BIENVENUE SUR MON BLOGUE-WELCOME TO MY BLOG

THIS BLOG's GOAL IS TO OBJECTIVELY INFORM.EVERYONE IS WELCOME TO COMMENT

CE BLOGUE A POUR BUT D'INFORMER DE MANIÈRE OBJECTIVE

E. do REGO

IL EXISTE MILLE MANIERES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VERITE.

Le Mensonge peut courir un an, la vérité le rattrape en un jour, dit le sage Haoussa .

Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur.










Saturday, December 24, 2011

"La France est le pays qui a le plus oeuvré contre l’unité continentale africaine."



Komla KPOGLI
« Révolutions arabes » : enjeux et répercussions sur le continent africain. L’Afrique entre guerres « humanitaires » et droits de l’homme avec une CPI clientéliste. L’Afrique entre ses paradoxes et son union « sabotée » avec à la clé une AFRICOM et ses visées stratégiques. Des questions complexes que la nouvelle république a abordées dans cet entretien avec Komla Kpogli, secrétaire général de la Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A.)


Un mot sur les « révolutions arabes ». Pour vous, ce sont des « révolutions inabouties et sous contrôle ». Pouvez-vous expliciter ?
Komla Kpogli : On ne peut dire que l’intention véritablement révolutionnaire soit totalement absente des rangs de ces marées humaines dans les rues des pays en question. Les régimes politiques kleptocrates soutenus dans ces pays sous le fallacieux prétexte qu’ils constituaient des remparts anti-islamistes avaient non seulement immobilisé le peuple par la répression mais surtout ils l’avaient immensément paupérisé au profit de deux entités absolument parasitaires : une « élite indigène » corrompue pour qui le patriotisme est le premier des péchés à commettre et des économies capitalistes prédatrices. Cette situation ne peut que conduire tôt ou tard à des insurrections populaires. La bonne foi révolutionnaire de beaucoup de manifestants est donc à présumer. Mais, laisser les choses se faire par le peuple équivaudrait à lui accorder la force de prendre sa destinée en main. Autrement dit, c’est amoindrir la mainmise occidentale sur les richesses de ces pays, c’est perdre le rôle géopolitique attribué à ces pays dans ce qui est dénommé la scène politique moyen-orientale, c’est donner la possibilité à ces peuples de désigner des interlocuteurs valables face au lieutenant de la région qu’est Israël. Dans ces conditions, les pays occidentaux, même si certains comme la France ont eu du retard à l’allumage, ont compris qu’il fallait prendre le contrôle de ces bouillonnements populaires et leur donner une direction. Canaliser ces révoltes voire les organiser pour qu’elles servent au mieux les intérêts jusque là défendus par les satrapes au bord du précipice. Pour obtenir ces changements dans la continuité, les parrains de ces tyrans vont les sommer de quitter le pouvoir et ils iront, pour certains, jusqu’à former des « jeunes révolutionnaires » à l’école des mouvements que la CIA via la National Endowment for Democracy (NED) avait actionnés dans les Balkans dans les années 2000. D’autres encore leur offriront des facilités médiatiques et communicationnelles au travers des réseaux sociaux. Ces « exigences » en apparence en conformité avec le vœu des masses révoltées résultent en réalité d’un calcul rigoureux. Demander et obtenir, avec la rue, le départ des tyrans pour pouvoir mieux maîtriser la suite des évènements et conserver leur système et leurs régimes. C’est ainsi qu’après le départ du pouvoir de Ben Ali et Hosni Moubarak, deux joyaux présentés pendant longtemps par leurs parrains comme « les meilleurs élèves de la région », le système n’a pas fondamentalement bougé. « Les rois étaient tombés, mais vive les rois ». C’est en cela que ces révolutions sont inabouties et maîtrisées. Mais visiblement, les peuples ont compris le jeu notamment en Egypte où ils n’ont jamais cessé de manifester en vue d’obtenir la fin d’un système et pas seulement le départ d’un homme et de son clan.
Certains pensent que la guerre de Libye est une guerre contre l’Afrique. Etes-vous de cet avis ?
Komla Kpogli : Bien évidemment elle l’est. Plusieurs projets et réalisations de la Jamahiriya arabe libyenne dans nombre de territoires africains confirment cette lecture. La Libye a investi dans beaucoup de ces territoires. Ces investissements mettaient directement en danger ceux des pays occidentaux qui considèrent ces espaces comme les leurs. Il en est ainsi du financement en partie du satellite Rascom 1. Le fait que ce soit la Jamahiriya qui parle le plus d’une Union Africaine tournée essentiellement vers les besoins africains, le fait que ce soit elle la première contributrice intérieure au budget de l’UA actuelle et qui par ce biais tentait de limiter la dépendance de l’Afrique entrent dans ce schéma. Il y a en outre les projets de création du dinar-or qui serait une monnaie africaine, d’une nouvelle politique de redistribution des recettes pétrolières et de la constitution d’un gouvernement fédéral africain avec des attributions énumérées par Kadhafi en 2009 avec tous les pays africains ou à défaut un nombre restreint selon ses propres termes l’ont exposé à la haine occidentale renforcée à la fois par des vérités que, côté africain, seuls Kadhafi et quelques rarissimes dirigeants puissent dire du haut de la tribune de l’ONU et par des investissements des fonds souverains libyens investis dans des pays occidentaux. Ces investissements notamment dans l’agro-alimentaire, dans le pétrole, les banques et assurances et dans l’immobilier rapportaient pas mal de profits à ce pays qui finançait ainsi son développement en toute autonomie. Ce qui l’avait mis aussi à l’abri du piège de la dette que recommandent le FMI et la Banque mondiale. En outre Kadhafi vient régulièrement en aide aux pays en indélicatesse avec les occidentaux, alias la communauté internationale. En assassinant un homme de cet acabit, il est évident que c’est toute l’Afrique qu’on vise. Au-delà de tout ceci, il faut dire que l’un des objectifs les plus importants de cette guerre c’est de priver les africains de modèle de gouvernement endogène. Les empêcher d’avoir des référents sur le plan local –nonobstant leurs imperfections ou erreurs- qui puissent les inspirer de sorte qu’ils aient toujours le regard tourné vers le modèle capitaliste occidental qui les pillent et les endettent tout en ayant un discours sur l’aide et la coopération en bandoulière.
Quelles seraient les répercussions de ces « révolutions arabes » sur le continent africain ?
Komla Kpogli : Leur effet sera d’une moindre importance aussi longtemps que les tyrans africains seront de « bons élèves » du FMI, de la Banque Mondiale…Au fond, la crise étant chronique en Afrique, il existe des contestations quotidiennes plus ou moins organisées contre les tyrans en place. Mais ces contestations noyées dans le bain des répressions sanglantes ne suscitent aucune attention si elles ne sont considérées que comme la manifestation patente des « conflits ethniques » qui seraient la mesure de toute chose en Afrique noire selon les spécialistes autoproclamés de l’Afrique. Toutefois, certains peuvent être tentés de s’inspirer des mouvements maghrébins suscités ou non. A notre avis, ces tentatives seront vaines. Car, il leur manquera le soutien des occidentaux comblés dans leurs multitudes attentes par l’état actuel de la gouvernance en Afrique noire. C’est ce que nous voyons actuellement avec le vol à main armée du suffrage populaire par joseph Kabila au Congo. Malgré les cris de détresse de Tshisekedi, vainqueur spolié de son dû, personne ne lui volera au secours. Mieux, toutes les déclarations que ce soit celles émanant du secrétariat général de l’ONU, des ONG et des chancelleries occidentales consistent à culpabiliser les victimes pour blanchir les coupables. C’est une vieille méthode que ces institutions ont inventé pour maintenir immobilisé de tout temps notre peuple, pour assassiner des millions d’africains, surtout des plus illustres et ainsi garder les intérêts coloniaux en l’état. Toutefois, pour éviter que cette perspective fasse dire à vos lecteurs que nous sommes d’un pessimisme sans égal, nous disons que les africains doivent faire leur révolution en s’inspirant d’eux-mêmes, c’est-à-dire en partant d’eux-mêmes pour revenir à eux-mêmes. L’histoire montrant que les noirs n’ayant pas d’alliés dans le monde, ils ne doivent que compter sur eux-mêmes en toute chose.
