagne internationale pour sauver Mumia Abu-Jamal.
    • « Répression des mineurs : le contre-exemple américain »
      La valise diplomatique, 16 juillet 2007.
      Au cours des dernières décennies, les Etats-Unis ont jugé un nombre croissant de mineurs comme des adultes, en les enfermant dans les mêmes prisons que ces derniers. Et il est établi que les mineurs noirs ont davantage de « chances » d’être jugés et condamnés.
    • « Les contes de Mumia Abu-Jamal »
      (M.-A. C.), novembre 2006.
      Compte rendu de deux livres récents de Mumia Abu-Jamal, En direct du couloir de la mort et We want freedom— mémoire de maîtrise consacré aux Panthères noires (voir aussi la première recension de ce livre par Schofield Coryell, en octobre 2004).
    • « Dans les couloirs de la mort »
      par Marina Da Silva, décembre 2005.
      Incarcéré au Texas à 17 ans, en 1995, puis condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis, Nanon McKewn Williams a vu sa peine commuée en prison à vie après l’abolition par la Cour suprême des Etats-Unis, le 1er mars 2005, de la peine capitale pour les mineurs au moment des faits. Il revient sur ses dix années passées dans les couloirs de la mort dans son livre, Tenir debout.
    • « Les Etats-Unis malades de leurs prisons »
      par Megan Comfort, juin 2003.
      On compte, aux Etats-Unis, près de deux millions de personnes incarcérées — 700 détenus pour 100 000 habitants. Mais cet emprisonnement de masse des pauvres pose plus de problèmes qu’il n’en résout.
    • « Sauver Mumia Abu-Jamal »
      (M.-A. C.), La valise diplomatique, 27 octobre 1999.
      Thomas Ridge, gouverneur de l’Etat de Pennsylvanie, vient de signer un nouvel ordre d’exécution. Si la personnalité du condamné est exceptionnelle, de nombreux procès n’ont, comme le sien, que les apparences de la légalité, et la peine de mort ne fait guère plus débat dans la vie politique américaine.
    • « Comment le FBI a liquidé les Panthères noires » et « Un lynchage judiciaire »
      (M.-A. C.), août 1995.
      Mumia Abu-Jamal devait être exécuté le 17 août 1995 ; il obtint un sursis six jours avant cette date. L’affaire incite aussi à s’interroger sur les procédés employés par les autorités du pays, de 1968 à aujourd’hui, pour liquider les mouvements révolutionnaires américains et leurs militants.

    Dans notre DVD-ROM d’archives (1968-2010) :

    • « Mortelles surenchères électorales aux Etats-Unis »
      par Serge Halimi, juillet 1990.
      L’Amérique « plus douce et plus tendre » de M. George H. Bush est aussi celle du retour de la peine capitale. Jamais elle n’a été aussi populaire, au point que les hommes politiques en ont fait l’un des thèmes favoris de leurs surenchères électorales.

    Toujours disponible :

    • « Demain, l’Amérique... », Manière de voirnº 101, octobre-novembre 2008.
      Embourbée dans deux conflits simultanés et confrontée à une crise majeure de l’immobilier et du système financier, l’Amérique réapprendrait l’humilité ?

    Monday, September 12, 2011

    L'avocat Robert Bourgi raconte comment il a convoyé jusqu'à l'Elysée les millions des chefs d'Etat africains (interview) - leJDD.fr


    Bourgi : "J'ai vu Chirac et Villepin compter les billets"

    L’avocat Robert Bourgi, successeur de Jacques Foccart, révèle vingt-cinq ans de pratiques occultes sous Chirac. Pour la première fois, un homme avoue des financements occultes en provenance d’Afrique.

    Pourquoi prendre la parole aujourd’hui?
    Avant toute chose, je veux dire que je parle en mon nom personnel, je ne suis mandaté par personne. Pierre Péan, que je connais depuis vingt ans, est venu me voir pour son enquête sur Alexandre Djouhri et, de fil en aiguille, nous avons un peu parlé de quelqu’un que je connais bien, Dominique de Villepin. Depuis quelques jours, j’observe, je lis et j’entends les commentaires de ce dernier sur l’enquête de Pierre Péan. Trop, c’est trop. À 66 ans, j’en ai assez des donneurs de leçon et des leçons de morale… J’ai décidé de jeter à terre ma tunique de Nessus, cet habit qui me porte malheur et que je n’ai jamais mérité.

