BIENVENUE SUR MON BLOGUE-WELCOME TO MY BLOG

THIS BLOG's GOAL IS TO OBJECTIVELY INFORM.EVERYONE IS WELCOME TO COMMENT

CE BLOGUE A POUR BUT D'INFORMER DE MANIÈRE OBJECTIVE

E. do REGO

IL EXISTE MILLE MANIERES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VERITE.

Le Mensonge peut courir un an, la vérité le rattrape en un jour, dit le sage Haoussa .

Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur.










Saturday, August 04, 2012

Teddy Riner s’invite à la table des Dieux du judo


Le quintuple champion du monde a remporté l'or olympique, vendredi 3 août à Londres, malgré la pression qui pesait sur ses épaules. Aucun de ses adversaires n'a réussi à inquiéter le Guadeloupéen. A un titre du doublé olympique de David Douillet, qu'il ira chercher à Rio en 2016, Riner touche son rêve du doigt: devenir le plus grand judoka de l'histoire.

Teddy Riner, champion olympique, le 3 août à Londres. AFP PHOTO / EMMANUEL DUNAND
Champion olympique, Teddy Riner. C'était écrit, mais encore fallait-il le faire! Et il a relevé son pari superbement. Vendredi 3 août, dans l'ExCel Arena de Londres plein comme un oeuf, le quintuple champion du monde a marqué de son sceau l'histoire du judo mondial. Il est 17 h 15 lorsqu'il se présente sur le tatami face au Russe Alexandre Mikhaylin. Les deux hommes se connaissent bien, mais Teddy est toujours sorti victorieux de leur confrontation. D'emblée, Teddy Riner prend l'ascendant sur le combat. Très puissant à la garde, il gère et fait monter les pénalités pour le Russe, sanctionné trois fois (waza-ari). Sans avoir  forcer son talent, le Français empoche facilement son premier titre olympique. "Je suis super heureux, a réagi Teddy Riner sur France 2. Mais j'y croirai quand j'aurai la médaille. Aujourd'hui, c'était éprouvant car mes adversaires ont voulu bloquer mon judo. Moi, comme j'avais plus de caisse, j'ai accepté de jouer à leur jeu et j'ai gagné. A la fin, Mikhaylin n'était pas content, mais il n'a pas fait une seule attaque!"
La matinée débute tranquillement pour le Français. Dès son premier combat, il prend la température de la salle qui bouillonne. Les drapeaux tricolores s'agitent, le public s’époumone. L'ambiance est électrique. Le roi Riner fait son entrée sur le tapis, impassible. Face à lui, un cube de 170 kg, le Polonais Wojnarowicz. Contre un adversaire de ce type, nul besoin de s'épuiser. Teddy Riner le balade dans tous les coins, gère son combat tactiquement pour faire monter les pénalités. Impuissant, son adversaire est sanctionné et laisse Riner filer au deuxième tour. Au sortir du combat, le Polonais donne son sentiment mi déçu mi-admiratif: "Teddy Riner ira au bout. C'est un danseur."

