« L’Iran voudrait se doter de l’arme nucléaire. Et nous devons tout faire pour l’en empêcher. »
Effectivement, la majorité des médias et gouvernements occidentaux nous pousse à craindre cette menace qui ne ferait aucun doute. Ils sont très sûrs d’eux, péremptoires, catégoriques.
Pourtant, ces médias et gouvernements, toujours les mêmes, au Royaume Uni, et aux Etats-Unis en tête, nous ont déjà menti, de façon flagrante, ou ont substitué la propagande à l’information [1-2].
Par rapport au passé, la France a rejoint le groupe des gouvernements soumis au complexe militaro-industriel et au système financier anglo-saxons [3].
Ce complexe militaro-industriel et ce système financier veulent conquérir des marchés, détourner pour eux-mêmes des ressources énergétiques, dominer des populations, y compris les leurs, et surtout, justifier leur existence et préserver leur place, tout en haut de la chaîne alimentaire mondiale.
Dans la version psychologique de cette guerre contre la vérité, composante très importante de la guerre mondiale lancée par le tandem Bush-Cheney en septembre 2001, l’Iran est devenu une cible de choix, et subit des attaques de tous côtés.
Pour envahir la Yougoslavie, la faire éclater, et la soumettre au diktat occidental : diabolisation de la Serbie et de Slobodan Milosevic. Pour envahir l’Afghanistan, en faire une colonie anglo-saxonne et pouvoir voler ses précieuses ressources : diabolisation des Talibans, pourtant récemment connus comme très bons amis de l’administration US, jusqu’en août 2001.
Pour envahir l’Irak : diabolisation de Saddam Hussein, lui aussi un très bon ami des néoconservateurs US.
Pour ces deux derniers exemples, la créature mythique Ben Laden, sorte de Kraken moderne, et son club, Al-Qaida, sortis opportunément de leur boîte par l’Empire anglo-saxon, ont servi de mèche d’allumage… Maintenant, l’Iran.
Le gouvernement iranien aurait truqué le résultat des élections de juin 2009 [4].
Le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, aurait volé la victoire à son opposant, le favori des Occidentaux, Hossein Mousavi. Pour l’électeur occidental, tellement mieux loti, lui qui a la chance d’avoir des présidents comme Barack Obama, Nicolas Sarkozy ou des Premiers Ministres sincères, dévoués, et désintéressés, il est tout bonnement impensable de choisir le « terrible dictateur religieux antisémite » Mahmoud Ahmadinejad ! Comment est-ce possible ? Seul un bidouillage de l’élection peut l’expliquer.
Pourtant, de ce que nous savons grâce au travail de véritables journalistes et auteurs non inféodés aux puissances occidentales dominantes, il semble bien que la majorité du peuple iranien, 24,5 millions de voix (63,3% des suffrages), ait effectivement choisi de reconduire Ahmadinejad à leur tête [5].
Bien sûr, si cela est incompréhensible pour les Occidentaux, c’est tout à fait logique pour un grand nombre d’Iraniens.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le système iranien d’accès aux soins de santé a permis de réduire de 70% la mortalité infantile dans ce pays, l’Iran islamiste, en 30 ans [6]. Contrairement aux Etats-Unis où malgré les dizaines de millions de dollars injectés par le gouvernement fédéral, les soins médicaux primaires dans beaucoup de régions sinistrées et pauvres sont restés très peu performants, avec une mortalité infantile énorme dans certaines régions (comme le delta du Mississipi) et où l’espérance de vie reste trop faible pour un pays soi-disant si évolué.
C’est au point que des pédiatres étatsuniens s’intéressent au système des maisons de santé iranien et voudraient l’importer dans les régions du Sud des Etats-Unis, les plus frappées par la misère et les maladies [7].
De cela, les médias et gouvernements occidentaux, acharnés à répandre le bobard de l’élection truquée en Iran, ne nous disent rien.
Ahmadinejad est beaucoup plus proche, dans son programme électoral, des millions d’Iraniens habitant dans les provinces, dans les villes, petites et moyennes, et dans les villages, que Mousavi, le champion des classes moyennes et aisées minoritaires et qui voudraient imposer à tout le pays le système à l’occidentale, le meilleur (pour elles) et cela ne se discute pas [8].
