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Thursday, June 24, 2010

Nigéria:Un président au-dessus de tout soupçon

21 Juin 2010 Par Marc Schindler
Le Nigeria, ce n’est pas seulement un des adversaires de l’équipe de France au Mondial en Afrique du Sud. C’est aussi le pays le plus peuplé d’Afrique et le 8e producteur mondial de pétrole. C’est probablement pourquoi Bernard Kouchner a rappelé les liens d’amitié entre la France et le Nigeria, qui envisage de réorganiser sa production pétrolière. L’argent n’a pas d’odeur, mais celui du pétrole sent bon.
Le Nigeria est aussi, tout le monde le sait, l’un des pays les plus instables, les plus dangereux et les plus corrompus du continent africain. Selon un rapport de l’ONG Global Financial Integrity, de 1970 à 2009, 90 milliards de dollars ont fui le Nigeria pour se cacher dans les banques en Angleterre, en France et en Suisse. 10 milliards par an ! Le pillage des caisses publiques, les pots de vin, le trafic de drogue, le racket, la contrefaçon, le trucage commercial et financier sont les principales pratiques criminelles. Décidément, la France choisit bien mal ses amis, en Afrique.
Abacha ? Le nom ne vous dit rien ? Dans le monde de la criminalité financière internationale, c’est une vraie star : l’ancien président du Nigeria, qui a détourné des milliards dans des comptes occultes, et son fils qui a aidé son père à vider les caisses de l’Etat.
Le général-président a dirigé le Nigeria de 1993 à 1998 en vrai dictateur. Pendant cinq ans, il a constamment violé les droits de l’homme, il a fait emprisonner et exécuter ses opposants, il a suspendu les institutions démocratiques et régné avec ses généraux. Sa politique a entraîné l’isolement diplomatique du Nigeria, qui a sombré dans la corruption et la misère. En cinq ans au pouvoir, il a pillé les caisses de l’Etat et planqué des milliards de dollars dans les banques suisses notamment. Des palettes de billets de banque étaient livrées au domicile du général, des dettes étaient rachetées, des rétro-commissions versées pour alimenter les comptes du président.
Plus de 600 millions de dollars ont atterri dans 17 banques suisses. L’affaire Abacha est emblématique de la cupidité et de l’aveuglement des banquiers suisses. Je me souviens d’un directeur du Crédit Suisse qui prétendait devant ma caméra, avec une mauvaise foi en granit, qu’il ignorait tout des fonds Abacha placés dans sa banque, alors que la presse publiait le numéro d’un des comptes du président du Nigeria. Après une procédure qui a duré sept ans, la Suisse a restitué au Nigeria les millions volés par le clan Abacha.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que le dernier acte de cette saga juridico-financière se joue actuellement devant le tribunal de police de Genève. Le tribunal de police, pour une affaire de détournement de fonds qui porterait sur 2 milliards de dollars ? Ce sont les délices de la procédure suisse ! Selon le quotidien suisse Le Temps, le principal accusé, qui n’est pas présent, est Abba Abacha, l’un des dix enfants du dictateur défunt. Il a été condamné en novembre dernier à 360 jours de prison avec sursis pour participation à une organisation criminelle. 350 millions de dollars déposés sur les comptes d’une dizaine de sociétés-écrans au Luxembourg et aux Bahamas ont été séquestrés par la justice suisse. Mais le fils Abacha a fait recours, qui est actuellement jugé par le tribunal de police. Selon l’acte d’accusation, cité par Le Temps, “pour sa défense, Abba Abacha a déclaré durant l’enquête qu’il avait agi à la demande de son frère qui faisait des affaires, sans penser à mal et sans savoir qu’il était interdit d’utiliser des noms d’emprunt.” Escroc, à son insu de son plein gré !
Une star du barreau genevois défend, contre des honoraires juteux, ce malheureux pion égaré dans le pillage concerté des finances du Nigeria. Un défilé de témoins est invité à comparaître, ceux qui ont été bernés, ceux qui ont fermé les yeux et ceux qui ont facilité le clan Abacha. Mais, face à la justice, les banquiers ne sont ni courageux ni téméraires. Ils ont préféré s’abstenir.
Et la France, dans tout ça, au-dessus de tout soupçon ? Pas vraiment. Elle hébergerait 90 millions de dollars détournés par le clan Abacha. Selon l’ONG  Terre Solidaire, la justice française a bien ouvert quelques enquêtes et Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, a diligenté une enquête sur la Société bancaire arabe, détenue à 33% par la banque Worms, filiale d’Axa. Selon l’ancien procureur suisse Bernard Bertossa, 30 millions d’euros seraient gelés par la Tracfin. Ils n’auraient été ni confisqués ni restitués. Mais aucune enquête sur deux commissions de 1.8 million de dollars versés par le laboratoire Aventis Pasteur pour obtenir un contrat de vaccins de 45 millions. Ni Elf, qui a reconnu avoir versé 20 millions de dollars pour renouveler ses licences d’exploitation, ni Addax, qui a versé 10 millions de pot de vin pour décrocher un marché, n’ont été poursuivies. La justice française a quand même condamné pour corruption à 3 ans de prison et 300 000 euros d’amende l’ancien ministre nigérian du pétrole, Daniel Etete.
Ce qui intrigue un avocat suisse chargé par son gouvernement de démêler ces ténébreux montages financiers, c’est que “sur les 2,2 milliards de dollars retrouvés, pas un dollar ne correspondait à des commissions pétrolières, alors que le pétrole représente 98% des exportations du Nigeria.” Finalement, Abba Abacha a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Ses avoirs planqués dans des paradis fiscaux, 400 millions de dollars, ont été confisqués.


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