Les Occidentaux prétextent mener ces guerres au nom des droits de l’homme (guerre humanitaire), à considérer ce qui se passe en Palestine, au Bahreïn, au Yémen, en Afghanistan et sur les bases militaires de Guantanamo et d’Abou Ghraïb, peut-on encore parler de droits de l’homme ?
Komla Kpogli : Il n’y a pas de guerre humanitaire. C’est un mythe. Ces guerres sont du business. Non seulement la dépendance politique du pays agressé s’implante mais encore ses richesses sont drainées vers les pays agresseurs et leurs multinationales. Les « soldats humanitaires » de l’Occident accompagnés de quelques ravitailleurs locaux africains ou arabo-musulmans de pacotilles et de décor détruisent l’aviation et le matériel militaire, mais le gouvernement fantoche et obséquieux à venir devra acquérir de nouveaux matériels de guerre. Les « guerriers et les bombardiers humanitaires » détruisent les infrastructures dont s’est dotée le pays agressé au prix d’énormes sacrifices, mais les préfets locaux à venir devront en reconstruire. Et qui sont ceux qui vont avoir les contrats pour la prétendue reconstruction ? Les multinationales des pays envahisseurs. Comme en Irak et partout ailleurs. Ainsi, le profit sera double voire triple : détruire ce qu’on avait vendu, faire payer le reste de la facture si tout n’avait pas été réglé par l’ancien régime et « reconstruire » ce qu’on avait détruit. On a vu clairement ces pratiques aux lendemains immédiats de la chute de Tripoli. Après Sarkozy et Cameron, une bande dite d’hommes d’affaires conduite par le secrétaire d’Etat français au commerce extérieur, Pierre Lellouche a débarqué en Libye. Les déclarations faites par des membres de ce cortège et surtout celles de Pierre Lellouche étaient très décomplexées. Ils étaient venus, déclaraient-ils, prendre leur part, car il n’y avait qu’eux (les français) et les anglais à combattre aux côtés du fameux CNT.
En ce qui concerne les droits de l’homme, il serait grand temps de se demander, au vu de l’histoire et de la politique internationale, qui est cet homme qui a des droits, quels sont ces droits et pourquoi ce sont seulement les occidentaux et leurs officines ainsi que leurs ailes marchantes locales agréées et affublées du titre d’organisation de protection ou de défense des droits de l’homme qui en parlent en direction d’autres pays notamment ceux qui ne leur sont pas totalement soumis. Au demeurant, lorsque des pays qui se livrent à des actes inhumains ou les cautionnent dans des pays que vous venez de citer et qui malgré leur cv d’exterminateurs de peuples entiers aussi bien ailleurs qu’en Europe où ils ont tenté d’exterminer les juifs, d’esclavagistes, de colonialistes, de pillards, de voleurs récidivistes les armes au point, viennent vous parler des droits de l’homme, vous devez savoir qu’il y a escroquerie.
Vous considérez les droits de l’homme, la liberté et la démocratie venant de l’Occident, comme une arnaque que les africains ne comprennent pas pour le moment ; entendez-vous par là, les gouvernants ou les peuples ?
Komla Kpogli : C’est une arnaque pour deux raisons.
Tout d’abord, l’Occident intrinsèquement individualiste, conquérant et dominateur ne peut œuvrer pour le bien d’autres peuples. Il suffit de faire un bon dans l’histoire mondiale ancienne et contemporaine pour s’apercevoir que l’Occident ne s’est jamais soucié que de son propre bien-être. Les rares moments où il a eu à partager ses réussites avec les autres se sont déroulés dans un rapport de force qui lui est défavorable ou marqué par un équilibre. C’est le cas par exemple de ses relations avec la chine aujourd’hui.
Ensuite, en s’octroyant la paternité de ces concepts, l’Occident s’autorise le pouvoir de s’immiscer directement dans les affaires intérieures des pays qui ne lui sont pas soumis. De ce fait, les occidentaux s’accordent le monopole de l’exportation de ces notions par des injonctions, des pressions de toute sorte et des guerres. Ces concepts sont des outils que l’Occident puise dans de sa boîte à outils pour abattre des régimes insoumis. Dans cette boîte à outils, aux côtés de ces concepts, on trouve pêle-mêle : le droit international, le discours humaniste, l’aide humanitaire, les ONG, les médias, la justice internationale, l’ONU, les organisations militaires telles que l’OTAN...Les fameux réseaux sociaux à géométrie variable entrent également dans cette boîte à outils. Ces concepts dont nous parlions sont des alibis, des prétextes qui servent à l’occident de niveler le monde à sa mesure, de s’offrir de nouveaux marchés, de briser toute tentative d’émancipation qui ne veut pas s’inspirer du modèle occidental, de détruire toute réflexion autonome au sein d’un pays, d’étrangler toute idée de répartition juste et équitable des biens au sein d’un pays et de contraindre des sociétés à abandonner leur culture. Au nom de la liberté, des droits de l’homme et de la démocratie, l’occident tue la liberté, les droits et le choix des peuples. Tous ceux qui luttaient pour une Afrique autonome ont été chargés par la propagande occidentale d’être des communistes, ennemis de la « liberté » qui n’est que la liberté pour l’Occident de s’emparer des richesses de l’Afrique et donc des tyrans pour qui l’assassinat physique est l’issue. Dans les pays latino-américains, tous les régimes issus de la volonté populaire étaient et sont considérés comme des dictatures les plus féroces traquées et matraquées à longueur de journée par un occident pour qui le tyran est celui qui veut que les richesses de son pays servent prioritairement à répondre aux besoins de ses habitants. Le tyran qui viole les droits de l’homme, la liberté et la démocratie c’est celui qui veut renégocier les contrats miniers de son pays avec les multinationales, c’est celui qui essaie de limiter la casse du libéralisme orchestré par l’OMC, le FMI, la Banque mondiale... Lorsque le vote d’un peuple ne correspond pas au vœu de l’occident, il est antidémocratique ou alors c’est la fraude. Des exemples existent à profusion : Gaza avec le Hamas, l’Afrique avec des élections ici et là. Lorsque le vote est fraudé et entaché de violences les plus sanglantes en faveur du poulain de l’Occident, il est, selon la formule consacrée : « malgré quelques légers incidents qui n’entament pas son issue, libre, démocratique et transparente ». On « prend acte des résultats » au nom du principe de la souveraineté qu’on nie aux autres et les diplomates et autres commentateurs occidentaux disent « pourquoi voulez-vous qu’on intervienne dans leurs affaires intérieures ? » ou « si on intervient on critique l’interventionnisme occidental, si on n’intervient pas on nous accuse d’inaction » ou encore « on ne peut leur demander d’accomplir en quelques dizaines d’années ce que nous avons, nous occidentaux mis des siècles à construire ».
