Fête et émotion dans toute l'Amérique pour les cérémonies d'investiture de Barack Obama, 44e président des Etats-Unis.
En résumé...
Au terme d'une cérémonie joyeuse, Barack Obama a été investi dans ses fonctions de 44e président des Etats-Unis. Bush et sa femme ont pris l'hélicoptère, direction la base d'Andrew pour prendre un avion pour le Texas, une image qui en a réjouit plus d'un sur la planète.
Pour les démocrates, l'échec controversé de 2000, l'échec infiniment amer de 2004 sont effacés. Ils sont enfin aux commandes, avec un congrès de leur bord, et un capital de sympathie extrêmement fort: Obama ne jouit-il pas dans les sondages de 78% d'opinions favorables?
Le reste du monde nourrit lui aussi, en ce changement à la Maison-Blanche, un formidable espoir, qu'expriment bien les deux écrivains Patrick Chamoiseau et Edouard Glissant dans l'interview qu'ils nous ont accordée.
Crise financière, crise économique, crise sociale, crise en Irak, crise en Afghanistan: les chantiers sont "sérieux et nombreux", a constaté Obama. Mais ce dernier se contentera-t-il de les "gérer" l'un après l'autre, ou son élection marque-t-elle un grand "réalignement critique" dont les Etats-Unis sont capables -qu'on se souvienne de la mise en place d'un Etat-providence par Roosevelt dans les années 30.
Dans son discours, toutes les graines sont plantées: Obama promet un changement sur l'Irak (le retrait va commencer) l'économie (pour que les marchés ne déraillent pas), l'environnement (pour utiliser l'énergie de façon plus responsable). Et maintenant, au boulot! P.R.
21h06. Bon, l'élection c'est fait, le serment c'est bon, le discours d'investiture, c'est plié... Reste maintenant à emménager dans la Maison-Blanche. Et ce n'est pas si simple de trouver ses marques dans une logement qui commpte à 412 portes.
Heureusement pour les Obama, Guillemette Faure leur a préparé un mode d'emploi reproduit ci-dessous (Cliquez sur les icônes pour afficher les textes)
21h05. Ce soir, les bancs de l'American Church in Paris, dans le VIIe arrondissement étaient pleins... pas uniquement de croyants, ni exclusivement d'Américains, mais de gens qui avaient envie de partager ce moment d"'espoir", au son du gospel.
"This is the day the Lord has made us all rejoice" ("C'est le jour où le Seigneur nous a tous remplis de joie"), a chanté le choeur, et répété le pasteur.
Parmi eux, Patrick Mc Devitt, ingénieur, qui avait juré de quitter son pays après la réélection de Bush en 2004. Et l'a fait: "Maintenant, l'Amérique va enfin se rouvrir au monde et on va pouvoir ne plus avoir honte quand on dit qu'on est Américain."
Rebecca Byers, en France depuis vingt-quatre ans, va plus loin:
"On avait l'impression que Bush avait trahi la Constitution, que les valeurs de ce pays étaient bafouées sur le plan des droits civils, de la liberté de la presse, pour les femmes ... la liste est longue. Et on n'a jamais vu quelqu'un d'aussi intelligent qu'Obama dans l'histoire de notre pays".
Des Africains anglophones sont venus s'associer à cette ferveur, même si, comme le dit Zainab Taylor, Sierra-leonaise: "Il ne faut pas le regarder comme un Dieu, Obama ne fera pas de miracle tout seul."
Emeka Uzoukwu, Nigerian et membre de la communauté de cette Eglise, incarne cette foi quand il répète, en levant les mains vers le ciel "Yes we can".
Après l'office, l'église invitait tout le monde à regarder -en différé- le discours d'investiture. En VO. Car comme dit Patrick qui l'a regardé dans un pub en français, "c'est mieux d'entendre le son de sa voix" S. V.-C.
20h22. (De New York) Sur Times Square pendant la cérémonie d'investiture, une foule se pelait les miches devant les écrans géants. Clémentine Gallot
20h18. (De Chigaco) Le discours terminé, la foule s'est dispersée. Le reste de la journée va être plutôt calme mais la soirée s'annonce animée. Des bals seront donnés un peu partout dans la ville: le parti démocrate de l'Illinois aura bien sûr le sien mais aussi les jeunes républicains ("pour faire face à ce nouveau départ avec de nouvelles idées et de nouvelles têtes").