    Dans le livre de Pierre Péan, vous racontez comment Villepin vous a déçu…
    J’ai travaillé avec Dominique pendant des années. Nous avons été très proches, comme on peut être proche d’un ami, de quelqu’un que l’on connaît intimement. Et puis, fin 2005, brutalement, il m’a chassé. Oui, il m’a déçu. N’est pas de Gaulle qui veut. L’entendre donner des leçons, lui que je connais de l’intérieur, m’exaspère.
    À quand remonte votre première rencontre?
    En mars 1997, le jour de l’enterrement de mon maître, Jacques Foccart, Dominique de Villepin m’appelle et me dit qu’il m’attend le soir même dans son bureau. Ce soir-là, à l’Elysée, il y a Jacques Chirac. Le président me demande de reprendre le flambeau avec Villepin… Et souhaite que je l’initie à ce que nous faisions avec le "Doyen", comme j’appelais Foccart.

    C’est-à-dire?
    Pendant trente ans, Jacques Foccart a été en charge, entre autres choses, des transferts de fonds entre les chefs d’État africains et Jacques Chirac. Moi-même, j’ai participé à plusieurs remises de mallettes à Jacques Chirac, en personne, à la mairie de Paris.
    «Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs»
    Directement?
    Oui, bien sûr. C’était toujours le soir. "Il y a du lourd?" demandait Chirac quand j’entrais dans le bureau. Il m’installait sur un des grands fauteuils bleus et me proposait toujours une bière. Moi qui n’aime pas la bière, je m’y suis mis. Il prenait le sac et se dirigeait vers le meuble vitré au fond de son bureau et rangeait lui-même les liasses. Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs. Cela pouvait aller jusqu’à 15 millions. Je me souviens de la première remise de fonds en présence de Villepin. L’argent venait du maréchal Mobutu, président du Zaïre. C’était en 1995. Il m’avait confié 10 millions de francs que Jacques Foccart est allé remettre à Chirac. En rentrant, le "Doyen" m’avait dit que cela s’était passé "en présence de Villepinte", c’est comme cela qu’il appelait Villepin. Foccart ne l’a jamais apprécié… Et c’était réciproque.

    Pourquoi?
    En 1995, Juppé et Villepin se sont opposés à ce que Foccart occupe le bureau du 2, rue de l’Élysée, qui était son bureau mythique du temps de De Gaulle et Pompidou. Le "Doyen" en avait été très amer. Il avait continué à apporter les fonds, mais il avait été humilié.
    À combien évaluez-vous les remises d’argent de Foccart venant d’Afrique?
    Incalculable! À ma connaissance, il n’y avait pas de comptabilité. Plusieurs dizaines de millions de francs par an. Davantage pendant les périodes électorales.

    Jacques Chirac, accusé par Jean- Claude Méry dans sa fameuse cassette d’avoir vu une remise de 5 millions de francs, a toujours démenti tout cela…
    Je sais ce que je dis. Je sais ce que j’ai fait.
    «À l’approche de la campagne présidentielle de 2002, Villepin m’a carrément demandé "la marche à suivre»