L’ouragan d’austérité qui se prépare à fondre sur l’Europe, pulvérisant tous les garde-fous sociaux durement acquis et terrassant les plus faibles, les plus démunis, témoigne du contraire.
« Un sondage d’opinion publique effectué à l’échelle de tout l’Iran et de manière scientifiquement rigoureuse par deux experts états-uniens, trois semaines seulement avant le vote, […] montrait qu’Ahmadinejad avait une avance telle qu’il pouvait remporter plus du double des voix de son adversaire, c’est-à-dire une marge encore plus importante que celle de sa victoire électorale, le 12 juin.Ce sondage montrait que chez les électeurs d’origine azérie [l’ethnie de Mousavi], Ahmadinejad bénéficiait de deux fois plus de voix que Mousavi, ce qui démontrait à quel point les intérêts de classe incarnés par un candidat sont capables d’occulter l’identité ethnique de l’autre » [9]
Mahmoud Ahmadinejad est le président légitime de la République d’Iran.
C’est lui que la majorité des Iraniens a choisi. Pas tous les Iraniens, mais la majorité. Les électeurs de Ségolène Royal, en France, en 2007, ont-ils violemment manifesté dans la rue, par millions, quand le résultat du scrutin fut connu ? Par Twitter, Facebook et des millions de sms, ont-ils alerté le monde entier du vol de leurs élections, chose forcément évidente puisque leur candidat n’avait pas gagné ?
Pour ceux qui diraient qu’un trucage électoral ne risque jamais d’arriver en Occident, le paradis des cures d’austérité, des patrons et des ministres intègres, le film « Hacking Democracy » [10] (« La Démocratie Piratée ») nous démontre toutes les zones d’ombre qui entachent les élections US de 2000, celles qui ont mené au pouvoir Georges W. Bush. En France, lors de la dernière élection présidentielle de 2007, près de 1,7 millions de Français ont voté à l’aide de machines électroniques [11], des machines à frauder selon l’association à but non-lucratif BlackBoxVoting.org.
Les médias français et anglo-saxons nous dépeignent un Iran totalitaire et répressif. Les manifestations des partisans de Mousavi auraient été réprimées dans le sang. Les minorités juives seraient durement opprimées. Ahmadinejad nierait l’holocauste et voudrait détruire Israel. Les femmes sont traitées de façon inhumaine et les condamnés à mort le sont par les moyens les plus barbares comme la lapidation.
L’enjeu n’est pas de faire de l’Iran un pays champion des droits de l’homme, d’ignorer la souffrance d’un certain nombre de femmes iraniennes, de nier que des mises à mort inhumaines y sont pratiquées…
Ceci dit, connaissez-vous une mise à mort…humaine ?
Le concept de « balle à blanc » [12], pratiqué aux Etats-Unis, rend-il la mort plus « humaine » à nos yeux ?
L’enjeu est de rétablir le gris et toutes ses nuances, là où les médias ne voudraient nous montrer que du « blanc » (le système à l’occidentale), ou que du « noir » (le système iranien d’Ahmadinejad à renverser absolument).
Les pays défenseurs du système à l’occidentale, ou présentés comme « blancs », irréprochables parles médias, n’ont aucune leçon à recevoir de l’Iran en matière de répression violente de manifestations de populations civiles, même pacifiques. Ainsi les Israéliens sont coutumiers de répression dans le sang de Palestiniens osant défier, même pacifiquement, leurs oppresseurs [13].
Un Palestinien, sa vie, sa dignité, valent-elles moins que celles d’un Tibétain ou celle d’un Juif ?
La réponse à cette question est fondamentale car si c’était le cas, les gouvernements et les philosophes occidentaux ne sont alors vraiment pas les preux chevaliers qui voudraient sauver les femmes iraniennes, ou les condamnés à mort de la lapidation, mais seulement des démagogues hypocrites pour qui la vie de certains humains, dans un certain contexte, est plus importante que celle d’autres humains.
A chaque réunion du G20, les manifestations sont réprimées en Occident avec une violence inouïe, sans distinguer hommes, femmes, enfants ou vieillards, par des forces de l’ordre de plus en plus équipées.