Un bal mondain se tiendra au Mac Cormick Place, l'énorme centre des congrès de la ville: 135 euros l'entrée pour fêter l'investiture de Barack Obama au champagne. L'événement veut concurrencer le bal de Washington avec le même thème: "Renewing America's Promise" ("renouveler les promesses de l'Amérique").
Summum du kitch, les invités pourront repartir avec le mug souvenir de la soirée... Des menus spéciaux sont prévus dans les restaurants, le bar Carnivale va même proposer une "Margarita del Presidente" pour dix dollars: lait de coco, jus de grenade et curacao bleu = rouge, blanc, bleu! Julie Crenn
20h12. Dick Howard, professeur de philosophie, revient sur le discours du pasteur noir Joseph Lowry, prononcé après celui du nouveau président.
"Pour ceux qui ne connnaissent pas les rimes et les rythmes noirs américains, le dicton du pasteur noir Joseph Lowry, ('if you're black, don't turn back, if you're yellow, be mellow, if you're white, do right', traduction approximative: 'si t'es blanc, soit content, si t'es jaune, quel homme, si t'es marron, c'est tout bon, si t'es noir, c'est bonnard') vient de l'époque du mouvement des droits civiques, ainsi qu'une grande partie de ce discours splendide."
19h39. A table. Voilà Obama qui arrive pour le déjeuner avec ses 234 invités. Soupe aux fruits de mer, canard et génoise pommes-cannelles, ça ne valait peut-être pas quatre ans d'attente: le menu a été piqué à Lincoln. Sasha et Malia auront droit au menu enfants avec pizzas et hamburgers (détail que Lincoln avait négligé). G.F.
19h39. George et Laura Bush descendent d'hélicoptère. George fait un salut militaire aux militaires de la base du Maryland. A noter: ça ne se fait pas quand on n'est pas militaire et pas en tenue. Mais le geste a été popularisé par Ronald Reagan, qui n'a vu la guerre qu'au cinéma, et repris par Bill Clinton et George Bush, deux autres présidents qui n'ont jamais servi sous les drapeaux non plus.
Correspondance des Bush pour prendre un avion qui les emmènera à Midland au Texas. Le couple de retraités part s'installer à Dallas et non pas à Crawford au Texas. Ce ranch, c'était juste du décor ? de la comédie le temps de deux mandats? G.F.
19h37. Bientôt la pause déjeuner. John McCain, le candidat malheureux, passe un coup de téléphone. De son côté, Cindy McCain, son épouse, consulte son Blackberry. Ils viennent probablement d'apprendre que Barack Obama est le nouveau président des Etats-Unis. G.F.
19h31. Obama signe des documents confirmant les nominations de son gouvernement. Il signe tout de la main gauche. Une image qui n'étonnera pas les habitués du blog Campagne d'Amérique: le 4 novembre, les Américains ont en effet élu le quatrième président gaucher depuis Ronald Reagan. Coïncidence ou grand complot? G.F.
19h22. Au bar Carr's (Paris 1er), une petite foule a suivi le discours de Barack Obama sur le trottoir. Quelques larmes lorsqu'il prête serment, sifflements dès que Georges W. Bush apparaît à l'écran, embrassades à la fin de son allocution.
Une Américaine salue un président différent qui saura porter les "valeurs américaines" à travers le monde. (Voir la vidéo)
Les Américaines disent "I love you" à Barack Obama. Le nouveau président a conquis les coeurs. (Voir la vidéo, en anglais)
Les plus courageux prévoient de prolonger la fête au Queen, une soirée spéciale y est organisée ce soir. Z.D.
19h14. "Vous avez vu qu'on a le même titre que Liberation.fr ?", faisait fort justement remarquer Audrey Cerdan dans la rédaction de Rue89. "L'espoir, plutôt que la peur": un petit tour sur LeFigaro.fr, LeMonde.fr et des sites américains et on s'aperçoit qu'eux aussi ont choisi de titrer leurs compte-rendus du discours d'Obama avec cette formule... La chaîne Public Sénat vient de mettre en ligne une version doublée de ce dernier, si vous trouvez un extrait plus original, nous sommes preneurs. Y.G. (Voir la vidéo)
Pour les allergiques à la vidéo, Pascal Riché a concocté une traduction rapide des passages les plus significatifs.