Dans leur sphère immédiate, les occidentaux refusent aux peuples ce qu’ils prétendent apporter à ceux qui sont à des milliers de kilomètres. On vient de le voir en Grèce où l’ex-premier ministre Papandreou a commis selon les deux premières puissances de l’Union Européenne le crime de vouloir demander l’avis de son peuple sur un accord qui prescrivait un traitement de choc à cette économie en faillite. De la même façon, les gouvernants qui livrent des guerres à d’autres pour soi-disant leur faire écouter la voix du peuple, étaient ceux-là mêmes qui avaient contourné la vox populi concernant l’adoption du traité de Maastricht. Donc, aussi bien par omission que par commission, aussi bien dans son espace qu’ailleurs, l’occident n’agite ces notions que pour répondre à ses intérêts et ceux de ses classes dirigeantes toutes tendances confondues. Partout où l’occident est intervenu au nom de ces notions, que les sceptiques ressassent l’histoire, le chaos total s’installe à l’intérieur avec un tyran qui organise parfaitement la canalisation des richesses du pays vers l’extérieur. Ce sont donc les peuples qui ne comprennent pas encore cet attrape-nigaud. C’est pour cela que des organisations dites de défense des droits de l’homme et de promotion de la démocratie fleurissent en Afrique avec le financement des Etats occidentaux, des multinationales, des fondations et des organisations dites internationales. Et en bénissant ces concepts que les occidentaux portent à la bouche, les peuples attirent le loup dans la bergerie africaine. Sans doute leur restera t-il la liberté et la démocratie ainsi que le droit de compter les cadavres. Lorsque les peuples auront compris, ils chercheront des solutions endogènes aux problèmes auxquels ils sont confrontés au lieu d’appeler les loups surnommés « la communauté internationale » au secours.
Récemment Laurent Gbagbo a été « déporté » devant la CPI, des organismes des droits de l’homme à l’instar d’Human Right Watch ont salué ce transfèrement ; or, si l’on comptabilise les crimes commis par les israéliens, les américains, les français, leurs leaders méritaient également de comparaître devant cette CPI. Pourquoi cette politique des deux poids deux mesures ?
Komla Kpogli : Cette situation s’explique par le fait la CPI est une institution politique au sens propre du terme. La propagande veut la faire passer pour une justice. Malheureusement, des africains toujours les premiers à être impressionnés par l’industrie du leurre occidental y croient vivement. Or, la CPI n’est une justice que de nom. Puisqu’elle est très sélective. Elle cible et pourchasse certains hommes qui, à l’observation de leur personnalité et de leur orientation idéologique, ne sont coupables de rien sauf à refuser de se soumettre au colonialisme et elle garantit l’impunité la plus absolue à de véritables criminels. La CPI distingue donc deux types de crimes : les mauvais crimes qui sont commis par ceux qui sont du mauvais côté, c’est-à-dire ceux qui s’opposent à l’occident et les bons crimes qui sont le fait de ceux qui sont du bon côté car ils sont occidentaux ou leurs alliés. En plus de cette distinction, la CPI fabrique des crimes contre d’autres personnes que l’Occident entend punir.
De par son origine, son financement et ses pratiques, la CPI montre bien qu’elle est une institution des pays que vous venez de citer. La quasi-totalité des ONG qui ont été créées ou activées pour lui donner un vernis citoyen parrainé par l’ONU sont fondées ou financées par l’Union Européenne, le gouvernement britannique, la NED, c’est-à-dire la CIA, Open Society la fondation de George Soros qui se décline en Afrique par OSIWA, OSF-SA, OSISA et OSIEA. L’inénarrable Luis Moreno Ocampo, le fameux procureur de la CPI qui a connu des accusations d’abus sexuels de la part d’un de ses collaborateurs, a été enseignant aux universités de Stanford et de Harvard, consultant à la Banque Mondiale et aux Nations Unies puis membre consultatif de Transparency international dont il a présidé la délégation Amérique latine. On comprend donc le canevas idéologique de cet homme qui n’a durant tout son mandat donné au crime contre l’humanité que le visage noir des africains soigneusement triés sur le volet.
A propos de l’Afrique, c’est le continent le plus riche de la planète, avec une profusion de ressources naturelles, mais aussi, 57% vivent sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins d’1,25 $ par jour.
Komla Kpogli : Cette contradiction s’explique par le fait que l’Afrique continue d’être un continent colonisé dont les richesses nourrissent d’autres peuples. Il n’y a pas d’Etats en Afrique pour organiser l’économie et l’orienter vers la résolution des problèmes endogènes. Il existe dans chaque espace délimité, un semblant de territoire, une population, mais pas un pouvoir organisé. Ce dernier est institué et organisé pour drainer les ressources africaines vers d’autres cieux. L’Afrique est confronté à ce que vous décrivez car elle est un continent extraverti, son économie est une économie coloniale conduite à produire ce qu’on lui demande et non ce qui correspond aux besoins de son peuple, son système éducatif, une construction coloniale, produit une cargaison des cadres aliénés, des cadres encadrés dont les rêves les plus fous sont non pas de transformer l’Afrique à partir de ses valeurs intrinsèques, mais plutôt de maintenir et vulgariser la version falsifiée de l’histoire africaine, de violer le peuple noir, de lui imposer toute sorte de greffe ou de travailler dans institutions dites internationales qui ont toujours œuvrer contre l’Afrique à savoir l’ONU, l’UE, la Banque Mondiale, le FMI, l’OMC…Bref, cette « élite indigène » désire ardemment s’emparer du costume de hauts fonctionnaires qui mystifient leur monde par ce qu’ils considèrent comme un brillant parcours ou une réussite extraordinaire. Pour monter les étages de ces proto-Etats et conserver ses petits privilèges, cette « élite indigène » fière de son statut immobilise tout le reste de la société. L’école africaine confirme cet état de chose. L’école africaine ne donne à l’africain ni les bases théoriques nécessaires à la compréhension de ses problèmes, encore moins les outils pour les résoudre. Elle déprogramme l’africain depuis le bas-âge, le reprogramme contre lui-même et cette reprogrammation est consolidée par le catholicisme colonial qui chemine avec un protestantisme acculturateur et un islam rabougri, perturbateur et qui, en terre africaine ne s’illustre que par la consommation effrénée du mouton et le cérémonial de la prière incessante. Ces religions importées à coups de canons, d’épée et de ruses de la « bonne nouvelle » et du « salut » sont concurrencées par un mouvement évangélique « born-again » financé par l’axe américano-israélien qui ajoute de la confusion à la confusion dans une ambiance de show américain avec des pratiques mystificatrices servant à racketter des populations médusées dont les pensées sont orientées vers un paradis dont l’accès est conditionné par la pauvreté sur terre. Tout ceci fait que les africains ne maîtrisent pas du tout leur espace dont ils ont perdu d’ailleurs la possession depuis des millénaires si nous remontons à l’Egypte pharaonique.
Que faudrait-il faire pour inverser la situation ?