Les policiers sont désormais encadrés par des paramilitaires, équipés de Hummers avec canons à ultra-sons et toutes sortes d’armes sophistiquées, non létales mais pouvant infliger de terribles souffrances [14].
Si la Birmanie [15] et l’Arabie Saoudite ne menacent pas ouvertement Israel et ne veulent pas devenir nucléaires, ce sont des dictatures de type militaire, intolérantes à toute forme d’opposition, écrasant toute manifestation, traitant la femme comme un objet et mettant à mort leurs condamnés (parfois pour des broutilles) de la façon la plus barbare qui soit, par exemple en les décapitant avant de les crucifier, comme en témoigne certains rapports d’Amnesty International : « En Arabie saoudite, les peines de mort sont invariablement prononcées et appliquées à l’issue de procès iniques et secrets. » [16].
Pour terminer, la dernière propagande en date lancée à propos de l’Iran, par le « défenseur des opprimés », sauf ceux de Guantanamo, le « philosophe » Bernard-Henry Levy [17], serait la condamnation à mort par lapidation de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, pour adultère [18].
Cela fait penser à l’histoire des couveuses du Koweït, renversées sans ménagements, selon les médias de l’époque, par les soldats irakiens de Saddam, avant la première guerre du Golfe, en 1991, une véritable intoxication médiatique qui avait néanmoins réussi à emporter l’adhésion des peuples occidentaux à une effroyable guerre asymétrique de plus [19].
Cela fait aussi penser aux charniers de Timisoara [20], aux armes de destruction massives bactériologiques de Saddam Hussein, à tous les mensonges sur le 11 septembre 2001, à toutes les morts soi-disant causées par la grippe H1N1 lorsque les médias furent pris de fièvre hystérique en 2009, pour le plus grand bonheur des multinationales pharmaceutiques.
Comme pour le bobard de l’élection truquée, il semble qu’on ne nous dise pas tout. Toujours grâce au travail de véritables journalistes et d’auteurs non inféodés aux puissances occidentales dominantes, nous savons que Sakineh ne sera pas lapidée [21] et que sa condamnation à mort n’est pas pour adultère, mais pour meurtre [22]. Cela ne justifie pas de mettre à mort cette dame.
Rien ne justifie, nulle part, la mise à mort d’un être humain, hormis la légitime défense peut-être.
Le débat devrait donc se situer à ce niveau : êtes-vous pour ou contre la peine de mort ? Dans ce cas, nous pouvons nous intéresser à la Birmanie, à l’Arabie Saoudite, aux Etats-Unis, dont le système juridique inique et cynique est reconnu par certains acteurs de ce système lui-même, comme étant l’un des plus injustes au monde [23].
Dans ce cas, nous pouvons nous opposer, ainsi que tous les gouvernements occidentaux, Nicolas Sarkozy, Bernard-Henry Levy, à la condamnation à mort aux Etats-Unis de Teresa Lewis, une autre pauvre femme, déficiente mentale, dont la vie sera bientôt effacée de la surface de la Terre, dans l’indifférence générale…(Cette mise à mort a eu lieu, ce 23 septembre 2010)[24].
Finalement, peu importe, si, grâce à ce tapage, une vie, en Iran, peut-être sauvée. En fait, cela importe.
Ce n’est pas un point de détail, un hasard sans conséquences, si cette empathie soudaine des médias occidentaux pour une femme, une meurtrière, concerne l’Iran. Cette femme-là, cette condamnation-là, dans ce pays-là. A ce moment-là. Il n’y a rien de fortuit.
Rien de sincère. Vos émotions en sont l’enjeu.
Si aucun référendum populaire ne précédera la mise à feu des missiles vers l’Iran, cela paraît clair, il ne faut toutefois pas sous-estimer la réaction des populations, une fois l’ampleur des pertes civiles connues, bien que les médias, CNN, BBC, TF1, fassent tout pour en camoufler la portée. Comptez sur les journalistes « intègres » qui nous désinforment à longueur de journée, pour cela.
C’est le mouvement anti-guerre, aux Etats-Unis, qui a fait cesser la geurre au Vietnam et a fait reculer Nixon [25].