► Extraits du discours d'investiture de Barack Obama
19h01. Le site de la Maison-Blanche a soudainement changé de look. Nouveauté: le blog de la Maison-Blanche et son "premier post".
18h46. Ce n'était pas le meilleur discours de Barack Obama, mais une sorte de synthèse de l'ensemble de ses discours de campagne. Idée centrale: les temps sont durs, les défis sont "nombreux et ils sont sérieux", mais avec les pères fondateurs comme modèles, et l'espoir, "plutôt que la peur", comme boussole, l'Amérique -comme toujours- traversera l'épreuve et avancera.
A noter certains accents qui tranchent très franchement avec les discours du prédécesseur d'Obama: il se méfie du marché -"une force très puissante, mais qui peut partir en vrille"- il appelle à "ne plus être indifférents" aux pays pauvres, et il considère que pour répondre aux menaces (terroristes), il est nécessaire d'accroître la coopération avec les autres pays...
Avec cette main tendue vers le monde musulman: "Il y a une meilleure voie, basée sur le respect mutuel". Le président prévoit de donner un discours entier sur le sujet. P.R.
18h39. (De Chicago) Malgré le blizzard de neige et de froid, 1 200 courageux se sont massés au pied du building du Chicago Tribune, où le journal a installé un écran géant. Des bons pour des cafés gratuits sont distribués à la foule, ainsi que des "bâtons d'air" que tout le monde frappe et secoue à la moindre apparition de Barack Obama.
L'enfant prodige de la ville fait briller les yeux. Pour Cathy Bauchwitz, travailleuse sociale venue partager ce moment, "les gens sont derrière Barack Obama, ils attendent beaucoup de lui mais ils sont prêts à l'aider dans tout ce qui l'attend". Toute fière, elle me raconte qu'elle a déjà rencontré Barack Obama, à la salle de sport: "Il était à mes côtés, aussi près que vous et moi aujourd'hui ! C'est un homme bon, il est proche des gens."
La foule applaudit et crie à l'annonce du 44e président des Etats-Unis. Les sourires sont sur tous les visages. Dans le sud de la ville, au Musée afro-américain de Chicago, ils sont 500 à regarder l'investiture sur grand écran. Des retransmissions ont également lieu dans des cinémas et des universités.
Mais la ville ne s'arrête pas pour autant de tourner. Beaucoup travaillent. Ils profiteront de leur pause de midi pour apercevoir la fin de la cérémonie. D'autres se rassemblent en famille ou entre amis, au chaud devant la télévision. Beaucoup de Chicagolais sont partis à Washington, parfois même sans billet ni hôtel, juste pour "y être". Julie Crenn
18h25. Vingt minutes que le discours d'Obama a commencé. CNN ne fait plus de contrechamp sur les élus qui l'entourent depuis qu'on a vu George Bush père dodeliner de la tête. G.F.
18h13. Barack Obama arrive à faire applaudir George Bush en ouverture de discours, avant de faire un tableau apocalyptique de l'Amérique d'aujourd'hui: "crise", "guerre", "économie affaiblie". G.F.
18h02. John Kerry vient d'assister à la prestation de serment de Joe Biden (photo). Il doit revoir défiler toute sa campagne de 2004 et s'imaginer qu'il aurait pu être assis à une meilleure place aujourd'hui.G.F.
17h53. Moment de prière, la parole au controversé pasteur évangélique Rick Warren dont la présence a hérissé le poil de la gauche américaine. Barack Obama a compensé la présence de cette figure anti-avortement et antigay en invitant le Gene Robinson, évêque gay anglican, à lire une prière.
C'est la méthode Obama qui prête déjà aux moqueries. Comme lors de son choix d'une nouveau décorateur pour la Maison Blanche. Des humoristes avaient imaginé qu'il allait nommer deux équipes de décorateurs, démocrates et républicains, et les inviter à se partager les ailes de la Maison-Blanche G.F.