Komla Kpogli : Lorsqu’on ne maîtrise pas son espace, on ne peut pas le transformer. La condition sine qua non pour remédier à ce drame c’est de comprendre que l’Afrique n’est pas africaine. Qu’elle n’est en rien indépendante et que les africains ne décident de rien du tout. Ils vivent sur des territoires qu’ils ne maîtrisent pas. Mais déjà ce premier constat est nié et combattu farouchement par quelques négro-africains trépanés dans les écoles et universités occidentales. Ceux-ci le font soit par naïveté, soit par intérêts et quels intérêts d’ailleurs ? Des Miettes qui tombent de la table des maîtres au travers du financement du business associatif ou des miettes du pouvoir colonial que ces négro-africains gèrent. Or sans ce diagnostic, les solutions à prescrire seront du cautère appliqué sur une jambe de bois. Du reste, c’est ce qui se passe. Donc, il faut poser clairement le diagnostic et aboutir à la conclusion que l’Afrique demeure sous colonisation. Pour preuve, elle produit toujours des matières premières contre des produits finis et dans les deux cas les prix ne sont pas fixés par elle. Elle subit des guerres coloniales, son système monétaire est contrôlé de l’extérieur…Une fois ces faits établis, il faut dire aux africains que le développement est impossible dans des cadres étatiques extravertis, cloisonnés et construits à la conférence de Berlin entre 1884-1885 pour résoudre les problèmes liés aux rivalités entre pays occidentaux impérialistes. Qu’en conséquence seule une insurrection générale qui démolira ces proto-Etats pour les reconstruire sur les valeurs négro-africaines passées à la loupe de notre douloureuse histoire, avec une idée fédérale comme principe et des outils de défense des plus robustes peut sortir l’Afrique de la misère imposée à elle. Mais pour y arriver, il faut former et informer les africains. Il faut les organiser efficacement. Il faudra, pour cela, commencer par faire admettre aux africains que sous un leadership éclairé et courageux, les peuples les plus médiocres ont pu faire des bonds dans l’histoire et qu’en conséquence l’attitude typiquement négro-africaine qui nous pousse à haïr, à détester et à isoler celles et ceux de nos enfants qui sont lucides et capables d’imprimer un rythme de marche relève de la folie qui conduit au suicide. C’est uniquement sous un leadership capable que nous relèveront la tête et dans ce cas, il faut dénoncer les mesquineries qui nous minent, braquer la torche sur les petits coups bas, éclairer les petits arrangements nocturnes pour isoler, détruire ou court-circuiter les gens les plus vaillants parmi nous et saboter les initiatives les plus audacieuses, ne plus confier aux plus incapables mais qui par la ruse et le torpillage des autres s’accaparent des tâches qu’ils se précipitent de couler dans l’immobilisme le plus paralysant. C’est dans cet ordre d’ailleurs que nous avons lancé depuis février 2005 l’idée d’un front africain contre le néocolonialisme (FAN) qui, au regard des évènements récents, est plus que nécessaire. Ce n’est que suite à un bouleversement de cet ordre immobile établi entrainant une maîtrise effective du sol africain que les africains pourront construire une économie conforme à leurs besoins et à leurs aspirations.
Pour vous, l’Union africaine telle qu’elle existe aujourd’hui, est le symbole palpable d’une Afrique sabotée. Par qui ?
komla Kpogli : Oui, l’Union Africaine dans sa forme actuelle est la forme la plus perfectionnée de la non-Afrique. Car, l’idée d’une unité continentale telle qu’elle a été envisagée par Nkrumah, Sekou Touré, Nasser, Modibo Keita, Olympio et bien d’autres était assassinée dès lors que le groupe de Monrovia s’était joint au groupe de Brazzaville. Ce dernier étant, par origine et par destination, un outil de la France, lorsqu’il a rejoint le groupe de Monrovia, a fait naître une organisation continentale tronquée, inefficace, absolument parasitaire et paralysante. Les idées du groupe de Casablanca, plus en conformité avec l’esprit des pères fondateurs du panafricanisme sont ainsi mises en minorité et tuées.
En clair, c’est la France qui a le plus ouvertement saboté l’unité continentale. Bien évidemment ce torpillage s’est élargi avec d’autres pays notamment les USA, la Grande-Bretagne, la Belgique, le Canada et le cadre appelé l’Union Européenne qui ne perçoivent pas l’Afrique dans un rôle autre que celui de fournisseur de sources d’approvisionnement en matières premières et de débouchés pour leurs industries. Mais, ces pays ont d’abord pris le soin de dresser ce que la France coloniale appelle une « élite indigène » dont la mission est de collaborer à l’exploitation de l’Afrique. C’est en faveur de cette élite qu’on a assassiné ou renversé Lumumba, Olympio, Nasser, Nkrumah, Sekou Touré, Modibo Keita et des millions d’autres anonymes. C’est en faveur de cette même élite que le président Laurent Gbagbo a été renversé et Mouammar Kadhafi assassiné froidement. Avec l’élimination de ces deux derniers dirigeants, la pensée anticoloniale au pouvoir et l’ambition d’une réelle unité africaine viennent de subir un rétrécissement géographique dont l’immensité sera difficile à combler, car actuellement, il ne reste en Afrique quasi-totalement que des contremaîtres qui veillent jalousement sur les intérêts du colonialisme. Jamais l’Afrique n’a connu une telle période dans son histoire, puisqu’aux temps mêmes les plus sombres des razzias négrières et du colonialisme direct, il y avait des gouvernants ouvertement hostiles au système et favorables à la dignité aussi bien individuelle que collective.
Quelles seraient d’après-vous les conséquences d’Africom pour le continent africain ?
komla Kpogli : Africom c’est le dispositif militaire que les européens qui occupent les terres indiennes d’Amérique ont conçu pour encadrer l’Afrique. Ce commandement militaire opère actuellement depuis Stuttgart en Allemagne. En dépit de toutes les explications des responsables d’Africom notamment celles de son premier commandant, un général noir – la précision vaut le coup – nommé William Ward qui est remplacé depuis mars 2011 par le général Carter Ham qui veulent le faire passer pour inoffensif et l’intérêt des africains, ce déploiement militaire a et aura trois conséquences majeures.
Il vise avant tout à renforcer la présence des européens occupant l’Amérique en Afrique et donc à agrandir leur sphère d’influence politique. Ce qui signifie qu’ils influenceront plus directement et plus lourdement la politique en faisant des coups d’état, des guerres et du contrôle direct des populations. Ils auront des troupes et leur commandement à portée de la main comme la France qui, avec ses bases militaires au Gabon, à Djibouti et au Sénégal ainsi qu’avec des opérations extérieures (opex) fait des guerres, opère des changements de régime, soutient les régimes qui défendent ses intérêts contre le peuple et contrôle les populations.
Ensuite, Africom vise à sécuriser les sources de matières premières nécessaires à l’économie des USA, en particulier le pétrole, dont l’importation aux États- Unis devrait, selon les termes mêmes de la CIA, supplanter en volume dans les dix prochaines années celles en provenance de l’Arabie saoudite. Ce qui veut dire que les ressources africaines vont échapper davantage aux africains qui contrôleront encore moins leur espace qui leur a déjà énormément échappé.
Enfin et ceci n’est pas la moindre des conséquences, ce commandement militaire visant à contenir l’influence chinoise sans cesse grandissante en Afrique, entraînera une rivalité qu’on peut qualifier de choc des titans et dont les victimes ne seront que des africains.
Propos recueillis par Chérif Abdedaïm
19 décembre 2011.
La Nouvelle République Algérie http://www.lnr-dz.com
L’interview en PDF ici http://www.lnr-dz.com/pdf/journal/journal_du_2011-12-19/lnr....
URL de cet article 15434
http://www.legrandsoir.info/la-france-est-le-pays-qui-a-le-plus-oeuvre-contre-l-unite-continentale-africaine.html