Ce n’est pas le manque de balles ou d’idées dans l’esprit des stratèges US. La réaction populaire occidentale, sa force, sa vitesse d’apparition, dans le cas d’une guerre finalement déclarée contre l’Iran, seront conditionnées par l’image que tous auront de l’Iran d’Ahmadinejad à ce moment.
Ahmadinejad et son gouvernement, démocratiquement élus, ne veulent pas détruire tous les juifs et effacer Israel de la surface de la Terre.
Par contre ils veulent, comme une majorité d’Iraniens qui ont voté pour eux, faire cesser les guerres impériales menées par les Etats-Unis et Israel, dans la région.
Ils veulent que le génocide pratiqué à l’égard des Palestiniens, leur déportation, leur emprisonnement dans d’énormes enclos à ciel ouvert, sans infrastructures civiles que n’importe quel état mérite, cesse !
Le principal obstacle entre ce souhait et la réalité, c’est Israel. Ce n’est pas le Hamas. Ce n’est pas Ben Laden. Ce n’est pas Ahmadinejad.
Le dernier massacre, celui de Gaza, à coup de plomb durci et d’uranium appauvri, a ravivé la tension entre les deux pays, et l’a mené à son paroxysme.
Dans la région, l’Iran et ce gouvernement-là sont les défenseurs les moins hypocrites et les plus intransigeants des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza qui subissent, parce qu’ils sont dans le chemin des visées hégémoniques d’Israel, et non à cause de leurs roquettes artisanales, un véritable enfer.
Par ailleurs, plus de vingt-mille juifs vivent en Iran, sans subir la moindre humiliation de la part du régime dominant [26], même si, comme partout, en Iran moins que dans certains endroits du monde, des extrémistes se déchaînent parfois sur eux verbalement. Ces extrémistes, comme les médias en France ou aux Etats-Unis voudraient pourtant nous le faire croire, ne sont pas le régime au pouvoir.
Sur ce plan, si l’empathie occidentale pour Sakineh était vraiment sincère et non un coup de poker politique, les leaders européens et nord-américains devraient se joindre à l’Iran et faire cesser l’intolérable calvaire palestinien.
Un Iran nucléaire ne serait-il pas le meilleur antidote à la folie d’Israel (du gouvernement israélien actuel au pouvoir), une folie aujourd’hui insensible à tous les appels à la raison.
Israel est le véritable état religieux extrémiste de la région qui utilise des prétextes religieux pour justifier ses actes, son armement nucléaire clandestin et son attitude inhumaine vis-à-vis de minorités.
Ce n’est pas l’Iran.
Quant à ce désir d’armes nucléaires dont on accuse l’Iran, refusant de les croire quand ils disent vouloir disposer d’installations à visée civile [27], comme pour les armes de destruction massive irakiennes en son temps, ce projet militaire n’est pas prouvé aujourd’hui, ni par Israel, ni par les Etats-Unis, ni par l’AIEA, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique.
Déjà en 1998, à l’époque, les inspecteurs des Nations Unies pour le désarmement en Irak avaient eu beau nier l’existence de cet arsenal fantasmé par les anglo-saxons, rien n’y a fait. La guerre était programmée de toute façon [28].
Petit voyage au paradis, les armes de destructions massives de l’Occident
Quittons l’Iran et visitons le fabuleux Occident, donneur de leçons et gardien de la morale mondiale.
La cure d’austérité préconisée par le FMI
Le Fonds Monétaire International, pas plus que la Banque Mondiale, n’ont rien d’International, ni de Mondiale.
Menés aujourd’hui par le « socialiste » Dominique Strauss-Kahn et par Robert Zoellick, deux « philanthropes » accomplis, le FMI et la Banque Mondiale sont toutes deux des organisations sous contrôle des Etats-Unis, et des Occidentaux [29].
Appelons un chat un chat. Ce sont le Fonds Monétaire Occidental et la Banque d’Occident. Tels sont les termes corrects, que tous les journaux honnêtes devraient utiliser. Ces organismes appliquent des mesures injustes et malhonnêtes à tout le monde (en ce sens, ils sont international, mondial) mais travaillent pour les riches, les 400 milliardaires étatsuniens et du reste du monde, un club transnational plus puissant que les gouvernements [30].