17h51. L'aboyeur annonce: "Ladies and Gentlemen, the President elect of The United States Barack H. Obama" ("Mesdames et messieurs, le président élu des Etats-Unis d'Amerique, Barack H. Obama") Pour le président sortant, George W. Bush, le même n'a pas dit "W", mais bien "Walker". Mais le second prénom du Président élu, "Hussein", est si difficile à prononcer... P.R.
17h42. Facebook est décidément une mine d'infos incomparable. Alors qu'on frime en affirmant qu'on regarde la cérémonie d'investiture d'Obama en direct sur CNN, on me fait remarquer que c'est bien plus intéressant sur TF1.
Effectivement, les chroniqueurs présents sur le plateau ne sont pas les moins connus... en France: Christine Lagarde et Rama Yade (on me dit même que Ségolène Royal vient de faire sa petite intervention depuis Washington).
Je zappe immédiatement... et je tombe sur un débat à propos de "Barney, le chien de George Bush qui mord les journalistes", puis sur la tenue de Michelle Obama signée par "une créatrice américaine d'origine cubaine, Isabel Toldeo"! Pourquoi ai-je envie de retourner sur CNN?
A la décharge des nouveaux chroniqueurs de TF1, la tenue de la Première Dame a aussi impressionné Guillemette Faure (lire ci-dessous). J.M.
17h40. Michelle Obama est en robe manteau anis (ceintures et gants coordonnés). Je n'arrive pas à voir si elle porte des collants. C'était une des révélations de la campagne: Michelle Obama, qui mesure 1m82, une taille qui ne lui permet pas selon elle de porter des collants (elle les file), et est toujours jambes nues, une première pour une Première Dame. G.F.
17h39. Petite pensée pour Laura Bush, la seule personne du gouvernement Bush plus populaire en quittant la Maison Blanche qu'en y arrivant! G.F.
17h31. (De New York) Selon un sondage, 67% des Américains (y compris Sarah Palin, Ralph Nader et Bill Richardson, qui n'ont pas été conviés à Washington) devraient suivre la cérémonie à la télévision ou via le web, commentant en live sur Facebook ou Twitter.
En attendant l'arrivée du président, le site DailyKos propose un quiz pour être incollable sur l'investiture et tester ses connaissances (quel président s'est fait chahuter et chasser de la Maison Blanche le jour de son inauguration? Andrew Jackson en 1929).
Les paris sur le discours inaugural sont ouverts: The Economist dresse un index permettant de mesurer combien de fois ont été prononcés les mots "change" et "hope" pendant les investitures respectives des présidents précédents (Barack Obama a parlé d'espoir 450 fois pendant sa campagne).
Tous les yeux sont aussi fixés sur la First Lady, qui tient entre ses mains l'avenir de la mode à la Maison Blanche: elle avait choisi mardi une robe jaune Isabel Toledo, très habillée, "peu conventionnelle" et brillante, note le New York Times. Le Huffington Post n'en loupe pas une miette non plus.
De son côté, le bloggeur Andrew Sullivan à Washington rappelle que "la présidence Obama est la combinaison unique d'un homme et d'un moment spécifique. Nous sommes témoins de l'effondrement d'un vieil ordre idéologique et l'implosion du conservatisme comme philosophie cohérente au pouvoir C.G
17h27. Si on ne s'était pas rendu compte qu'on a vieilli, voilà les parents Bush, George H. Bush claudiquant, appuyé sur une cane. Juste avant, on avait vu le sénateur Ted Kennedy, lui aussi marchant à petits pas avec une cane. Al Gore qui a doublé de poids depuis son entrée à la Maison Blanche. Et Dick Cheney sortant de la Maison Blanche en chaise roulante depuis qu'il s'est claqué un muscle à la cuisse en portant des cartons de déménagement. G.F.
17h18. Au Capitole, applaudissements pour les Clinton, Hillary en bleu électrique, Bill en écharpe citron. Pour faire la quête aux dollars, c'est trop tard. L'arrivée au pouvoir d'Obama signifie pour lui et pour les membres de son gouvernement qu'ils ne peuvent plus faire aux dons pour leur campagne. Ces derniers jours, c'était la dernière ligne droite pour presser les portefeuilles.
Il y a trois jours, on (les inscrits sur le site d'Obama) a tous reçu un e-mail de Dorothy Rodham (oui, la mère d'Hillary!), chargée d'une dernière quête désespérée pour aider à rembourser les dettes de campagne de sa fille. G.F.