Wikio

L’Iran et le Drone : Un Désastre Ravageur pour les Etats-Unis

L’Iran et le Drone : Un Désastre Ravageur pour les Etats-Unis


Georges STANECHY


Les hurlements du vent ne font pas trembler la Montagne - Proverbe Chinois
Silence
Silence des médias occidentaux, presse, radio, TV, chroniqueurs obsédés de buzz, praticiens patentés du ’bashing’ capables de s’emparer du moindre prétexte dès qu’il s’agit de diaboliser Russie, Chine, Cuba, Venezuela et autres boucs émissaires désignés à la vindicte d’une opinion publique droguée de désinformation… Censure privatisée, parfaitement rodée.
Parfois, dans la presse européenne ou nord-américaine, quelques maigres entrefilets, comme à regret, de reprises de communiqués d’agence de presse, lénifiants, noyés dans la masse de ce qu’on n’a pas le temps de lire. Alors que les médias du reste du monde n’ont cessé d’en faire leurs titres et articles ces jours derniers, particulièrement en Asie.
L’évènement qui s’est produit le dimanche 4 décembre 2011 présente, pourtant, des implications immédiates et une portée géopolitique d’une colossale importance. Composant un cocktail qui devrait passionner “journalistes d’investigation” et “experts médiatiques de politique étrangère”, esprits curieux et friands d’actualités, amateurs de jeux vidéo, lecteurs de BD et de romans d’espionnage assaisonnés aux missions ou exploits “impossibles”.
Coup de théâtre fusionnant tous les ingrédients des hautes technologies : aéronautique futuriste, guerres secrètes entre services spéciaux ou renseignements militaires, CyberWars ou conflits mêlant télécommunications cryptées et informatique bardée de codes et pare-feux, ruses minutieusement architecturées face aux foucades de l’arrogance stupide…
Silence, expression d’un déni.
Celui d’un désastre militaire et technologique majeur, immense, ravageur, pour les USA, dans leur prétention hégémonique à dominer le monde. Aux conséquences multiples.
Ce désastre vient de leur être infligé par l’Iran.
Ses spécialistes en CyberWars, en « guerre électronique », se sont emparés d’un exemplaire de son drone technologiquement le plus sophistiqué. Avion sans pilote à bord, radioguidé au moyen d’un système satellitaire, qui avait décollé d’Afghanistan. Le faisant atterrir en douceur, après en avoir neutralisé les systèmes de sécurité, avec une parfaite maîtrise, sur une de leurs bases aériennes.
L’appareil avait pénétré l’espace aérien iranien, se croyant indétectable pour l’avoir effectué précédemment à plusieurs reprises, sur une profondeur de 225 km au nord-est du pays. Survolant Kāshmar, capitale de la province de Razavi Khorasan.
Kāshmar, à 926 km de Téhéran, célèbre pour la beauté veloutée de ses tapis laine et soie à l’extraordinaire finesse des motifs rehaussés, dans leur brillance, d’un subtil équilibre de couleurs et nuances. Amateurs et collectionneurs de tapis persans, notamment dans les pays de l’Eurasie, en raffolent. A 220 km de la frontière afghane dans le nord-est du pays, près du magnifique désert deLoot, un des plus beaux de la planète. La proximité de l’air chaud lui permet de cultiver une quarantaine de variété de raisins, avec une des plus savoureuses productions mondiales de safran (1). Réputée, aussi, pour la qualité de deux universités : Payame Nur University, spécialisée dans l’enseignement à distance, et Azad University.
Le drone n’était pas là pour photographier universités, hôpitaux, stations d’épuration d’eau et centrales électriques de la ville. Photos et plans sont disponibles au public. Les Iraniens savent que ces infrastructures civiles figurent parmi les cibles prioritaires, malgré l’interdiction internationale des Conventions de Genève, en cas de bombardements par “La Communauté Internationale”. Comme ce fut le cas en Palestine-Gaza, Irak, Afghanistan, Liban, ou en Libye récemment réduite en cendres. (2)
Pas davantage pour inventorier les sites touristiques de la région…
JPEG - 21.8 ko
Rires en Chine sur la diabolisation obsessionnelle de l’Iran par les occidentaux
Le Chihuahua
Il ne le savait pas, impatiemment attendu ce jour-là. Une réception spéciale lui était réservée, s’agissant d’un drone d’exception. De loin, beaucoup plus perfectionné que les “drones-tueurs”, armés de missiles, spécialisés dans les massacres quotidiens de civils en Afghanistan ou au Pakistan, aux noms sanguinairement évocateurs : “Reaper” (La Faucheuse), “Predator”... (3)
Non. C’était la superstar de l’arsenal US qui franchissait la frontière iranienne, un « drone espion » : le RQ-170 Sentinel. La crème de la crème, en termes de haute technologie aéronautique et militaire, un concentré de tout le savoir et de la technicité la plus secrète, même auprès de ses alliés et vassaux, du complexe militaro-industriel US.
Peu d’exemplaires construits. Si précieux que seule la CIA en détient l’exclusivité : mise au point, programmes des missions, pilotage, exploitation des informations recueillies. Son pilotage s’effectue à partir de la base de Tonopah dans le Nevada, via des relais satellite. Les RQ-170 Sentinel chargés d’espionner Iran, Pakistan et Chine, limitrophes de l’Afghanistan, sont dans leur majorité physiquement positionnés et gérés par la CIA, depuis 2008, sur la base aérienne de Shindand, avec leurs équipes de maintenance, même s’ils sont pilotés à partir des USA.
Située à 1.500 mètres d’altitude dans la province de Hérat à l’ouest de l’Afghanistan, face à l’Iran, la “Shindand Air Base” est destinée, chez les stratèges US, à servir de plateforme logistique dans l’éventualité, souhaitée par tous les traîneurs de sabre à Washington, d’une invasion de ce pays. Car, rien ne justifie une telle démesure de moyens face à une guérilla de résistance nationale, faiblement armée, en Afghanistan. Cette gigantesque base vient de faire l’objet d’un triplement de son infrastructure et pistes en 2011, et une nouvelle piste va encore être rajoutée début 2012. La longueur de ses pistes permet de recevoir les avions de transport géants C-17 Globemaster III. (4)
Le RQ-170 Sentinel, drone à long rayon d’action capable de voler à 15 000 mètres d’altitude, sa forme en delta lui donne une envergure de 26 mètres en largeur, 4,5 mètres en longueur, 1,84 en hauteur. Equipé d’un réacteurGeneral Electric TF34connu pour sa robustesse et sa fiabilité. Son équipement, son “design”, son “avionique”, pour reprendre le jargon du métier, sont dérivés du fameux bombardier B-2, réputé indétectable par tout système radar. D’où son qualificatif de “furtif” selon l’expression technique, “stealth” en anglais. (5)
Cette merveille aéronautique a ainsi une “signature”, une identification ou un repérage, parmi les plus faibles : acoustique, infrarouge, visuelle et radar. Quasiment, impossible à détecter, passant inaperçu. Quand il l’est, c’est trop tard, ayant disparu ou déjà frappé. En raison de deux caractéristiques :
=> Son aérodynamisme en forme d’aile-volante en matériaux composites, au profilage offrant peu de prise aux ondes radars adverses
=> Son revêtement spécial, sa “peau” (wing skins) comme disent les spécialistes, dont la composition multicouche est ultrasecrète, absorbant tous types d’ondes de détection radar.
Il embarque le nec plus ultra de ce que science et technique ont pu rendre opérationnel sur le plan de la détection, de la surveillance, du radioguidage, et des transmissions cryptées : interception de communications, prélèvement par capteurs (sniffers) d’émanations chimiques ou radioactives même à doses infimes, prise de photos et de films par tous temps et toutes résolutions de nuit comme de jour, identification des positions radars ennemies, centres de commandements, localisation de bunkers et souterrains, etc.
L’ensemble de cet appareillage est si sophistiqué et sensible qu’il est nécessaire d’abriter ce drone, en dehors de ses missions, dans un hangar climatisé.
Pareil « trésor volant » évolue, évidemment, dans un environnement sécurisé à l’extrême. Quatre systèmes de sécurité le rendent quasiment invulnérable :
i) Systèmes antibrouillages (“anti jam”) et de guerre électronique les plus récents et les plus puissants
ii) Doublement systématique des éléments essentiels de sa motorisation et de son pilotage, avec basculement immédiat de l’un à l’autre dès l’amorce d’une panne improbable
iii) En cas de perte de contact avec son pilote à terre, procédure de mise en pilotage automatique avec programmation de son ordinateur de bord en guidage autonome lui permettant de retourner à sa base initiale, dans une sorte de « retour au pigeonnier »