Pour que le monde comporte 400 supers milliardaires, comprenez-vous qu’il faut absolument des milliards de pauvres, et même très pauvres sur la Terre ?
Le FMI est un des nombreux moyens d’y arriver.
Après s’être occupé de nombreux pays, dont la Grèce récemment, il s’est jeté, tel un vautour affamé, sur le Pakistan déjà durement touché par des inondations [31].
Toute l’Europe se trouve à présent dans son collimateur.
Les médias occidentaux utilisent , pudiquement, le terme de « réformer » [32]. Entendez par là « baisser les prestations sociales, privatiser les services publics, démanteler le droit du travail. »
‘Réformer’ est en fait ‘piller’, ‘saigner’, ‘dévaliser’.
« Depuis la fin des accords de Bretton Woods, cette institution [le FMI] pilotée par les Etats-Unis (majoritaires en voix) a systématiquement prôné la privatisation et la suppression des politiques sociales (fin des remboursements des frais de santé, fin des services publics etc.). Il n’a jamais présenté un éventail de remèdes disponibles à chaque pays selon sa situation propre…Les populations sont toujours ressorties appauvries de ces cures d’austérité, et cela a parfois été jusqu’à les priver de ressources vitales.
Ainsi au Ghana au début des années 2000, la privatisation de la compagnie nationale de distribution de l’eau, suite à un ajustement structurel, a contraint de nombreux villageois à devoir choisir entre boire de l’eau potable et manger.
L’entreprise nouvellement en charge de la distribution avait doublé les prix, voire triplé ou quadruplé selon les villes.
Systématiquement, l’élite locale s’est enrichie tandis que le peuple s’est appauvri. Cette politique est criminelle lorsqu’elle prive des citoyens de soins, d’eau potable, de nourriture, ou d’éducation. »
Le transfert de richesses s’opère des pauvres vers les riches.
L’argent prêté par le FMI doit être utilisé suivant les conditions fixées par l’organisme ‘international’ : constructions de centrales électriques, de routes, de barrages », par des entreprises occidentales, états-uniennes [33].
La guerre économique et la corruption des élites nationales suffisent souvent à l’empire anglo-saxon, qui sert les intérêts du complexe militaro-industriel et du système financier occidental, pour arriver à ses fins.
Si le FMI et les « assassins économiques » échouent, alors vient le temps des bombes et des assassinats, après une habile manipulation de l’opinion des masses populaires.
« Ce que l’on nomme ‘mondialisation’, à ce titre, n’est pas autre chose que l’expansion de l’Empire, le FMI étant une arme parmi d’autres ».
Les plans moralisateurs et culpabilisants du FMI, les discours des « experts » chargés de lui préparer le terrain, ne doivent pas faire oublier que c’est la recherche effrénée de profits, sans limites, avec la complicité de certains ministres, qui a mené des banques à la banqueroute, et qu’au lieu de sanctionner les irresponsables, juger les escrocs, responsabiliser les institutions fautives et les impliquer durement dans leur remise à niveau, c’est par un transfert de richesses publiques, appartenant à toute la population, que le sauvetage des banques et des gros actionnaires a eu lieu.
Le FMI, toujours aidé par les complices du premier vol, restés en place, parfois récompensés et promus, voudrait nous piller une deuxième fois.
« Par ailleurs, alors que le Fonds impose des gels -voire des baisses- de salaire un peu partout, celui de son directeur général, le socialiste français Dominique Strauss-Kahn, a connu une hausse supérieure à 7% lors de son arrivée, pour se stabiliser à un demi-million de dollars par an. » [34].
Saviez-vous qu’en Ukraine, parce que le gouvernement de Viktor Iouchtchenko avait voulu augmenter de 20% le salaire minimum misérable de sa population, fin octobre 2009, le FMI avait de suite suspendu son programme de « sauvetage » ?
La Roumanie, l’Islande sont des exemples flagrants, récents, de prédation du FMI.
Pour obtenir l’argent du FMI, que celui-ci possède déjà par transfert des richesses des pays pauvres vers les pays riches, il faut augmenter ses impôts, tailler dans les dépenses publiques, diminuer les salaires des fonctionnaires et fermer des dizaines d’écoles et d’hôpitaux [35].
