jeudi 11 août 2011
Pluie et déploiement policier aidant, et en dépit de tensions persistantes, la nuit dernière a été calme au Royaume-Uni. Déclenchées le 6 août, lorsqu’un homme a été tué par la police, les émeutes, qui ont essentiellement touché Londres, Birmingham, Liverpool et Manchester, ont depuis fait au moins quatre morts et un blessé grave. Lors d’une allocution, hier, le premier ministre David Cameron a affirmé que la police disposerait de « toutes les ressources dont elle a besoin » et serait autorisée à recourir à« toute tactique qu’elle juge nécessaire ».
« Il est évident que certaines choses vont très mal dans notre société », a concédé M. Cameron, dont le gouvernement a mis en place depuis son arrivée au pouvoir, en mai 2010 – grâce à une alliance entre conservateurs et libéraux-démocrates –, un plan d’austérité sans précédent. Le creusement des inégalités qui en résulte avait donné lieu au cours des derniers mois à des protestations qui, bien que d’une nature différente de celles observées ces derniers jours, avaient surpris par leur ampleur, dans un pays où la politique menée par Mme Margaret Thatcher (1979-1990) semblait avoir éradiqué toute velléité contestatrice.
Dans « Le Monde diplomatique » :
- « Le mouvement social britannique sort de sa léthargie »
par Tony Wood, juin 2011.Outre le renforcement du Parti national écossais au sein du Parlement de Holyrood, le rendez-vous électoral du 5 mai 2011 a été marqué par une sévère sanction infligée aux libéraux-démocrates : une large majorité de la population critique l’alliance nouée avec les conservateurs dans le cadre d’un programme d’austérité d’une rare ampleur.
- « “Tous dans le même bateau” », juin 2011.En 2010, le salaire mensuel moyen des dirigeants des cent plus grandes entreprises cotées à Londres atteignait 312 250 livres (360 000 euros), soit 145 fois le salaire mensuel médian.
- « Amers lendemains électoraux pour l’université britannique »
par David Nowell-Smith, mars 2011.M. David Cameron avait promis que, pour compenser le retrait de l’Etat, il favoriserait l’avènement d’une communauté de bénévoles : la « Big Society ». Les Britanniques y voient plutôt un camouflage des coupes budgétaires. Lesquelles, sévères, ont commencé. Notamment à l’université.
- « Les promesses de M. Nicholas Clegg », mars 2011.Au cours de la campagne pour les élections générales de mai 2010 en Grande-Bretagne, le candidat libéral-démocrate, M. Nicholas Clegg, dénonçait les « promesses non tenues »...
- « Vivre riche dans une ville de pauvres »
par Julien Brygo, août 2010.Dans une Ecosse désindustrialisée, les quartiers riches de Glasgow connaissent une prospérité insolente, tandis que les zones pauvres s’enlisent. La situation rappelle celle du XIXe siècle, quand les nantis pensaient que charité et philanthropie permettraient de perpétuer l’ordre des choses.
- « A Parkhead, la “société brisée” » (J. B.), août 2010.Autour de la maison de M. Jim Doherty s’élèvent les ruines du monde postindustriel, quartiers où les rares boutiques sont bardées de grilles et d’interphones, où la drogue abonde, où les gangs pullulent. A Glasgow, la désindustrialisation menée par le gouvernement de Mme Margaret Thatcher (1979-1990) est un succès.
- « Décontamination de la marque Tory »
par Renaud Lambert, juin 2010.Les tories nouvellement élus au Royaume-Uni affichent une idéologie rénovée. A travers un discours plus « moderne » sur les questions de société, il s’agit pour eux de se dégager de l’héritage thatchérien. Sans toutefois lui tourner le dos.
- « Elections britanniques, la fin d’un “modèle” » (R. L.), La valise diplomatique, 3 mai 2010.Les élections générales britanniques auront lieu jeudi 6 mai. A l’issue du scrutin, qui vise à élire les membres du Parlement, un nouveau Premier ministre sera désigné. Sa principale mission : sortir le pays de la crise en instaurant un nouveau « modèle économique »… une feuille de route encore inimaginable il y a quelque temps.
- « La faute aux Britanniques... »
par Jérôme Tournadre-Plancq, décembre 2009.Amaigrir l’Etat, réduire les interventions publiques, combattre la pesanteur des fonctionnements bureaucratiques, telle est la vocation du New Public Management (NPM), un mouvement qui imprègne la plupart des « réformes » entreprises dans les pays occidentaux depuis le début des années 1980, et qui a trouvé ses hérauts les plus zélés au Royaume-Uni.
Sur la Toile :
- « UK riots : every verified incident - interactive map », sur le site du quotidien The Guardian.
- « “Austerity and Anarchy” », sur le blog de la London Review of Books.
La revue exhume une étude qui fait le lien entre coupes budgétaires et troubles sociaux en Europe entre 1919 et 2009.
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