iv) En cas de défaillance du pilotage automatique, ou du système de « retour au pigeonnier », phase terminale par destruction automatique, ou plutôt pulvérisation en vol, pour qu’il n’y ait aucune possibilité de récupérer une quelconque pièce ou trace éventuelles à récupérer par des mains autres que celles des agents de la CIA.
Dans leur mégalomanie coutumière, les experts militaires et du renseignement US l’avaient surnommé “The Beast of Kandahar”, où il fut exhibé et filmé en vidéo au décollage en 2007 pour la première fois. La Bête, le Monstre… Mais encore, en argot anglais, The Beast c’est le flic méchant, à la matraque facile, la brute, la terreur légitimée par l’insigne et la loi du plus fort…
Les ingénieurs Iraniens ont apprivoisé, domestiqué, The Beast.
Le transformant en Chihuahua docile, couettes enrubannées au vent, allant sagement se coucher selon leurs instructions, et dans la soumission, sur le coussinet qu’ils lui avaient assigné. A son insu, coupant ses relations satellitaires, se substituant au pilote du Nevada, gérant tous les recoins de son ordinateur de bord, son cerveau, le manipulant de brillante façon au point de le faire atterrir, sur ce qu’il croyait être sa niche ou son “pigeonnier” d’origine : la “Shindand Air Base”. Intact.
Saluons, sportivement, ce fantastique et historique exploit.
JPEG - 22.8 ko
Présentation du RQ-170 Sentinel intact par l’Iran. La grille qu’on aperçoit est l’entrée du réacteur, situé au milieu de “l’aile volante”, conçue pour éviter “l’ingestion d’oiseaux”.
Un cadeau impérial
Mais, allons au-delà.
Conséquences, perspectives, bouleversements, impacts, s’amoncèlent : juridiques, économiques, technologiques, militaires, géopolitiques. Un regard sur les plus déterminants s’impose pour qui veut comprendre l’ampleur de l’évènement. Reste deux attitudes : soit examiner d’un œil clinique et logique les faits, soit en nier l’évidence, l’importance, en se réfugiant dans une idéologie sclérosante.
Essayons la première voie, en retenant brièvement quelques dimensions :
i) Droit International et Bellicisme
« Acte hostile », gravissime, dénoncent les Iraniens, en saisissant les instances de l’ONU. Sachant qu’ils n’obtiendront rien. Mais, ils ont raison sur le fond, en droit international, et pour le principe : une fois de plus, tendre à l’ONU le miroir de ses postures hypocrites, son double jeu et son incurie. Imaginons qu’un drone russe ou chinois ait pénétré de 225 km à l’intérieur des frontières des USA… Dans l’hystérie médiatique, ce ne seraient que cris, résolutions, sanctions, en cascade, de “La Communauté Internationale”.
Plus révélateur est le comportement de la nomenklatura US. Lundi dernier sur CNN, l’ancien vice-président Dick Cheney, le second de Bush, reprochait à Obama de ne pas avoir immédiatement donné l’ordre de bombarder l’endroit où avait été vu pour la dernière fois le drone capturé par les Iraniens :
« La bonne réponse à cette affaire était de réagir immédiatement dès que l’appareil a été capturé et le détruire… Cela peut être fait à partir d’une opération aérienne. Cela peut être réalisé par une rapide frappe aérienne ». (6)
Non seulement, aucune volonté de s’excuser ou de regretter un tel « acte hostile », mais, au contraire, il paraît naturel de passer aussitôt, jouant les outragés, à un « acte de guerre ».
Position partagée par les politiciens du Congrès US. Notamment, chez les candidats ’républicains’ aux primaires présidentielles en cours dans une surenchère délirante : tels, l’ancien président de la Chambre des Représentants Newt Gingrich, (7), ou encore Rick Santorum, qui ne cessent de préconiser l’assassinat des dirigeants de l’Iran ainsi que celui de ses scientifiques. Exigeant, outre ses centres de recherche atomique, le bombardement de ses productions de pétrole et de gaz, ses infrastructures portuaires, etc.
Un tel degré d’inconscience, d’irrationalité, de fanatisme, à ce niveau de responsabilité, démontre combien la caste dirigeante américaine est gangrénée par un ramassis de milliardaires-voyous, analphabètes de la situation du monde. Etalage d’arrogance, de mépris des peuples, de la vie humaine et des principes élémentaires du respect du Droit à l’Autodétermination. Véritables gangsters psychopathes de la violence, substituant l’Assassinat, le Bellicisme, au Droit International.
Face au désastre militaire et technologique que représente la saisie intacte du RQ-170 Sentinel par les Iraniens, leur fureur aveugle ne semble pas se calmer…
ii) Science et Technologie
Le Président Ahmadinejad, ingénieur de formation, s’en délecte dans l’ironie. Synthétisant, dans un entretien avec une télévision latino-américaine, un des aspects majeurs de cette opération, évoquant un “cadeau” :
« Les américains ont peut être décidé de nous offrir cet avion espion … »
Assurément, “cadeau” est bien le terme. Impérial. Au minimum, d’une valeur de 50 milliards de dollars. Et, je pèse mes chiffres !... Ce n’est pas simplement le prix de l’appareil et de son équipement. C’est aussi celui de la masse des brevets, fournis gratuitement à l’Iran.
Celui de l’ensemble, de l’aboutissement sur plusieurs décennies, des programmes, budgets, financements, centaines de milliers d’heures de recherches, d’essais, de mises au point, de savoir-faire (know how), dans une multitude de disciplines et de techniques : aéronautique, motorisation, matériaux composites, réseau de fibres optiques embarqués, logiciels de bord, interfaces satellitaires, radars, télécoms et radioguidages, optiques et systèmes électro-optiques, photos, système d’imagerie hyperspectrale, systèmes de piratages téléphoniques et informatiques, d’écoutes, prélèvements chimiques-bactériologiques, sondes ou sniffers de particules radioactives, etc.
L’équivalent d’une visite guidée, portes ouvertes, par le Pentagone, au cœur de l’arsenal et du ’secret défense’ de son industrie de l’armement. Le complexe militaro-industriel US soudainement nu comme un ver, sous les projecteurs. Tous les systèmes de navigation, de radar, de furtivité, de mesures et de contremesures électroniques, intégrés aux appareils les plus perfectionnés des forces aériennes US et occidentales, offerts aux patientes investigations des spécialistes Iraniens.
Non seulement le fameux bombardier B-2, mais aussi le chasseur de dernière génération F-35, qualifié de “furtif”, qui a le même fabricant que le drone espion : Lockheed Martin. Chasseur polyvalent (Multirole Joint Strike Fighter) qui équipe progressivement l’aviation, la marine, le corps des marines (modèle spécial à décollage vertical), des USA, ainsi que la Royal Navy britannique. Prochainement une vingtaine pour Israël, livrables à partir de 2018, avec une option sur 55 supplémentaires. Sous la pression du lobby sioniste, le Congrès US a bloqué la vente du F-35 à l’Arabie saoudite qui devra se contenter du F-15 de conception ancienne, et de plus, dans une version bridée...
Paradoxe, l’Iran bénéficie dès aujourd’hui des technologies les plus secrètes et précieuses de l’aéronautique US que l’Arabie saoudite, un des plus fidèles alliés des USA, n’obtiendra jamais, et qu’Israël ne pourra utiliser que dans sept ans ! “Cadeau”, faisant apparaître ridicule, dérisoire, caduc, l’embargo obsessionnel des occidentaux sur le transfert de technologie à l’Iran …
Mais, rien n’y fait. L’arrogance indécrottable des responsables US et de leurs « experts militaires » demeure. Exemple : un analyste du Teal Group (expertise en aéronautique et spatial), Richard Aboulafia, minimise le cataclysme dans une métaphore méprisante :
« D’un point de vue du secret, c’est comme si on avait fait tomber une Ferrari dans une culture du char à bœuf ». (8)
Fanatisés, conditionnés, niant les faits, abrutis d’idéologie coloniale, la nomenklatura US ne peut fantasmer l’Iran qu’en désert technologique, peuplés de sauvages, incapables de décoder, adapter, tirer le moindre enseignement de la saisie d’un appareil de haute technologique que ses ingénieurs ont fait atterrir comme une fleur sur leur territoire. L’arrogance n’est-elle pas une manifestation imbécile, une pathologie déconnectant de la réalité, précipitant droit dans le mur ?… Symptôme du pathétique suicide intellectuel d’une oligarchie.
JPEG - 17.3 ko
Rires en Chine sur les menaces des va-t-en-guerre contre l’Iran. L’Oncle Sam tient dans ses bras le rapport de l’IAEA sous le regard impatient de Netanyahou.
Le Lièvre et la Tortue