Le FMI est bien le meilleur ami des 400 milliardaires du monde entier et un des pires prédateurs de l’humanité.
Corexit et globules rouges, BP, une multinationale qui vous respecte
BP, tristement célèbre avec la catastrophe pétrolière dans le Golfe du Mexique, est le symbole de toutes ces multinationales qui détruisent le monde avec arrogance, BP, et ses partenaires, Halliburton, Anadarko, Transocean [36].
BP est le symbole de ces multinationales plus puissantes que les gouvernements, dictant leur conduite à des institutions fédérales normalement au service des populations, payées par leurs impôts, faisant de l’administration Obama, de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), de l’EPA (Environmental Protection Agency), de la Garde Côtière US, des pantins dans les mains de BP.
Le Corexit est un dispersant de surface pour marées noires.
Le Corexit 9500 décompose le pétrole brut en petites boulettes d’hydrocarbure et une bouillie de pétrole aqueux qui s’infiltre sous les barrages mis en place pour protéger les nurseries de poissons, les parcs à huîtres…Le propylène glycol, un composant majeur du Corexit 9500, est mesuré dans les eaux du Golfe à 150 fois la concentration létale [37].
Le Corexit est un pesticide neurotoxique, interdit dans d’autres pays.
BP est impliqué avec la société qui fabrique le Corexit [38] utilisé sous sa version interdite en Angleterre notamment, du moins près du littoral.
La doctoresse en toxicologie Susan Shaw, fondatrice et directrice de l’Institut de recherche environnementale marine dans le Golfe du Mexique a étudié les effets du produit utilisé par BP [39].
Le Corexit fait éclater les globules rouges, entraîne des hémorragies internes et des lésions hépatiques et rénales, dont souffrent des milliers de Louisianais aujourd’hui. C’est en se combinant au pétrole que le Corexit atteint sa toxicité maximale, passant directement à travers la peau.
Les solvants du dispersant font rentrer le pétrole à travers la peau et le font pénétrer dans les cellules, les organes.
Le docteur en biologie et toxicologie marine Chris Pincetich affirme que le Corexit disloque les membranes cellulaires [40].
Selon tous ces spécialistes, le remède utilisé est plus toxique que le problème à résoudre.
L’EPA, quant à elle, a basé ses conclusions sur la toxicité du Corexit de BP en étudiant les effets sur les poissons après seulement 96 heures d’exposition. Comme les poissons ne sont morts, tous, qu’après deux semaines, elle a conclu à l’innocuité du produit [41] !
Chez BP, comme chez toutes ses consœurs, le profit passe avant tout.
Comme le décrivait le Washington Post, sur base de documents internes provenant du pétrolier, BP « a bafoué la sécurité en négligeant l’équipement âgé, a fait pression sur ses employés afin qu’ils ne signalent pas les problèmes et a écourté voire retardé les inspections afin de réduire les coûts de production. » [42]
« Selon l’agence de santé de l’Etat de Louisiane, les ouvriers de BP deviennent de plus en plus malades après avoir respiré les vapeurs produites par les ‘dispersants’ toxiques et par le pétrole. Les émissions des deux produits combinés étant encore plus dangereuses pour la santé. En conséquence, BP a ordonné à ses employés de ne pas se présenter aux centres médicaux de l’Etat, mais à ceux de l’entreprise. Dans le même temps, la direction de BP interdisait à ces mêmes salariés, sous peine de devoir prendre la porte, de porter des appareils respiratoires pour se protéger des émanations, avec toujours le même souci, celui de l’image. »« La plupart de ces ouvriers de nettoyage…ne peuvent pas non plus compter sur le soutien d’Obama. En dépit d’une pétition qui a recueilli les signatures de centaines d’associations et de dizaines d’hommes politiques, la Maison Blanche a refusé d’exiger de BP que ses ouvriers soient munis de respirateurs. » [43].
Quand l’EPA a essayé d’interdire à BP l’utilisation du Corexit, l’agence s’est fait remonter les bretelles et a dû baisser d’un ton et de toute façon, malgré ses recommandations revues à la baisse, les gardes-côtes fédéraux ont accordé à BP pas moins de 44 dérogations. [44]
Parce que le produit est fabriqué par une entreprise de laquelle BP est proche, la multinationale préfère l’utiliser, alors que d’autres dispersants seraient beaucoup moins toxiques et dans certains cas deux fois plus efficaces [45].