    Que faites-vous donc à partir de 1997, à la mort de Foccart, avec Dominique de Villepin?
    Je l’ai présenté aux chefs d’État africains. Au début, ils se sont étonnés de devoir traiter avec Villepin, qui avait déjà son discours officiel sur la "moralisation"… Je leur ai dit que c’était une décision du "Grand", autrement dit de Chirac. Je dois dire que Villepin s’y est bien pris avec eux. Que le courant est bien passé. Il a su y faire… Il m’appelait "camarade" et s’est mis à m’offrir du whisky pur malt de 1963.
    Et les remises de valises ont continué?
    Elles n’ont jamais cessé. À l’approche de la campagne présidentielle de 2002, Villepin m’a carrément demandé "la marche à suivre". Il s’est même inquiété. C’est sa nature d’être méfiant. Je devais me présenter à l’Élysée sous le nom de "M. Chambertin", une de ses trouvailles. Pas question de laisser de traces de mon nom. Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d’État africains - Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Denis Sassou Nguesso(Congo-Brazzaville) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) - ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002.
    Alors que ces fonds en liquide ne figurent sur aucun compte officiel, que les fonds secrets avaient été supprimés par Lionel Jospin, que l’affaire Elf avait mis en lumière les fortunes occultes des chefs d’État africains…
    C’est l’exacte vérité. Un exemple qui ne s’invente pas, celui des djembés (des tambours africains). Un soir, j’étais à Ouagadougou avec le président Blaise Compaoré. Je devais ramener pour Chirac et Villepin 3 millions de dollars. Compaoré a eu l’idée, "connaissant Villepin comme un homme de l’art", a-t-il dit, de cacher l’argent dans quatre djembés. Une fois à Paris, je les ai chargés dans ma voiture jusqu’à l’Élysée. C’est la seule fois où j’ai pu me garer dans la cour d’honneur! C’était un dimanche soir et je suis venu avec un émissaire burkinabais, Salif Diallo, alors ministre de l’Agriculture. Je revois Villepin, sa secrétaire, Nadine Izard, qui était dans toutes les confidences, prendre chacun un djembé, devant les gendarmes de faction… Les tams-tams étaient bourrés de dollars. Une fois dans son bureau, Villepin a dit : "Blaise déconne, c’est encore des petites coupures!"
    «Lors des grandes remises de fonds, j’étais attendu comme le Père Noël»

    Comment écoulait-il ces fonds? Pierre Péan a demandé à Éric Woerth, trésorier de la campagne de 2002, qui n’a jamais eu vent de ces espèces…
    Je ne sais pas ce que Chirac et Villepin en faisaient. C’est leur problème.
    Vous dites que Laurent Gbagbo aussi a financé la campagne de Jacques Chirac en 2002…
    Oui. Il m’avait demandé combien donnait Omar Bongo, et j’avais dit 3 millions de dollars. Laurent Gbagbo m’a dit : "On donnera pareil alors." Il est venu à Paris avec l’argent. Nous nous sommes retrouvés dans sa suite du Plaza Athénée. Nous ne savions pas où mettre les billets. J’ai eu l’idée de les emballer dans une affiche publicitaire d’Austin Cooper. Et je suis allé remettre le tout à Villepin, à l’Élysée, en compagnie d’Eugène Allou, alors directeur du protocole de Laurent Gbagbo. Devant nous, Villepin a soigneusement déplié l’affiche avant de prendre les billets. Quand on sait comment le même Villepin a ensuite traité Gbagbo, cela peut donner à réfléchir…
    Jacques Chirac était-il au courant de toutes les remises d’espèces?
    Bien sûr, tant que Villepin était en poste à l’Élysée. Lors des grandes remises de fonds, j’étais attendu comme le Père Noël. En général, un déjeuner était organisé avec Jacques Chirac pour le donateur africain, et ensuite, la remise de fonds avait lieu dans le bureau du secrétaire général. Une fois, j’étais en retard. Bongo, qui m’appelait "fiston" et que j’appelais "papa", m’avait demandé de passer à 14h 45. Nadine, la secrétaire de Villepin, est venue me chercher en bas et m’a fait passer par les sous-sols de l’Élysée. J’avais un gros sac de sport contenant l’argent et qui me faisait mal au dos tellement il était lourd. Bongo et Chirac étaient confortablement assis dans le bureau du secrétaire général de l’Élysée. Je les ai salués, et je suis allé placer le sac derrière le canapé. Tout le monde savait ce qu’il contenait. Ce jour-là, j’ai pensé au Général, et j’ai eu honte.
    «Dominique est quelqu’un de double»
    Après la réélection de 2002, Villepin a quitté l’Élysée pour le ministère des Affaires étrangères. Avec qui traitiez-vous?
    Toujours avec lui. Cela a continué quand il est passé au Quai d’Orsay, à l’Intérieur, et aussi quand il était à Matignon. Place Beauvau, un nouveau "donateur", le président de Guinée équatoriale Obiang NGuéma, a voulu participer. J’ai organisé un déjeuner au ministère de l’Intérieur, en présence du président sénégalais Abdoulaye Wade et son fils Karim, au cours duquel Obiang NGuéma a remis à Villepin une mallette contenant un million et demi d’euros. Parfois, Dominique sortait directement l’argent devant nous, même si je venais accompagné d’un Africain, et, sans gêne, il rangeait les liasses dans ses tiroirs. Pour l’anecdote, je lui laissais parfois la mallette sans qu’il l’ouvre en lui donnant le code de la serrure… Une autre fois, lorsqu’il était à Matignon, Villepin s’impatientait parce que l’ambassadeur du Gabon était en retard. Il est finalement arrivé tout essoufflé avec un sac contenant 2 millions d’euros. "C’est lourd", disait-il… en frôlant l’infarctus.