Certes, sur le papier le rapport de forces théorique entre l’Empire et l’Iran reste inchangé. Une vague de bombes atomiques peut réduire en poussière l’Iran, en quelques secondes. Toutefois, utiliser la force atomique, contre un Etat qui n’attaque personne, n’occupe aucun pays dans la violence ni la spoliation, serait pour l’Empire se mettre au ban de la planète entière. Même, sous prétexte de guerre préventive fondée sur des mensonges. D’où l’intensité de la “guerre secrète” imposée à l’Iran.
Comme dans la fable du ’Lièvre et la Tortue’, rattrapant dans beaucoup de domaines le retard accumulé sous la dictature du Shah inféodée aux industries de l’armement occidentale, pour préserver son indépendance l’Iran a édifié une performante industrie de la défense et du renseignement. Adossée à une infrastructure scientifique et technique de premier plan, aux nombreuses universités, multiples centres de recherches et milliers d’ingénieurs (ce qui va exiger des services occidentaux beaucoup d’assassinats pour les exterminer jusqu’aux derniers…).
Ce coup terrible, envoyé en pleine figure de l’appareil militaire américain et occidental dans son ensemble, est révélateur. L’opération réussie d’arraisonnement du drone espion, préparée de longue date, méticuleusement mise au point, en est une éclatante démonstration.
L’Iran, sur les 10 dernières années, a abattu, neutralisé, de nombreux drones franchissant ses frontières. La plupart ont été récupérés sous forme de débris et reconstitués, certains en bon état. D’autres ont été complètement perdus, dont deux abattus au-dessus des eaux territoriales du Golfe Persique. Les autorités iraniennes vont prochainement organiser une exposition, destinée dans un premier temps aux ambassadeurs et aux professionnels de l’information, pour présenter le drone espion arraisonné, encadré de 7 autres drones en bon état : 4 israéliens (violation des frontières est) et 3 américains (violation des frontières sud et ouest).
A partir de cette mine d’informations, les Iraniens avaient organisé des équipes multidisciplinaires de recherche et développement afin de pénétrer tous les secrets du fonctionnement de ces aéronefs sophistiqués. D’autres équipes, se relayant nuit et jour, se sont spécialisées, par type de drone, dans un véritable travail de fourmi : suivre toutes leurs évolutions, en Iran, en Afghanistan. Et, même au Pakistan, où une de leur équipe était présente en permanence.
Le drone a un grand défaut : il est excessivement bavard, une pie jacassant sans interruption. Ne pouvant cesser de communiquer avec son pilote au sol pour savoir où se diriger, envoyant un flot continu d’images, d’informations et prélèvements divers. Une masse de communications faciles à enregistrer, même en langage codé. Ce bavardage continu facilite grandement l’apprentissage de son langage. Rien de plus facile : quel que soit son niveau de cryptage, un langage codé « se casse ». Les Iraniens comptent parmi eux les meilleurs mathématiciens et logiciens du monde (dont de nombreuses femmes…), jonglant avec les algorithmes et les supercalculateurs avec autant de facilité qu’un joueur de frisbee. (9)
Dernière étape, à partir du décryptage, décortiquer le fonctionnement de son cerveau. Qui n’a rien à voir, pour le moment, avec la complexité du cerveau humain. Un simple logiciel de bord qui, par définition, livre celui utilisé au sol. Avec leurs différents modes d’échanges d’instruction via les satellites. C’est ainsi que la “feuille de route” du RQ-170 Sentinel destiné à violer les frontières de l’Iran pour l’espionner, était connue de la défense iranienne dès son décollage…
S’amusant à pénétrer les ordinateurs de la “Creech Air Force Base” dans le Nevada et y infecter de quelques virus retors, pendant plusieurs semaines à l’insu des spécialistes US, l’ensemble de leur flotte de drones. Générant de multiples incidents, jusqu’à provoquer l’écrasement d’un drone de type Reaper aux Seychelles cette semaine. (10)
S’il est possible de disposer de tous les codes sources pour arraisonner des drones adverses, en gérant leurs liaisons terrestres et satellitaires parmi les plus fortement protégées, il faut savoir que la maîtrise d’algorithmes et de logique est encore plus simple dans le contrôle des stations de radars, avions, bateaux, chars d’assaut, missiles. Jusqu’aux relations satellitaires coordonnant les troupes au sol…
Constat implacable : les forces armées iraniennes, sur le plan opérationnel de la « guerre électronique », ont atteint l’excellence. Faisant au moins jeu égal, si ce n’est plus, avec leurs adversaires potentiels. Ceux qui prétendent l’envahir auront en face d’eux non pas un pays sans ’défense électronique’ comme la Palestine, le Liban, l’Irak, l’Afghanistan, le Pakistan ou la Libye, qu’ils sont habitués à écraser dans la facilité et l’impunité, après avoir “aveuglé” leurs défenses aériennes quand ils en ont, mais des forces comparables aux leurs… (11)
The Beast, emblématique d’une géopolitique mégalomaniaque de l’absurde, subitement devenue l’ombre d’elle-même.
Préfigurant le sort d’un Empire décadent…
(1) Safran qu’on retrouve sur nos tables, du fait d’un embargo hypocrite profitant surtout aux intermédiaires véreux, dans un conditionnement ’espagnol’, ’turc’, ou autres appellations d’origines non contrôlées…
(2) Cf. in Justice ou Injustice internationale, Daniel Lagot, Edditions L’Harmattan, 2009, Les Conventions de Genève, art. 85.5, énoncent parmi les crimes de guerre :
- « soumettre la population ou des personnes civiles à une attaque »
- « lancer une attaque indiscriminée atteignant la population civile ou des biens de caractère civil, en sachant qu’elle causera des pertes en vies humaines dans la population civile, des blessures aux personnes civiles, des dommages aux biens civils, “excessifs par rapport à l’avantage militaire et concret attendu” ».
(3) Ces “drones-tueurs” sont responsables des plus grand massacres actuels de civils en Afghanistan et au Pakistan, sous prétexte de tuer des “commandants Talibans ou membres d’Al Qaïda”. Comme lors de la guerre du Vietnam, à l’exemple des luttes des puissances coloniales contre une révolte face à leurs prédations, tout chef de village est assimilé à un rebelle, un insurgé, un terroriste, ou un Taliban. En conséquence : tué avec sa famille, quand ce n’est pas avec l’ensemble de son village. Dans la stratégie de lutte contre une résistance nationale, le premier objectif étant de déstructurer une société en éradiquant un quelconque “leadership”.
(4) L’USAF y a affecté le 838th Air Expeditionary Advisory Group, cohabitant avec les services spécialisés de la CIA.
(5) Le coût “officiel” de chaque B-2 avec ses pièces détachées et sa maintenance, est évalué à 2,13 milliards de dollars (’B-2 Bomber : Cost and Operational Issues Letter Report, 14 August 1997, GAO/NSIAD-97-181.’ United States General Accounting Office).
Attaquant toujours de nuit, les B-2 ont été le fer de lance de l’écrasement de l’Irak sous les bombes en 2003, au cours duquel ils ont lancé plus de « 1,5 millions de pounds » (1 pound = 0,45359237 kg) de bombes de tous calibres. Jusqu’à une tonne par bombe.
Trois d’entre eux, furent les premiers appareils de l’OTAN, à pénétrer dans l’espace aérien Libyen pour y bombarder des aérodromes en mars 2011, déversant une quarantaine de bombes.
Dans les deux cas, pour « renverser » un dictateur… Ils ont été aussi utilisés au Kosovo et en Afghanistan, pour annoncer l’arrivée de « la démocratie »…
(6) ’The right response to that would have been to go in immediately after it had gone down and destroy it,’ […] ’You can do that from the air. You can do that with a quick air strike.”, http://rt.com/news/iran-obama-drone-request-713/
(7) Inconnu de l’opinion publique internationale jusqu’à sa récente et délirante déclaration qualifiant les Palestiniens de « Peuple inventé et terroriste »…
(8) ’From a secrecy standpoint, it’s like dropping a Ferrari into an ox-cart technology culture’,http://www.defensenews.com/story.php?i=8517205&c=AIR&s=TOP
(9) La Chine possède le deuxième plus puissant supercalculateur du monde, et le plus rapide, avec son Nebulae Dawning de 1,2 pétaflop et 55 680 cœurs Intel…
(10) http://rt.com/usa/news/seychelles-drone-us-iran-711/
(11) Avec d’autant plus de facilité quand ils leur ont vendu le matériel de défense antiaérienne dont ils connaissent toutes les caractéristiques, emplacements, systèmes de surveillance et de communication, disposant de tous les codes sources qu’ils peuvent neutraliser en un claquement de doigt. Exemple : les missiles antiaériens “crotale” livrés par la France à la Lybie (9 unités d’acquisition & 27 unités de tir) n’ont abattu aucun avion ni hélicoptère …
Caricatures talentueuses de Pang Li et Luo Jie du ChinaDaily Europe