17h13. Le saviez vous? Dans la limousine blindée "Cadillac one", qui a remonté la Pennsylvania Avenue jusqu'au Capitole, il y a des pochettes contenant du sang du groupe sanguin du président, au cas où.
17h05. On a aperçu John McCain. Le pauvre, on en mal pour lui. Regarder toute cette cérémonie sur une petite chaise en pensant qu'il aurait pu être celui au chaud à la Maison-Blanche, roi de la fête.
Enfin, il y a pire sort, tous les parias démocrates de 2008, perdus par des scandales sexuels, l'ex-candidat John Edwards, ou l'ex-gouverneur Eliot Spitzer, l'ex-grand espoir démocrate, obligés de regarder les cérémonies tous seuls et sans amis.
17h03. Barack Obama a quitté la Maison-Blanche, et vient d'arriver au Capitole.
16h53. (De New York) A New York, Time Warner diffuse la cérémonie sur des écrans géants à l'historique Apollo Theater de Harlem, à Times Square et downtown, près de Wall Street. Il fait -6 degrés dehors.
Le site Gawker dresse la liste des désastres potentiels susceptibles de bouleverser la cérémonie (saturation du réseau téléphonique, démocrates bourrés, attaque terroriste).
Dans la liste des faux pas à éviter, on se souvient aussi (ou pas) de l'adresse inaugurale de Bill Clinton en 1997: "Government is not the problem, and government is not the solution." ("Le gouvernement n'est pas le problème et le gouvernement n'est pas la solution")… Difficile de faire pire.
De l'autre côté du pays, en Californie, le parc d'attractions Legoland aura sa propre cérémonie d'investiture avec les figurines des VIP, comme la famille Obama, les Clinton, Oprah et même Aretha Franklin. Un modèle réduit de la Maison Blanche et du Capitole ont été créés avec des milliers de Lego, à découvrir dans un diaporama du San Franciso Weekly. Clémentine Gallot
16h50. Quelle gentille attention! Le président Bush, sortant (que cela fait du bien d'écrire "sortant"), a laissé un petit mot au président Obama, entrant. C'est la coutume. Le président lui dit combien ce moment est important pour l'histoire des Etats-Unis, et lui souhaite bonne chance. Lorsque Bill Clinton avait quitté la Maison Blanche, la presse avait raconté (légende?) que dans les bureaux, les touches "W" avaient disparu des claviers... P.R.
16h49. Pendant que deux millions de personnes se gèlent sur le Mall de Washington, les Obama sont au chaud avec les Bush à la Maison Blanche. Comment George W. Bush va t-il dire au revoir au personnel de la Maison Blanche? Bill Clinton avait regardé chaque employé dans les yeux, en leur disant merci. George Bush père avait convoqué tout son staff... puis s'était effondré en larmes, laissant son épouse Barbara parler à sa place. G.F.
16h40. Dick Howard, professeur de philosophie, revient sur les termes du serment que va prononcer le "président élu" pour devenir le président tout court:
"Obama va promettre de 'préserver, protéger et défendre' la constitution... pas le peuple americain, pas leur securité, la paix, ou que sais-je encore. Il aurait été bien que Bush se souvienne qu'il avait prêté le même serment, plutôt que de prendre prétexte de la 'lutte contre le terrorisme' pour violer les droits, envahir l'Irak etc."
16h33. Sur le blog En Amérique, on trouve quelques liens pour suivre en direct les cérémonies. On trouve notamment une application pour iPhone (accessible dans le menu: Application Store > Recherche > "ustream' > Ustream.tv, Inc). Et puis les plus classiques CBS, le site officiel.
16h27. Il fait actuellement - 5°C à Washington. Espérons que Barack Obama portera un gros manteau. En 1841, le président William Harrison décide de faire son discours de deux heures sans manteau. Il meurt trente-et-un jours plus tard.
Ce qui conduira Bill Clinton à dire après ses cent premiers jours au pouvoir, alors qu'il s'était effondré dans les sondages, "je m'en sors toujours mieux que William Harrison à la même période." G.F.