BP a fait utiliser des dispersants toxiques pour diminuer la masse visible de pétrole afin de diminuer les amendes dont la compagnie fait l’objet, et utilisé le Corexit en particulier, le plus toxique de tous, et un des moins efficaces, parce qu’il était produit par un de ses firmes associées.
Alors qui dirige vraiment les Etats-Unis ? Obama ? Ou BP ?
L’impact de cette catastrophe provoquée par les négligences d’une firme privée sans foi ni lois ne se limitera pas au Golfe du Mexique mais s’étendra au monde entier.
Ainsi,
« L’ensemble de la ‘rivière d’eau chaude’ qui s’étend des Caraïbes jusque sur les bords de l’Europe de l’Ouest se meurt à cause du Corexit que l’Administration Obama a permis à BP d’utiliser pour cacher l’ampleur de la catastrophe pétrolière du Deepwater Horizon de BP.Les quelque deux millions de gallons du Corexit, ainsi que plusieurs millions de gallons d’autres dispersants, ont fait que la majeure partie des deux cents millions de gallons de pétrole brut, qui ont jailli depuis des mois de la tête du puits BP et des autres sites avoisinants, de surtout couler au fond de l’océan.
Cela a contribué à dissimuler une grande partie du pétrole, avec l’espoir que BP pourrait sérieusement réduire les amendes fédérales du désastre pétrolier.
Cependant, il n’existe actuellement aucune façon efficace de nettoyer le fond du Golfe du Mexique, dont environ la moitié est couverte de pétrole brut.
En outre, le pétrole s’est écoulé le long de la Côte Est de l’Amérique et jusque dans l’Atlantique Nord, et il n’y a aucun moyen de nettoyer efficacement ce pétrole des fonds marins.
Cette énorme quantité de pétrole brut recouvrant une zone aussi immense a sérieusement affecté les systèmes actuels du courant Loop, du Gulf Stream et de l’Atlantique Nord, en brisant les limites des couches du jet d’eau chaude. » [46]
Tout ce système est un des principaux processus de thermorégulation mondiale qui régularise les températures de la planète.
« Nous pourrions être en train d’entrer dans une toute nouvelle ère glaciaire complète…L’utilisation du Corexit et des autres dispersants par BP, avec la pleine coopération de l’Administration Obama, a créé le danger le plus important dans toute l’histoire de cette planète. C’est ce qui arrive quand une grande nation glisse pour devenir un type de nation du Tiers-Monde, où l’argent seul est la force motrice essentielle dans toutes les actions du gouvernement. » [47].
Radiations, le cadeau de l’Empire occidental au monde entierPour terminer ce panorama non exhaustif de l’Occident et de ses ADM, parlons de l’uranium appauvri, le cadeau des armées occidentales au monde entier.
L’uranium appauvri permet d’augmenter la puissance de perforation des obus contre des cibles blindées ou des bâtiments.
Soyons certains que l’Iran aura sa ration d’uranium appauvri, si la « diplomatie » échoue.
Depuis le déferlement « libérateur » des hélicoptères et des tanks anglo-saxons, après la pluie de bombes offertes par les multinationales étatsuniennes de la même famille que BP, les habitants de Fallujah, une entité de 300 000 habitants de l’Irak dévasté, ont 4,22 fois plus de risques de développer un cancer que les Egyptiens ou les Jordaniens. Cette « probabilité est 12,6 fois plus grande chez les enfants de moins de 14 ans. Le risque de leucémie chez les personnes de 0 à 34 ans est 38,5 fois plus élevé. La mortalité infantile atteint des taux record : 80/1000, soit 4 fois les taux égyptien et jordanien. À partir de 2009, ce taux passe même à 136/1000 !! Le « sexe ratio » (le taux comparé d’hommes et de femmes au sein d’une population) est totalement anormal dans la tranche des 0-4 ans vivant à Fallujah où l’on enregistre un déficit de naissances de garçons de 18% ! D’une manière générale, le nombre de naissances a chuté, sans que l’on sache encore si cela est dû à une baisse de la fertilité ou à un nombre plus élevé de fausses couches... Ou aux deux. »
« Les radiations provoquent en effet des changements au niveau de l’ADN dont les effets se font en général sentir sur les descendants. C’est ainsi que des malformations génétiques sont observées sur les enfants des enfants des survivants d’Hiroshima. » [48]
À Fallujah, l’Iran doit sembler bien moins menaçant, même nucléaire, que l’Empire du Bien commandé par les 400 milliardaires de la planète.