URL de cet article 15421
http://www.legrandsoir.info/l-iran-et-le-drone-un-desastre-ravageur-pour-les-etats-unis.html

Wikio

Thursday, December 22, 2011

Mauvaise fin pour une mauvaise guerre


Editorial | LEMONDE | 21.12.11 | 

Près de neuf ans après son déclenchement, l'intervention américaine en Irak a pris fin cette semaine. Cette guerre a été un désastre.

Les derniers soldats à quitter l'Irak, les 500 hommes de la 1re division de cavalerie de la 3e brigade des forces spéciales, laissent un pays en piètre état. Il faudra des années avant que l'Irak retrouve la voie de la stabilité. Et sans doute beaucoup plus encore pour que l'image des Etats-Unis soit véritablement restaurée dans la région.
Personne ne regrettera Saddam Hussein, l'un des tyrans les plus sanguinaires du Proche-Orient. L'homme que l'intervention américaine chasse du pouvoir en 2003 est responsable de la mort de centaines de milliers d'Irakiens, plongés par sa faute dans des années de guerres civiles et étrangères. On retrouve, ici et là, en Irak, des fosses communes de plusieurs dizaines de milliers de cadavres, des charniers laissés par les années de plomb de l'ère Saddam.
Mais les Irakiens ne se sont pas libérés eux-mêmes de cette tyrannie. Les Etats-Unis ne les ont pas associés à leur intervention. Il n'y a pas de "brigades d'Irakiens libres" pour accompagner les troupes américaines quand elles entrent dans Bagdad en avril 2003. C'est une force étrangère qui envahit le pays et ce sont des proconsuls américains bunkérisés qui vont le gouverner ensuite. L'Irak a été privé d'une partie de son histoire.
Tout est faux depuis le début dans cette tragédie. Les motifs invoqués par George W. Bush pour se lancer dans l'aventure : l'Irak n'avait rien à voir ni avec Al-Qaida ni avec les attentats du 11 septembre 2001 ; le régime, exsangue après des années d'embargo, n'entretenait aucun arsenal d'armes de destruction massive. Folle aussi, cette prétention prométhéenne que l'Amérique pouvait exporter dans ses Humvee la démocratie jeffersonienne sur les bords du Tigre.
La guerre de Bush a provoqué la mort de quelque 100 000 Irakiens et de 4 500 soldats américains. L'Irak s'est un peu démocratisé, il est plus libre. Mais il est plus divisé que jamais entre ses trois composantes ethnico-religieuses. Il est gouverné par un parti pro-iranien issu de la majorité arabe chiite, qui marginalise la minorité sunnite, cependant que les Kurdes du pays vivent en quasi-indépendance. La violence est endémique. Un Irakien sur quatre vit dans la misère. La classe moyenne a fui à l'étranger. Le statut des femmes a régressé. La production pétrolière n'a pas retrouvé son niveau d'avant-guerre.
La guerre a coûté 750 milliards de dollars aux Etats-Unis. M. Bush n'a pas voulu lafinancer par un impôt spécial. Il a creusé un peu plus la dette des Etats-Unis. Il a provoqué une déstabilisation des finances publiques américaines qui n'est pas étrangère à la crise de 2008.
Enfin, cette guerre a été conduite en prélevant les ressources nécessaires à l'engagement en Afghanistan. Elle est ainsi largement responsable de l'impasse dans cet autre conflit.
Quel immense gâchis.

Wikio

My Fellow American









They are part of the national fabric that holds our country together. They contribute to America in many ways, and deserve the same respect as any of us. I pledge to spread this message, and affirm our country’s principles of liberty and justice for all.



About Unity Productions Foundation (UPF)

My Fellow American is a project of Unity Productions Foundation (www.upf.tv), a 501©3 media and education non profit organization. The mission of Unity Productions Foundation (UPF) is to create peace through the media. Founded in 1999, UPF produces documentary films for television and online broadcast and theatrical release, and implements long-term educational campaigns aimed at increasing understanding between people of different faiths and cultures, especially between Muslims and other faiths. We are convinced of the power of media to empower citizens with greater understanding and to nourish pluralism in America.
And for more information:

For support :


Wikio

Saturday, December 17, 2011

Drones: A deeply unsettling future - Opinion - Al Jazeera English

Drones: A deeply unsettling future - Opinion - Al Jazeera English


The rapid expansion of a drone arms race has emerged both domestically and abroad, leaving everyone vulnerable.
Last Modified: 07 Dec 2011 11:54
At least 50 countries already have unmanned aerial fleets - and that number is rising every month [EPA]
San Francisco, California - On Sunday, Iran claimed to have taken down a US drone in Iranian airspace - not by shooting it out the sky, but with its cyber warfare team.
Reports confirm that the US believes Iran is now in possession of "one of the more sensitive surveillance platforms in the CIA's fleet", but deny Iran's involvement. Of course, Iran’s claim of overtaking the drone with its cyber warfare team should be tempered with a serious dose of scepticism, as cyber security experts say the facts may not add up. But this is just the latest story in a series of incidents that raises worrying questions about security problems caused by drones. And given the coming proliferation of drone technology both domestically and abroad, this should be a concern to citizens all over the world.
Pakistan angry with US over deadly NATO air strike
Two years ago the Wall Street Journal reported Iran-funded militants in Iraq were able to hack into drones' live-video feeds with "$26 off-the-shelf software". In another unnerving incident, Wired reported in October that a fleet of the Air Force's drones was infected with a computer virus that captured all of drones' key strokes. Technicians continually deleted the virus to no avail. How did the drones get infected? The military is "not quite sure". Worse, the Air Force's cyber security team didn't even know about the virus until they read about it in Wired.
Wired reported in a separate story that an upcoming Congressional report will detail how hackers broke into the US satellite system. With one satellite, hackers "achieved all steps required to command" it, "but never actually exercised control".
Last summer, a drone caused a scene in the nation's capital, when, as New York Times wrote, "fighter jets were almost scrambled after a rogue Fire Scout drone, the size of a small helicopter, wandered into Washington's restricted airspace". A similar incident took place in Afghanistan where military planes had to shoot down a "runaway drone" when pilots lost control.
The US, of course, leads the world in drone use for both surveillance and combat missions. Attacks are carried out in Pakistan every four days on average. Many times, the US isn't even sure exactly who they are killing. Despite the fact that the location of vast majority of drone bases are classified, journalist Nick Turse pieced together a startling picture of the massive US fleet. He determined that the US has at least 60 drone bases operated by either the US military or the CIA around the world, and "most of these facilities have remained unnoted, uncounted, and remarkably anonymous - until now".
But drone use is not just relegated to US military. Drone manufacturers already command a $94bn market,according to some estimates, and the drone arms race is in full swing. As the Washington Post reported, the constant buzz of drones and threats of attack now dominates the lives of civilians in Gaza. And Turkey plans to havePredator drones in operation by June 2012.
Meanwhile, Chinese contractors unveiled 25 types of unmanned aircraft last year. In all, at least 50 countries now have some sort of unmanned aerial vehicles, and the New York Times reports that "the number is rising every month". That number also includes Iran, which is seeking to upgrade its fleet. Even the Libyan rebels had their own surveillance drone - provided to them by Canadian defence contractors - before they were in full control of their own country.
The technology itself is also developing at an alarmingly rapid pace. The New York Times reports that researchers in the US are working on "shrinking unmanned drones, the kind that fire missiles into Pakistan and spy on insurgents in Afghanistan, to the size of insects", along with oversized drones that can capture video of an entire city. There arebirdlike drones, underwater drones, drones within drones, facial recognition drones, and perhaps most terrifying, completely autonomous drones - currently being tested in Georgia - which will require no human controlat all.
As Micah Zenko, Senior Fellow at the Council on Foreign Relations, told me last month, "It's a very impressive and responsive tool that should be used sparingly. Even if we’re responsible now, we might not be forever."
But in the US, drones will become yet another way authorities can compromise the privacy of ordinary citizens, as the FAA plans to propose new rules for their domestic flight. As Newsweek reported, police forces and border patrols in the US are buying the technology from defence contractors, and one has already been spotted flying over Houston. Police departments are already using GPS and cell phone tracking without warrants, this will another powerful surveillance weapon in their arsenal. As privacy advocates warn, "drones can easily be equipped with facial recognition cameras, infrared cameras, or open Wi-Fi sniffers". And while these drones will be used for many surveillance purposes (a scary thought in and of itself), contractors admit they are equipped to carry weapons, such as Tasers.
Whether they are being used for surveillance or all-out combat, drones will soon pose serious risks for all of the world's citizens. They can offer governments, police departments, or private citizens unprecedented capabilities for spying, and given their security vulnerabilities, the potential consequences could be endless.
Trevor Timm is an activist and blogger at the Electronic Frontier Foundation. He specialises in free speech issues and government transparency.
Follow Trevor Timm on Twitter: @WLLegal
The views expressed in this article are the author's own and do not necessarily reflect Al Jazeera's editorial policy.

FAITES UN DON SI VOUS AIMEZ LE CONTENU DE CE BLOGUE