    À cette époque, en pleine affaire Clearstream, Dominique de Villepin a toujours évoqué les consignes présidentielles de "moralisation de la vie publique"…
    Oui, en public, il a toujours eu ce discours. Dominique est quelqu’un de double. Un individu à deux faces. Pendant toute la période Clearstream, à plusieurs reprises, il était euphorique. "On va bourrer le nabot", disait-il en parlant de Nicolas Sarkozy. Il était certain, pendant des mois, que l’affaire Clearstream allait tuer politiquement son rival. Au total, après qu’il eut quitté l’Élysée, j’estime avoir remis à Villepin, en direct, une dizaine de millions de dollars. Et, outre cet argent liquide, je lui ai remis des "cadeaux"…
    Quel genre?
    Je me souviens d’un bâton du maréchal d’Empire, qui lui avait été offert par Mobutu. Bongoet Gbagbo lui ont aussi offert de superbes masques africains. Bongo lui a offert des livres rares, des manuscrits de Napoléon… Chirac a reçu des cadeaux splendides, aussi. Je me souviens d’une montre Piaget offerte par Bongo, qui devait réunir environ deux cents diamants. Un objet splendide, mais difficilement portable en France…

    Comment savez-vous cela?
    J’avais accès au gestionnaire du compte parisien d’Omar Bongo, et il m’est arrivé d’aider certaines personnes proches de Dominique, qui en avaient besoin. Avec "papa", nous avions un code: entre nous, nous appelions Villepin "Mamadou", parce qu’autrefois un secrétaire général du président gabonais se prénommait ainsi. Il me suffisait de dire : "Papa, 'Mamadou' a besoin de quelque chose." Et Omar Bongo me disait de faire le nécessaire.
    «Grâce à son ingratitude, je suis allé voir Nicolas Sarkozy»
    Vous disiez que les remises d’espèces ont continué quand Villepin était à Matignon...
    Bien sûr. Les présidents africains avaient dans la tête que Villepin allait préparer la présidentielle. Omar Bongo, place Beauvau, lui avait dit : "Dominique, entends-toi avec Nicolas." Et Villepin lui avait ri au nez et lui avait répondu : "J’irai à Matignon, puis à l’Élysée." Il avait un sentiment de toute-puissance à cette époque. Je me souviens d’un jour, au Quai d’Orsay, où sa secrétaire m’appelle en urgence. "Camarade, un double whisky aujourd’hui, la ration John Wayne", me lance Dominique dans son bureau. Il avait quelque chose à me dire : "Aujourd’hui, j’ai atteint l’âge du général de Gaulle le jour de l’appel du 18 juin, j’ai 49 ans, Robert! Je serai l’homme du recours!" Il a prononcé plusieurs fois cette phrase – "Je serai l’homme du recours" – en imitant la voix du Général. En rentrant chez moi, j’ai dit à ma femme qu’il y avait peut-être un problème…

    Comment cela s’est-il arrêté et pourquoi?
    Fin 2005, la dernière semaine de septembre. Nadine, sa secrétaire, m’appelle selon le code : "Nous allons acheter des fleurs." Cela voulait dire que l’on se retrouve devant le Monceau Fleurs du boulevard des Invalides. Elle venait me chercher en voiture pour m’amener à Matignon. Ce jour-là, elle m’a fait entrer par l’arrière et m’a laissé dans le pavillon de musique. Villepin m’a fait attendre une demi-heure. J’ai tout de suite eu l’intuition qu’il y avait un problème.