En demi finale des JO, Teddy Riner a dominé son adversaire Coréen à la garde. Incapable d'attaquer, Kim s'est fait sanctionner. AFP PHOTO / TOSHIFUMI KITAMURA
Le combat contre le Tunisien Jaballah est plus corsé. Le Français est souvent destabilisé, gêné à la garde, mais il parvient à trouver la solution à 40 secondes de la fin du temps réglementaire sur un splendide uchi-mata. En quart de finale, c'est le Cubain Oscar Brayson qui se dresse sur sa route. Le Français impose sa garde puissante, tient son adversaire à distance et attend l'ouverture. La clé du combat se trouve au sol. Riner saisit le revers qui traîne sur le tatami et commence un étranglement. Brayson est battu. Obligé de se retourner sur le dos, il se fait immobiliser par Teddy Riner qui s'ouvre grand les portes de la demi-finale. Là, il retrouve le Coréen Kim. Avantage psychologique au Français. En demi-finale des championnats du monde en août 2011 à Paris, il avait pulvérisé le Coréen sur un puissant o-soto-gari en 43 petites secondes. Finalement, il n'y eut pas de combat. Plus fort physiquement, Teddy Riner exerçait une pression terrible sur la nuque de son adversaire et lui neutralisait la manche. Incapable de porter la moindre attaque, le Coréen se faisait sanctionner trois fois. Keikoku (ce qui équivaut à un waza-ari) et le match était dans la poche pour se frayer un chemin en finale. Un dernier combat qu'il remporta haut la main face au Russe Alexandre Mikhaylin.
En 2008, le titre olympique avait échappé de peu à Teddy Riner. Mais ce qui a pu apparaître comme une déception au premier abord s’est finalement révélé bénéfique. Pas assez mûr dans sa tête, encore fragile sur ses appuis, limité techniquement dans son judo, le judoka se serait peut-être reposé sur ses lauriers en cas de victoire. Et quand bien même, rafler une médaille d’or dès sa première participation dans l’épreuve reine du judo l’aurait sans doute déconnecté de la réalité et détourné d’autres objectifs. Quand tout est trop facile, trop jeune, quelles ambitions nourrir ?
Troisième ! Qu’à cela ne tienne. Teddy Riner a remis le kimono, travaillé ses gammes à force d’uchi-komi, de randoris et de musculation. Il s’est aussi étoffé physiquement sans jamais perdre de vue que si sa force et son gabarit étaient des atouts, sa souplesse et sa mobilité l’étaient encore davantage. Avec Benoît Campargue (voir son portrait) et Jean-Pierre Gibert, ses entraîneurs fétiches, il a évolué techniquement, diversifié ses attaques. Il est même devenu imprenable au sol, ce qui semblait impossible il y a encore deux ans.

En décembre 2008, à Levallois, Teddy Riner s'empare de son second titre mondial toutes catégories. Photo: L'Esprit du judo
Et puis surtout, ces quatre dernières années, le judoka de Levallois a remporté quatre titres planétaires. Et depuis sa seule défaite engrangée à Tokyo en septembre 2010 contre le Japonais Daïki Kamikawa, Teddy Riner a juré qu’on ne lui volerait plus son « bifteck ». Une seule solution pour cela. Être toujours sur l’attaque, imposer sa garde et faire tomber afin de ne pas remettre la décision finale entre les mains des arbitres. Depuis deux ans, il s’y emploie et ça paye. Rarement un lourd n’a fait montre d’autant de facilité, d’aisance dans sa gestion du combat, d’autorité sur la catégorie.
A 23 ans, le Guadeloupéen remporte donc son premier titre olympique. C'est bien pour le judo français, c'est bien aussi pour le judo mondial d'avoir une star planétaire qui règne sur son épreuve reine (+100 kg). Mais gare ! Le statut de superstar du judo qui a tout gagné trop vite guette. Et Teddy Riner pourrait se lasser d’une suprématie jamais démentie. En 2009, après son troisième titre mondial acquis à Rotterdam, l’athlète avait évoqué l’idée de défier sur ses terres le Japonais Satoshi Ishii, champion olympique à Pékin qui a embrassé un carrière de free fight. Plus récemment, le fer de lance du judo français faisait part de son goût pour d’autres sports. Et l’on imagine bien qu’ils sont nombreux, ceux qui voudraient le débaucher. D’autant que Benoît Campargue, son entraîneur depuis les juniors, véritable boussole qui a largement contribué aux succès du champion, terminera son aventure auprès les Bleus après les JO de Londres.
Tout l’enjeu de la Fédération française de judo sera alors de mettre autour de Teddy Riner les moyens humains et des dispositifs solides afin que le garçon ne se lasse pas. Un vrai concurrent, assez solide pour lui tenir tête et lui donner envie d’aller chercher d’autres victoires, serait un plus. Car le seul objectif après le titre à Londres, c’est de déloger son compatriote David Douillet de son trône au Panthéon du judo. Et il en a les moyens. Pour sa quatrième olympiade, en 2020, Teddy Riner n’aura « que » 31 ans. Le bel âge, enfin, pour prendre sa retraite.
Florent Bouteiller

No comments:

FAITES UN DON SI VOUS AIMEZ LE CONTENU DE CE BLOGUE