16h25. Dick Howard, professeur de philosophie politique américain explique pourquoi Obama doit prononcer un discours de grand rassembleur:
"Le discours inaugural d'un président peut difficilement éviter cet exercice rhétorique à la fin d'une campagne où les électeurs se sont déterminés autant contre l'un des candidats que pour la plateforme de leur favori.
Déjà en 1801, à la suite d'une campagne amère marquée par des coups bas, Thomas Jefferson prêtait serment en affirmant qu'au delà de nos différences, nous sommes unis par des "principes partagés".
Soixante ans plus tard, alors qu'une guerre civile assombrissait l'horizon, Abraham Lincoln rappelait "les liens d'affection" qui devaient unifier le Nord libre et le Sud esclavagiste. Ni les principes ni l'affection ne suffirent à éviter la guerre, qui fut sanglante.
Le rappel du passé, et des principes et valeurs nationaux, n'est pas seulement rhétorique. L'Amérique est une république démocratique qui, pour cette raison, accepte la diversité des intérêts, ce qui en fait sa force.
Mais une telle nation plurielle et démocratique est menacée par sa propre diversité si elle ne sait pas faire appel à une unité symbolique acceptée par tous. Celle-ci doit être rappelée tous les quatre ans par le nouvel élu, devenu représentant de la volonté populaire, premier citoyen et incarnation des valeurs nationales."
16h17. Souvenir ému de Bruno Rebufie dans les commentaires de ce live blogging:
"Je me souviens de cette petite nana qui distribuait des tracts sur la cinquième avenue, toute seule et en plein soleil, en juin 2007. Hillary Clinton était encore la grande favorite des démocrates. Les touristes ne faisaient guère attention à elle. Peu de gens prenait son prospectus, mais elle était là, à y croire.
Je me dis que c'est cette foi indestructible qui a porté Obama au pouvoir. J'espère qu'elle est à Washington pour faire la fête."
16h. Combien de monde sur le mall? Personne n'a jamais réussi à évaluer correctement les foules qui se réunissent sur cette grande perspective qui va du Congrès au Lincoln Monument (trois kilomètres).
Un des indicateurs est le nombre de tickets de métro vendus: à huit heures du matin, plus de 318 000 passagers avaient pris le métro, soit la moitié d'une journée normale du réseau. Du jamais vu. Un million et demi? Deux millions? Plus?
En 2004, lors de la réélection de Bush, on estime que seulement 300 000 personnes s'étaient déplacées pour acclamer le Président. P.R.
15h58. Dans une tribune publiée sur Rue89, Pascal Baudry revient sur le cérémonial choisi par le président élu: "[Obama] sait remarquablement s’approprier et mettre en scène les valeurs américaines pour entrer en résonance avec le peuple qui l’a élu". Mais analyse aussi une différence de mentalité entre la France et les Etats-Unis:
"Obama se situe dans une grande tradition américaine, inverse du paradoxe français: pour continuer, pour durer, pour survivre, il faut changer.
Ce qui est normal pour des Américains, c’est le changement, que détestent les Français même quand ils font mine de l’appeler de leurs vœux. Outre-Atlantique, changer, c’est même la seule façon de rester en vie: "sink or swim". Nager pour ne pas couler. Surtout ne pas rester sur place."Y.G.
► A lire aussi: Le sacre de Barack Obama, c'est de la bonne com’
14h38. Le départ de George W. Bush de la Maison-Blanche inspire les caricaturistes, comme Dominique Mutio (ci-contre), Dariojosa (ci-dessus) ou encore Tox (dans les commentaires).
Dargaud a d'ailleurs sorti un album spécial "Bye-Bye Bush" compilant des dessins de Diego Aranega, Charb, Vuillemin ou Jul. C'est inégal (comme toujours pour les BD collectives), mais globalement bien troussé. Emile Bravo transpose ainsi avec malice la campagne 2008 dans un village du Far West (Obama finit lynché).
Serge Bloch, illustrateur qu'on aime bien à Rue89, tire aussi son chapeau au 43e président avec une animation stylée.
Comme on sait que les riverains de Rue89 ont du talent, on attend vos dessins, photomontages, vidéos, animations... pour en faire une compilation. C'est pas tous les jours qu'on dit adios au pire président américain de l'histoire. Y.G.http://my.barackobama.com/page/dashboard/public/gGWdjc
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