    Que s’est-il passé?
    Il est arrivé et a lancé un drôle de "Alors, camarade, ça va?", avant de m’expliquer : "L’argent de Sassou, de Bongo, de tous les Africains, sent le soufre. C’est fini", a-t-il poursuivi… Je me souviens de sa phrase : "Si un juge d’instruction vous interroge, vous met un doigt dans le cul, cela va mal finir." Il parle exactement comme cela. Je l’ai bien regardé. Je lui ai dit qu’il m’emmerdait et je suis parti en serrant la mâchoire. Il m’a couru après en disant "camarade, camarade!", m’a rappelé cinq ou six fois dans les jours qui ont suivi. J’avais décidé que ce n’était plus mon problème. Grâce à son ingratitude, je suis allé voir Nicolas Sarkozy.

    Comment cela?
    Nicolas Sarkozy m’a écouté, je lui ai raconté tout ce que je vous raconte aujourd’hui. Même lui, il m’a paru étonné. Je l’entends encore me demander : "Mais qu’est-ce qu’ils ont fait de tout cet argent, Robert ?" Il m’a dit aussi : "Ils t’ont humilié comme ils m’ont humilié, mais ne t’inquiète pas, on les aura." Je l’ai revu la semaine suivante. Nicolas Sarkozy m’a dit : "Robert, là où je suis, tu es chez toi", et m’a demandé de travailler pour lui, mais sans le système de financement par "valises".
    «L’argent d’Omar Bongo a payé le loyer pendant des années»

    Les financements africains auraient-ils cessé pour la campagne de 2007? Difficile à croire… D’autant que Sarkozy, à peine élu, s’est rendu au Gabon et a annulé une partie de la dette gabonaise…
    Je dis ce que je sais. Ni Omar Bongo ni aucun autre chef d’État africain, par mon intermédiaire, n’a remis d’argent ni à Nicolas Sarkozy ni à Claude Guéant.

    Vous étiez proche de Laurent Gbagbo, vous n’avez pas été invité à l’intronisation d’Alassane Ouattara…
    Laurent Gbagbo est un ami de trente ans. Il m’a raccroché au nez la dernière fois que je l’ai appelé. J’étais dans le bureau de Claude Guéant et c’était dans les derniers jours avant sa destitution… Il ne voulait plus prendre ni Sarkozy ni Obama au téléphone. Il ne voulait rien entendre et m’a dit : "C’est la dernière fois que je te parle." Par la suite, tout le monde le sait, Alain Juppé m’a fait enlever de la liste des invités pour l’intronisation de Ouattara.

    Vous en voulez à Alain Juppé…
    Lui aussi me fait sourire quand je l’entends donner des leçons de morale. Je vais finir par cette histoire qui remonte à 1981. Alain Juppé a pris la tête du Club 89, un cercle de réflexion de chiraquiens qui s’est installé dans de superbes locaux de l’avenue Montaigne. C’est moi qui ai signé le bail du loyer, qui était de 50.000 francs mensuels, une somme pour l’époque. D’ailleurs, le téléphone du 45, avenue Montaigne était à mon nom! L’argent d’Omar Bongo a payé le loyer pendant des années, entre 1981 et 1992. Les espèces du président gabonais ont fait vivre les permanents pendant des années… Le secrétaire général du Club 89, Alain Juppé, ne pouvait pas l’ignorer. Je sais qu’aujourd’hui tout le monde a la mémoire qui flanche. Moi, pas encore.
    Laurent Valdiguié - Le Journal du Dimanche
    dimanche 11 septembre 2011

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