Iran ou Occident ?
De qui avez-vous le plus peur aujourd’hui ?
Des armes de destruction massives de l’Occident, bien réelles, que l’Empire anglo-saxon utilise tous les jours devant vos yeux, certaines sur les habitants de pays lointains, d’autres sur leurs propres populations ?
Du FMI, du Corexit, de l’uranium appauvri ?
De BP, d’Halliburton, de Monsanto, d’Exxon, les véritables gouvernements de l’Occident, semeurs de guerres et de produits toxiques ?
Ou d’Ahmadinejad ?
Pascal Sacré
Sources :
[5] Op.cit.
[7] Op.cit.
[8] Iran : le bobard de l’ « élection volée », op.cit.
[9] Op.cit.
[17] Pour masquer les activités secrètes des médecins de Guantánamo, la Navy a organisé des voyages de presse à l’attention de journalistes complaisants. Ainsi, l’essayiste français Bernard Henry Lévy a-t-il volontiers joué le témoin de moralité en visitant ce qu’on a bien voulu lui montrer. Dans son livre American Vertigo, il assure que cette prison ne diffère pas des autres pénitenciers états-uniens et que les témoignages de sévices qu’on y pratiquerait « ont été plutôt gonflés » (sic) [American vertigo, par Bernard-Henry Lévy, Grasset & Fasquelle 2006.]
[20] Le charnier de 1989, une falsification célèbre.
Article détaillé : Affaire des charniers de Timişoara.
On rapporta qu’il y aurait eu 1 104 tués et 3 352 blessés pendant l’insurrection contre le chiffre réel de 93 morts à la fin. Les images de cadavres dont l’origine véritable avait été cachée furent abondamment diffusées dans le monde entier. Ce n’est qu’en février 1990 qu’il fut officiellement enfin établi qu’il s’agissait là d’une intoxication. Le nom de Timişoara est dès lors resté associé aux manipulations dont les médias sont toujours susceptibles d’être à la fois les dupes et les relais3. Surtout les relais, car dès la première diffusion des images au public de télévision il était parfaitement visible, pour un observateur un tant soit peu attentif et les journalistes se devraient de l’être professionnellement, que les corps déterrés portaient de nombreuses cicatrices, qui plus est de plaies soigneusement recousues trahissant des interventions chirurgicales.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Timi%C...[22] Le scandale Sakineh , op.cit.
[25] Richard Nixon, the memoirs of Richard Nixon, New York, Grosset and Dunlap, 1978. “Bien que j’aie publiquement persisté à ignorer la controverse anti-guerre, […] je savais que, après toute cette contestation et après le Moratoire [les manifestations nationales d’octobre 1969], l’opinion publique américaine serait profondément divisée à propos de toute escalade militaire. »
La loi et la justice, Law and Justice, © Howard Zinn, 1990.
[26] Nucléaire iranien, Yves Bonnet, Editions Michel Lafon, 2008, pp. 354-355
[28] Guerre à l’Irak, ce que l’équipe Bush ne dit pas, William River Pitt, entretien avec Scott Ritter, ancien inspecteur des Nations Unies.
[31] Le FMI veut saigner un Pakistan déjà ravagé par les inondations, op.cit.
[33] Op.cit.
[37] Op.cit.
[38] Ce que les grands médias ne disent pas sur le nettoyage de la marée noire, Paul Fassa
[41] Toxicologists : Corexit “Ruptures Red Blood Cells, Causes Internal Bleeding”, "Allows Crude Oil To Penetrate “Into The Cells” and “Every Organ System"
http://www.washingtonsblog.com/2010...[42] BP, entreprise sado-mazout !
[43] Op.cit.
[47] Op.cit.